M il lin amendement an projet de 91 Malou. A l'occasion de la Noël. Quand ïh sont les maîtres. Questions militaires. UN NOUVEAU MARTYR! I F t if? - Le Journal de Bruges assure que plusieurs représentant» se sont entendus pour proposer l'amendement suivant au projet de loi de .M.Malou, sur la réforme électorale, si, contre toute attente, ce projet est pris en considération par la Chambre. Art. 13. L'élection sera nulle, dans le cas où le candidat élu ne doit sa nomination qu'à l'in- t< rvculio» abusive du clergé dans l'élection. Sera considérée comme intervention abusive. toute prédication, toute publication et toute démarche d'un ou de plusieurs membres du clergé, pour recommander un candidat aux élec- n li urs ou pour combattre l'une ou l'autre candi- diiture. Cet article se conforme la jurisprudence de la Chambre des députés de France. En rff'i cette Chambre vient d'annuler succes sivement trois élections viciées par l'intervention abusive du clergé. L'amendement, dont nous publions ci-dessus le texte, enlèvera au projet Malou la majeure partie de sou vi nin. Il est destiné compléter et corriger la rédac tion des arrêtés 52 et 53 de la loi de l'an X et leur donner une sanction efficace. n'est pas seulement en France qu'on a récla mé l'annulation des élections pour intervention abusive du clergé catholique. La même réclama tion vient d'être faite en Suisse par les électeurs libéraux de Fribourg. On attend la décision du Conseil fédéral sur ce point. M le chanoine de Haeroe a plaidé, la Cham bre. la cause des chanoines. Il l'a fait, on n'en peut douter, avec beaucoup de conviction,car c'est un peu sa cause qu'il défendait. Il est regretter cependant qu'il n'ait pas trouvé de meilleur motif, en faveur de leur conservation, que le bon effet qu'ils produisent en ornant le chœur des cathédrales, et le prestige qu'ils prêtent ainsi aux édifices et aux cérémonies du culte ca tholique. Dire que la figure fleurje, les joues rebondies des cha toines font bien dans le paysage religieux, n'est-ce pas faire la critique des ascètes, amaigris par l'abstinence? Si la mission des chanoines se borne un effet décoratif, il y aurait de l'économie faire occuper leurs stalles par des statues, comme il y en a tant daus|les niches des églises mais les titulaires pourraient trouver la niche mauvaise. Journal de Bruges). CHER FRÈRE GOBERTUS. On se rappelle la lettre que le frère Druon, di recteur du pensionnat des Frères-Marisles de Braine-le-Comte, adressa aux journaux libéraux, la suite du récit sommaire des exploits du frère Goberlus. On doit se rappeler aussi que la Patrie accusa la presse libérale de calomnie et soutint qu'aucun frère-marisle n'avait quitté la maison de Brainc-le-Com(e qu'aucun frère-mariste n'était l'objet d'une poursuite judiciaire. Or. au moment où la Patrie accusait les jour naux libéraux de calomnie, la police de Bruges mettait la main sur le collet de Frère Gobertus. Le dit frère s'appelle Léon Casert; il est âgé de 25 ans et il est né Bruges. Lorsque le parquet de Moqs avait lancé contre lui un mandat d'amener. Gobertus re réfugia Wenduyne. l'hôpital maritime où l'on soigne les enfants rachitiques cl qui a été crée par M. Van- den Ab elc, conseiller communal Bruges. On ne pouvait, certes, confier les enfants rachitiques de meilleures mains. De Wenduyne. le frère Goberlus vint l'hospi ce St-Julien, Bruges et c'est là quo la police pin ça ce vertueux éducateur. Frère Goberlus a comparu le mercredi 14 dé cembre devant le tribunal correctionnel de Mons. On connaît les faits reprochés au prévenu. Go bertus les a tous niés. Il a avoué, cependant, avoir quelquefois assis les petits Querton, Massart et Salliez sur son lit. après le coucher mais c'était, dit-il, pour leur faire... corriger les devoirs des autres élèves Ces enfants, âgés respectivement de II et 12 ans, sont venus déposer qu'à plusieurs reprises Cher Frère Goberlus les a attirés dans son lit et qu'il était déshabillé. Nous ne pouvons entrer dans d'autres détails. Ajoutons seulement qu'Er nest Querton a dépesé que Goberlus a menacé de le punir s'il ne venait dans le lit. Les autres élèves entendus faisaient partie de la classe de Gobertus. Ils ont raconté que Querton, Massart et Saliez étaient les préférés du Frère; que celui-ci les embrassait et les caressait pendant la classe. Ils n'étaient jamais punis ajou tent-ils. Mercredi dernier, le tribunal a rendu son juge ment Le pieux instituteur, reconnu coupable d'avoir commis des attentats la pudeur avec violences sur un enfant de moins de 14 ans, et sans violen ce sur un enfant moins de 11 ans, a été condamné 1° 16 mois d'emprisonnement; 2° 5 ans d'in terdiction de l'exercice des droits énoncés en l'arti cle 31 du Code pénal; 3° aux frais du procès. La Patrie ne saisirait-elle pas cette occasion pour rappeler que les journaux libéraux ont ca lomnié Je frère Gobertus Et que doit dire le docteur Vanden Abeele de son saint protégé? (Avenir des Flandres). Un correspondant campinois du Courrier de Bruxelles nous fait, avec des accents de triomphe, la description de l'état pitoyable gù le fanatisme clérical a réduit la plupart des communes flaman des Dès que la loi scolaire fut en vogue, nous vîmes les enfants qui se rendaient l'école officielle nous con naissions les membres du comité scolaire gueux et nous avons bien vite connu ceux qui étaient favorables l'enseignement sans Dieu. Une fois au courant de toutes ces particularités, sans bavarder ni commérer, nous nous sommes abste nus d'entrer dans les boutiques des libéraux, nous avons bu de la bière catholique, nous nous sommes laissés tàter le pouls par des médecins catholiques, nos fermes et nos ventes étaient confiés des notaires ca tholiques, nous n'avons plus porté que des souliers et des sabots catholiques. Que l'on fasse de même dans les villes. Court et bon Et surtout que l'on ne dépense pas le temps en discussion oiseuses. Il nous faut agir. Le moyen est efficace. Dons notre village il n'y a pas un seul détaillant libéral trouver, et cela pour des raisons que vous n'aurez pas de peine vous figurer. Nous ne l'avons pas fait dire au Courrier de Bruxelles. C'est bien librement, spontanément, qu'il raconte la persécution impitoyable que le clergé, grâce l'asservissement et la lâcheté de ses ouailles, fait subir tout ce qui est suspect d'indépendance ou de libéralisme la ruine, la fa mine, ou la soumission aveugle, variante de la sommation du brigand calabrais: la bourse ou la vie. C'est ainsi que sous l'empire de la Constitution la plus libre du monde, le clergé parvient établir le plus insupportable despotisme qui oneques fut, Allez donc parler de garanties constitutionnelles ces malheureux suspects que des prêtres ruinent et affament sans pitié, sans considération pour les femmes et pour les enfants, et contre lesquels ils prononeent des décrets d'exil, toujours fidèlement exécutés par l'affreuse contrainte de la faim, Que devient la liberté de conscience, que de vient la liberté des opinions pour ces citoyens, pu nis dans leurs biens, dans leurs moyens de vivre, dans leur famille, pour avoir pris au serieux les libertés dont la Constitution fait grand étalage, mais dont Je fanatisme clérical fait une lettre- morte? On voit par celte expérience que les ullramon- tains n'auraient pas au pis aller toucher l'œu vre du Congrès national pour implanter le despo tisme clérical. Quand donc, dans les communes flamandes, les bienfaits de la révolution de 1830 commenceront- ils se faire sentir i quand la liberté deviendra-t- elle une vérité pour tous? Actuellement la liberté, dans les mains du clergé, lui sert opprimer et ravir celle tics autres, celle des faibles. Et c'est ce eh rgé persécuteur qui, par la voix de ses représentants la Chambre, a l'audace de se poser en persécuté (Union Libérale). Nous venons de lire une brochure intitulée: De la Défense nationalepas de réserve, mais une gardie civique bien organisée, par un ancien officier de l'armée, major de la garde civique. L'auteur part de cette idée que, dans un pays quia pour devise: l'union fait la force il fau drait rapprocher autant que possible l'armée per manente et la garde civique, ces deux éléments de notre défense nationale, que certaines autorités militaires cherchent, au contraire, séparer de plus en plus. Ce travail est bien écrit et discuté consciencieu sement nous en recommandons la lecture tous ceux qui s'intéressent la réorganisation de notre milice citoyenne. L'auteur conclut judicieusement en disant que notre organisation militaire doit être la vraie représentation de toute la nation en armes; mais il préfère voir la garde civique remplir le rôle de réserve, que d'e.i charger une autre force qui, quoi qu'on fasse, serait un appoint insuffissant l'armée. Afin de donner plus de valeur la garde civique, il entoure les candidatures aux grades inférieures d'épreuves qui donneraient des garan ties avant l'élection des titulaires de ces grades. Nous ne partageons point son opinion cet égard. Jamais la garde civique n'aura de valeur militaire aussi longtemps qu'une partie de ses grades sera élective. L'élection, en cette matière, est la ruine de la discipline l'exemple funeste des premiers bataillons de volontaires nationaux en 1792 a été la première et la plus concluante preuve de cette vérité. Qu'on change la Constitution, afin de modifier la collation des grades, et alors seule ment la garde civique pourra aspirer jouer un rôle sérieux, ce que, malgré tout son bon vouloir et son bon esprit, elle ne peut faire actuellement. En second lieu, une réserve doit se recruter dans les villes et les campagne», comme l'armée. C'est là une condition que la garde civique ne peut et ne pourra réaliser que bien difficilement. Enfin, pour que ncs forces militaires puissent agir avec ensem ble en cas de guerre, il est nécessaire que, pendant la paix, elles soient administrées et préparées par une seule et même autorité. Nous n'en sommes pas encore arrivés au temps où la garde civique res sortira du département de la guerre, comme la Landwehr allemande et l'armée territoriale fran çaise. A notre avis, chacun doit rester dans son rôle et s'y perfectionner. La garde civique, si un danger menaçait le pays, pourrait rendre des ser vices locaux dans les- villes pendant que l'armée, appuyée de réserves créer, tiendrait la campagne et occuperait dos forteresses. A vrai dire, nous

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 2