730. Dimanche,
42e
lr Janvier 1882.
6 FRANCS l»AR AN.
I
JOURNAL D'Y PRES ET DE l/ARRONDISSERENT.
Mardi ont eu lieu les nouvelles élections de,
l'a commune deZillebeke; en voici le résultat:
En conséquence le sieur Lagache, libéral, et
le baron de Vinck, clérical, sont seuls élus et
un ballottage doit avoir'lieu entre (es dix
candidats qui ont obtenu le plus de voix.
Nous empruntons au discours, prononcé il
y a quelques jours par l'honorable M. Pecher
l'Association libérale d'Anvers, les passages
suivants, aux quels nous donnons une entière
adhésion. Comme lui, nous voulons bien une
extension de suffrage, basée sur la capacité,
mais nous repoussons aujourd'huicomme par
le passé, tout ce qui tend de près ou de loin
nous doter du suffrage universel une pareille
réforme n'est pas réclamée par l'opinion publi
que et c'est une mauvaise plaisanterie de
prétendre que la différence du niveau de l'in
struction clepuis 1830 la justifie. Que l'on
compare donc la génération de 1830 celle de
1881, et qui osera prétendre que celle-ci est
plus intelligente, plus capable et plus instruite
que celle de 1830. Autant voudrait dire que
la Chambre actuelle est supérieure notre
illustre Congrès. Et il ne manquerait que cela.
ANNEE.
PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACffUIRIT EUNDO.
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CHEMIN DE FER. (lr Janvier).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Haeebrouck. 6-20. 12-07. 6-28.
Peperinghe. 0-20. 9-09. 10-00. 12-07. 5-00.
3-55. 6-28. 8-45.— 9-50.
Courtrai. 5-50. 9-56.11-16. 2-41. 5-25.
Roulers 7-45 12-20. 6-50.
Langliemarck-Ostende. 7-23. 12-22. 5-52. 6-28.
Houihrm. 5-30. 11-16.
Comines-Arraenlières. 5-50. 11-16. 2-53.
BULLETIN POLITIQUE.
En Allemagne, la question romaine n'a pas
complètement fait perdre de vue les grandes ques
tions économiques. On signale un vaste pélilionne-
ment organisé par les adversaires du monopole de
tabac, tendant écarter ee projet et y substituer
le monopole des sucres. Les pétitionnaires pensent
que ce dernier système assurerait des bénéfices
considérables au trésor impérial et qu'il serait fa
cilement accepté par leReichstag.tandis que le pro
jet du prince de Bismark est battu en brèche par
tous les partis. "En outre, le monopole des sucres
n\ffeclerait que la grande industrie et ne jetterait
pas une perturbation aussi profonde dans les clas
ses populaires que le projet annoncé, qui léserait
les intérêts d'un grand nombre de petits indus
triels. Le Journal de la Banque et du Com
merce exprime l'avis qu'une proposition de celle
nature n'aurait aucune chance d'être admise puis
que les grands propriétaires, appartenant surtout
au parti conservateur, refuseront absolument de
la votpr.
L'article de fin d'ancée de la Correspondance
provinciale, pronostiquant une fin satisfaisante de
la lutte religieuse, a été très favorablement accueilli
par la Germania toutefois le journal ultramon-
tain émet déjà des réserves au sujet des concessions
que fera le gouvernement.
Le télégraphe nous signale un nouvel incident
au Sénat espagnol. Les affaires du Vatican en ont
fait les frais. \1. Lasala, ex-ministre, a demandé
si le gouvernement espagnol, pendant l'interrègne
parlementaire, interviendrait au cas où une autre
puissante nation protégerait les droits du pape.
Le ministre des affaires étrangères a répondu
qu'il ignorait si une autre nation projette de proté
ger les droits du pape, et a refusé de donner des
explications pouvant blesser les susceptibilités de
toute autre nation. Il a ajoulé qu'il apprécie la si
tuation du pape Rome, comme quand les évo
ques d'Espagne l'ont interpellé propos des affaires
de Rome.
On assure que, dans le dernier conseil des mi
nistres d Italie, il a été de nouveau décidé de n'ac
cepter aucune discussion sur la loi des garanties.
L'honorable M. Depretis répondra qu'on ne peut
considérer les faits du 15 juillet (la démonslration
San Lorenzo)que comme des incideuts d'ordre pu
blic tombant sons l'application des lois de police.
Saint-Pétersbourg, 24 décembre.
Je viens d'apprendre d'une source sûre qu'on
a découvert un complot organisé en vue d'assassi
ner l'Empereur dans la rue de Karavania, où l'on
supposait que passerait Sa Majesté pour s m rendre
du palais au manège Michel, l'occasion de la ré
cente fêle de SaiuhGeorge.
On pensait que le Czar viendrait ce jour-là
Saint-Pétersbourg et irait passer la revue des trou
pes l'école d'équitàlion selon l'usage.
Je n'ai pu encore obtenir des détails complets
sur les plans des conspirateurs qui, il y a peu de
jours, onMîl&tou-j arrêté» dans te voisinage de ia
ville, où ils tenaient une réunion de révolution
naires.
On assure d'une manière positive qu'il ressort
des informations que la police a recueillies que
rien n'eùl sauvé la vie de l'Empereur s'il était
passé dans ia rue de Karavania.
Ypres, le 51 Décembre 1881.
Nombre de votants, 130
Bulletins valables, 121
Majorité, 61
Libéraux Lagache, Jean, 65
Bailleul, 57
Claeys, Pierre, 60
Vieren, Xavier, 57
Capoen,.Jean, 57
Frimout, Louis, 53
Vandenbroucke, 60
Cléricaux Boudry, Henri, 56
Lefevre, Pierre, 59
Vuylsteke, Charles, 60
Vuylsteke, Charles, 56
de Vinck, B°", Gaston, 63 -
Lescohier, Frédéric, 58
Verelst, Clément, 54
La question de l'extention du droit de suffrage n'a
pas réussi jusqu'ici créer un véritable mouvement
d'opinion en sa faveur.
En ce moment, les préoccupations de la Nation sont
ail lettre.
Nous nous hâtons de reconnaître cependant que la
solution de cette question est désirable. Espérons qu'elle
sortira de la discussion d'un projet de réforme électorale
que le Gouvernement, nous assure-t-on, présentera au
Parlement après les élections législatives de 1882.
L'adjonction des capacités au corps électoral est une
idée déjà ancienne qui appartient en toute propriété au
parti libéral. Nous la revendiquons hautement parce
qu'il ne nous conviendrait pas de nous laisser exproprier
par les travailleurs de la dernière heure.
Elle a même reçu une application dans la loi du 30
Mars 1870.... qui est due l'initiative du Cabinet
Fi ère-Bara-Pirmez mais cette époque déjà l'opinion
publique se montra si indifférente cette réforme que
son existence éphémère n'a laissé aucune trace et qu'il
se pourrait bien que les législateurs eussent même
oublié aujourd'hui l'avoir votée.
Plus l'électeur fera preuve d'intelligence, plus nous
aurons de sa part des garanties de sincérité et d'indé
pendance. La formule rechercher doit donc avoir
pour base l'instruction mais, dans cette recherche, il
est une condition essentielle, condition sine quâ non
il faut que la réforme se fasse àl'avantage des principes
dont nous poursuivons la réalisation il faut qu'elle
soit pour nous une force nouvelle et qu'elle consolide
notre parti au pouvoir.
En attendant, les débats parlementaires solennels
auxquels a donné lieu la question de l'extension du
droit de suffrage ont eu une conséquence considérable.
Sans ces débats, nous ne posséderions pas la .propo
sition de loi Malou-Jacobs le programme que la
droite sera tenue d'exécuter, dès que les circonstances
la ramèneront au pouvoir.
L'enseignement qui découle de ce projet est lumi
neux. Le Pays est renseigné sur le traitement qui lui
serait réservé. La réforme cléricale donne l'élément
rural une prépondérance sur les villes telle que celles-
ci ne pourraient plus être représentées que par une
infime minorité. Par contre, dans le Parlement, l'exis
tence d'une majorité cléricale écrasante entièrement
la dévotion des évêques serait assurée jamais.
Tels sont les résultats qui se produiraient la grande
joie des adhérents de la théocratie et au grand détri
ment de notre chère Belgique.
Puisqu'on médite de nous livrer la merci de notre
implacable ennemi, invoquons son propre témoignage,
pour faire connaître les sentiments qu'il nous importe:
A la veille des Fêtes nationales du 50* anniversaire
