Tremblement de terre.
Lundi dernier, Monsieur le Gouverneur de
la Province est venu en notre ville pour pro
céder l'installation des bureaux administra
tifs de l'Athénée etde l'Ecole Moyenne. Accom
pagné de M. le Bourgmestre etde M. l'Echevin
Bossaert.il a visité le local et s'est longuement
entretenu avec eux sur les mesures prendre
mur aménager le bâtiment de manière ré-
jondre au vœu du Gouvernement. Arrivé dans
a salle d'études où se trouvaient réunis tous
es élèves, il s'est fait présenter et a vivement
complimenté ceux d'entre eux qui ont obtenu
des aistinctions au dernier concours entre les
divers établissements d'instruction moyenne.
Après avoir adressé quelques bonnes paroles
au Corps Professoral, M. le Gouverneur s'est
rendu l'ancien hôtel Hynderick, acquis par
la ville en vue des besoins de l'enseignement
public.
L'installation des bureaux administratifs a
eu lieu l'Hôtel-de-Ville.
Nous sommes heureux d'apprendre que rien
ne sera négligé de la part au Gouvernement
et de la Ville pour assurer l'Athénée et
l'Ecole Moyenne la plus grande prospérité.
Nous nous fiàtons de répéter ce que nous avons
déjà dit diverses reprises que ce sont deux
établissements de f Etat, et que c'est l'Etat qui
doit supporter la très grosse part des dépen
ses. Cefa gêne quelque peu le Journal d Yprès
dans ses calculs fallacieux pour faire la guerre
notre administration communale.
Monsieur Ed. Lefever, statuaire Bruxelles,
ancien élève de notre Académie, vient d'expo
ser la Salle Bleue de l'Hôtel-de-Ville, une
maquette de fontaine ériger sur la Grande
Place. Elle se compose d'une vasque, dont la
dimention serait de dix mètres de diamètre
au centre, un piédestal couronné d'un groupe
en bronze représentant la ville d'Ypres abreu
vant ses enfants. Au bas du piédestal, sept
têtes de lion déversant l'eau dans une seconde
vasque circulaire, débordant en cascade, le
tout complété par le traditionnel lion portant
la colonne.
Le monument aurait huit mètres de hauteur,
et serait exécuté en pierre bleue et en bronze
galvanique chimiquement pur, dont l'applica
tion la sculpture monumentale et décorative
permet d'ériger frais réduits des travaux
importants.
Nous venons de recevoir communication
d'une pétition adressée aux membres de la
Chambre des Représentants par un grand
nombre d'industriels, de commerçants et de
fabricants de la Flandre Occidentale. Cette
pétition a pour objet de réclamer du gouver
nement la construction d'une ligne de chemin
de fer, constituant le prolongement de la voie
ferrée de Nieuport Dixmude jusqu'à Ypres
en passant par Langemarck.
Cette nouvelle ligne, qui serait tout au plus
d'une longueur d'environ quinze kilomètres,
mettrait tout le Veurne-Ambacht en commu
nication directe avec le département du Nord
de la France. A Ypres, elle rencontrerait les
diverses lignes de chemins de fer déjà exis
tantes qui conduisent Hazebroeck par Pope-
ringhe, Lille et Armentières par Comines
et Tourcoing et Roubaix par Menin. Ce
sont là déjà, ncus semble-t-il, des considéra
tions assez importantes pour attirer la sérieuse
attention du gouvernement sur la demande
qui est adressée aux Chambres.
La construction de la ligne projetée aurait
également pour résultat de donner plus de
valeur la ligne de Nieuport Dixmuae, qui,
par suite de son isolement, ne parvient pas
même couvrir ses frais d'exploitation. De
plus, elle mettrait en relations directes et im
médiates plusieurs grands centres de la Flan
dre Occidentale, qui ont maintenant dépour
vus de prompts moyens de communication
entr'eux.
Un autre résultat, et qui n'est pas le moins
important nos yeux, consiste dans les avan
tages que la ligne de chemin de fer, dont nous
nous occupons en ce moment, procurerait au
port de Nieuport. Comme les pétitionnaires le
l'ont observer avec beaucoup de raison, les
villes les plus importantes et les plus commer
çantes du Nord de la France, telles que Ar
mentières, Lille, Roubaix, Tourcoing, etc.,
seraient reliées directement par Ypres Nieu
port et une grande partie du trafic, qui se fait
actuellement par Dunkerque, se reporterait
inévitablement sur un port belge, Nieuport,
infiniment mieux situé que sa rivale française.
Tous les motifs invoqués par les pétition
naires l'appui de leur demande, nous sem
blent très sérieux et très fondés. Aussi espé
rons-nous que l'autorité compétente prendra
en considération la demande, si juste et si
équitable tous égards, qui lui est adressée
par les habitants les plus notables de la Flan
dre Occidentale.
Alors que d'autres villes mettent toute leur
ambition voir augmenter dans leurs murs le
nombre des couvents et des congrégations re
ligieuses, nous devons applaudir et accorder
notre appui aux efforts des localités qui,
comme Dixmude, Furnes, Nieuport et Ypres,
dotées toutes d'une administration communale
libérale, ne négligeant rien pour venir en aide
leur commerce et leur industrie en aug
mentant le nombre des voies de communica
tion qui les mettent en rapport direct avec les
autres villes du pays et de l'étranger.
Flandre Libérale).
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La garde civique a enfin son nouvel uniforme.'
Le Moniteur a publié Dimanche l'arrêlé royal
qui en règle l'habillement et l'équipement.
Voici la description complète de l'uniforme
La coiffure est le chapeau montagnard (Trois-
François) en feutre noir, fond rond, bords re
courbés, cordon rouge et plumes de coq. Pour les
officiers, le galon est en argent. Pour les officiers
supérieurs, les plumes sont blanches.
Le vêlement est la vareuse bleu du roi, bouton
née jusqu'au cou, avec poches; collet rabattu et,
sous la vareuse, col militaire noir passe-poil
blanc. Boutons en bronze pour les hommes, en
argent pour les officiers. Chenilles rouges sur les
épaules, trèfles en argent pour les officiers.
Grenades sur les angles du collet de la vareuse,
rouges pour les hommes, en argent pour les offi
ciers subalternes, augmentées d'un galon d'argent
bordant le col pour les officiers supérieurs. Etoiles
d'argent indiquant le grade. Poches passepoilées.
Pantalon noir uni.
Pas de capote, pour le moment. Il paraît cepen
dant que l'on compte la rendre obligatoire plus
tard.
Plus de ceinturon Le sabre-baïonnette sera
porté sous la vareuse. Le sabre des officiers sera
suspendu une bélière traversant la vareuse sut
le côté. La giberne sera suspendue une lanière
en cuir, passée en bandoulière.
Le drap du fond est bleu de roi et le drap dis-
tinctif est écarlate. Les boutons sont en bronze,
demi-bombés, en entier de métal et d'une seule
pièce.
En dessous de la vareuse, les gardes porteront
un gilet une rangée de sept petits boulons d'uni
forme avec petit col droit.
Le chapeau .est de forme tronçonique dont la
base supérieure est bombée, les bords sont relevés
sur les côtés et légèrement inclinés devant et der»
rière, la coiffure est en feutre de poils de lapin ras.
Le pompon est peu près semblable au pompon
actuel. Le panache est noir en plumes de coq pour
les simples gardes comme pour les officiers.
Le képi et la demi-botte ne sont pas obligatoires
pour les gardes.
Les marques dislinctives des grades sont en
argent: galons les sous-officiers et caporaux, étoiles
et grenade pour les officiers.
Ceux-ci portent le sabre de l'armée: fourreau
de cuir pour les officiers subalternes, fourreau
d'acier pour les officiers supérieurs.
Les gardes ont le sabre-yatagan suspendu un
ceinturon placé en dessous de la vareuse.
Les officiers supérieurs et les officiers des étals-
majors de légion, ont le panache en plumes de
vautour noires.
Les chefs de corps portent l'aigrette, montée sur
olive argentée.
L'épaulette est supprimée el remplacée, pour les
soldats, par line patte et une chenille pour les
officiers par une patte et un trèfle.
L'uniforme nouveau sera obligatoire pour l'infan
terie le R Janvier 1883. Il est immédiatement
obligatoire pour les officiers nouvellement élus ou
nommés, et pour les gardes qui ne sont pas encore
habillés ou qui doivent renouveler leur uniforme.
Il est probable qu'un grand nombre de gardes
n'attendront pas le lr Janvier 1883, pour reléguer
au grenier l'absurde tunique dont ils sont affublés
el pour se faire confectionner le nouvel uniforme
qui a tout au moins l'avantage d'être plus facile
porter.
Vendredi soir, 11 h. 8 m., un tremblement de
terre très marqué s'est fait sentir Bruxelles. Il
était accompagné d'un bruit sourd d'une assez
grande intensité. Il résulte des renseignements qui
sont parvenus l'Observatoire d'une trentaine de
points du pays, que le phénomène a été ressenti
depuis les environs de Tournai jusqu'à la frontière
d'Allemagne. Il a été plus violent dans le Pays de
Liège et surtout dans l'Ardenne, où deux secousses
distinctes, la seconde étant la plus forte, se sont
succédées une minute environ d'intervalle. La
direction relevée par le plus grand nombre des
observations est celle du N.-O. au S.-E.
Dans la soirée, partir de 9 h. 20 m., l'aiguille
magnétique de déclinaison, dont les mouvements
sont enregistrés l'Observatoire, a subi un dépla
cement anormal. Elle est revenue ensuite sa po
sition primitive qu'elle a reprise vers deux heures
du matin.
A Ixellcs et Etterbeek, des habitants ont été
réveillés, leurs lits étaient fortement secoués; dans
certains cafés, les verres déposés sur les étagères
s'entre-choquaient dans un estaminet situé rue
Montoyer, le choc a été violent des portes de
l'imprimerie Callewaert, place de la Société Civile,
se sont violemment fermées tout coup la
Chasse-Royale, une laitière a vu toute sa vaisselle
tomber et se briser; en général, dans les faubourgs
du haut, la secousse a été assez marquée: des
objets placés sur des planches ou sur des meubles,
ont roulé terre.
A Liège, deux secousses ont été ressenties. Nous
trouvons dans la Meuse, les détails suivants
La première secousse s'est fait sentir hier, 11 h. 8
du soir. Elle a été sur divers points assez violente pour
faire trembler les murs des maisons, briser la vaisselle,
agiter les meubles et répandre une terreur assez vive
dans plusieurs localités. Le tremblement a duré trois
secondes environ et la seconde s'est produite du Sud au
Nord.
Un grand nombre d'habitants ont parfaitement res
senti le mouvement et dans un grand nombre d'habi
tations de la ville, les murailles ont été secouées.
Une seconde secousse a eu lieu vers le quart avant
minuit. Beaucoup de gens ont été réveillés en sursaut
par le bruit. Des portes se sont ouvertes, dés glaces ont
été brisées et des pendules ont été arrêtées. Des dégâts,
causés par les ébranlements, ont été occasionnés
plusieurs constructions.