41e AIMÉE. 24 Juillet 1881 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL UVPRKS ET OE L'ARRONDISSEMENT. L'Escaut d Anvers et plusieurs autres organes cléricaux s'occupent déjà de la question de savoir comment ils éluderont la nouvelle loi électorale. PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DUHANCIIE. vires acquirit eundo. s de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Ayence Havus (Publicité), 89, Marchc-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: ace l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedili Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: che2 Géo Street et C°, 30, Cornbill, E C et 3, Serle Street W C, Lond res. Pour la Hollande: chez Nygh et Van l)i Les annonce Pour la France C°, 38, Park Row-New-York. (Annoncen-Expedition) nde: che2 Géo Street et Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghillc et ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. fi-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la lignefr. 0-23. BULLETIN POLITIQUE. La Chambre française a discuté un projet impor tant et auquel la commission du budget avait fait un accueil favorable. C'est le projet relatif une demande de crédit de 2,487.851 fr., d stiné augmenter les forces navales du Tonkin. 11 s'agit de faire disparaître de ce pays les rebelles et les pira tes, contre lesquels le gouvernement anamite est impuissant, et qui rendent difficile l'exécution des Irailés signés en 1874 par la France avec la cour de Hué. Le projet a été volé par 310 voix contre 80; le ministre de la marine, l amiral Cloué, avait préala blement déclaré que ce crédit a pour but de rendre honorable la situation de la France au Tonkin, mais que le gouvernement ne songe ni prendre possession de celte région ni y envoyer une expé dition. La Chambre a voté ensuite la loi sur la presse, telle qu'elle avait été amendée par le Sénat. Le rapporteur, M. Lisbonne, avait conclu l'adoption du projet, les modifications qui y avaient été intro duites n'altérant pas l'esprit de la loi. Telle n'était pas l'opinion de M. Anatole de la Forge, le succes seur de M. Emile de Garardin la Chambre des députés; M. de la Forge demandait la suppression complète de la loi. Son avis n'a pas prévalu. La commission de la Chambre chargée d'exami ner le projet sur l'enseignement obligatoire a tenu lundi une laborieuse séance. Aucune des modifi cations préconisées par le Sénat n'a trouvé grâce devuul la commission; nous n'avions pas cessé de soutenir que l'accord n'était pas possible entre les deux branches du pouvoir législatif pendant la session actuelle cl que la Chambre nouvelle serait appelée trancher le différend. La commission a repoussé le paragraphe additionnel l'article Ier (amendement de M. Jules Limon), ainsi conçu: Les maîtres enseigneront leurs élèves les de voirs envers Dieu et envers le prochain. Elle s'en est tenue au principe strict de la laïcité de rensei gnement. Bien que la date des élections pour le Reichstag allemand n'ait pas encore été officiellement et défi nitivement fixée, les candidatures se posent et les mots d'ordre se donnent de toutes parts en Alle magne. On remarque beaucoup l'attitude hostile au chancelier que prend le centre. M.Windlhorst, un des chefs de ce parti, vient de conseiller ses amis, lorsqu'ils se sentiront impuissants faire triompher leur candidat dans une circonscription, de voter plutôt pour le candidat progressiste que pour le candidat du parti conservateur-libéral on sait que ce dernier parti est resté le plus invaria blement fidèle la politique du prince de Bismark. Le congrès socialiste de Londres a fourni hier le sujet d'un débat la Chambre des communes. La discussion n'a toutefois pas eu l'importance qu'on lui avait attribuée. Sir W. Vernon Harcourt a été invité s'expliquer sur les mesures qu'il comptait preudre contre les délégués des clubs, qui ne rêvent que massacre et désorganisation. Il a répondu que les procès-verbaux de leurs séances ne reuferment rien qui justifierait l'interdiction des réunions. Il a trailé les divagations des révolutions internationaux avec un mépris auquel ceux-ci ne s'attendaient guère et qui est de nature blesser vivement leur amour-propre. Ce n'est qu'au mois de Novembre, c'est-à-dire dans sa prochaine session, que le Sénat italien dis cutera la loi électorale que la seconde Chambre a adoplée. Un mouvemeul se dessine eu faveur de la modification de la Constitution, en ce sens qu'un certain nombre de membres de la Chambre haute seraiei t élus par le suffrage populaire, de sorte que la nomination des sénateurs ne dépendrait plus uniquement de la Couronne. Les journaux autrichiens discutent très vivement depuis quelques jours la possibilité d'une alliance politique entre diverses puissances européennes. On a parlé d'abord d'une alliance de l'Italie avec l'Allemagne et l'Autriche, puis la France avec la Russie, enfin de la France avec l'Allemagne et l'Autriche. Cette dernière hypothèse est goûtée par la presse auslro-hongroise. Au fond tous ces bruits d'alliance s'expliquent par la tendance actuelle de l'Allemagne et de l'Au triche isoler l'Angleterre; l'Angleterre et l'Autri che n'ariivent pas s'entendre pour la solution des questions orientales, et par suite leurs rapports sont assez tendus. L'Autriche reproche l'Angle terre de lui avoir été hostile dans la commission internationale du Danube et d'avoir intrigué en Bulgarie pour empêcher la réussite de l'affaire du raccordement des chemins de fer orientaux. Ypres, le 16 Juillet 1881. On sailquecerlainesadministrations qui,comme cléricales, professent la charité chrétienne, affa ment les instituteurs daos l'espoir de les dégoûter de leur état et de voir la lutte électorale finir, faute de combattants libéraux. Le ministère pour empêcher la réalisation deces noirs desseins, a demandé la Chambre,qui les lui a accordés hier, 500 mille francs pour faire l'avance aux instituteurs de leur traitement. Nous lisons dans le Journal de Bruges La scandaleuse affaire de Renaix n'a pas fini ses comp tes devant la justice. Un nouveau frère vient de compa raître devant la cour d'assises de la Flandre orientale, sous la prévention d'attentats aux mœurs. Le frère Eugène (des Bonnes-Œuvres), qui n'avait jamais appris que l'état de cordonnier, fut néanmoins employé comme instituteur dans les écoles des frères, Menin, Ypres Roulers et Gourtrai. Il faisait la petite classe. En dernier lieu, il était attaché l'orphelinat des frères. Ses victimes sont de pauvres petits orphelins, âgés de six ans peine. Quand les premières poursuites ont été dirigées con tre les religieux de Renaix, le supérieur de frère Eugène, probablement édifié sur son compte, jugea bon de l'éloi gner, mais il n'hésita pas lui donner d'excellents certificats qui lui permirent d'entrer comme domestique chez les frères de Jemmappes. Mais ceux-ci, la nou velle de l'arrestation de ses collègues, se sont méfiés du frère Eugène et l'ont mis la porte. Les débats révèlent les détails ignobles. Cet article révèle des faits sur lesquels nous croyons utile d'appeler l'attention de nos popula tions; ainsi un fait acquis c'est que ce frère Eugène, charge de qui les débats, devant la Cour d'Assi ses de Gand. révèlent des détails ignobles, a été instituteur l'école des Petits-Frères d Ypres, où il faisait la petite classe. Et ce sont de tels professeurs que I on qualifie de bouches ouvertes par l'église et que l'on ose recommander la confianee des parents. Un violent incendie a dévor,é, dans la nuit de Dimanche Lundi, la maison de campagne de M. DeCock, l'illustre président de noire Conseil Pro vincial. En définitive, nos sommités cléricales nont pas de chance: M. Ruzelte a vu brûler son hôtel et M. De Cock sa maison de campague Si pareille chose arrivait des libéraux aussi hupés, nos charitables adversaires ue manqueraient pas d'y voir le doigt de Dieu. Ecoutez plutôt l'Escaut: On va afficher et réviser les listes qui serviront pour les élections de 1882. Nous engageons vivement, nous supplions nos amis les conservateurs belges de trouver, enfin, le moment de dévouement et de vigilance nécessaire pour sauver la Belgique. La loi nouvelle contient des dispositions dont ils pourront profiter peut-être contre les libéraux. De grâce donc, qu'ils ne négligent ni l'occasion, ni les armes qui leur sont offertes, et qu'ils écoutent l'appel que nous leur adressons.

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1