Nouvelles diverses.
M"' Mahieux est une cantatrice de talent véritable et
très distingué l'organe est étendu, sonore et bien tra
vaillé; elle phrase élégamment, et vocalise merveille
bien plus, côté de la chanteuse, il y a la comédienne,
la voix franche et sympathique, au jeu spirituel et fin.
L'éloge de M. Dewulf n'est plus faire on n'entend
pas tous les jours un artiste qui réunisse, dans de telles
proportions, la hardiesse et le bon goût, l'éclat et la
grâce
Quel habile flûtiste que M. Van Elslande! 11 joue avec
une exactitude, une justesse d'expression, une finesse
de nuances qu'on ne saurait trop louer.
Et Dekemper, me direz-vous qu'est-il devenu dans
cette immense salle? Eh l'ami Dekemper y était par
faitement l'aise, et son succès a été aussi bruyant que
mérité voilà mon opinion
La symphonie, complète cette fois, a fait merveille,
M. Rapé, l'éminent violoncelliste, M. Arthur Ligy, le
violoniste-amateur si apprécié, étaient venus de Gand
apporter leur précieux concours la fête aussi l'exécu
tion a- t-elle été parfaite.
Il ne pouvait en être autrement sous la direction de
de M. Beyer; car c'est du chef d'orchestre que dépend
l'ensemble; c'est lui qui détermine le mouvement,
marque le rhythme, indique les nuances, met en saillie
les parties principales et donne chaque détail sa
valeur. En voyant l'œuvre M. Beyer, j'estime qu'il
peut être proposé pour modèle tous les chefs d'or
chestre et il n'est pas ici un musicien qui n'ait exprimé
le même avis.
Et maintenant, nos félicitations bien sincères aux
organisateurs de cette magnifique soirée: MM. Albert
Ligy et ses collaborateurs ont pour leur coup d'essai fait
un coup de maître, et nous devons leur être reconnais
sants des heures délicieuses qu'ils nous ont fait passer.
E.
Jeudi dernier, a eu lieu, avec le cérémonial accoutu
mé, la distribution des prix aux élèves du Collège Com
munal et de l'Ecole Moyenne de l'Etat.
M. Lefèvre, chargé de prononcer le discours d'usage,
avait pris comme texte, la nécessité pour tous les Belges
de connaître les deux idiomes nationaux. L'honorable
professeur a traité ce sujet avec clarté, méthode, et une
simplicité de bon goût: rappelant les liens d'étroite
parenté qui unissent le Néerlandais aux dialectes du
Nord; insistant sur notre position géographique au
centre des idées allemandes et des idées françaises
présentant comme un bienfait cette possession de deux
langues littéraires distinctes qui nous mettront en rap
port intime avec les deux grands foyers de la civilisation
moderne évitant enfin soigneusement les exagérations
froid si chères aux malins pour qui la question
flamande n'est qu'une vache lait qu'ils exploitent.
L'épisode le plus intéressant de la solennité a été la
remise M.Debersaques de la grande médaille d'hon
neur. Pour obtenir cette distinction, si recherchée et si
rarement méritée, il faut réunir, sur l'ensemble des
matières du cours de rhétorique, au moins les huit
dixièmes des points la médaille n'avait plus été décer
née depuis 1868. Ajoutons que M. Debersaques a rem
porté le premier prix d'excellence, dans les mêmes
conditionschaque année, pendant toute la durée de
ses études il est en outre lauréat du concours général
de 1878.
Aux félicitations chaleureuses des autorités, aux bra
vos sans fin du nombreux auditoire, s'est jointe une
ovation enthousiaste de la part des élèves ils ont offert
leur camarade un splendide bouquet, témoignant ainsi
que l'étudiant hors ligne est en même temps le compa
gnon aimé et estimé de tous. C'est sous l'impression de
cette émouvante et fraternelle manifestation que la
séance a été levée. E.
La palme des réjouissances communales appartient,
sans conteste, au bal populaire.
En dépit des bruits malveillants, des pronostics
fâcheux, des appréhensions quelquefois légitimes, la
fête a obtenu un succès colossal. Toutes les classes de
la société, nous dirons même tous les partis, ont assisté
cette festivité sans précédent dans les annales yproi-
ses. L'ordre le plus complet n'a cessé de régner un seul
instant; pas l'ombre d'une intervention policière; et,
tandis que la foule des curieux circulait dans ces
immenses galeries, le peuple, le vrai peuple se livrait
au plaisir de la danse avec une parfaite convenance
et une décence laquelle nous tenons rendre un
public hommage. E.
ÉTAT-CIVIL D'YPRES,
du 5 au 12 Août 1881.
NAISSANCES: Sexe masculin 5, idem féminin a, Tolal 10.
Mariages
Debusscliere, Henri, journalier, et Cooren, SyIvie, dentel
lière. Vanheule, Emile, ébéuiste, et Amelool, Sylvie, re
passeuse. Lesage, Emile, journalier, et k.nockari-1, Marie,
dentellière.— Bories, Joseph, cordonnier, et Dcweer, Pélagie,
dentellière. Eggermont, François, journalier, et Doussy,
Eudoxie, dentellière.Croes, Aimé, chaudronnier, et Giller,
Marie, sans profession.
Décès.
Vandevelde, Théodore, soldat, 54 ans, célibataire, rue des
Bouchers. Mesure, Philomène, dentellière, 25 ans, céli
bataire, rue des Boudeurs. Deh-yr, Virginie, dentellière,
47 ans, célibataire, rue de Menin. Van Excm, Marie, sans
profession, 51 ans, épouse de Charles Delaerr, rue de Menin.
Vanden Bogaerde, Théodore, étudiant, 1G ans, Vieux
Marché au Bois. Devos, Jean, barbier, 5G ans, époux de
Marie Rient, rue de Menin. Verholleman, Rosalie, colpor-
porleuse, fit» ans, époux de Pierre Jacques, rue de Moscou.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 5 id. féminin 0; Total 5.
Exposition Industrielle de la Flandre
Oeeidentale.
Avis important MM. les exposants sont prévenus
que les objets destinés l'exposition doivent être installés
au plus tard pour le 19 courant, car l'ouverture ayant
lieu le 21, la journée du 20 sera i xclusitemenl employée au
numérotage et aux derniers préparatift.
Aucun produit ne sera donc admis après le 19
Août.
Tous 1rs intéressés ont reçu en temps voulu l'invitation
d'envoyer et de placer leurs objets; mais suivant une déplo
rable habitude, bien des gens s'imaginent avoir tout le temps
et se proposent d'arriver au dernier moment.
Afin d'éviter tout embarras et eucoinbremenl, la commis
sion eogage instamment 1rs industriels lui faire parvenir
leurs produits le plus tôt possible.
Des adresses et toutes indications sont envoyées eux qui
en font la demande.
L'exposition s'ouvrira le 21 Août, 5 hsurcs de l'après-
midi.
On pourra la visiter tous les jours, du 22 Août au 50 Sep
tembre, de 9 heures du malin 6 heures du soir.
Prix d'entrée le Vendredi 1 ft.les autres jours 50 c.
Cartes permanentes personnelles 5 francs.
Chaque exposant reçoit gratuitement une carte personnelle
permanente. Communiqué).
L'ouverture de l'Exposition des Beaux-Arts de Cour-
trai, primitivement fixée au 14 Août 1881, été remise
au 21 du même mois, au suite du désir exprimé par
l'Administration Communale de cette ville.
L'ouverture des salons se fera par le Collège des
Bourgmestre et Echevins, le Dimanche 21 de ce mois,
11 heures.
On écrit d'Ostende:
Le National annonce que le Roi aurait, pour cetle
saison, renoncé sa villégiature annuelle Ostende.
Le journal bruxellois a été mal renseigné. Nous savons,
de source certaine, que S. M. est attendue, qu'elle arrivera
ici sous peu, et que tous les préparatifs sont faits pour la
recevoir.
S. A. R. le grand-duc de Saxe Weimar qui est nos bains
'depuis de 15 juillet dernier, quittera bientôt Ostende.
On lit dans le Journal de Gand
Nous apprenons que S. M. le Roi visitera notre ville
l'occasion des fêtes. Si nos renseignement son exacts. Sa Ma
jesté assistera l'inauguration des bassins, au banquet que la
ville lui offrira au Grand-Théâtre et la représentation gala.
On sait que l'on donne Aida.
Le PETIT RENTIER est envoyé 52 Dimanches consécu
tifs, avec supplément, pour un franc. (Voir annonces).
Le Roi et la Reine ont ouvert Dimanche l'exposition
triennale des beaux Arts. Leurs Majestés sont arrivées 2
heures au local de la rue de la Régence. Le Roi était en uni
forme de lieutenant général la Reine portail une élégante toi
lette noire; on sait que la cour a pris le deuil la suite de la
mort du prince de Saxe-Cobourg.
Le Roi et la Reine ont parcouru l'exposition et se sont fait
présenter un grand nombre d'artistes.
Une foule élégente emplissait les salons.
C Economie Financière paiaissant le Dimanche avec
l(i pages. Prime gratuite (voir détails aux annonce!).
La B Igique a joué un rôle dans le séjour du roi
Kalakaua Pans. Voici, en effet, ce que nous lisons (Taris le
Figaro
Samedi a neuf heures. Sa Majesté était de retour l'hôtel
où tous les consuls et tous les chanceliers de consultât se sont
réunis dans le grand salon d'honneur, en costume officiel, pour
assister le comte Cannai t d'Hamale, consul général de Belgi
que, chargé par le roi Léopold II de autographe des plus
flaleusrs et unricheécrin contenant le grand cordon, la croix
et la plaque de l'ordie de Léopold.
Au discours du consul général de Belgique, le roi a répondu
qu'il conservait la plus vive gratitude du chaleureux accueil
qu'il avait reçu de S. M. Léopold. Puis il n ajouté que, sons
les dynasties précédentes, le nom de Léopold I" était déjà
honoré et respecté aux îles Sandwich, et que maintenant qu'il
avait appris connaître toutes les vertus royales de son suc
cesseur Léopold II, il s'efforcerait, une fois rentré dans ses
Etats, de les imiter et de les proposer en exemple son
peuple, n
La photograpliie <1cm couleurs. M. Ch.
Cros, qui poursuit, depuis plusieurs années, de très-intéres
santes recherches sur la production des couleurs poiir la pho
tographie, vient de présenter l'Académie des Sciences,
plusieurs épreuves d'une aquarelle, avec les détails et les tein
tes véritables de l'original, malgré l'excès de sel et de chrome
qui verdit un peu le fond de ces épreuves.
Seulemrnt, il faut remarquer, selon l'observation juste de
M. Becquerel, qu'il ne s'agit pas encore de la reproduction
photographique des images avec les couleurs naturelles des
corps, mais bien d'un Usage polychrome par voie d'impres
sion photographique, dans lequel les teintes des images p. u-
venl varier volonté avec les nuances des matières colorantes
employées et ne sont pas liées d'une manière nécessaire a>cc
les couleurs des rayons actifs.
Quoiqu'il en soit, les résultats que M. Ch. Cros a obtenus,
en collaboration avec M. J. Carpertlier, sont déjà tiès intéres
sants et méritent d'attirer notre attention.
Les images présentées par ces expérimrnteurs habiles e
intelligents, ont été réalisées au moyen de trois cliché8
d'après le même objet clichés faits respectivement travers
un écran liquide orangé, un écran vert, un écran violet. Les
opacités et les transparences, variant d'un cliché l'autre,
dans les parties homologues de l'image, servent distribuer
les quantités relatives de pigment rouge, jaune, bleu, compo
sant les teintes variées du modèle.
Les preuves sont constituées, sur la glace support, par
trois couches de collodion albuminé.
On prépare ces couches en versant d'abord sur la glace du
collodion coulenant deux ou trois parties pour 100 de bro
mure de cadmium on immerge ensuite la glace dans un bain
d'albumine, fait de dix ou douze blancs d'oeufs pour un litre
d'eau.
L'albumine se coagule dans la trame du collodion par l'ac
tion de l'alcool et du bromure de cadmium. On a ainsi con
stitué une couche très régulière d'une trame assimilable
celle du coton animalisé des teinturiers. Cette couche est
imbibée de bichromate d'ammoniaque, puis séchée l'éltive.
Alors on applique sur la plaque ainsi sensibilisée un positif
par transparence, et l'on expose pendant quelques minutes
la lumière diffuse. La plaque est lavée ensuite et plongée dans
un bain colorant.
Sous l'action de la lumière, le bichromate fait subir
l'albumine déjà coaguléeune seconde contraction, telle
qu'elle ne se laisse plus imbiber, ni teindre par les pigements
appropriés. Mais, dans les parties protégées par 1rs opacités
du positif, la matière colorante pénètre et se fixe.
Il est donc facile d'obtenir par ce moyen des images photo
graphiques en toutes espèces de couleurs. Ces images, pro
duits sur glace, tout invariables dans leurs dimensions. Il
suffit donc, pour les tisages colorés, de répéter trois fois les
opérations sur une même glace, en employant: 1° pour
l'image obtenue travers l'écran vert, un bain colorant rouge;
2* pour l'image de l'écran orangé, un bain de bleu 5° enfin
pour l'image de l'écran violet, un bain de jaune.
Les mêmes écrans, les mêmes pigments servent reproduire
tous les sujets polychromes proposés.
MM. Ch. Cros et J. Carpenlirr sont airivés établir, une
fois par toutes, les compositions des liquides latniseurs et cel
les des bains colorants. Ils éclairent pour cela, par une lumière
électrique constante, un modèle trienrome invariable composé
avec trois flacons remplis, l'un d'une solution saturée de
chlorure de cobalt, la deuxième d'une solution saturée de
chromatc de potassium, le troisième d'une solution saturée de
sulfate de cuivre.
La lumière électrique a donné, de plus, deux éléments de
précision. D'abord, dans l'obtention des clichés, les écrans
sont placés devant les lampesen sorte que l'objet, éclairé
d'une lumière monochrome, est photographié avec un appa
reil ordinaire, sans l'interposition d'un milieu coloré qui
arrête et diffuse un peu la lumière.
Ensuite,lors des tirages, les temps de pose soul établis avec
rigueur et inscrits sur chaque positif. Les tirages se font ainsi
égaux par tous les temps et daus un local quelconqua.