Ecoles communales. Proh pudor! Translation des cendres de Vieuxtemps, Nouvelles locales. Chaque année les distributions de prix aux élèves des écoles communales gratuites ont le privilège de mettre toute la ville sur pied. Chaque année on constate avec une vive satis faction la bonne direction et la marche ascen dante des études. Chaque année des applau dissements sans fin récompensent le talent et l'abnégation du personnel enseignant. Mentionnons spécialement l'école des garçons des exercices d'ordre et de gymnasti que exécutés avec la précision et l'aplomb de vieux troupiers puis des chœurs chantés en excellent français, ce qui prouve que le fla- mingantisme ne fait pas encore prime sur le marché yprois. A l'école des filles, des scènes débitées et jouées ravir forment la grande attraction de la fête comme toujours, elles ont obtenu un succès enthousiaste. Mme D'Haeseleire, ainsi que M. Verduyn, méritent les plus grands éloges ils s'acquittent d'une façon hors ligne de leur mission délicate, ardue, parfois pénible, mais éminemment libé rale et démocratique. A ce propos, je me permets de faire prendre l'air quelques réflexions qui, bien entendu, n'engagent en rien la rédaction ordinaire du journal. Il y a peu de jours, le bourgmestre de Bru xelles déplorait, bon droit, la profonde erreur des parents qui, enivrés par les succès de leur fils, s'imaginent que la seule carrière digne de lui soit celle d'employé dans une administration quelconque. L'employé, s'il est quelque chose, est bien rarement quelqu'un la vie de bureau, monotone, routinière, éner vante, atrophie trop souvent les idées géné reuses de liberté,de droiture et d'indépendance. Mais cela ne veut nullement dire, comme je l'ai entendu soutenir, que M. Buis aurait voulu insinuer que la masse du peuple n'a besoin d'autre instruction que de celle prépa rant aux différents métiers. Le premier magistrat de la capitale, l'un des fondateurs de la ligue de l'enseignement, a prouvé, au contraire, par ses paroles et par ses actes, qu'il est convaincu de la nécessité absolue de répandre l'enseignement pleines mains jusque dans les dernières couches so ciales il sait qu'une éducation plus relevée qu'on ne Ta encore pensé est due la popula tion entière. C'est aux descendants des classes laborieu ses, saines, robustes, moralisées, instruites, qu'il appartient de réagir contre le rachitisme intellectuel et physique des petits-crevés du turf, de la roulette et.... du reste. Frère-Orban est le fils d'un portier Gambetta a vu le jour dans l'arrière boutique d'une méchante épice rie la naissance de Thiers est plus obscure encore Stephenson et Lincoln sont enfants de manouvriers. Mais pourquoi chercher mes exemples si haut et si loin l'arrondissement d'Ypres ne cite-t-il pas avec un juste orgueil des gouverneurs de province, des conseillers de cour d'appel, des officiers du ministère public, des généraux, des professeurs d'uni versité, qui certes n'ont pas été bercés sur les genoux d'une duchesse La marque distinctive des temps modernes, dit Channing, c'est, pour l'enfant du peuple, la sortie d'une dégradation abrutissante, c'est la reconnaissance graduelle de ses droits.c'est la diffusion croissante des moyens de progrès et de bonheur. Le problême de la démocratie n'est pas un problême politique, au sens vulgaire au mot, c'est un problême d'éducation des écoles, et encore des écoles, car il n'y a qu'une éducation énérale qui puisse donner aux peuples mo- ernes la véritable liberté et la parfaite égalité. E. ÉTAT-CIVIL D'YPRES, qui se trouvaient Pretoria, ont dû se rendre im médiatement Polchefstroom. Cet incident revêt uue certaine gravité, qui est reconnue même par les organes des Bours. En ce qui concerne la convention avec l'Angle terre, qui a été signée le 3 août, le correspondant reconnaît qu'elle n'a satisfait personne dans l'Etat libre. Un grand nombre de Transvaliens quittent la capitale. C'est surtout la question de la dette con tractée l'égard de l'Angleterre qui trouble la situation. Toutefois le gouvernement anglais a pris des mesures pour l'évacuation prochaine du terri toire par un certain nombre de régiments. On télégraphie d'Alexandrie que Riaz pacha a retiré son portefeuille son collègue Ali-Mubarek, ministre des travaux publics, Une dépêche du Times porte aussi que Daoub pacha, qui est impopulaiie dans l'armée, essaiera probablement de licencier les troupes. Elle ajoute que l'on croit Alexandrie, dans les cercles d'ordi naire bien informés, que le voyage de M. Malet Constanlinople a pour but de conclure des arran gements en vue d'une occupation de l'Egypte par l'Angleterre, la France et la Turquie, durant le licenciement des troupes mais on considérerait ce projet comme impolitiqe et dangereux. Ypres, le 31 Août 1881. La Flandre Libérale constatait ces jours derniers uu changement dans l'attitude du clergé en matière scolaire, l'hostilité contre les écoles officielles reste générale, mais l'acharnement des premiers jours a disparu dans certaines localités. La situation présente, dit la feuille gantoise, est celle du bon plaisir et de l'arbitraire. Les curés ont en vertu des dernières instructions, obtenu carte blanche pour l'administration des sacrements, et chacun agit d'après son tempérament et ses conve nances personnelles. Celui qui a le caractère accom modant distribue l'absolution et la communion toute personne qui les demande. Le prêtre impé rieux et rancunier ne pardonne, au contraire, aucun de ceux qui osent lui résister. Dans tel vil lage, les absolutions pleuvent drù comme grêle; une demi-lieu de là, il est impossible d'obtenir la rémission de ses péchés. Comme le dit la feuille gantoise, il eut été dési rable, dans l'intérêt du libéralisme, qu'on maintînt la rigueur des premiers temps. Mais, avec la feuille gantoise, nous estimons que les évêques, devenant moins intransigeants, ne regagneront pas toutefois le terrain perdu. Les âmes qu'ils ont éloignées de l'Eglise ne retourneront point celle-ci; et il y aura toujours eu grand profit pour notre opinion. M. Jean-Baptiste Courouble, vicaire Warnê- ton, est parti, Dimanche dernier, pour Lourdes, en compagnie desa bonne. A VERVIGRS. La triste cérémonie funèbre de la réception des cendres de Henri Vieuxtemps a eu lieu Dimanche, après-midi, au milieu d'un immence concours de population. Henri Vieuxtemps né Verviers, en 1820, célè bre violoniste.professeurau conservatoire de Bruxel les, est décédé en Algérie, en Juin dernier. Sa dépouille mortelle, la demande de la population de Verviers et du consentement de sa famille a été ramenée en Europe pour être inhumée dans sa ville natale. Verviers avait reçu une décoration de circon stance. Un grand uombre de maisons arboré les drapeau belges et franchimonlois. mis en berne et garnis de crêpes et d'ornements de deuil. Les grandès sociétés de la ville: la société d'Har monie et la société de Chant, avaient drapé leurs façades de tentures funèbres. Sur tout le parcours du cortège, les réverbères étaient allumés et voilés de longs crêpes. La population, qui se massait dans toulesles rues, était recueillie lors du passage des restes du grand artiste. A deux heures trois quarts, le corps qui était arrivé depuis la vieille, Samedi,la gare de Verviers, a été placé dans un corbillard, richement décoré, conduit par six chevaux tenus en main. Le cortège s'est immédiatement formé et s'est mis en marche précédé d'un peloton de gendarme rie cheval, d'officiers et d'une compagnie de la garde civique. Toutes les sociétés de la ville et d'autres localités suivaient, précédées de leur dra peau ou élentard voilé et ayant leur tête leurs présidents et membres des commissions, tous vêtus d'habits de grand deuil. On remarquait la quantité de couronnes de la ville de Verviers et celles des grands sociétés de Chant et d'Harmonie. Les cordons du poêle étaient tenus alternative ment par M. Ortmans-Hauzeur, bourgmestre et représentant de Verviers; par M. Jean Tasté, pré sident de la société d'Harmonie la plus ancienne de la ville et de la société de Chant dont Henri Vieux- temps était président d'honneur, par M. Théodore Radoux, directeur du Conservatoire de Liège, par MM. Auguste et Joseph Dupont du Conservatoire de Bruxelles. Derrière le corbillard marchait M. Auguste Ysaïe, de Berlin, le principal élève de Vieuxtemps, portant sur un coussin le violon et l'archet du maître puis Alphonse Voncken, de Verviers, autre élève de Vieuxtemps, portant les nombreuses décorations de l'illustre défunt et ensuite un ou vriei verviétois portant une couronne qui avait été offerte Vieuxtemps par les ouvriers de Verviers, il y a quelques années l'occasiou d'un concert. Venaient ensuite M. Vieuxtemps, ingénieur, fils du défunt, et M. le doctenr Londowsky, son gen dre, puis ses deux frères, ensuite de nombreuses notabilités musicales. Des discours ont été prononcés par M. le bourg mestre de Verviers et par M. Théodore Radoux. «bs Société de Gardes Civiques d'Ypres. Le Franc tireur du 28 Août publie le résultat du tir international qui a eu lieu Anvers du 13 au 21 Août 1881. Nous y voyons avec plaisir que nos tireurs yprois, quoique en petit nombre, s'y sont de nouveau faits dis tinguer. Catégorie A. Corps de Gardes civiques Belge ou Pompiers non soldés, armés du fusil percussion. Distance 100 mètres. Cible fixe aux points. 42. Swekels, Léon, garde la 3e comp. 434 43 18. Catégorie B. Corps de la Nederlandsche Schut- terij, de Volontaires, de Gardes nationaux étrangers et de corps de Gardes civiques Belge armés du fusil se chargeant par la culasse. Distance 200 mètres. Cible fixe aux blancs. 10. Hof, A., maréchal des logis chef, 26,700 millimètres. 42. Vandermarliere,Louis, brigadier, 64,740 id. Programme du concert qui sera donné sur la Grande Place, le Jeudi 1er Septembre 1881, 8 heures du soir, par la musique du 1" rég' de Ligne, sous la direction de M. Cb. Simar 1. Les Dragons de Villars, marche, Maillart. 2. Ouverture de l'opéra Maritana. Wallace. 3. Pêle-Mêle, pot-pourri, arr Schrôder. 4. Grand pot-pourri populaire, arr Strauss. du 19 au 26 Août 1881. NAISSANCES: Sexe masculin 2, idem féminin 4, Tolal 6. Mariages: Knockaert, Philidor, journalier, et Sackenpré, Stéphanie, dentellière. Devaux, Julien, menuisier, et Verhaegbe, Ma rie, servante. Versaevel, Henri, journalier, et Legrand, Florence, journalière. Liebaert, Pierre, médeein, et Lam bin, Hélène, sans profession. Baeldc, Arthur, cordonnier, et Vanbecelaere,Célina, tailleuse.

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 2