flo 707. Jeudi, 13 Octobre 1881 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Collège électoral d'Ypres. Élections Communales. LE SERGENT DOUBAT. AVIS. Élections Communales. AVIS. ÉLECTION DU 25 OCTOBRE 1881. Le Président du bureau principal informe MM. les électeurs qu'il recevra l'Hôtel-de- Ville, les propositions de candidats, leurs ac ceptations et les listes des témoins qu'ils auront désignés, les 17,18 et 19 Octobre 1881savoir les deux premiers jours, de 10 heures du ma tin midi, et le dernier jour, de 2 4 heures de relevée. Passé ce délai, aucune proposition ou accep tation de candidature et aucune désignation de témoins ne sera plus recevable. Un arrêté royal du 21 Septembre convoque les collèges électoraux de toutes les villes et communes du pays pour le Mardi 25 Octobre prochain, 9 n. du matin, pour procéder au renouvellement de la série sortante, et, le cas échéant, au remplacement des conseillers décé dés ou démissionnaires appartenant l'autre série. Les candidats devront être proposés avant le Jeudi 20 Octobre. Les propositions de candidats doivent être signées, dans les communes De plus de 10,000 habitants (Ypres par exemple), par 20 électeurs au moins. De 5000 10,000 habitants, par 10 électeurs au moins. De 3000 5000 habitants par 5 électeurs au moins. Dans les communes de moins de 3000 habi tants, les propositions de candidats devront être signées par 3 électeurs, parmi lesquels peuvent figurer les candidats eux-mêmes. En cas de ballotage, le scrutin aura lieu, sans convocation nouvelle des électeurs, le Mercredi 2 Novembre, 9 heures du matin. Tous les électeurs libéraux, auxquels on vient de notifier des réclamations électorales, sont priés de remettre celles-cisans retard, au bureau de l'Association Libérale, qui se chargera de défendre leurs droits. Les élections communales approchent! Le 25 Octobre le mandat de la moitié des membres de tous les Conseils Communaux du pays doit être renouvelé. Que nos amis le sachent bien, cette élection a une importance politique considérable, car nos adversaires ne négligeront aucun effort pour triompher. Préparons-nous donc la lutte et ne négligeons rien pour combattre les manœuvres cléricales. Nos adversaires comprennent que les sacri fices imposés par le clergé pour soutenir les écoles cléricales ne peuvent durer et ils espè rent ramener leurs amis au pouvoir, pour faire reprendre leurs écoles par l'Etat et en faire des écoles officielles. De là cette ardeur que l'on constate chez tous ces gens âpres la curée, qui se disent u'un nouvel échec, la suite de tant d'autres, nirait par anéantir la promesse qui leur a été faite, laquelle serait la fin oubliée. Pour tous ces motifs, les curés et ceux qui leur obéissent veulent tenter un effort suprême, tant le 25 Octobre qu'au mois de Juin 1882. C'est là une question de vie ou de mort pour les éco les catholiques et ils n'entendent pas qu'elles périssent misérablement, sans tenter encore une fois la lutte. 41e ANNÉE. LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires ACQUIIUT EUNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par Y Agence Havas (Publicité),"89, Marehé-aux-Herbes, Bruxelles il chez ses correspondants Pour la France l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Auslro Hongrie et la Suisse :,chez Huilolf Mosse (Annoncen-Expedilion) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et S, Scrle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelhingltillc et C°' 38, Parle Row-New-York. ABONNEMENT PAH AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. [dem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligné ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. r— t— A partir de Vendredi 21 Octobre, de 10 heu res du matin midi, pourront prendre com munication au même lieu, de la liste officielle des candidats, ces candidats eux-mêmes ainsi que les électeurs qui les ont présentés. LE PRÉSIDENT, L. VANHEULE. (Suite et fin). Eh passant devant le courrier, Doubal sourit ironique ment le courrier pâlit légèrement. La petite colonne avait trois cents lieues faire et des vivres pour douze jours; on marchait lentement et silencieusement; mais personne ne traînait l'aile (pour employer la pittoresque expression du bivac.J ourlant quand on eut perdu le fort de vue, un zouave commença murmurer. C'était un remplaçant. Mauvais soldat, il avait été séduit pour une somme assez ronde, moyennant laquelle il était vcdu au lieu et place d'un fils de famille qui, après s'être engagé par un coup de tète, s'était estimé fort heureux que ses parents rachetassent son escapade prix d'argent. Il ne faut parfois qu'un lâche dans les circonstances diffici les pour influencer les plus braves; le remplaçant trouvait qu'il était slupide de se faire tuer inutilement. Et l'ordre? fit le sergent. Puisqu'il est faux! dit le remplaçant. Rien ne le prouve! observa le sergent. Silence dans les rangs et en avant. Ma foi, s'écria le zouave, moi je retourne au fort; se faire scier le cou par les Arbis, ça n'est pas gai. Doubat remarqua que quelques hommes commençaient se laisser ébranler par ce mauvais soldat; le détachement s'était arrêté indécis. Le sergent tha de son sac son livret et lut fort tranquille ment ses hommes le passage suivant du code militaire: it Refus de marcher, mort. Puis se tournant vers le remplaçant, il lui enjoignit de prendre la tète de la troupe. En ce moment, apparurent un millier d'Arabes... au pied de la montagne. C'est le goum firent les zouaves. Sauve qui peut! cria le remplaçant, et il s'apprêtait fuir. Le sergent le saisit a la veste. Veux-tu marcher, oui ou non? demanda-l-il. Non, lâchez-moi! criait le remplaçant c'est votre faute si l'on va nous massacrer. Doubat lâcha son homme comme celui-ci l'en priait, et le vit détaler aussitôt mais d'un coup de fusil le sergeot l'éten- dit raide mort. Puis il répéta haute voix Refus de marcher l'ennemi mort Tu as eu raison, dit un caporal en tendant la main au sergent. Oui! s'écrièrent tous le zouaves, tu as bien fait, Doubat. Parbleu fit celui-ci, aussi peu ému que s'il ne venait pas d'assumer sur lui la responsabilité d'un meurtre. Puis il fit prendre un soldat les armes et les munitions du mort, qui fut abandonné. Le temps manquait pour l'enterrer. Un acte d'une pareille énergie produit toujours une im pression profonde; ces quelques hommes qui commençaient faiblir, reprirent courage et domptèrent leur défaillance; Ypres, i.e 12 Octohre 1881. Doubat vil bien qu'il pouvait compter d'une façon absolue sur tout son monde. Pourtant chaque zouave devait éprouver une poignante anxiété mesure que l'on avançait. Ce goum nombreux qui couvrait la base des mameloos, allait-il cribler de balles le petit détachement ou le recevrait- il en ami? La certitude, absolue de la mort est moins cruelle que cette perplexité. Enfin, l'on fut bientôt portée de fusil du goum. Doubat, qui connaissait les Arabes, dit ses hommes Si ces moricauds nous trompent, nous nous sauverons peut être, parce qu'ils voudront nous massacrer traîtreuse ment, sans perdre un seul homme. Attention Le moment critique étaient venu du milieu des Arabes se détacha un groupe de trois cavaliers. Doubat reconnut le scheik des Beni-Allah et ses deux fils, qui venaient la ren contre des I raneais. Les Arabes échangèrent les samalrks d'usage avec le chef du détachement; pendant que Doubat prolongeait ces politesses, les zouaves, sur un signe, envelop pèrent les chefs indigènes. Puis, le sergent, d'un air bonhom me, demanda au scheik: Par qui as tu reçu l'ordre d'occuper le défilé de la mon tagne? Par un courrier, répondit le scheik. Où est la caria(la lettre). Dans ma case, dit le scheik. Envoie-la chercher par un de tes fils.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1