i\° 744. Dimanche,
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL DÏPRES ET l)E L'ARRONDISSEMENT.
Société des Chœurs.
L'Absentéisme.
42e
Le Journal d'Yjpres publie dans son numéro
de Mercredi dernier un compte-rendu peu
exact de la dernière séance du Conseil com
munal.
Nos lecteurs trouveront plus loin une rela
tion plus fidèle, mais qui nous est parvenue
trop tard pour pouvoir être insérée Mercredi
dernier.
Nous recevons trop tard, pour en faire l'in
sertion, le compte-rendu de la charmante fête
offerte par Monsieur Jules de Laveleye, Pré
sident de la Société des Uhœui». Nous en re
mettons l'impression notre prochain n°.
ajuuu
LE
PROGRÈS
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 0-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adresse l'éditeur, rue de Dimude, 30.
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Wres. i.e 18 Février 1882.
Au commencement de la séance de Mardi, M.
Thonissen a pris la parole pour exprimer son éton-
nemenl de ce que le gouvernement eût blâmé le
général Brialmont, propos de son dernier livre
d'après lui, cet écrivain militaire n'a eu d'autre
tort que d'exprimer ses opioions avec trop de vica-
cité.
C'est M. le ministre des affaires étrangères qui a
répondu M. Thonissen; mais il n'est pas arrêté
au seul point soulevé par le précédent orateur, il a
envisagé sous toutes ses faces ce qu'on a appelé la
politique militaire du cabinet dans un discours
magistral, ample de forme et complet dans ses dé
veloppements, il s'est tour tour expliqué sur la
question du contingent, de la prime de remplace
ment, de la réserve nationale et en passant par l'in
cident Brialmont. il a parlé des fortifications de la
Meuse.
L'éminent orateur a commencé par faire bonne
justice des réclames électorales que la droite, par
l'organe de M. Woeste. a cherché se tailler sur
le dos de la majorité il a démontré que sur la
question du contingent, du remplacement, de la
réserve nationale, M, Woeste ne pouvait pas
s'entendre avec le gouvernement. Pour le contin
gent, tout le monde est d'accord qu'il faut une ar
mée de 100,000 hommes pour y arriver, les effec
tifs annuels de 12.000 hommes, sont insuffisants,
il faut donc les majorer le principal grief qu'on
adresse depuis deux ans cette majoration, c'est
qu'elle est variable au lieu d'être fixe et toujours la
même; or. dans deux ans, le contingent reprendra
ce caractère de fixité on prendra chaque année
1,500 hommes pour combler tous les déchets. Pour
le remplacement militaire, c'est mauvaise foi mani
feste que de vouloir représenter le chef du cabinet
comm décidé la supprimer; il n'a pas cessé de le
défendre contre les autorités les plus hautes et rien
ne peut modifier son opinion sur ce point. M.
Woeste a prétendu que c'est cause de la proxi-
inilé des éb étions que le cabinet ne dépose pas son
projet la loi sur la réserve nationale; il a affirmé
ce propos que, contrairement ce qu'avait dit un
jour M. le ministres des affaires étrangères, ce n'é
tait pas cause de divergences existant sur ce point
dans les rangs de la majorité que le cabinet recu
lait; M. Frère-Orban a montré que le parti libéral
ne bénéficiait d'aucune sorte ne pas déposer son
projet puisqu'on en connaissait les grandes lignes
et qu'on l'exploitait contre lui, il a affirmé que
c'était uniquement parce que toutes les fractions de
la majorité n'étaient pas d'accord sur la question
du remplacement qu'on ne l'avait pas encore fait,
mais il a ajouté qu'il ne désespérait pas d'arriver
un jour convertir ses idées les partisans du ser
vice personnn.
M. le miuistre des affaires étrangères s'est expli
qué très catégoriquement au sujet du livre du gé
néral Brialmont. Il a déclaré que le gouvernement
eu le blâmant, n'avait point entendu frapper de
suspicion les idées ou les théories de l'auteur; loin
de craindre que l'armée use du droit d'écrire, il ne
demande qu'une chose, c'est que les problèmes qui
intéressent l'armée soient le plus possible discutés
par elir il passerait certainement quelques vacaci-
tés de langage, il tolérerait les ardeurs d'une con
viction profonde; ce qu'il ne peut admettre, c'est
que, sous le couver de la défeoce nationale, un gé
néral s'attaque au plus hautes autorités du pays,
ses pupérieurs hiérarchiques, au ministres anciens
ou en exercice; c'est qu'il donne l'exemple du dé
sordre et de l'indiscipline. C'est ce qu'a fait M.
Brialmont et l'orateur, tout en louant comme elles
méritent de l'être ses hautes et grandes qualités de
général et d'écrivain, a fourni des preuves abon
dantes des écarts les moins tolérables commis par
lui. Il l'a montré diffamant gratuiteme t, le mot
n'est pas trop fort, les pouvoirs publics d'anciens
ministres de la guerre, comme les généraux Guil
laume etThiébauld. les membres du précédent ca
binet, enfin les membres du cabinet actuel, accu
sant les uns de tromper sciemment le pays sur les
nécessités de la défense nationale, les autres d'im
poser pareille dissimulation, les autres enfin de
violer sciemment la loi propos des ponts sur la
Meuse, allant même jusqu'à travestir odieusement,
tronquer des passages, de discours parlementai
res. M. le mi.iistre des affaires étrangères a mis
sous les yeux de la Chambre la preuve manifeste
de ce qu'il avançait dans son livre, le général
Brialmont, se donnant un moyen facile de repré
senter le chef du cabinet comme un adversaire de
l'armée, use, diverses reprises vis-à-vis de lui, de
semblables procédés. Certes, c'est écrié M. Frère-
Orban après avoir caractérisé comme il convenait
ce geore de polémique, certes nul plus que moi
ne respecte l'honneur militaire, mais le courage
civil a des droits égaux. Toute cette partie du dis
cours a fait une sensation profonde sur la Cham
bre, surtout sur la droite qui voyait ses chefs, les
membres de son dernier cabinet, magistralement
défendus par leur adversaire. Sur un pareil terrain,
a dit avec une grande hauteur de vues M. le mi
nistre des affaires étrangères, nous sommes tous
solidaires; la cause que je défends, c'est celle de
l'autorité, de l'ordre, de la discipline dans l'armée.
M. Frère-Orban n'a pas été moins explicite sur
la question des fortifications de la Meuse. Sans vou
loir nier la compétence d'autres autorités militaires
qui les repoussent, pour lui. il s'en lient au système
qui a prévalu en 1859 et qui fait d'Anvers le pivot
de la défense nationale. Jusqu'à ce qu'on lui ait
montré son insuffisance et son inefficacité, il y res
tera resoiumeiii uuacue. uru,. j.J
narltP ntl fiicnnnue
est des plus remarquables.
II parait que les membr-s de la gauche tou
jours zélés, n'ont brillé Mardi que par leur
absence dans les sections de la Chambre, qui exa
minaient la réforme électoral de M. Malou.
Les membres de la gauche étaient généralement
absents, dit XEtoile de sorte que ces messieurs de
la droite ont pu se nommer rapporteurs la section
centrale.
Chacune des sections de la Chambre se forme,
comme on sait, du sixième des membres dont elle
se compose, soit 22 membres.
Dans la 5e section, notamment, il n'y avait que
12 membres présents, dont 8 appartenant la droite
et 4 la gauche. Naturellement la proposition de
M. Malou a été adoptée, et M. Woeste a été nom
mé rapporteur par 7 voix contre 5 données M.
Thonissen et 2 M. Bouvier.
M. Malou a été nommé rapporteur de la lre sec
tion, M. Kervyn de la 2e, M. D'Elhougne delà 4e,
M. De Bruyn de la 5e «T M. Guillrry de la 6e.
Donc, la droite est en majorité pour voter la pro
position.
La gauche peu se féliciter de ce beau résultat.
Le Libéral de la Vendée rapporte que M.
Robergeaq. vicaire des Essaris, vient, par arrêté
ministériel, d'être privé, pour un temps illimité de
l'Indemnité que l'Etat lui accordait. D'après le
Libéral. M. Robergeau, vicaire des Essarts, aurait
distribué lui-même et dans l'église de cette com
mune, un pamphlet intitulé; Ahnanachpatrioti
que.
-- nrn n rw
Le scrutin de ballotage a complété la victoire de
nos amis de Malines. Les cléricaux n'ont plus af
fronté la lutte électorale. Les candidats libéraux.
MM. Op de Beeck. Apers et Michiels, ont obtenu
en moyenne 1,520 voix. Les candidats cléricaux,