LA CULTURE DU HOUBLON
42e ANNEE.
9 Avril 1882.
0 FRANCS PAR AN.
JOURNAL iCYPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
La confession auriculaire.
Société Anonyme des Chemins de Ter
de la Flandre Occidentale.
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEIIII El' LE UIHANCIIE.
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BULLETIN POLITIQUE.
Le correspondant romain du Times exprime des
regrets de ce que les souverains ne puissent se
rendre Rome aussi facilement que les membres
de leurs familles, pour rendre visite au roi Huni-
bert et au pape Léon XIII. Celte réflexion lui est
inspirée par !a réception qui a été faite, au Qui fi
nal comme au Vatican, au grand-duc Vladimir de
Russie et la grande-duchesse Marie Paulowna.
Les augustes voyageurs ont été reçus la gare par
l'ambassadeur de Russie et par un aide de camp du
Roi et conduits l'ambassade dans des voitures de
la cour. Le lendemain le roi Humbert vint leur
rendre visite et l'après-midi le grand duc et la
grande-duchesse sont allés au Quirinal.
Dimanche, le grand duc Vladimir s'est rendu
chez le Pape, où il a été reçu avec tout le cérémo
nial prescrit par l'étiquette pontificale. Léon XIII
est allé la porte de son cabinet privé pour rece
voir son auguste visiteur et s'est entretenu longue
ment avec lui. Ce dernier est allé emuite chez le
secrétaire d'Etat, le cardinal Jacobini, puis dans la
soirée il a assisté un dîner donné en son honneur
par le roi d'Italie. Une visite d'un souverain la
capitale italienne provoquerait certainement des
conflits qui, dans le cas actuel, ont pu être évités.
Cependant on dit que LL. MM. autrichiennes visi
teront prochainement l'Italie. Irout-elies jusqu'à
Rome? Là est la question.
Un fâcheux incident vient d'obliger le chargé
d'affaires d'Espagne remettre une protestation au
ministre résident de France Tunis. Dans la nuit
de Mardi Mercredi, quelques soldats français en
état d'ébrieté se sont introduits au consulat espa
gnol; les janissaires arabes ont tenté de les expul
ser, et, dans la bagarre, un de ces derniers a été
légèrement blessé. L'affaire sera probablement
réglée la satisfaction commune.
Un autre incident a surgi le lendemain; les
représentants étrangers ont reçu l'invitation de se
rendre chez le consul général de France, M. Char-
let, pour y recevoir certaines communications,
mais ces représentants ont refusé de s y rendre,
prétendant que.comme agents politiques, il avaient
le droit d'être directement mis en communication
avec le minisire résident de France, M. Cacnbon.
Un conflit a été évité, l'ancien préfet du Nord
ayant consenti recevoir le corps consulaire.
On sait qu'un rapprochement s'est produit depuis
peu entre la France et la Turquie. Le Times dit,
dans un télégramme de Constantinople, que ces
bonnes dispositions se sont quelque peu refroidies
la suite de la réception, par la Porte, d'une note
de l'ambassadeur ottoman Paris. Cette note porte
que M. de Freycinet s'est plaint de l'appui que les
insurgés tunisiens recevaient de Tripoli et annon
çait a l'ambassadeur que si la Porte ne prenait pas
toutes les mesures nécessaires pour garantir sa
complète neutralité, le gouvernement français de
vrait envoyer un contingent nombreux de troupes
la frontière (ripolitaine.
Un télégramme a annoncé que le projet de loi
interdisant l'immigration des Chinois n'a pas réuni
les deux tiers de voix au Sénat des Etats-Unis. Le
veto du président de la République a causé, paraît-
il, une violente indignation en Californie. Des mee
tings de protestation ont été tenus et ou annonce la
formation de ligues antichinoises. On doute
Washington qu'un nouveau bill puisse être discuté
dans le cours de la session actuelle. Une dépêche
dit que l'opinion politique dans les Etats de l'Atlan
tique approuve le veto du président Arthur. Il n'y
a que les classes ouvrières qui expriment un cer
tain mécontentement. Le sénateur Miller a pré
senté Mercredi la Chambre haute un nouveau
bill réduisant de vingt dix ans la durée de l'ex
clusion des Chinois. Sa proposition a été renvoyée
la commission des affaires étrangères.
La confession auriculaire, dit l'Avenir des
Flandres, est une institution dangereuse pour les
mœurs. Inventée au milieu d'une époque barbare,
elle servit longtemps d'instrument au despotisme et
fut l'auxiliaire de l'Inquisition.
De nos jours encore, c'est au confessionnal que
le clergé doit la plus grande partie de son influence.
Aux yeux du public crédule, le prêtre, assis dans
son armoire en chêne, semble y représenter la
Majesté divine et disposer son gré du paradis et
de l'enfer. Il n'est pas étonnant qu'un homme
revêtu d'un pouvoir aussi redoutable n'exerce une
espèce de fascination sur les fidèles. Il obtient d'eux
tout ce qu'il veut et son rôle ne se borne pas tou
jours recevoir l'aveu pur et simple des péchés, il
n'arrive que trop souvent qu'il entre dans des
détails et se complait interroger ses pénitentes
sur des faits qui révoltent la pudeur.
Représentons-nous un jeune prêtre face face
avec une jeune fille qui vient lui confier ses petites
misères; elle baisse d'abord modestement la tête
sous le regard du saint homme qui la comtemplc
avec attendrissement, l'entretient familièrement,
lui fait de douces remontrances et la rpnvoie
absoute, après lui avoir fait promettre de revenir
sous peu.
La jeune fille revient en effet, aux pieux rendez-
vous; confesseur et pénitente causent des choses
et autres; et une douce familiarité ne tarde pas
s'établir entre ces deux êtres qui bientôt se verront
ailleurs qu'au confessionnal.
Les pères de famille réfléchissent en général
fort peu des dangers que peuvent courir leurs filles
en se rendant au tribunal de la pénitence ils ne
se demandent pas seulement si le prêtre, auquel
leurs filles font des confidences, est un homme ver
tueux ou un de ces êtres souillés de tous les vices.
Voilà un aveuglement bien grand, mais qui
s'explique par le motif que beaucoup de gens pren
nent le prêtre pour un être infaillible.
Un jour viendra où la confession auriculaire
disparaîlra corrme toutes les autres pratiques
superstitieuses, mais en attendant nous demandons
que les fonctions si délicates de confesseur soient
confiées des prêtres arrivés un âge mûr, ainsi
que cela se pratiquait au moyen-âge.
Ce serait une garantie pour les familles et la
société.
L'Administration a l'honneur de prévenir M. M.
les Actionnaires, que la soixante-treizième Assem
blée Générale semestrielle aura lieu, au Siège de la
Société Bruges, Marché du Vendredi D N° 12,
Lundi 8 Mai prochain, onze heures et demi-- du
Matin et qu'une assemblée préliminaire aura lieu
dans les Bureaux de la Société, 10 Moorgale
Street, Londres, Vendredi 5 Mai, deux heures
de relevée.
Les dépôts d'Actions et de procurations prescrits
par l'Article 40 djs Statuts pourront être faits: au
Siège de la Société Bruges chez Monsieur Brug-
man Fils. Banquier Bruxelles, et au Bureau de
la Société Londres.
Bruges, le 7 Avril 1882.
Le Directeur Gérant
A. CHANTRELL.
Ordre du Jour.
Comptes du 2e Semestre 1881.
Tirage an sort de 171 Obligations, 2e Série.
DE POPERINGHE.
Nous recevons, propos de la dégénérescence
de qualité des houblons de Poperinghe, la lettre
suivante qui, nous en sommes certain, aura l'as
sentiment de tous les Brasseurs utilisant les hou
blons de cette provenance. La municipalité de la
ville de Poperinghe, persistant accorder le plomb
aux houblons récoltés dans les conditions de cul
ture si déplorables que l'on connaît, il ne reste
plus la Brasserie qu'à s'abstenir désormais de re
cevoir des houblons de Poperinghe revêtus du
plomp de la ville.
Lille, le 30 Mars 1882.
Monsieur le Rédacteur du Journal des Brasseurs,
Le rapport de la Commission spéciale chargée par le
Gouvernement belge d'examiner la situation de la cul
ture du houblon dans ce pays, vient d'être terminé...