41 e AAIftl.
25 Décembre 1881
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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LE
PROGRES
PARAISSANT I.E JEDM ET LE DIMANCHE.
VIRES AC0UIRIT EUNDO.
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CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27.
Peperioghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50.
3-55. 6-27. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. 9-56. 11-20. 2-41. 5-25.
Roulers. 7-45 12-20. 6-30.
Langhemarck-Ostende. 7-25. 12-22. 3-52. 6-28.
Coraines-Armentières. 5-34. 11-20. 2-55. 8-58.
BULLETIN POLITIQUE.
Un conseil de cabinet a été tenu avant-hier
Paris, sous la présidence de M. Gambctta. Une
seule des décisions qui ont été prises mérite d'être
mentionnée. M. Roustan a reçu pour instructions
de se rendre immédiatement eu Tunisie et de se
considérer comme titulaire définitif des fonctions
auxquelles l'avait appelé M. Barthélémy Saint-
Hilaire.
Une grande activité règne depuis quelques jours
dans les cercles gouvernementaux Berlin. Le
prince de Bismark a de fréquentes entrevues avec
l'Empereur et avec le prince impérial, il a décidé
de ne pas aller passer ses vacanses de Noël Frie-
drichruhe. et un conseil de ministres, qui a été
tenu avant-hier.n'a pas duré moins de trois heures.
Ou croit donc que des que tions importantes sont
l'ordre du jour et les négociations entre le chan
celier de l'empire et le Vatican attirent de plus en
plus l'attention puhlique. Tontes les assertions
quelque peu vraisemblables qu'elles paraissent, qui
circulent cet égard, sont commentées avec em
pressement. Le Landtag prussien se réunit au
millieu du mois de Janvier, et la Gazette de Co
logne pense qu'à celle époque les pourparlers
seront arrivés ce point que des projets de loi con
cernant le Cullurkampf pourront être soumis la
législature prussienne.On parle déjà d'une démarche
directe que fera le Pape pour activer les négocia
tions. Un avenir prochain nous dira si ces prévi
sions sont fondées.
En Bavière, la Chambre haute, qui est compo
sée de grands dignitaires liériditaires et de membres
nommés vie par le Roi, a discuté le projet sur
l'abrogation du mariage civil, ce projet qui avait
soulevé dans toute la presse libérale une violente
réprobation, mais que la majorité cléricale, en
haine du ministère, n'avait pas moins adopté. Le
rapporteur, M. Bomhardt, a conclu au rejet de la
proposilion. en se basant sur la déclaration du mi
nistère que. dans aucun cas. celle-ci ne sprait
soumise l'approbation royale, ce qui n'a pas
empêché deux prélats, l'archevêque Steichele et
l'évêque Dinkel, de défendre le projet adopté par
la Chambre. Après des discours du président du
i
consistoire Meyer, du ministre de la justice et de
M. Dœllinger, tous hostiles l'abrogation du ma
riage civil, la Chambre des pairs a rejeté le projet
par 31 voix contre 17. Cette proposition ne revien
dra donc pas d'ici longtemps sur le tapis. Le prince
Louis de Bavière et le président de Frankenstein.
vice-président du Reichslag allemand, ont voté
avec la minorité.
Pendant que celle discussion se produisait la
Chambre haute, la seconde Chambre discutait le
budget de l'intérieur qui a été adopté avec les mo
difications qui y avaient été apportées par la com
mission. Elle s'est ensuite ajournée au 3 Janvier.
Le ministère italien avait rencontré une assez
sérieuse opposition dans la discussion des différents
budgets et il semblait avoir renoncé provoquer
un vote de confiance. Ces dispositions ne se sont
pas longtemps maintenues car dans la séance de
Mercredi de la Chambre des députés, le président
du conseil. M. Depretis, a demandé que le vote
émettre par la Chambre sur le budget de l'intérieur
eût lieu dans des conditions telles, qu'il pût être
considéré comme marquant les forces relatives de
la majorité gouvernementale et de l'opposition.
L'occasion de provoquer un vote de confiance était
donc trouvée.
L'opposition n'a pas voulu donner une significa
tion aussi importante au vote du budget. MM.
Lanza et Minghetli, au nom de la droite, M. Nico-
tera. au nom du groupe dissident qu'il préside, ont
soutenu qu'il y avait de sérieux inconvénients
constater les forces respectives des partis au mo
ment où la Chambre va se séparer pour les vacan
ces de Noël, et qu'il y aurait irrégularité procé
der un vote de celte nature propos du budget.
Une partie de l'opposition a donc voté le budget de
M. Depretis, qui a été adopté par 217 boules
blanches contre 66 boules noires.
La Chambre s'est séparée jusqu'au 18 Janvier.
Le ministère espagnol a été interpellé Mercredi
soir la Chambre des députés sur la question de
l'établissement d'une compagnie anglaise dans la
partie septentrionale de l'île de Bornéo, qui est
soumise l'autorité du sultan de l'archipel Soulou
et, par suite, la suzeraineté du roi Alphonse. Les
explications données par le ministre des affaires
étrangères ont fait ressortir l'ambarras du gouver
nement, qui a dû engager des négociations pour
essayer de décider l'Angleterre renoncer aux
concessions qui lui ont été faites par le cabinet
conservateur en 1877. A cette époque, par un
échange de noies qui aboutit la signature d'une
convention, l'Espagne abandonna implicitement le
droit d'interdire l'établissement des colonies étran-
I gères dans les îles de l'archipel Soulou, sauf sur
les points où flottait le drapeau castillan.
On connaît les faits scandaleux qui se sont
passés la semaine dernière Grammonl. Le conseil
communal a pris part une manifestation officielle
dont le héros a été un individu rédacteur d'une de
ces feuilles qui fleurissent en pays flamaud, llid-
der Geeraerd, et dans laquelle il traîne dans la
boue tout ce qui, de près ou de loin, tient soit au
gouvernement, soit l'opinion libérale, sans ex
cepter le chef de l'Etat et la famille royale.
On a publié, il y a quelques jours, des articles
de ce journal. C'est tout simplement ignoble. L'in
dividu qui le dirige, ancien avocat Anvers, où
il fut condamné pour complicité de banqueroute
frauduleuse, a été de nouveau condamné, il y a
peu de temps, pour avoir calomnié un honorable
citoyen. La peine a été de huit jours de prison, ce
qui prouve la gravité de la calomnie. M. le ministre
de la justice a fait connaître la Chambre en quoi
consistait l'imputation. Elle est honteuse. Mardi
dernier l'individu en question sortait de prison.
L'occasion a paru excellente aux cléricaux de
Grammont pour organiser une manifestation en son
honneur. La veille, les cléricaux avaient appris
que les élections dans lesquelles ils avaient été
vainqueurs le 23 Octobre n'étaient pas annu
lées.
On résolut de fêler du même coup ces de.ux
événements, ou plutôt les élections servirent de
prétexte l'ovation en l'honneur du journaliste
clérical. Car les renseignements officiels que le
gouvernement s'est procurés depuis l'interpellation
faite la semaine dernière par M. Bockstael, ne
laissent point de doute sur le véritable caractère
de la manifestation qui eu lieu. C'est bel et bien
le repris de justice qui a été fêté.
Le cortège, auquel le conseil communal avait
prêté, par décision spéciale, le concours des
géants de la ville et qui était formé de la musi
que catholique, des membres du Cercle catholique
et des conseillers communaux, est allé attendre le
héros de la fête la gare; l'arrivée du train, ces
messieurs du conseil communal échangèrent
des poignées de mains avec le condamné, la musi
que se fit entendre, et le cortège reprit son itiné
raire jusqu'à la Grand'Placc, où il se dispersa.
La station de Grammont se trouve dans une
impasse. La halte que le cortège y a faite jusqu'à
l'arrivée du train amenant le héros de la manifes
tation, prouve la dernière évidence que c'est bien
le retour de l'enfant chéri que les cléricaux ont
voulu fêter.
Après que M. le ministre de l'intér .r eut
exposé les faits, M. Van Wambeke essaya de les
contredire.
Une insinuation blessante l'adresse de l'hono
rable M. Bolin lui valut un rappel l'ordre. En
même temps M, Van Wambeke avait développé