N° 714L Dimanche,
41e année.
6 Novembre 1881.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSE DENT.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE D1NIANCHE. VIRES ÀCQÎÎIMT EI1KDO.
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CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27.
Peperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50.
3-55. 6-27. 8-45. 9-50.
Courlrai. 5-34. 9-56. 11-20. 2-41. 5-25.
Roulers. 7-45 12-20. 6-50.
Langhemarck-Oslende. 7-23. 12-22. 3-52. 6-28.
Comines-Arraentières. 5-34. 11-20. 2-53. 8-58.
x—
BULLETIN POLITIQUE.
La constitution du bureau de la Chambre fran
çaise ne s'est pas complètement effectuée dans la
séance d'avant-hier. Deux vice-présidents restent
élire.
Le désistement de M. Gambetta assurait l'élec
tion la présidence de M. Henri Brisson, un des
membres les plus considérés de l'Union républi
caine, un des vice-présidents de la dernière session.
M. Brisson a obtenu toutes les voix de son groupe
parlementaire et toutes celles de la gauche. Sur
420 bulletins déposés" il a recueilli 347 suffrages.
La droite légitimiste avait reporté ses 33 voix sur
le duc de Laroehefoucauld-Bisaccia 16 bonapar
tistes ont voté pour M. Jolibois.
Le futur président du ministère a fait une courte
apparition la Chambre pour donner sa voix
M. Brisson il était naturellement très entouré.
Il ne reste plus rien de la nouvelle du Standard
d'après laquelle M. Gladstone serait disposé
abandonner ses fonctions de chancelier de l'Echi
quier. Le démenti qui frappe celte rumeur vient
de haut. Sir William Harcourt, le chef du Home
Office, a déclaré avant-hier dans une réunion
tenue Carlisle qu'il la considérait comme absolu
ment ridicule. Ainsi toutes les inductions tirées de
cette allégation, les mutations ministérielles entre
MMr Gladstone, Childers. lord Northbrook, sir
Ch. Dilke, tombent en même temps.
Il y aura une centaine de ballottages pour le
Parlement allemand. C'est du résultat de ces se
conds scrutins que dépendra la majorité dans la
Chambre impériale et la lutte est menée avec une
grande ardeur.
Un événement étrange vient de se produire en
Serbie. L'archevêque de Belgrade se trouvait,
depuis quelque temps, en conflit avec le gouver
nement au sujet des taxes imposées aux cultes. Le
ministre des cultes a vainement essayé de briser sa
résistance et il a fallu finir par le destituer de ses
fonctions d'archevêque et de métropolitain de la
Serbie. Mais le fougueux prélat n'entend pas qu'on
le supprime aussi facilement il a réclamé l'inter
vention du ministre résidant de Russie, M.Persiani,
ce qui ne l'a pas empêché d'être expulsé du palais
archiéposcopal. Une visite domiciliaire aurait
amené la découverte de pièces fort compromet
tantes. Le doyen d'âge du synode, l'évèque de
Négotin, remplit provisoirement les fonctions de
métropolitain.
Ypres, le 5 Novembre 1881.
Le Journal d'Ypres pousse l'exécution immé
diate de tous les travaux qui peuvent imposer
quelque nouvelle dépense la ville. Nous sommes
le I1 Novembre et il n'y a pas jusqu'à une école de
natation, qui ne soit un travail urgent. Il ne faut
guère voir clair pour ne pas apercevoir le bout
de l'oreille qui perce
Plus on fera de travaux, se dit-on, plus il faudra
emprunter et plus il faudra emprunter, plus il
faudra établir d impôts et plus il faudra établir
d'impôts, plus on fera des mécontents. Et puis,
devinez le reste! Nous espérons que nos amis
auront assez de tact et de prévoyance pour ue pas
faire précisément les affaires de Basile.
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Nous apprenons que l'abandon du canal de Lys-
Yperlée, par la Compagnie au Gouvernement, doit
être signé Lundi prochain, au Département des
travaux publics.
Espérons que les travaux pourront être repris au
printemps prochain.
Malheureusement, nous sommes sans appuis
auprès du Gouvernement, car nos représentants
sont d'une nullité tellement notoire qu'ils n'avaient
même aucune influence, lorsque leurs amis étaient
au pouvoir. Qui ne se rappelle, en effet, que lors
que M. Struye présenta une dépulation pour
demander M. Malou la reprise du canal, M. le
Ministre des Finances répondit par l'équivalent
d'un Jamais.
Nous avons reproduit un article d'après lequel
il y avait sur les rangs, parmi les catholiques, huit
membres de nos assemblées législatives, dont sept
oui été battus plate couture.
Ce chiffre est erronné, car il faut ajouter, la liste
des législateurs busés, M. EUGÈNE STRUYE qui,
sur 1024 votants, n'a obtenu que 432 voix.
C'est une veste de qualité. M. Struye n'osera plus,
espérons nous, se dire le représentant de la Ville
d'Ypres.
Les ballottages qui ont eu lieu Mercredi n'ont
pas clé partout favorables nos amis; Boesingbe,
Zillebeke et St-Jean les cléricaux ont triomphe,
grâce la pression des confessionnaux, qui ont pu
manœuvrer l'occasion de la Féle de la Toussaint;
mais les minorités obtenues dans ces communes
prouvent que le parti libéral y a acquis une grande
vitalité. Au contraire, Warnêlon nos amis
l'ont emporté haut la main les candidats libéraux
Florimond De Coninck et Desimpel ont triomphé
30 voix de majorité. Du reste, le résultat général
des ballottages est plus que satisfaisant. Quatre
candidats cléricaux ont été élus, il est vrai,
Tournai, mais les libéraux l'ont emporté Ixelles,
Uccle,Wavre, Lokeren, Binche, Hassell, Tobgres,
ele., etc.
Si les journaux cléricaux se réjouissent de ces
résultats ils se contentent de peu de chose.
On écrit de Courlrai
La semaine passée, nos bons cléricaux allaient
casser des carreaux de vitre l'école communale
pour filles. Hier, ils se sont allés plus loin et l'ob
jet de leur haine a été cette fois-ci la personne de
M. Deveughele, l'huissier qui a été chargé d'exé
cuter l'arrêt de la Cour d'appel deGand, concer
nant l'établissement Vandaele. L'attentat dirigé
contre cet honorable fonctionnaire est tellement
mGntrueux qu'on se demande si ceux qui l'ont
commis n'ont pas perdu la raison. L'adage latin:
quos vultperdere Jupiter dementat... trouverait
ainsi son application a Courlrai.
Voici maintenant dans quelles circonstances
l'attentat a été perpétré: lescléricaux du faubourg
fêtaient leur triomphe, quand vers 2 heures de
l'aprcs-midi plusieurs d'entre-eux se rendirent de
vant la demeure de M. Deveughele, située l'en
trée du faubourg; ils y braquèrent un canon,
bourré jusqu'à la gueule et firent feu sur la maison.
Dix grands carreaux de vitre sont volés en éclats
des débris de verre ont été projétés 3 mètres'
dans l'intérieur de la maison et même jusque sur
un enfant au berceau et la table où M.Deveughele
prenait son repas avec sa famille.
Le premier moment de saisissement passé, M.
Deveughele s'est précipité dans la rue et y a vu le
nommé Léopold R., se tenant encore auprès du
canon braqué sur la maison.
Espérons que l'enquête judiciaire, irruédiate-
ment ouverte par M. le substitut Van Iseghem,
qui s'est rendu l'un des premiers sur les lieux, fe
ra connaître les auteurs de cet acte ignoble, qui
j pourrait entraîner des conséquences extrêmement
graves par suite du saisissement occasionné aux
enfants de M. Deveughele.