No 734. Dimanche, 42e ANNÉE. 15 Janvier 1882. 6 FRANCS PAR AN. Toujours la sainte logique. - L'abbé Perrier. Acte de brutalité l'école cléricale JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Ypres, le 14 Janvier 1882. Nous l'avons déjà dit souvent ce qui est une erreur, un péché et un sacrilège même en Belgique, est très régulier et accepté par le clergé en France. Nous ne saurions mieux le démontrer qu'en reproduisant l'article suivant de l'Avenir des Flandres que nous recommandons l'atten tion toute particulière de nos lecteurs ils y verront que le clergé est très heureux d'accep ter en France propos de l'enseignement pri maire la position contre laquelle il se régimbe, avec tant de violence, en Belgique. C'est, comme nous l'avons dit souvent, que notre clergé est le plus intolérant, le plus cupide et le plus tyranique du monde. Voici encore une autre preuve de toute la différence qu'il y a entre notre clergé et le clergé français.Celui-ci s'impose de l'amour du pays et pousse l'apaisement des esprits tandis que le nôtre excite la haine, la dis corde et au soulèvement des passions politi ques de la puc d'Or, de Garni LE PROGRÈS PARAISSANT LE JECDI ET LE iJIMAfcCHE. vires acquirit eunimi. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes. Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro Hongrie et la Suisse: chez Hudolf .Mosse (Aunoncen-Expeditiou) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Slullgard, Vienne et Zurich. Pour ta Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Street et C° 30 Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghille et C0', 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixoiude, 39. Idem Pour le restaut du pays7-00 INSERTIONS: Anuonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la !i{jne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (f Janvier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-28. Poperinghe. G-20. 9-09. 10-00. 12-07. 3-00. 3-55. 6-28. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-30. 9-56. 11-16. 2-41. 5-25. Roulers. 7-45 12-20. 6-50. Langhemarck-Oslende. 7-25. 12-22. 5-52. 6-28. Houihem. 5-50. 11-16. Comines-Armentières. 5-30. 11-16. 2-53. En Belgique les sacrements sont refusés aux pères de famille, qui envoient leurs enfants dans les écoles, où l'on met un local la disposition des ministres des cultes pour y donner, soit avant soit après l'heure des classes, l'enseigne ment religieux aux enfants de leur communion fréquentant ces écoles. (Art. 4 de la loi du 1' Juillet 1879). A quelques pas de chez nous, en France, le clergé s'empresse de profiler de la faculté que laisse la loi de faire donner l'instruction reli gieuse par les ministres des différents cultes dans l'intérieur des établissementsen dehors des heures de classe. Ce qui donc est erreur et péché grave chez nous est vérité au delà de nos frontières Que l'on compare cependant ces deux textes que nous mettons sous les yeux de nos lecteurs et qu'on veuille bien nous dire en quoi consiste la différence. Le législateur français emploie ce terme en dehors des heures de classe notre loi du lr Juillet 1879 se sert de cette expression: soit avant soit après l'heure des classes. Ne serait-ce pas la même chose Mais non Il fallait la politique cléricale l'oc casion de représenter le libéralisme comme l'ennemi de la religion catholique. Il failiait pouvoir s'écrier: vous n'aurez pas l'âuie de nos enfants Il failiait représenter le prêtre chassé de l'école; l'image du Christ bafouée et tournée en ridicule l'enseigne ment laïque modifié suivant les principes de la libre pensée la jeune génération vouée une éducation sectaire et anti-religieuse! Pour atteindre ce but rien n'a été négligé; les calomnies et les injures n'ont pas fait défaut l'enseignement officiel et au personnel enseignant tout entiei. Et quand on voit toutes les attaques odieuses, méchantes et cyniques auxquelles les écoles offi cielles ont été en butte de la pari d'un clergé fa natique,le plus souvent grossier et ridicule, parfois mal élevé, mal embouché, on peut se demander comment ces écoles ont continué malgré tout conserver des élèves et prospérer presque par tout la grande honte de ceux qui ont eu recours tous les moyens pour les baltre en brèche. Aussi n'est-il pas étonnant qu'après ce fiasco éclatant de la croisade cléricale belge, le clergé français se montre animé d'autres sentiments et qu'il se trouve trop heureux de pouvoir entrer dans toutes les écoles pour y donner l'enseignement religieux aux heures les plus commodes pour tout le monde. Un de nos confrères le faisait fort justement observer en voyant passer sans difficulté, dans la législation française un principe que notre épisco- pat nous dénonce comme une atteinte grave la liberté religieuse, on doit songer malgré soi celte pensée profonde exprimée dans ces deux vers que Corneille a mis dans la bouche du roi de Castille s'adressanl Chimène Le temps assez souvent a rendu légitime Ce qui semblait d'abord ne se pouvoir sans crime. Ce qui est certain c'est que la religion catholique autorise en France ce que la même religion catho lique défend formellement en Belgique. Quelle logique sacrée ou quelle sacrée logique, comme on veut Selon l'usage, le personuel ecclésiastique du diocèse de Paris est allé, l'occasion du jour de l'an, présenter ses hommages son chef, M. le cardinal archevêque Guibert. C'est le curé de Saint-Etienne-du-Mont qui a fait le compliment habituel au nom du clergé. Ce vénérable prêtre s'est exprimé en termes fort mesurés. Il s'est ab stenu de toute incursion sur le terrain politique; il s'est contenté de prendre pour thème de sa peti te harangue l'amour du pays et de protester des sentiments de patriotisme, qui animent le clergé. La réponse de l'archevêque n'a pas été moins empreinte d'un véritable esprit de sagesse M. Gui bert s'est appuyé sur l'autorité de Léon XIII pour protester eontre l'immixtion du clergé dans la politique. Sa mission, a-l-il dit. est de s'oecuper des pauvres et des œuvres de charité, sans se mêler aux luttes et aux passions du jour. Que ces sages recommandations soient entendues et suivies, et ce sera profil pour tout le monde, surtout pour l'Eglise, qui a tant intérêt ce que l'apaisemen. se fasse dans les esprits. En 1870, le pape Pie IX se rendait acquéreur du mont Cœlius qui domine la vallée d'Aoste. Bientôt s'élevait sur la montagne pontificale une chapelle surmontée d'une sainte vierge et portant l'inscription suivante: A la mère de Dieu, pro clamée immaculée, mère de l'univers, par Pie IX infaillible, le monde catholique. Le monde catholique fut couvié payer par souscription les 30.000 fr. qu'avait coûtés la con struction du pieux monument. L'abbé Perrier, organisateur de la souscription Paris, chargea M. Michot, serrurier, de fournir la grille qui devait entourer le chœur. Mais quand le serrurier présenta sa note, s'élevant 4,000 fr.. l'abbé lui offrit en payement des intentions de messes et des pèlerinages au profit des trépassés. M. Michot ne se contenta pas de celte monnaie et assigna devant le tribuual de Seine l'abbé Perrier, qui fut condamné lui paver la somme de 4,000 fr. L'abbé a interjeté appel de cette décision, qui vient d'être confirmée par la cour de Paris. Une école cléricale de Gand vient encore d'éire le théâtre d'un acte de brutalité, vraiment révol tant. Voici ce que uous avons appris ce sujet: Aujourd'hui vers 1 heure de l'après-midi, une dispute propos d'un jeu s'éleva entre des élèves de l'école catholique de la rue d"Or. L'un des élèves alla se plaindre auprès d'un frère qui se trouvait dans une des classes; celui-ci sortit Un-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1