41e ANNEE,
22 Décembre 1881.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
i\o 727. Jeudi,
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE MHAAOIIE. VIRES ACÔU1RIT EUPiDO.
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CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07.6-27.
Poperinghe. G-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50.
3-55. 6-27. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. 9-56. 11-20. 2-415-25.
Roulers. 7-45 12-20. 6-30.
Langhemarck-Oslende. 7-23. 12-22. 3-52. 6-28.
Comines-Armentières. 5-34. 11-20. 2-53. 8-58.
BULLETIN POLITIQUE.
Les journaux français nous apportent les résul
tats des élections qui ont eu lieu Dimanche dernier
Arles, Aix et Bagnères-de-Bigorre. On peut
dire que la journée n'a pas été défavorable aux ré
publicains modérés, bien que la plupart des candi
dats élus eussent arboré les couleurs radicales.Cette
dernière remarque ne vise pas M. Devès, ministre
de l'agriculture, qui a été élu sans concurrent par
les Bigordins, mais elle s'applique M. Grariel,
ancien collaborateur de M. Conslans au ministère
d'' l'iniérieur qui remplace M. Clémenceau Arles
où il l'a emporté plus de 2,500 voix de majorité
sur un concurrent légitimiste, M. Hélion de Bar-
rême. A Aix enfin, M. Leydet. radical, a obtenu
une cinquantaine de voix de plus que le candidat
opportuniste M. Pautrier, sur près de 10,000 vo
tants.
Des bruits de déplacements ministériels circulent;
ils sont démentis en ce qui concerne le président
du conseil. D'autre part, il semble se confirmer que
des modifications se produiront dans le cabinet
après les élections sénatoriales du 8 Janvier. Le
ministère des finances recevrait, dit-on, un autre
titulaire, mais jusqu'ici les journaux qui reçoivent
communications du gouvernement observent ce
sujet un silence complet.
Les questions d'enseignement ne disparaîtront
pas de si tôt de l'ordre du jour. On annonce que
M. Paul Bert, poursuivant l'exécution du program
me de son prédécesseur, soumettra d'ici peu la
seclion permanente du conseil supérieur de l'in
struction publique un projet tendant fonder, en
exécution de l'article 1er de la loi du 21 Décembie
1880, trente collèges de jeunes filles, répartis sur
différents points du territoire.
Après avoir été examiné par la seclion perma
nente, le projet sera soumis au conseil supérieur
de l'instruction publique dans sa prochaine session.
On a beaucoup parlé de la haute distinction
que le Sultan vient de conférer l'empereur d'Al
lemagne: le séjour que l'ambassadeur ottoman
chargé d'apporter la décoration l'empereur Guil
laume a fait Berlin a réveillé des bruit d'atliance
dont un correspondant du Tintes s'est fait surtout
l'écho. Il ne s'agirait de rien moins que d'une alli
ance entre l'Allemagne, l'Autriche et la Turquie
que négocierait Ali Nizami pacha.
Le correspondant berlinois du Times, dans un
télégramme envoyé ce journal dimanche, s'attache
établir que les bruits relatifs une alliance ger
mano-turque ne méritent pas d'être pris au sé
rieux.
En attendant la nomination de M. de Schloeser
au poste d'envoyé de Prusse près le Vatican, no
mination qui dépendra de l'adoption par les Cham
bres prussiennes du crédit nécessaire pour ce poste
diplomatique, le gouvernement poursuit les négo
ciations avec la curie romaine pour arriver un
compromis en ce qui concerne le Culturkampf.
C'est là, du moins, ce qu'assure la Gazette de Co
logne.
C'est décidément un fait très inquiétant que la
saisie, Dublin, d'une grande quantité d'armes
et de munitions. Depuis assez longtemps on parlait
d'envois d'armes, opérés en contrebande des
Etats-Unis en Irlande. C'est peut-être un de ces
dépôts d'armes et de munitions américaines qui a
été saisi. Il serait donc possible qu'on préparât en
Irlande, sinon une résistance ouverte et main
armée contre les troupes de la Reine, du moins des
coups de main comme les fenians en ont tenté au
trefois, ou bien des luttes locales contre la police,
qui est, on le sait, organisée militairement. Dans
cette hypothèse, la lutte entrerait dans une nouvelle
phase. Les Irlandais passeraient de la résistance
passive l'action.
On écrit de Bruges, la Flandre Libérale, 17
Décembre 1881
La section centrale du budget de la justice a ti
midement hasardé quelques réductions sur le bud
get des cultes. Visiblement préoccupée de ne pas
transgresser les prescriptions constitutionnelles, elle
borne ses propositions soit des dépenses dont le
Concordat établit explicitement le caractère facul
tatif, soit des traitements qui n'étaient pas la
charge de l'Etat en 1831, lors de la promulgation
de la Constitution.
Même en se maintenant dans ces limites, il y
aurait moyen de faire plus ou moins.
Les chanoines sont, pour la plupart, de vieux
prêtres relativement inoffensifs, presque tous for
tunés d'ailleurs, et l'existence des chapitres n'est
pas une arme de guerre aux mains de l'èpiscopat
en tous cas, les chapitres existeront après com
me avant la suppression du traitement des chanoi
nes.
La réduction dans une large mesure des places
de vicaire sera plus efficace, je l'avoue. Les vicai
res sont les voltigeurs de l'armée épiscopale ayant
leur carrière faire, il n'est si sale besogne devant
laquelle ils reculent dès qu'il s'agit de gagner la
faveur du maître, elles plus grands succès du
cléricalisme leur sont dûs aussi y a-t-il lieu de
réduire au plus strict nécessaire le nombre de
ces prêtres. Mais il ne suffit pas de frapper les pe
tits, il faut atteindre aussi l'arogance des grands,
c'est-à-dire des évêques eux-mêmes. Pourquoi ne
réduirait-on pas le nombre de ces potentats au
petit pied qui ont déclaré la guerre la société
moderne?
Trois évêques en Belgique n'ont qu'une seule
province gouverner, ce sont les évêques de
Gand. de Bruges et de Tournai. Pourquoi ne
pas mettre au moins un d'entr'eux dans les mê
mes conditions que leurs collègues dont les diocèses
comprennent tous deux provinces? Précisément
nous avons dans ces trois évêchés un siège qui
n est pas concordataire, c'est celui de Bruges, éta
bli peu après 1830 et seulement en vertu d'une loi
de budget on pourrait en revenir l'état antérieur
et unir de nouveau les diosèses de Gand et de
Bruges, sous la direction d'un même titulaire.
Permettez-moi de rccomuiauder vivement cette
proposition votre patronage nous débarrasser
d un évêque, c'est nous délivrer de toute la se-
quelle administrative qui gravite autour de lui
ces! arracher au cléricalisme brugeois une énorme
somme d'influence, et je n'exagère nullement en
chiffrant par cent voix notre bénéfice le résul
tat de cette mesure dans les élections législatives.
Atteindre directement l'èpiscopat, assurer le
succès des libéraux Bruges dans les élections
pour la Chambre et le Sénat, cela ne vaut-il
pas de supprimer les renies du patron du curé
Deseure et du vicaire Yserbyt Heule?
Agréez, etc. Un libéral brugeois
Le correspondant de la Flandre libérale
Grammont signala le véritable caractère de la mani
festation organisée par les cléricaux de ceue locali
té en l'honneur du sieur De Pooter pour fêter sa
sortie de prison ce condamné récidiviste, et non
pas,comme ils le soutiennent, après coup, pour
atténuer le déplorable effet de ce scandale implici
tement désavoué par M. Van Wambekclui même,