42e ANNÉE*
2 Mars 1882.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAI* D'VPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Les calotios peints par eux mêmes.
Nous trouvons dans les journaux de Bru
xelles l'analyse d'une conférence, donnée par
M. Hymans, sur le suffrage universel, devant
les Marçunvins, société composée en grande
partie d'e radicaux. M. Hymans pourrait trou
ver aussi de nombreux exemples, l'appui de
sa thèse, dans les faits politiques qui se sont
accomplis dans notre arrondissement. C'est,
en effet,depuis l'abaissement du cens, en 1872,
que date ici la décadence du parti libéral c'est
partir de cette époque que nous avons le
bonheur d'avoir cinq conseillers provinciaux
cléricaux et c'est partir de cette époque aussi
que la grande majorité de nos administrations
communales sont devenues cléricales et, ab
straction faite des opinions politiques, on peut
dire qu'elles sont tombées dans un état de
décadence complète qui ne pourrait que s'ag
graver encore, si nous étions gratifiés du
suffrage universel ou de quelque nouvel abais
sement du cens. Qui, d'ailleurs, réclame cet
abaissement Sont ce nos populations Mais
évidemment non, et, sauf Bruxelles même,
où les réfugiés politiques sont parvenus
vulgariser ces théories, elles ne rencontre
raient de majorité dans aucune contrée du
pays.
m-
Voici le résultat de la quatrième élection
qui a eu lieu Lundi dernier Zillebeke.
Ie Série. Lefevre, 65 voix.
Vuylsteke, Ch. 61.
Vuylsteke, Ch.-L., 58.
2e Série. Lescoubier, 65 voix,
tous cléricaux.
Ie Série. Vieren, 56 voix.
Claeys, 53.
2e Série. Capoen, 53 voix,
tous libéraux.
Nos amis ont donc succombé après quatre
épreuves successives, grâce aux efforts coali
sés du curé et du seigneur. Aussi ce résultat
n'a pour nous aucune valeur morale et nous
espérons bien que le Gouvernement n'en tien
dra aucun compte, d'autant plus que le con
seil comprend encore quatre libéraux sur neuf
membres.
La Pairie, en publiant ce résultat, se de
mande si cette quatrième élection sera de
nouveau annulée Et pourquoi pas Nous ne
voulons pas préjuger, mais si de nouvelles
nullités avaient été commises il faudrait
bien recommencer encore.
Du reste quand on lit les journaux cléricaux,
ne dirait-on pas que ces quatre élections sont
le fait des libéraux, tandisque la quatrième
n'a été nécessaire que pareeque notre cléricale
députation a annulé la troisième.
Et voilà ce que nos feuilles cléricales ont
bien soin de cacher leurs lecteurs.
-
Le compte-rendu |du dernier concert du
Cercle Catholique, n° 1686 du Journal d Ypres,
lre page, 4e colonne, renferme entre autres
balourdises, la délicieuse chose que voici
M. Henri Rutteau a eu un immense succès
comme chanteur comique
Il serait impossible, croyons-nous, de mieux
imiter les cris et les chants des animaux.
M. Rutteau a pu (sic) se convaincre qu'il
possède déjà Ypres de nombreux amis,
y> aussi nous espérons bien avoir encore la bonne
r> fortune de le revoir.
C'est évidemment en imitant les cris et les
chants des animaux, que M. Rutteau a con
quis tout de suite les sympathies de son public
calotin, qui cette délicate attention a fait un
plaisir incroyable
Ce que c'est tout de même que d'avoir le
Sl-Esprit pour rédacteur en chef
Bôhm, Désiré, professeur de dessin l'académie
de peinture, de dessin et d'architecture, professeur
l'école des orphelins.
Wyseur, P., échevin Passchendaele.
Administrations communales.Nominations
de bourgmestres et d'échevins. Par arrêtés
royaux du 16 Février sont nommés dans les villes
et communes ci-après:
LE PROGRÈS
i;AitAlSSAflT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires ACBUlRiT EUNDO.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par Agence Bavas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants
Pour la France l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Aus.tro-Hongrie et la Suisse: chez Kudolf Mosse (Annoncen-Expedition)
Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich. Hambourg, Leipzig, Slullgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et
C°, 50, Cornbill, C et S, Serle Street VV C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditinar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelbinghillc et
C0^ 38, Park Row-New-York.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dimude, 39.
Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
Ypres, le ir Mars 1882.
M. Hymans adonné vendredi, devant les Marçunvins,
une conférence sur le suffrage universel. Il a parlé de
vant un public nombreux dans lequel nous avons noté
la présence de plusieurs députés bruxellois er, de nota
bilités en vue.
En commençant, l'orateur a remercié spirituelle
ment les Marçunvins de la tolérance et de la courtoisie
qu'ils montraient en fournissant un homme dont ils
ne partagent très probablement pas la manière de voir,
l'occasion de dire son sentiment sur le suffrage univer
sel. Puis il a abordé aussitôt son sujet.
Il a d'abord évoqué le souvernir de l'événement mé
morable que rappelait la date du jour même où il par
lait on était le 24 février, c'est-à-dire le jour anni
versaire de la révolution française de 1848 et
comparant la France et la Belgique depuis cette époque
jusqu'à nos jours, il a montré la première avec le suf
frage universel marchant de l'anarchie au coup d Etat
du coup d'Etat au pouvoir absolu, du pouvoir absolu
l'invasion et au démembrement et n'ayant pas même,
en 1848 ou en 1881, une Constitution aussi libérale que
la nôtre; qu'on compare la Belgique censitaire pendant
le même laps de temps! Nous n'avons rien envier,
sous le rapport de la liberté, même des républiques
comme les Etats-Unis et la Suisse, et il n'est personne
qui ignore que la première a subi longtemps la honte
de l'esclavage et qu'a l'heure actuelle elle est foncière
ment protectionniste. Le suffrage universel est du res
te d'origine moderne, il ne date pas de la grande épo
que de la Révolution,de la Constituante, mais il a éclos I
presque spontanément, en 1848. fa suite dun cata
clysme, car la Convention qui l'avait proclamé, ne 1 a
jamais laisser fonctionner.
Après avoir montré les effets du suffrage universel
en France et avoir raconté ses origines, le conféren
cier est revenu la Belgique et a fait l'historique de
l'article 47. Il a montré que le cens n'avait pas été in
troduit subrepticement, comme on l'a dit, que tout le
monde était d'accord pour le vouloir, a telles enseignes
qu'en sections il a été adopté l'unanimité, et que le
seul dissentiment qu'il y ait eu, portait uniquement sur
la question de savoir si ce principe du régime électo
ral serait inscrit dans la Constitution ou simplement
dans une loi électorale organique et a ce propos il est
entré dans des détails très intéressants et inédits sur
les débats de cette dernière loi et il a prouvé qu'alors
on avait très longuement discuté les systèmes respec
tifs du cens et de la capacité.
Enfin le conférencier a terminé par des considéra
tions de diverse nature; c'est ainsi qu'il a rappelé
qu'avant l'abaissement du cens Anvers, Bruges, Dix-
mude, Audenarde, avaient des représentants libéraux,
qu'il a fait remarquer qu'une révision de l'article 47 de
la Constitution serait impossible pour le moment par
ce qu'on ne trouverait jamais dans la Chambre une
majorité des deux tiers des voix pour y consentir.
Cette conférence avait d'abord été assez froidement
accueillie, mais l'orateur n'a pas tardé s'emparer de
l'oreille du public et c'est au milieu d'applaudissements
prolongés qu'il a terminé.
Par arrèlé royal du 27 Février 1882, la décora-
lion civique de première classe est décernée aux
personnes ci-après désignées, en récompense des
services qu'elles ont rendus dans le cours d'une
carrière de plus de trente cinq années:
Par le même arrêté la médaille de première
classe est décernée au sieur Bouckaert, brigadier
garde-champêtre Messines.
La nomination de M. Bôhm a été très favora
blement accueillie en notre ville. M. Bôhm n'a pas
seulement 5o ans, niais 45 ans de service, et date
encore de l'époque où notre académie jouissait
d'une grande prospérité. Esclave de son devoir.
M. Bôhm a toujours su se concilier l'estime et
l'affection de tous cçux avec qui il a été en rela
tion d'affaires. Aussi on peut dire que la récom
pense qui lui est décernée est ratifiée par l'opinion
publique.
Flandre Occidentale: Bruges, bourgmestre,MM.
Visart de Bocarmé; échovins. Bonse. Cauwe et le
baron de Croinbrugghe Ardoye, éch., Bouquet et
Ollivier Gits, éch.. Van Canneyt; Hooghlede
échev., Decock Lichtenelde. échevin. Farasyn
Oostnieuwkerke. éch., Decock Ouckene, échev.,
Verhulsl; Rolleghem-Cappelle, échev., Delvael