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Les eaux alimentaires!
De noire situation commerciale
et industrielle.
Une arme rouillée et que l'on sort de l'arse
nal l'approche de chaque élection, est que
notre commerce languit, notre industrie se
meurt et la ville tombe en décadence.... Mais
voyons, sont-ce les Napoléon Meersseman, les
Seys et les Breyne-Devos qui vont la régéné
rer Sans doute, le commerce et l'industrie
souffrent, mais est-ce la faute de l'Administra
tion Communale? Que l'on précise au moins
en quoi elle est coupable On ne soutiendra
sans doute pas qu'elle doive ériger des fabri
ques et fonder des maisons de commerce
Cela ne saurait entrer dans ses attributions
et elle ne peut s'exposer manger l'argent des
contribuables, comme la direction de l Yproise
a englouti les capitaux de ses actionnaires.
Cette fabrique avait pourtant sa tête tous les
matadors du parti clérical en outre elle était
placée sous la protection de Notre Dame de
Thuyne et si, malgré cette ojuoSij^ui direc
tion et ce puissant patronage, elle a fait nau
frage, que pourrions nous espérer des établis
sements que s'aviseraient de créer les gueux
et les franc-maçons (style de la Patriequi
trônent l'Hôtel-de-Ville...?
Mais,plaisanterie part, on se rend ridicule
en attribuant l'autorité communale la dé
chéance de la ville. La vérité est que depuis
le perfectionnement de l'industrie et l'intro
duction des machines, le charbon est devenu
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les candidats cléricaux ont été la séance de S1
Laurent des foudres d'éloquence et ont été vivement
acclamés. Mais lorsqu'il s'agit de faire connaître
au corps électoral, ce qu'ils ont dit, le temps
manque au Journal pour analyser leurs discours;
c'est un moyen commode découvrir leur nullité et
de laisser ignorer aux électeurs toutes les ùoeries
qu'ils y ont débitées.
L'unique préoccupation de nos adversaires est
d'induire les électeurs en erreur; les chiffres ne
les gênent jamais ils les tronquent ou les suppri
ment. ainsi lorsque nous consacrons dix colonnes
relever leurs inepties et réfuter leurs menson
ges. le Journal fait accroire ses lecteurs que nous
nous n'avons rien dit; certes, depuis huit jours,
nous avons consacré une dizaine de colonnes
réfuter les griefs de nos adversaires et au lieu de
nous répondre l'organe clérical prétend que nous
n'osons pas aborder la discussion avec lui c'est
un moyen commode de laisser ignorer ses lec
teurs ce que nous avons écrit mais les électeurs
ne seront pas dupes de cette tactique et tous ceux
qui ont lu nos derniers numéros reconnaîtront
que nos démonstrations sont péremptoircs et que
si le Journal n'y répond pas. c'est qu'il ne trouve
pas un mot nous répliquer. Il ne deviendra
éloquent que Dimanche.parce qu'alors nous ne
pourrons plus lui répondre mais les électeurs ap
précieront cette tactique et ils se mettront en garde
contre les griefs du dernier moment.
Nous ne pouvons, du reste, que répéter ici ce
que nous avons dit dans notre dernier numéro.
L'instruciiou publique coûte non pas la moitié.
mais environ le cinquième des revenus ordinaires
de la ville, et cette dépense, répartie par tête,
représentefr. 5-18 c. par habitant. Or, m oyennant
ce minime sacrifice, tous les habitants de la ville
sont mis même de donner leurs enfauls une
instruction complète, sans devoir se séparer d'eux,
ni payer le prix d'une pension. N'est ce pas là un
avantage énorme, et combien notre ville ne compte-
telle pas des jeunes gens qui occupent de brillantes
positions, auxquelles ils n'auraient jamais pu aspi
rer, si leurs parents avaient dû les mettre pendaut
cinq six annérs dans un pensionnat. Et pour les
personnes qui sont même de supporter ces frais,
n'est ce pas un grand agrément de ne pas devoir
se séparer de leurs enfants et de pouvoir diriger
eux-mêmes leur éducation.
Nos cléricaux sont mal venus d'ailleurs de se
poser en administrateurs vigilants et économes.
Toutes les villes administrées par des cléricaux
sont écrasées par les dettes ainsi,
Bruges a une dette de TROIS MILLIONS
900,000 francs.
Courlrai a une dette d'UN MILLION 459,000 fr.
Roulers doit au delà d'UN MILLION.
Lokeren de 539,000 francs et enfin
Poperinghe doit déjà 535,000 francs et se dis
pose contracter un nouvel emprunt.
D'autre part, les impôts sont plus élevés dans
toutes ces villes qu'à Ypres; que l'on en juge:
A Bruges, outre des centimes plus élevés qu'à
Ypres, on paie un impôt spécial sur les trottoirs,
sur les salles de danses, sur les vidanges. Enten
dez-vous électeurs de la banlieu? sur les vidanges
vos camarades de Bruges doivent ainsi payer un
droit sur chaque hectolitre de purin qu'ils vont
chercher en ville.
Et dans la cléricale ville de Roulers, on paie:
1° Des centimes additionnels.
2° Un impôt spécial sur les débits de liqueurs
fortes.
5® Un impôt spécial sur les batises.
4° Un impôt spécial sur les trottoirs.
Et enfin un abonnement de 25572 fr.
Vous voyez donc bien que c'est Ypres que les
impôts sont encore le moins élevés. On n'y
payait jadis presque rien; mais enfin, il n'était
pas possible d'exécuter un travail qui doit coûter
plus de 400,000 francs, sans avoir de quoi faire
face aux intérêts et l'amortissement de celte
somme.
Nous constatons, du reste, avec plaisir que
notre liste de candidats est accueillie partout avec
une grande faveur; elle comprend trois négociants,
deux grands propriétaires, deux jurisconsultes, un
financier et un pharmacien il est ainsi pourvu
tous les intérêts, et certes sous le rapport de l'in
struction, nos candidats l'emportent et de beaucoup
sur leurs concurrents; aussi nous avons la convic
tion que toutes les personnes dévouées aux intérêts
de la ville leur accorderont leurs suffrages.
Nous avons démontré dans notre dernier numé
ro que le Conseil Communal ne pouvait pas res
treindre la perception des centimes additionnels
aux habitants de l'intra-muros et qu'en fait com
me en droit cela était imipossible. La Constitution
s'oppose ce qu'il 'soit établie de privilège en
matière d'impôt or cela veut bien dire que lors
qu'on établit un impôt, il doit peser également sur
tous les citoyens qui habitent la même commune.
Nous ne comprenons pas même que l'on ait pu
concevoir le moindre doute cet égard.
Qui use paie, dit Basile, mais que dirait-il, si
retournant ce principe contre lui-même, nous di
sions que les dépenses du culte ne doivent être
payées l'avenir que par ceux qui pratiquent
Et voici un autre exemple plus saisissant encore
Plusieurs communes ont construit des routes qui
ont coûté plusieurs centaines de mille francs. Eh
bien a-t-on jamais songé mettre cette dépense
la charge exclusive des sections qui en profitent.
Tous les habitants des communes intéressés n'ont-
ils pas dû y intervenir au même titre.
Si. d'ailleurs, le service des eaux est pour le
moment limité l'agglomération yproise, il est pro
bable, il est certain même que plus tard une fois
que le service sera régulièrement établi il ne tar
dera pas recevoir une extension et pourra des
servir les agglomérations les plus rapprochées de la
ville.
Nous voulons bien croire que nos cléricaux au
raient préféré aux centimes additionnels de voir
introduire un abonnement ou de faire payer l'eau
consommée au mètre cube l'aide d'un compteur,
comme cela se pratique Bruxelles et daus beau
coup d'autres villes.
L'abonnement est l'impôt le plus arbitraire et le
plus vexatoire qui existe et on ne pouvait imposer
l'eau même, sans froisser vivement les intérêts et
les habitudes de nos populations; or c'est précisé
ment pour ces motifs que le Journal aurait préféré
un de ces systèmes. Le but est évident. La ville
aurait dû adopter le mode qui froissait le plus les
habitants, afin de les mccontenter le plus possible^
C'est clair, n'est-ce pas? Il fallait faire les affaires
de Basile.
Eh bien! Electeurs, savez vous pourquoi notre
Hôtel-de-ville est une mai.-ou de verremat.
Nous vous le donnons en mille! C'est par ce
qu'un jour! une grrosse question dont le Conseil
Communal était saisi, fut renvoyée sur la demande
d'un conseiller, aux commissions réunies. Or,dans
la pensée des jurisconsultes du Journal ilYpres
I e s* commissions réunies cela veut dire tous les
membres... du conseil. On n'est pas plus igno
rant Qui ne sait, en effet, que le conseil est divisé
en plusieurs commissions et que souvent une ques
tion est renvoyée deux ou trois commissions sans
que, pour cela, elle soit soumise tout les membres
du Conseil. Ainsi une question ayant pour objet
la voirie, peut très bien être soumise aux commis
sions des travaux publics et des finances réunies
sans pour cela être communiquée aux commissions
de l'instruction publique, on du contentieux.
En commission, messieurs les conseillers se
communiquent plus librement leurs observations
et ils enlèvent aux reporters de Basile l'occasion
de dénaturer la discussion et de la tourneren bour
rique. Indè irœ!
Ce qui chiffonne surtout Basile, c'est que la
la somme des emprunts comme celle des impôts
dépasse un tantinet celle qui est nécessaire pour
la question des eaux. Mais ce reproche sied mal au
patron du Journal d'Ypres. Qui ne se rappelle, en
effet, que lorsqu'il siégeait la dépulalion perma
nente, il fit contraeler par la province un ruineux
emprunt de deux millions et demi, alors qu'un
million était plus que su Hissa n l pour pourvoir aux
besoins de la situation.
Ici, du moins si la ville majore son emprunt
d'une cinquantaine de mille francs, c'est pour
payer l'hôtel de M. Ch. Hvnderick et l'approprier
un grand établissement d'instruction publique.
Tous les libéraux applaudiront cette nouvelle
folie scolaireet si 1e Journal ne partage pas leur
opinion, il doit se résigner car nos amis ne sont
pas au pouvoir pour faire ses affaires.