6 FRANCS PAR AN.
In mensonge mis néant.
SI Labre.
No 724. Dimanche,
41e AU NÉE.
11 Décembre 1881
JOURNAL D'YPRfS ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES «CUOIRIT EUNDO.
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BULLETIN POLITIQUE.
La commission des finances du Sénat français
s'est réunie,sous la présidence de M. de Freycinel,
pour délibérer sur les crédits relatifs l'expédition
de Tunisie. La discussion a roulé entièrement sur
les questions de forme et la commission a adopté
purement et simplement le projet, tel qu'il a été
voté par la Chambre. Elle s'est ensuite séparée.
L'essai de reconstitution d'un groupe extra
parlementaire correspondant l'ancien centre gau
che ou la gauche républicaine modérée n'ob-
tient pas de succès.
Le rapport de M. Leroy sur les crédits supplé
mentaires nécessités par la création des nouveaux
ministères a donné lieu un débat intéressant la
Chambre des députés de France.
A la suite de la remontrance de la Nord-deut-
scheM. Windthorst et les députés du centre se
sont abstenus en masse de se rendre la soirée
parlementaire donnée le lendemain par le prince
de Bismarck. Ce petit épisode fait en ce moment
beaucoup de bruit.
Il ne paraît pas,cependant, qu'il doive avoir des
conséquences au point de vue de l'alliance du parti
conservateur et du centre ultramontain.
De Berlain on signale, des symptômes qui sem
bleraient indiquer qu'il se prépare du côté du gou
vernement une évolution nouvelle, dans le sens de
la conciliation, et qui pourrait faire changer de face
la situation. Il serait vaguement question, dans les
sphères ministérielles, de modifications qui seraient
apportées notamment aux projets de M. de Bis
marck concernant les classes ouvrières. Au lieu
des caisses de secours de l'Etat qu'avait en vue le
chancelier, on formerait des associations de secours
mutuels pour les ouvriers vieux et nécessiteux.
L'Elat, bien entendu, y prêterait son concours,
mais ce concours serait très limité.
Au dîner parlementaire qu'il a donné mardi, le
prince de Bismarck a parlé aussi d'une modifica
tion possible son premier projet sur le monopole
du labac. Ce monopole serait restreint au tabac
en feuilles. Mais il ne parait pas que celte idée ait
été bien précisée par le chancelier.
M. de Bismarck a confiim, en revanche, for
mellement la prorogation du Parlement avant Nocl,
et sa convoca tion ultérieure seulement après les
fêtes de Pâques. La session de la Diète de Prusse,
dans l'intervalle, aura donné alors la mesure de
l'entente entre les conservateurs et le centre.
On se rappelle par quels moyens déloyaux
nos adversaires ont exploité la crédulité publi
que lors de nos dernières élections communa
les on sait aussi que cela ne leur a pas trop
mal servi, d'autant plus que coutumiers du
fait, il ont en ces exercices malhonnêtes une
habileté dont rougirait un homme qui se res
pecte et respecte les autres. Mais telle est leur
nature, et personne ne saurait les changer. Il
faut donc les prendre comme ils sont et quand,
par hasard, ce qui n'arrive pas tous les jours,
ils commettent l'imprudence de mettre leur
turpitude trop crûment nu, il faut leur frot
ter le nez dedans et ne les lâcher que quand
ils ont avalé leur propre saleté.
Nous faisons ici surtout allusion la façon
éhontée dont nos adversaires ont dénaturé les
chiflres de nos impositions communales et
persuadé les petits électeurs que l'augmenta
tion des contributions devait toujours aller en
grossissant. Nous n'avons pas sous la main le
petit carré de papier qu'on a distribué le soir
24 Octobre.veille de l'élection, et qui affirmait
effrontément que les contributions de 1882
allaient suivre la progression de 1881, en
annonçant d'autres accroissements successifs,
mais tout le monde l'a lu et il n'était d'ailleurs
que le résumé imprimé de toutes les tromperies
qu'on n'avait cessé de souffler, trois semaines
durant, dans l'oreille des gens que le spectre
des impôts n'effraie que trop facilement.
Qu'est-il arrivé de toutes ces prédictions
sinistres? Dans la séance du 19 Novembre, le
Conseil Communal a arrêté le budget pour
1882 et il résulte des prévisions budgétaires
un excédant de recettes de fr. 23,676-00 sans
que le contribuable ait payer un centime de
plus en 1882 qu'en 1881. Ainsi, voilà qui est
clair et net pas un centime d'augmentation
Le Journal d Ypres a-t-il annoncé cela ses
lecteurs, en; faisant amende honorable de ses
supercheries mignonnes Et quelle figure fai
saient là sur le banc du contrôle ces cinq ou
six reporters qui forment depuis quelque temps
le public des séances du Conseil, en entendant
qu'il n'y avait pas même un petit centime
d'augmentation d'impôt pour 1882 Quelle
déception quel écroulement d'illusions Vrai
ment, c'est jeter toute la politique tous les
mille diables. Une augmentation d'impôts, si
elle avait pu être là pour tourmenter la poche
des bons bourgeois d'Ypres, quelle bonne ba
lançoire, quelle fine guitare faire grincer les
contribuables, mais rien. Pas de chance MM.
les catholiques.
Nous croyons pouvoir affirmer que la repri
se par l'Etat du canal Lys-Yperlée, tant de
fois annoncée et autant de fois démentie, est
aujourd'hui un fait accompli. Nous en sommes
heureux pour le commerce yprois, mais nous
ne disons nullement merci nos représentants
qui n'y ont pas plus contribué qu'au percement
de l'isthme de Suez.
La première préoccupation du public sera
naturellement de savoir quand on mettra la
main l'œuvre, car l'hiver est là et l'ouvrage
soulagerait bien des misères.
Malheureusement ce travail, ne saurait
commencer de si tôt. Il faut au préalable un
programme d'études suivre, soin qui sera
confié, paraît-il, M. Leboucq, ingénieur des
ponts et chaussées, qui serait également char
gé de l'exécution.
Autre bonne nouvelle. Le gouvernement,
ce qu'il semble, n'est, nullement éloigné de
prolonger le tronçon du chemin de fer de
Nieuport-Dixmude vers Ypres. Déjà des in
structions sont données pour faire une étude
des lieux et c'est par Langhemarck qu'on re
lierait Dixmude Ypres, au moins dans ce
commencement de projet. Encore une fois pas
de remerciments nos représentants qui sont
pour autant dans ce nouveau chemin de fer
que dans le percement de l'isthme de Panama.
Le jour de la canonisation du bienheureux L*bre
est arrivé.
On sait que le cérémonie a eu lieu Jeudi 8
Décembre. A Borne, grande afîluence de pèlerins
amenés par les trains de plaisir. Il y a plus de joie
parmi les aubergistes delà ville éternelle que parmi
les anges du ciel.
Des fêtes superbes sont offertes aux pèlerins.
Ceux qui sont venus Rome avec l'idée que le
pape habite une prison et coule ses jours dans la
misère, n'en peuvent croire leurs yeux,
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CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
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Cominrs-Arraenlières. 5-34. 11-20. 2-53. 8-58.
Ypres, le 10 Décembre 1881.