Le grand scandale de Tournai. N<> 757. Jeudi, 42® aimée. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'APRES ET Ï»E L'ARRONDISSEMENT. 6 Avril 1882. m Les annoiiCTrfti' ta Belgique et de l'Etranger sont r. eut\s par i'Arjence. Hacas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbfes, Bruxelles et chez ses correspondaitts Pour la France l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour I Allemagne, f Austro-Hongrie cl la Suisse: chez Rudolf Mosse (Auuoucen-Expediliou) Cologne. Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich. Hambourg, Leipzig, Stullgurd, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Street et C°, 30, Coriihill, F C et a, Série Street VV C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygli et Van Dilinar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelhiugliillc et C°] 58. Park Row-New-York. Les vacances parlementaires en France permet tront M. de Freycinet de s'occuper avec plus de suite de l'affaire tunisienne et de la loi d'organisa tion promise par le gouvernement. Le protectorat français en Tunisie est un fait sur lequel il n'y a plus'à discuter. 11 s'agit de mettre en harmonie avec ce protectorat les rapports entre le gouverne ment tunisien et l'étranger; c'est là une question la fois diplomatique et administrative. Il faut, eu outre, réorganiser les finances, l'administration, la justice et l'armée. Le gouvernement avait déjà annoncé qu'il ferait connaître son plan la rentrée des Chambres. Il a ajouté Samedi, devant le Sénat, quelques détails. Il a fourni quelques renseigne ments sur la forme qu'il donnera ses projets de réorganisation. Le gouvernement ne soumettra pas au Parlement un projet de règlement administratif pour la Tunisie en ce qui concerne la réforme administrative, il procédera par voie d'instructions données ses agents. Les Chambres françaises se sont séparées jus qu'au 2 Mai prochain. La nomination de M. Gambetla comme prési dent de la commission de l'armée a soulevé quelque émotion dans les rangs de la majorité ministérielle: on dirait vraiment que pour certains républicains, M. Gambelta n'a plus le droit de rien être dans cette République qui, sans lui, aurait probable ment sombre lors de l'aventure du 16 Mai. En prenant possession de la présidence de la commis sion dont il s'agit, le dictateur s'est borné adresser quelques paroles de remerciement pour l'honneur qui lui était fait, et il a ajouté qu'il faisait appel au dévouement de tous les membres de la commission pour élaborer promptement l'im portante loi qui est confiée leurs soins. En Italie, on est toujours fort préoccupé de l'affaire de Tunisie. Le Popolo romano y consacre un nouvel article dont il faut reconnaître la sa gesse. La France, dit-il, veut, cela est clair, exercer la prépondérance sur les côtes de l'Afrique. L'Europe le lui a permis et nous ne pouvons cer tainement revenir sur les faits accomplis. Devons- nous donc rester furieux per omnia secula secu- lorum ou uous rendre au nouvel état de choses, pourvu que notre dignité soit sauvegardée, que nos intérêts ne soient pas lésés et que les droits acquis par traités demeurent respectés Le choix ne saurait être douteux pour le Popolo romano. Ce journal croit qu'il faut mieux, pour les intérêts de l'Italie, ne pas continuer entretenir une irritation dangereuse. La Correspondance de Pesth, organe officieux, donnj la nouvelle que le voyage de l'Empereur et de l'Impératrice en Italie aurait lieu quand le roi et •a reine d'Italie se fixeront Monza, leur résidence d'été. La Gazette de l'Allemagne du Nord affecte de j se dire très satisfaite de la situation créée par le vote de la loi politico ecclésiastique. A ceux qui disent que M. de Bismark est allé Canossa, elle croi: répondre suffisamment en montrant le centré ullramoetain se résignant suivre l'Etat sur son propre terrain, le terrain des pouvoirs discrétion naires. u II reste maintenant savoir, dit la feuille officieuse, si la Chambre des seigneurs adoptera la loi polilico-ecclesiastique votée pat la Chambre des députés. Si oui, le gouvernement verra alors prendre une résolution il se peut, que le gouver nement consente laisser tomber ses objections. En ce cas, il aura une fois de plus témoigné de sa condescendance envers la représentation nationale, alors même qu'il diffère d'avis avec elle. On nous confirme, en effet, de Berlin que l'on y regarde comme probable l'adhésion finale du gou vernement la loi telle qu'elle a été volée. M. de Bismark en particulier aurait laissé pres sentir son assentiment, mais il se pourrait néan moins que la sanction royale se fil attend.e, suivant l'altitude du centre au Parlement allemand. Une dépêche assure que la convoealiou du Reicbslag est annoncée pour le 24 Avril. Le monopole des tabacs compte déjà, dit-on. au couseil fédéral une majorité de 36 voix contre 21. Dans plusieurs villes d'Espagne, Barcelone notamment, des troubles assez sérieux ont éclaté au sujet de l'augmentation des taxes de l'octroi.On a proclamé l'état de siège, et le télégraphe nous annonce ce matin que Barcelone est tranquille. Allons, tant mieux Signalons un petit incident: les émeuliers ayant incendié les aubettes de l'octroi et mis les gabelous en fuite, beaucoup de négociants et de détaillants se sont empressés d'introduire en ville d'énormes quantités de marchandises et de produits divers soumis aux taxes. Bons habitants de Barcelone La Vérité donne, sur cette affaire, les nouveaux détails que voici En Mai, avant de faire le coup, Bernard né gocia une partie des valeurs du coffre-fort et les changea, chez un changeur de Tournai, en valeurs américaines. Il avait donc déjà en perspective le Canada. Mais ce qui ne donne pas une mince idée de l'audace de Bernard, c'est qu'il revint en Août Tournai, probablement pour emporter ce qui restait au fond du sac. Il est aujourd'hui certain que la somme raflée dépasse beaucoup de deux millions. Le changeur, dout nous avons parlé, aurait été interrogé on aurait aussi, paraît-il, saisi des bor dereaux. Tous ces renseignements sont bien étranges. Comment se fait-il qu'on ait laissé le chanoine Bernard prendre son temps, pour faire toutes ses opérations de change, aller au loin mettre ses valeurs en sûreté et revenir audaeieusenieui Tournai, une couple de mois après, en Août, en vue de compléter sa raflé d éçus? L assurance et l'audace impunie du chanoine fout supposer tout au moins des complaisances inouïes. Nous avons reproduit, d après la Tribune de Mons, la nouvelle de I arrestation de M. Sylvain Bernard, sous-chef de station et frère du chanoine Bernard. Celte nouvelle est absolument inexacte et nous nous empressons de la rectifier. M. Bernard a été interrogé il y a huit jours par le juge d'instruction de Charleroi, rien de plus. Nous ne savons si le chanoine Bernard a perdu la boule, comme l'insinuait l'autre jour Y Escaut d'Anvers, au moment où il prenait sou vol pour le Canada avec le magot de l'évêché. Mais ce qui est certain, c'est que les feuilles cléricales Belges sont en train de déménager.Voici qu'elles donnent entendre qu'il serait bon d'arrê ter M. le ministre de la justice, M. Janson, M. A. Lefebvre. M. Dumont, M. Bormans, procureur du roi, M. Bonnet, juge d'instruction, etc., etc. 11 n'y a plus guère qu'une seule arrestation que les saints journaux ne réclamant pas: celle du voleur. Voici quelques couplets d'une chanson qui a pour auteur un de nos libéraux campagnards et qui se chantera probablement dans plus d'un caba ret de village PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit eundo. AUONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 [dem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixaude, 31. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la lignefr. 0-25. BULLETIN POLITIQUE. Deux million* volé* par un chanoine. Un élégant abbé galant, Vrai Narcisse d'Eglise, Vient de commettre, en délatant, Un krack qui scandalise Pic-pocket doublé d'Escobar, Il opère la grecque. Voilà le chanoine Bernard R Qui Berne son Evêque. Ce saint homme, ce qu'il paraît, Inspirait confiance Aussi cet abbé dameret Volait en conscience. On s'aperçut, mais un peu tard, Qu'il exploitait la mitre. Voilà le chanoine Bernard R Qui berne le Chapitre. j

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1