No 742Dimanche, 42e ANNÉE. 12 Février 1882. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. La Constitution ayant sagement prévu elle- même sa révision et stipulé les moyens d'y arriver, il est incontestable que ceux de nos amis politiques qui poursuivent cette révision sont aussi constitutionnels que ceux qui n'en veulent pas entendre parler actuellement. D'accord sur ce point avec lés révisionnistes nous estimons qu'ils se trouvent dans une si tuation analogue celle des libéraux qui, partir de 1846, se sont associés M. Frère pour provoquer la révision de la loi de 1842 sur l'enseignement primaire dans le sens de l'exclusion du prêtre de l'école titre d'auto rité. Aussi M. Janson lui-même a-t-il dû recon naître qu'il ne serait possible de proposer la révision de l'article 47 de la Constitution que lorsqu'un mouvement de l'opinion publique favorisera cette entreprise, et il nous semble qu'en s'expliquant sur ce sujet dans les réu nions électorales, M. Robert surtout a tenu un certain compte de l'indifférence que ren contre la question de la révision, même Bruxelles, tandis qu'en province on y semble plus hostile que favorable. Où se manifeste-t-il donc, le mouvement de l'opinion publique qui pousserait le parti libé ral substituer un programme révisionniste celui qui se résume si nettement dans la conquête de l'indépendance réelle du pou voir civil laquelle laisse encore tant dési rer, ce dont on peut s'assurer en lisant, dans le Code du patriotisme belge ou défense de la Constitution, publié par M. Haghe en 1877, le 19 intitulé: Conseils aux catholi ques; quelles sont les armes constitutionnelles des libéraux. Nous avons eu diverses époques des mou vements d'opinion sur commande, notamment en faveur de la division des cimetières par compartiments de sectes avec trou des chiens, de l'intervention du gouvernement pour assu rer non pas l'indépendance du pouvoir civil, mais bien celle du Pape puis eu hostilité la sécularisation de l'enseignement primaire: mouvements qui se sont traduits par des bal lots de pétitions adressées aux deux Cham bres. Ni les libéraux, ni les catholiques au pouvoir n'ont tenu compte de ces démonstra tions, quoique, abstraction faite des moyens mis en œuvre pour les produire, l'on eût pu prétendre qu'ils avaient un caractère sérieux. Du côté des libéraux, il y a eu aussi un mouvement d'opinion en faveur d'une réforme, celle dq. la loi de 1842, et il a fini par aboutir celui-là, mais après combien de temps Après trente-sept années révolues Quand on réfléchit qu'il a fallu ce temps là pour faire pénétrer dans une simple loi 'esprit de la Constitution, la garantie de la iberté de conscience, comment peut-on pré tendre qu'il n'y aurait rien de plus simple que de réviser la Constitution elle-même pour modifier les conditions du droit électoral, lorsque les citoyens en faveur desquels on veut faire cette réforme semblent y demeurer parfaitement indifférents, Bruxelles même, centre d'activité et de propagande de la Ligue, tandis que partout en province on se rit de l'importance de ceux qui font leur Delenda Cartago de la révision de l'article 47 Les députés ne sont pas envoyés la Cham bre pour imposer leurs volontés personnelles au pays, mais pour se conformer aux volontés de celui-ci Quand, pour notre part, nous verrons le pays s'émouvoir, s'agiter, s'inté resser seulement mais sérieusement la révision constitutionnelle nous tiendrons compte de cette tendance d'opinion. D'ici là, nous estimons qu'il y a lieu de se rappeler que l'Association libérale de Bruxel les a pour but de poursuivre le développement du programme du congrès libéral par la réa lisation des principes suivants: 1° L'attribu tion du droit de suffrage, sans condition de cens, pour les élections provinciales et com munales, aux citoyens possédant un degré d'instruction déterminé, ou plutôt déter minerpar le loi; 2° l'extention de l'enseigne ment primaire, de manière permettre chaque enfant ou adulte d'acquérir et de con server le degré d'instruction jugé ou plutôt juger nécessaire pour l'exercice du droH électoral. Etoile belge). PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ÀC6UIR1T EUNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence H a vus (Publicité), 89. Marclic-aux-Herbes. Brux< lies et eh z ses correspondants Pour la-France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. 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Houthi-m. 5-30. 11-16. Corainrs-Armentières. 5-30. 11-16. 2-55. BULLETIN POLITIQUE. Les nouvelles de Paris sont rares et insignifian tes. Les deux nouveau groupes de la Chambre des dépulés se sont réunis et se sont constitués. A 1 U- niou républicaine, 80 membres, sur 138 adhé rents, étaient présents. M. P. Legrand, au nom des promoteurs, a prononcé une courte allocation dans laquelle il a exposé qu'il ne s'agissait pas de reconstituer l'ancien groupe de l'Union républicai ne, mais de faire un nouveau groupe qui serait ouvert et où l'on admettrait tout ceux qui sont partisans des réformes introduire dans les insti tutions. Le bureau provisoire, élu pour un mois, a reçu pour mission d'élaborer le règlement. La réu nion de l'Union démocratique comptait 73 mem bres. Elle s'est occupée seulement de son règle ment. Le groupe n'a arrêté aucun programme poli tique. La Chambre des communes d'Angleterre a pour suivi avant-hier le débat sur l'adresse en réponse au discours du trône. Un seul amendement, que la Chambre rejettera sans aucun doute, a été présen té: c'est celui de M. Smyth. tendant modifier les rapports politiques entre l'Angleterre et l'Irlande, c'est-à-dire accorder celle-ci l'autonomie gou vernementale. La discussion a élé toutefois relevée hier par deux déclarations importantes de M. Glad stone, l'une relative au traité d* commerce auglo- français, l'autre aux affaires d'Egypte. En ce qui concerne le trailé de commerce, le chef du cabinet ne s'est guère montré optimiste. Il a déclaré qu'en présence des tendances protection nistes de la France, le gouvernement britannique avait été plusieurs fois sur le point de rompre les négociations, et il a fait comprendre que le reste d'espoir qu'il conservait quant une entente éventuelle, ne résisterait pas longtemps de nou velles épreuves. Sur la question égyptienne. M. Gladstone a été un peu plus explicite que le discours du trône et même que lord Graudville. Il a admis le bien fon dé des prétentions de l'Autriche, de l'Allemagne, de l'Italie et de la Russie être consultées, en cas d'intervention anglo-française en Egypte. D'où il résulte que la question égyptienne est unanime ment reconnue maintenant comme étant du ressort du concert européen. Arabi-bey, soit dit en passant, ne paraît guère se faire une scrupule de porter atteinte aux préro gatives du contrôle anglo-français. Le ministère dont il fait partie vient décidément, et malgré les prévisions contraires, l'adopter la loi organique, y compris celles de ses dispositions qui donnent la Chambre le droit de contrôle absolu sur le budget, et cette loi, d'après une dépêche du Caire, a été promulguée par le Moniteur officiel. La discussion du projet de loi ecclésiastique la Chambre des députés de Prusse n'a pas donné tout ce qu'on en attendait. Elle a élé on no peut plus calme et plus réservée, surtout du côté du minis tère. Des déclarations du ministre des cultes, il ré sulte que le gouvernement ne songe ni modifier les principes essentiels de lois de mai, ni conclu re un condordal avec la curie romaine.

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1