Le cas de don Campello. Nouvelles locales. NOS PEINTURES MliIULES. Nouvelles diverses. c'est précisément en vue de les engraisser qu'il les a assis autour d'une table plantureuse. Si cette explication ne satisfait pas le criti que du Précurseur, nous n'en pouvons rien. C'est que c'est un homme difficile en tout. Nous reproduisons.d'après un journal ultra clérical, l'histoire de l'abjuration du chanoine don Enrico Campello qui vient de faire tant de bruit en Europe. Nous ne retranchons rien, pas même le titre ni les observations préliminaires, car ce devait dommage vraiment. Voici donc ce qu'on lit dans le Courrier de Bruxelles, n°du Samedi, 24 Septembre: CHERCHEZ LA FERME. Nos feuilles gueuses font grand tapage du scan dale donné Home par l'apostasie d'un chanoine de Saint-Pierre qui s'est fait solennellement protes tant. Dans sa joie, l'Indépendance. qui refuse fièrement de donner du Monseigneur nos évèques, en accable le susdit chanoine, qui n'y a pas l'ombre de droit. L'Observatore romano nous apprend le récit de ce déplorable incident avec les réflexions qu'il doit inspirer tout chrétien. Nous aurions pu le repro duire; mais nous croyons que nos lecteurs seront mieux édifiés sur la véritable portée de l'acte accompli par le nouveau Loyson par l'extrait sui vant d'un journal peu suspect de complaisance pour l'Eglise, la très-libérale Gazetta cCltalia n° du 17 septembre), beaucoup mieux même que ses con génères belges, d'être bien renseignée. Le chanoine di Campello n'est pas mieux traité par sa famille que par les feuilles libérales de son pays. Voici la lettre que le chef de celte famille adresse l'Observatore romano Très-bien dit, Courrier. Mais comment se fait-il s. v. p. que, con naissant les ruades et les écarts du Don en question, on l'ait paisiblement laissé dans sa prébende de 12,000 par an jusqu'au moment où il lui a plu de sortir de son plein gré de ce fromage de gruyère? Et puis, expliquez-nous encore s. v. p. la conduite de ce singulier cousin qui, ayant rompu avec son parent pour cause d'indignité, le reçoit néanmoins encore au milieu de deux solennités chrétiennes par excellence Rome Rome que de drôles de choses on voit chez vous Décès. Pendant la soirée du 14 Septembre, Rome, dans l'église méthodiste réformée de la place Poli, en pré sence du ministre méthodiste, le professeur Alberto Lanna, et d'une foule extraordinaire de dévots et de curieux, den Enrico di Campello, chanoine de Saint- Pierre, abandonnait le catholicisme et déclarait solen nellement qu'il embrassait la religion réformée. Il est cousin du comte Paolo di Campello, très-connu pour avoir essayé de concilier la Papauté et l'Italie. Le professeur Lanna a présenté l'assistance le nou vel adepte, qui a prononcé un court discours et lu la lettre qu'il envoyait au cardinal Borromeo, archiprêtre de la Basilique vaticane, pour lui annoncer sa résolution. Au sujet de l'abjuration, on nous écrit de Rome ce qui suit; nous le publions en guise d'éclaircissement sur un incident qui constituera pendant quelque temps, pour les journaux, ce qu'on appelle le plat du jour. La nouvelle du jour est l'abjuration du catholicisme, faite par le comte Enrico di Campello, chanoine de la cathédrale vaticane. C'est par erreur qu'on a donné don Enrico di Cam pello le titre de Monsignoreil n'était que simple abbé, et n'appartenait pas la prélature. Doué de talent par la nature, il n'a reçu qu'une instruction hâtive et incomplète. Toutes ses ressources consistaient dans la prébende de son canonicat, environ 1,000 fr. par mois. De sa famille, il n'a rien reçu. Son frère aîné étant arrivé au grade d'officier dans le corps des gardes-nobles, a contracté un mariage qui a failli l'obliger donner sa démission. Son autre frère, plus jeune, appartenant, lui aussi, au corps des gardes- nobles, a donné sa démission du service pour contrac ter mariage avec une femme étrangère, de religion hétérodoxe, dont il vit maintenant séparé. Jusqu'en 1872, don Enrico fut un des prêtres les plus fanatiques qu'on puisse imaginer; c'était se compro mettre que de marcher en sa compagnie dans les rues de Rome, car il lui est arrivé plusieurs fois, en passant côté d'officiers de notre armée, de leur adresser... des paroles un peu trop vives. En 1872, il commença a fréquenter la princesse W., autrichienne ou allemande, sauf erreur, chez qui se tenaient des conférences religieuses, auxquelles prenait part un autre ecclésiastique romain, dont le nom nous échappe. A partir de cette époque le chanoine di Campello devint un autre homme sa manière de parler et d'agir permettaient de deviner combien il avait entièrement changé d'idées. Souvent nous l'avons vu, le soir, dépo ser l'habit de son état, pour revêtir l'élégant costume d'un dandy. Dans ce cas encore, il faut donc rappeler le célèbre dicton Cherchez la femme. Sans vouloir pénétrer dans le secret des familles, ou dans des choses trop intimes, nous nous bornerons dire que l'ex-chanoine aimait la folie une petite jeune fille, qui le lui rendait bien, et que nous ne tarderons peut-être guère les voir s'unir par le mariage. Hier, on n'avait aucune nouvelle de ce fait au Vati can, et on ne l'y a appris que par les journaux du matin. L'impression produite auVatican a été relativement peu grave, parce que tout le monde y connaissait les ten dances et les aspirations de Campello, et qu'on si atten dait, le voir, d'un jour l'autre, jeter aux orties le tricorne et l'habit sacerdotal. Ce qui a troublé l'esprit de beaucoup, et surtout du Pape, c'est la solennité avec laquelle il a accompli cet acte, et le scandale qui en a été la conséquence. Campello, 16 Septembre. Monsieur le directeur, Un journal m'a fait passer pour le frère de Henri de Campello. Permettez-moi de profiter de la publicité de votre journal pour déclarer que je suis fils unique de Pompée di Campello, sénateur du royaume, lequel est non moins affligé que moi de voir traîner dans la fange, par un fils de son regretté frère, le -nom dès longtemps honoré de notre famdle. Laissez-moi ajouter que depuis 1854, époque oit le nouvel apostat demanda vilainement de l'argent un de mes parents très-aimé, je n'ai jamais franchi son seuil et qu'il n'est pas venu davantage chez- moi, si ce n'est pour assister au baptême de mes deux fils. J'ai dit apostat j'aurais dû écrire renégat. Apostasie, en effet, veut dire passer de la véritable foi la foi fausse; mais ce n'est pas le cas; car en fait de croyan ces religieuses, j'ai la preuve que, depuis certaine année, celui dont je parle n'en a plus aucune. Votre dévoué, Paul di Campello della Spura. Les révolutionnaires, on le voit, ont vraiment de quoi célébrer leur triomphe. Laissons-les en jouir. Le Moniteur de ce jour contient un arrêté royal du 26 Septembre, portant création d'un Athénée Royal dans chacun des villes indiquées ci-après Ath. - binant. Tongres. Bouillon. Huy. I Verviers. Charleroi. Louvain. j Virton. Chimay. I Malines. Ypres. Par arrêté royal du 19 Septembre 1881, M. De- noyelle, Albertrégent l'Ecole Moyenne de l'Etat Ypres, est admis, sur sa demande, faire valoir ses droits la pension. 11 est autorisé conserver le titre honorifique de ses fonctions. L'œuvre grandiose des Peintures Murales, entreprise il y a huit ans p&r Féminent artiste, M. Ferdinand Pauwels, vient d'être achevée. Le Siège d1 Ypres (1383) couronne brillamment ce gigantesque travail, chef d'œuvre immortel, qui fera jamais la gloire du génie distingué qui en eût la vaste conception et qui a su, jusqu'à la fin, la réaliser sans hésitations ni défail lances. Citons quelques extraits d'une page de l'histoire d'Ypres par feu le regretté Alfred Diegerick et Oswald de Kerchove, actuellement Gouverneur du Hainaut Le dernier assaut, l'assaut décisif devait se livrer. <- Dès l'aube du jour, tous les hommes valides, après avoir fait leurs adieux leurs familles et juré de ne retourner que vainqueurs, s'étaient rendue sur les remparts, leurs postesYespectifs, tandis qu'une par- tie de la bourgeoisie restait sous les armes devant les Halles, prête porter secours aux endroits menacés. Alors commença le très-merveilleusement grand et redouté assautdit Froissard, car il dura un jour n tout entier presque jusqu'à la nuit. Au moment où l'attaque fut la plus vive, les mai- très as canons des portes de Thourout et de Dixmu- de déchargèrent leurs pièces sur l'armée ennemie et repoussèrent ainsi toutes les tentatives faites pour franchir les retranchements du côté de la Maison du Vivier. Cependant les Archers Anglais continuèrent ti- rer jusqu'à la nuit c'est peine si les bourgeois pouvaient se tenir sur les remparts; dans la Ville personne n'osait sortir sans son bouclier les rues - étaient jonchées de (lèches, on en recueillit le lende- main plusieurs tonneaux. Les assaillants se retirè- rent enfin, vaincus de tous les côtés et abandonnèrent sur la digue et dans les fossés un grand nombre de leurs coi^pagnons qui avaient succombé dans la journée. x Ypres était sauvée grâce la défense héroïque de ses habitants dès *re lendemain, les Anglais et les Gantois découragés firent leurs préparatifs de départ et quittèrent la ville devant laquelle ils étaient res- tés pendant neuf semaines. M. Pauwels a dû s'inspirer de cet épisode: il a choisi le moment où les assiégés opèrent une dernière sortie, pour nous retracer les phases principales de cet assaut aussi sanglant que mémorable. Les Y pi ois se jettent avec l'ardeur du désespoir dans la mêlée c'est la lutte corps corps, c'est le combat outrance, le combat sans trêve ni merci La haine, la colère, la rage, se lisent sur les visages de ces hommes disposés, de part et d'autre, vendre chèrement leur vie. Au premier choc plusieurs tom bent mortellement blessés une pâleur livide a envahi leurs traits et cependant, par un dernier efiort, un ef fort surhumain, ils se cramponnent leurs ennemis, ils ne veulent point lâcher leur proie et trouvent la force de donner encore le coup mortel. D'autres, refoulés par les assiégés, roulent du haut des remparts dans les fossés de la ville où la lutte se i continue, terrible acharnée. L'artiste a rendu avec une vérité saisissante, une vi talité et une vigueur de pinceau incomparables cette scène de carnage. Que de richesse, de coloris Que de réalité dans les attitudes! Que de merveilleux effets de contrastes Au milieu de ces figures expressives, ani mées par la chaleur de l'action, apparaissent les visa ges convulsés, blafards, des mourants se tordant dans les souffrances de l'agonie. Au loin dans la plaine, des cavaliers s'élancent ventre terre vers les remparts, tandis qu'à l'horizon, les arbres verdoyants se détachent sur un ciel paisible. Nous arrêterons ici nos appréciations d'autres plus autorisés que nous rediront dans l'avenir toutes les splendeurs, toutes les hardiesses de ce magnifique pan neau. Nos concitoyens, sincèrement amis des Arts, garde ront toujours pour M. Pauwels un souvenir sympathi que uni une vive admiration pour le talent hors ligne dont il a fait preuve dans l'accomplissement de cette œuvre magistrale. 1g"1 .«'".SX-gu ÉTAT-CIVIL D'YPRES, -du 16 au 25 Septembre 1881. NAISSANCES: Sexe masculin 8, idem féminin 5, Total H Mariages: Chaumont, Hubert, employé,et Mahieu, Hermanie,modiste. Vantroeyen, Louis, sans profession, 44 ans, »<uf de Silvie Urevcnstein, rue des Récollets. Persoone, Barbe, s. pr., 75 ans, vtuve de Pierre Desagher, rue de la Boule. Com bien, Marie, saHS profession, 83 ans, veuve de Pierre Degris, rue de Lille. Monkerey, Marie, jardinière, 67 ans, épouse de Charles Beun, St-Nicolas, extra-muros. Deprez, Natha lie, sans profession, 32 ans, célibataire, rue Longue de Thou rout. Loones, Charles, ouvrier agrigole, 49 ans, époux de Philomène Dewitte, rue Longue de Thourout. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 1, idem féminin 0, total: 1. f Le 21 courant, la nomméeSylvie Leclair, âgée de 24ans, ouvrière Bixschote, en travaillant dans uo champ, a été frappée par la foudre et tuée sur le coup. Cette malheureuse chercha un abri sous un arbre et fut victime de son impru dence. Le cadavre était perforé de la léte aux pieds.

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 2