L'amour ou la vie!
Nouvelles diverses.
Nouvelles locales.
Administration des Chemins de Fer de Etat.
Concert d'adieu
Garde Civique d?Ypres.
a w as.
Le Major, Chef de la Garde Civique d'Ypres,
a l'honneur de porter la connaissance des
membres de la Garde que le Conseil de Recen
sement se réunira en session annuelle le
Mardi 7 Février 1882, neuf heures du matin,
en la Salle du Rez-de-Chaussée de l'Hôtel-de-
Ville, pour statuer les réclamations qu'auraient
présenter les personnes nées en 1860, inscri
tes cette année sur le contrôle et désignées pour
le service ordinaire, ainsi que sur les récla
mations des gardes incorporés qui pourraient
avoir acquis des droits l'exemption du service
pour motifs de maladie ou d'infirmités.
On se rappelle l'histoire de ce petit monsieur qui,
dernièrement, Saint-Gilles, lâchait plusieurs coups de
revolver sur une jeune fille qui refusait de satisfaire
ses amoureux désirs. Comme il était mauvais tireur, il
eut la chance de ne pas la tuer.
La Cour d'assises le condamna cinq années de ré
clusion. Il vient maintenant de lancer une requête en
grâce, et cette requête, dit-on, a été signée par les
membres du jury.
C'est un singulier penchant que l'indulgence dont on
fait preuve, depuis quelque temps, envers les assassins
de l'amour. Car cette bienveillance du jury n'est pas un
fait isolé, et, chez nous comme ailleurs, tous ceux qui
peuvent alléguer que c'est par passion qu'ils ont mis de
l'arsénic dans le potage ou jeté de l'acide sulfurique
dans les yeux de quelqu'un, sont peu près sûrs d'obte
nir un acquittement ou une application de minimum de
peine.
Le vol main armée, c'est très mal. Mais l'amour
main armée, c'est autre chose. Pour être logique, il faut
reconnaître alors que ce qu'une femme refuse un de
ses amants ne vaut pas le porte-monnaie du passant
attardé...
Et puis, voyez le dilemme offert la femme
Si elle dit oui, il y a au moins cinquante chances sur
cent pour que celui qui l'a remarquée, après s'en être
amusé pendant quelque temps, cesse ses relations avec
elle le jour où elle viendra lui annoncer, toute confuse,
que leurs amours ne resteront pas stériles. C'est l'éter
nelle histoire des filles abandonnées.
Si elle dit non, il sort un pistolet de sa poche et fait
feu. Les jurys qui signent des pourvois en grâce et les
juges qui acquittent reconnaissent que cette situation
n'a rien de choquant.
Et remarquez que tous ces amoureux emportés sont
loin de se distinguer par les qualités qui charment les
cœurs. Car vous ne me ferez jamais croire que leur
propension user des moyens violents, ne revèle pas
un caractère déplorable et un monsieur pour qui des
coups de feu sont des arguments doit être d'un com
merce bien peu attrayant.
Est-ce que par hasard, côté de divers droits con
sacrés ou revendiqués, le droit l'existence, le droit
au travail, le droit de vote, et les autres, il s'agirait de
réclamer un droit nouveau le droit d'être animé!
Que l'on soit indulgent envers une malheureuse fem
me séduite, lâchée par son amant, et qui, mourant de
faim avec ses petits, a acheté du vitriol et abîme celui
qui est responsable de ses maux, c'est bien. 11 est juste
d'excuser cette lâcheté chez les femmes qui sont plus
faibles que nous et que nos mœurs ni nos lois ne protè
gent contre les entreprises de l'homme. Mais ne pous
sons pas cette indulgence trop loin.
L'excuse, accordée par le Code, au mari qui tue la
femme surprise en flagrant délit avec son complice,dans
le domicile conjugal, indique la limite d'indulgence ad
missible. Il y a déjà là une btutalité qui choque au
jourd'hui,la trace de la condition servile de la femme
dans les anciennes sociétés où l'homme avait le droit
de vie et de mort sur toute sa famille. les restes aus
si, mais ceci serait délicat expliquer, d'époques où
l'honneur des individus dépendait exclusivement de
leur force physique. Nos idées sont encore proches pa
rentes, en cela, de celle de ce sultan qui faisait coudre
son harem dans des sacs et jeter les sacs dans le Bos
phore.
Il faudrait ne pas tant se donner de mal pour décou
vrir quelles passions font agir les gens qui tuent. S'ils
tuent, c'est qu'ils sont d'une complexion dangereuse
pour les autres, et la société fait sagement en se garan
tissant contre l'expression brutale de leurs sentiments.
Reconnaître qu'un amant récusé ou laissé en plan
par une demoiselle, peut impunément assayer de la
massacrer, et réciproquement, c'est approuver
des mœurs qui peuvent convenir des sauvages, mais
qui font un très vilain effet dans notre civilisation.
C'est,dans tousjes cas,donner un très fâcheux exemple.
(Gazette).
MI.MSTÈRK DES TRAVAUX PUBLICS.
En exécution d'une décision ministérielle, le Guide Officiel
des Voyageurs et le Tableau-Affiche des heures de départ et
d'arrivée des trains de voyageurs seront, partir du 1 Février
prochain, imprimés pour le compte de l'Administration des
chemins de fer de l'Etal et livrés au public par les soins de
cette Administration aux conditions suivantes:
Le Guide Officiel sera, comme actuellement, servi par
abonnement annuel et vendn au numéro. Le Tableau-
Affiche ne sera plus délivré gratuitement afin de le mettre
la portée de tout le monde, il sera créé un abonnement annuel
pour ce tableau.
Les prix de vente seront établis comme suit:
Pour un abonnement annuel
au guide français ou flamand avec carte. fr. 5-00.
sans carte. fr. 2-00.
«u tableau-affiche. fr. 1-50.
L'événement de la rue de la Loi.
L'agitation causée par le lugubre événement de la rue de la
Loi est loin d'être apaisée. Les mobiles du crime échappent
tout le monde, aussi avant de les rechercher l'attention se
concentre sur un but unique, se rendre compte exactement de
la personnalité vraie de Yaughau.
Qui est Vaughao? Voilà le premier problème résoudre.
A Bruxelles, dans beaucoup de cercles, on ne croit pas
l'Anglais Vaugban. On pense que c'est un Belge qui a fait le
coup, qu'il a couduit toute celte affaire de façou diriger les
investigations au delà de la frontière. 11 aurait porté sa lettre
Bâle, puis serait revenu tranquillemeut Bruxelles où
Anvers: Yous [pouvez être sûr, nous disait quelqu'un, qu'en
ce moment il commente le crime dans quelque café d'une de
nos villes en s'écriant que c'est une histoire bien extraordi
naire.
Il y a, cependant, de nombreux indices qui font croire que
Vaugban n'est pas un uom supposé. Dr nos investigations
Pour la vente au numéro
du guide français ou flamand av e cari, fr. 0-50 par exemplaire.
n sjio carte fr. 0-20
Le service des abonnements sera assuré par 1rs bureaux
dr poste.
Ces bureaux recevront les demandes d'abonn< ui<ni, remet-
Iront les guides et les affiches domicile et encaisseront le
montant des abonuemrnls.
Les persounes qui désireraient s'abonner aux publications
susmentionnées devront donc remettre leur dt mande au
bureau de poste de leur localité.
La vente au numéro du guide officiel sera as.-urée, dans
l'intérieur des villes, par les libraires et dans les stations du
réseau de l'Eiat par les bibliothécaires, les vendeurs de joui-
naux et les garde-salles d'alteule.
Il sera fait aux libraires, bibliothécaires et vendeurs de
journaux une remise de 20 sur le prix fixe pour la »ente
au numéro pour toute commande qui pa> vieudra l'Adminis
tration centrale des chemins de ftr par l'intermédiaire du
chef de station de la localité 10 jours au moins avant la date
de publication de chaque édition du guide, étant-cul, udu que
les exemplaires qui seront restés invendus l'txpuation de
chaque mois ne seront pas repris par l'Administration.
Pour 1rs commandes parvenues l'Administration après le
délai spécifié ci-drssus, il ne leur sera plus accordé qu'une
remise de 10 et, dans ce cas, 1rs exemplaires invendus
seront égalemeut laissés leur charge.
a a
On nous prie d'annoncer que le souvenir offert par
les sociétés de la Concorde M. Simar, Chef de musi
que du lr régiment de Ligne, lui sera remis demain
jeudi 26 janvier pendant le concert.
Société de la Concorde, (intra-muros).
qui sera donné le Jeudi 26 Janvier 1882, 8 h. du
soir, par la musique du lr régiment de Ligne, sous la
direction de M. Ch. Simar.
1. Patrie, marche, Stennebruggen.
2. Le poète et le paysan, ouverture, Suppé.
3. Gavotte, par Théodule Moreaux.
4. Lisi, mazurka, idem.
5. Le Trouvère, fantaisie, Verdi.
6. Baden, Ëaden, valse, Bousquet.
avec introduction pour clarinette.
Vendredi 27 Janvier courant, 8 heures du soir, la
Salle de Théâtre Ypres, une conférence publique
sera donnée par Mr Pages de Noyez, l'avocat conféren
cier du Boulevard des Capucines et des matinées litté
raires du Théâtre des Nations Paris, qui traitera de
Vextinction du paupérisme par L'Epargne.
Le talent de l'orateur et l'intérêt du sujet traiter
assurent cette séance, un public nombreux et d'élite.
- n a fa r--
Le Chef de ta Garde,
A. thev. HYNDER1CK.
personnelle*, il résuit' qu'un nommé Vaughan a demeuré
tîi uxe 1rs, rn 1877, 5, place dr l'Université, chez M. Mayo-
lez, libraire. C'était un lanceur d'affaires, un aventurier. Il
publia une brochure intitulée: L'art de faire fortune,
sans capitaux. Il iança la montre solaire et fut en re
lations avec l'Agence Havas. Etait-ce le même Vaughan que
celui qui occupe aujourd'hui l'opinion On arrive toujours
dans cette affaire des points d'interrogation. Il y a eu aussi
Bruxelles un Vaughan, journaliste, mais celui-là est attaché
aujourd'hui la lédacliou de l'Intransigeant et n'a aucun
rapport avec (ont ceci.
D'Anvers, de Gaud arrivent des renseignements sur des
Vaugfian qui ont été connus dans ces deux villes.
Voici ceux que publie le Précurseur. Ils présentent,
nous semble-l-il, un grand intérêt, mais nous fis reprodui
sons sous toutes réserves
et Le 25 octobre 1880 a élépiaidé Anvers un procès dans
lequel le Vaugban, armateur la NoiUrlIe-Orléaus, a figuré
comme défendeur en compagnie d'un 11. Oi). Ces messieurs
avaient opéré une saisie-areél sur le feet dû par divers négo
ciants au capitaine du Lord Eslington, s! amer qu'ils
avaient affrété pour la maison Eugster et C°, de la Nouvelle-
Orléans. Le capitaine poursuivait la nullité de la saisie, fon
dant son aclion sur l'absence de toute créance dans le chef
des défendeurs. Les défendeurs soutenaient, au contraire,
qu ayant affrété un navire pour le voyage de la Nouvelle-Or
léans Auvers, et que le capilaioe, n'ayant pas fait ce voyage
il, par conséquent, ayant rompu l'engageim ni, il leur avait
été ainsi causé un préjudice. Le tribunal a donné gain de cau
se au capitaine.
qui rend le rapprochement plus étrange encore, c'est
que c'est M. Bernays qui a plaidé pour M. Vaughan.
li esta remarquer que le Vaughan de la Nouvelle-Orléans
est très connu dans le monde commercial et extrêmement
riche.
Autre détail curieux: le meurttier d,. M. Bernays n'écrit
nullement comme on Anglais. Il a des tournures de phrase,
des expressions même, absolument inusitées eu Angleterre.
Des Anglais, qui oui lu la lettre adressé au parquet d'Anvers,
affirment la chose de la façon la plus catégorique, et concluent
que 11. Vaughao s'est exprimé comme on Américain.
A Gand, on se rappelle paifailenieut un 11. Henri Vaughan,
de Richinond (Angleterre), venu en Belgique eu 1870, lors
d-- la grande fêle des riflemrn. Il s'y lia avec plusieurs jeunes
gens auquels il plut extrêmement et qui lui offrirent, avant
son départ, un banquet intime. Depuis cette épopue, jusqu'en
1875, il revint chaque année Gand peodanl quelques jours.
Ce Vaughan avait les cheveux châtins et ne portait pas de
lunettes.
La dépouille mortelle de M. Bernays est arrivée An
vers, samedi, 6 heures du soir.
Le vestibule d'rolrée de la maison était teridu de noir et
les deux pièces du rez de-chaussée formant l'anti-cbambre et
le bureau du défunt, avaient été transformées en chambre ar
dente.
Lorsque le cortège est arrivé rue Van Brée, 55, la porte
cochère s'est ouverte deux battants et la foule pût
voir, au fond du corridor, Mme Bernays agenouillée ses
côtés se tenaient M. Victor Pecher et d'autres membres de
la famille.
Le cercueil fut déposé dans le bureau même du défunt et
entouré de nombreux cierges allumés.
Au pied du catafalque de nombreuses couronnes, entre
autres celle de la Loge les Amis du commerce et la Persé
vérance réunis, dont M. Bernays faisait partie et celle du
barreau d'Anvers.
Les funérailles civiles ont eu lieu trois heures et demie
relevée.
Dès une heure, des groupes se formaient devant la maison
mortuaire et deux heures la circulation était complètement
interrompue.
Le défilé devant le cercueil des amis venant rendre un der
nier hommage la victime du mystère de la rue de la Loi, a
commencé deux heures et demie et n'a cessé, trois heures
uu quart, que lorsque les portes de la maison ont été fer
mées.
Deux discours ont été prononcés, l'un par M. Auger, et
l'autre par M. Bruuard, du barreau de Bruxelles.
Au pied du cercueil se tenaient, en grand uniforme, le
colonel David et le capitaine de hussards prussiens, M. le ba
ron von Arden, ami intime de N. Bernays.
Les cordons du poêle étaient tenus par MM. David, ton
Arden, Auger, bâtonnier de l'ordre des avocats et Guylits,
ex-bâtonnier de l'ordre.
La musique de la garde civique, dont le défunt était sous-
lieutenant, précédait le cortège.
Tout le long du boulevard de l'industrie, une foule recueil
lie se pressait et se découvrait au passage du cortège qui s'est
arrêté l'entrée de l'avenue du Sud, en face le Palais de Jus
tice.
Là le corps fut déposé dans le char funèbre, puis les invi
tés étant montés en voiture, le corps se dirigea vers le cime
tière du Kiel.
Une lettre adressée par Henri Vaughan M. Sadoine, lettre
dans laquelle le premier s'informait du prix de deux steamers
de 1,500 1,800 tonneaux, a été communiquée Samedi la
bourse dr Gand plusieurs négociants anglais. Ceux-ci ont
d'avis que celte lettre, d'ailleurs correctement écrite, conte
nait des expressions qu'un Anglais neût jamais employées. lia