No 717. Jeudi,
41e ANNÉE.
17 Novembre 1881.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Les gens connue il faut.
l'AHAISSAVr I I JEUDI ET I.E DEHANCHE. VIRES ACeulRIT EL'NDO.
BULLETIN POLITIQUE.
S
LE PROGRÈS
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CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. G-20. 12-07. 6-27.
Peperingbe. G-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50.
3.5g. 6-27. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. 9-56. 11-20. 2-41. b-25.
Roulers. 7-45 12-20. 6-30.
Langhemarck-Ostende. 7-23. 12-22. 3-52. 6-28.
Comines-Arraenlières. 5-34. tl-20. 2-53. 8-58.
—uni II —"«ni ■■Illlll III IIIMWJIJIa.
Le ministère Gambetta est constitué.
M. Grévy ayant accepté la combinaison qui lui
avait été présentée par l'ancien président de la
Chambre, le Journal officiel publiera aujourd'hui
les décrets nommant les ministres. Voici les noms
des chefs des départements ceux des sous-secré
taires d'Etat les suivent immédiatement.
Président du conseil et ministre des affaires
étrangères, M. Gambetta (sous-secrétaire d'Etat,
M. Spuller). Au dire de certains journaux, M.
Spuller ou un autre membre du Parlement pren
drait sous peu la direction effective des affaires
étrangères.
M. Waldeck-Rousseau, l'intérieur (M.Develle);
M. Cazot, la justice (M. Martin Feuillée);
M. Allain-Targé, aux finances (M. Lelièvre);
M. Reynal, aux travaux publics (M. Lesguiller);
M. Paul Bert, l'instruction publique;
M. Rouvier, au commerce (M. Faure);
M. Devès, l'agriculture (M. Caze);
M. Campenon, la guerre (M. Blandain);
M. Gougeard, la marine;
M. Cochery, aux postes;
M. Antouin Proust, aux beaux-arts.
Le ministère comptera donc douze membres au
lieu de dix. Tous les membres du cabinet appar
tiennent la fraction la plus modérée de l'Union
républicaine, l'exception de M. Devès, l'ancien
président de la gauche républicaine, et de M.
Allain-Targé qui se rapproche d'avantage de l'ex
trême gauche. L'impression produite par la publi
cation de la liste n'a pas été très favorable. On a
constaté tout d'abord que M. Gambetta n'avait pu
s'entendre pour la composition du ministère avec
aucun des hommes d'Etat dont les noms semblaient
s'imposer il y a quelques jours, MM. Léon Say,
Jules Ferry et de Freyeinet, ensuite que le Sénat
n'était représenté que par un seul membre, M.
Cazot, dans le ministère; enfin que M. Gambetta a<
créé un ministère composé de personnes sans
grande notoriété, mais disposées le suivre jus
qu'au bout dans sa campague pour la réforme du
Sénat et le rétablissement du scrutin de liste.
Les nouveaux ministres se sont réunis Lundi.
Ils ont approuvé la déclaralion que M. Gambetta
a fait hier au début de la séance des Chambres.
Celle déclaralion contenait des assurances pacifi
ques relativement aux affaires étrangères. En fait
de réformes l'intérieur, elle préconise la réorgani
sation du Sénat et le scrutin de liste.
Depuis Lundi, le Portugal aussi possède uu nou
veau ministère, franchement conservateur. Il est
présidé par M. de Fonlès, qui prend les portefeuil
les des finances et l'intérim de la guerre de Mes
sieurs Ribeira, l'intérieur; Uiltena la justice;
de Serpa-Pimentel aux affaires étrangères; Hyntzé
aux travaux publics, et de Mello-Gouveau la
marine.
L'empereur d'Allemagne présidera Jeudi la céré
monie de l'ouverture du Reichstag. Dimanche,
S. M., dont l'état de santé est très-favorable, a eu
une longue conférence avec le prince de Bismark,
et cette entrevue forme naturellement un des topics
de la journée.
Il est convenu que le parti clérical est le parti
des gens comme il faut ses écrivains et ses ora
teurs en donnent chaque jour des preuves abon
dantes; les articles de la presse pieuse et les ser
mons de certains ecclésiastiques sont de véritables
modèles de bon goût, de convenance et de beau
langage. Ab ce ne sont pas des gueux de libéraux
qui seraient capables de s'exprimer de la sorte
Prenez par exemple l'article que le Courrier de
Bruxelles consacrait, ces jours derniers, aux
institutrices et aux élèves des écoles officielles.
Femmes au front d'airain, chasseresses court-
vèlues, femmes barbe, filles qui se livreront aux
actions libres après avoir reçu les leçons de la libre
pensée, etc., etc. - Voilà bien, n'est-il pas
vrai, le langage de la bonne société; c'est ainsi
qu'il convient, quand on est du monde, de parler
des enfants et des honnêtes femmes.
Voici maintenant le Bien public. Lui ne se
contente pas de son propre fonds il collectionne
avec amour tout ce qui s'imprime de mieux dans
la presse comme il faut de France et de Navarre
il promène fiévreusement dans les colonnes du
Pays et du Triboulet ses ciseaux catholiques,
apostoliques et romains. Ouvrez, dit l'Economie,
son numéro d'avant-hier vous y trouverez un ar
ticle consacré M. Jules Ferry, dans lequel ce
ministre est traité de laquaisde singede porc
et de scélérat dans lequel encore vous pourrez
lire ces lignes adorables
Sur le passage de ce gueux qui ne sait plus
rougir de rien, toutes les fenêtres s'ouvrent, et,
comme dans certaines villes du Midi, un peu pri
mitives, chacun lui verse son vase sur la tête;
les gamins le criblent de trognons de pommes, les
femmes le fessent et les hommes lui parlent
comme j'ai l'honneur de le faire.
Des femmes qui fessent du pieux Bien public,
passons aux hommes qui tripotent de la sainte
Patrie de Bruges
Après avoir coopéré au mal, M. Janson vient
en faire l'objet de ses lamentations: au meeting, il
caresse la plantureu e Mathurine, progressiste, et
la Chambre, il tripote la vieille Cathérine cen
sitaire.
Complétons maintenant cette petite excursion
dans le domaine des gens comme il faut en repro
duisant la déposition faite, lors de l'enquête sco
laire du canton de Mechelen, par le Révérend curé
de Eisden
J'ai parlé dans mes sermons des cabarets et
des boutiques tenus par des libéraux, et j'ai dit
qu'on devait les éviter, mais par là j'ai en vue ceux
de toute l'Europe et de toute l'Amérique, et non
pas seulement ceux de ma commune.
Je ne sais pas si mes paroissiens ont compris
qu'ils devaient éviter les cabarets et les boutiques
de ma commune ils peuvent comprendre de mes
sermons ce qu'ils veulent.
Je ne me rappelle pas exactement ce que je
puis avoir dit de l'instituteur en présence de Martin
Geurissen je ne me rappelle pas avoir dit que
l'instituteur et le receveur communal devaient
crever, et les poux les dévorermais je puis avoir
dit quelque chose dans ce sens.
Je ne me rappelle pas exactement les paroles
que j'ai employées lorsque j'ai parlé Hubert
Humblé de la jambe blessée de l'instituteur, et
notamment je ne me rappelle pas si j'ai dit que
je souhaitais que la chair de sa jambe pourrît
mais j'ai cependant parlé dans ce sens Humblé!
Il se peut bien que j'aie dit dans un de mes
sermons que les libéraux sont des bêtes et des
cochons mais alors je n'ai pas parlé des libéraux
de la Belgique seule. J'ai parlé du moode entier.
J'ai dit, en effet, dans mes sermons, que je
prierai pour que tous les malheurs et calamité