769. Jeudi,
42e ANNÉE.
18 Haï 1882.
JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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Trois scrutins de ballottage ont eu lieu en France
pour lji nomination de députés. A la Palisse, M. Pre-
veraud, de l'extrême gauche, a réuni la majorité des
suffrages. A Evreux c'est aussi un républicain, M.
Bully, qui a été élu. A Rocheforl la désunion des
républicains a assuré l'élection d'un bonapartiste, M.
Roche. Ce résultat est profondément regrettable, bien
qu'il ne soit pas de nature influer sérieusement sur
la situation parlementaire. Il montre combien l'union
est nécessaire entre républicains, car la réaction
qui ne dort pas, veille toujours, et ne manque aucune
occasion de profiter de l'indifférence ou de la désu
nion des groupes libéraux. Avis aux Belges
Une déclaration touchant l'Egypte a été faite la
Chambre des communes d'Angleterre, par sir Ch.
Dilke. Autant que nous en pouvons juger par un
simple résumé télégraphique, elle ajoute peu de
chose, ce que nous savions déjà de l'état de la
question. Le sous-secrétaire d'Etal au Fôreing-office
a beaucoup appuyé sur la parfaite communauté
d'idées qui a fini par s'établir entre les deux gou
vernements de Paris et de Londres.
Il a été question d'une participation de ia Turquie
aux mesures militaires en Egypte. Si cette partici
pation, qui n'est nullement décidée l'heure qu'il
est, devait, par la suite, paraître opportune, elle ne
serait bien entendu possible que du consentement
unanime des puissances et sous certaines conditions.
Les trois jours que le Parlement allemand a con
sacrés la discussion en première lecture du projet
relatif au monopole des tabacs ont dû enlever jus
qu'à la dernière illusion du gouvernement quant au
succès de cette mesure.
Nous apprenons que les candidats pour l'é
lection provinciale du canton de Messines sont
MM. Demeester, membre sortant, et M. Glorie,
notaire Neuve-Eglise, ce dernier en rempla
cement de M. Therry, qui, pour des motifs de
convenance personnelle, n'a pas accepté de
nouveau mandat.
Les cléricaux s'abstiennent de la lutte.
Les élections.
Des vingt-deux arrondissements appelés con
courir l'élection du 13 Juin, onze appartiennent
exclusivement l'opinion libérale. Ce sont ceux de
Bruxelles, d'Ath, de Charleroi, de Mons, de Soignies,
de Thuin, de Tournai, de Huy, de Liège, de Verviers
et de Waremme.
Huit sont exclusivement cléricaux. Ce sont ceux
d'Alost, d'Audenarde, d'Ecloo, de Saint Nicolas, de
Termonde, de Hasselt, de Maesyck, et de Tongres.
Trois arrondissements, ceux d'Anvers, de Gand et
de Bruges, ont des représentants mixtes. Gand, qui
n'a que des représentants libéraux la Chambre,
compte encore deux cléricaux au Sénat. Par con
tre, Anvers dont la représentation est exclusivement
cléricale la Chambre, a conservé jusqu'à présent
trois libéraux au Sénat, ll en est de même de Bru
ges, absolument clérical au Sénat, et qui, sur ses
trois représentants, compte deux cléricaux et un li
béral.
Jusqu'à présent, la lutte n'est certaine que dans
huit arrondissements, savoir Gand, Charleroi,
Soignies, Vervier, Waremme, Anvers, Bruges
et Tongres. Encore, Waremme et Charleroi,
les cléricaux ne sont-ils pas parvenus composer des
listes, complètes. A Waremme, il leur manque un
sénateur. A Charleroi, il n'ont que trois candidats
pour la Chambre sur les sept sièges occupés par les
libéraux.
A Gand, les élections de Juin 1878, furent un
écrasement pour le parti clérical. Entre M. Wille-
quet, le candidat le moins favorisé de la liste libérale
et M. Delehaye, le candidat le plus favorisé de la
liste cléricale, l'écart fut de 503 voix.
A Charleroi, dans les mêmes condition, M. Mon
dez l'emporta de plus de 150 voix sur M. Drion
Encore celui-ci distançait-il de 500 voix ses co-can-
didats de la liste cléricale.
A Soignies, le scrutin donne M. Houtart une ma
jorité de 69 voix sur M. Mabille, le candidat clérical
le plus favorisé.
A Verviers, M. Mallar n'obtint que 44 voix de plus
que M. Simonis. Mais il est remarquer que M. Si
monies lui même distançait ses amis de tout près de
100 voix.
La lutte fut ardente, Waremme, en 1880, lors
de l'élection de M. Hallet. Celui-ci ne l'emporta que
de 8 voix sur sont concurrent clérical, M. Ancion,
qui se représente encore aujourd'hui.
La dernière élection anversoise date également de
1880. M. Cogels-Osy fut élu sénateur 150 voix de
majorité.
Aux élections générales de cette même année, l'écart
entre les deux listes, Bruges, ne fut que d'une vingt-
taine de voix.
La dernière lutte, Tongres, date de Juin 1881.
Elle donna la victoire au clérical M. Schaetzen,
qui l'emporta sur son concurrent 357 voix de ma
jorité.
L'élection de Philippeville nous a été défavorable.
Le candidat libéral, M. Gouttier, n'a obtenu que
515 voix contre 567 données son concurrent, le
prince de Caraman Chimay.
Parmi les bonnes fortunes libérales, il en est une
qui mérite d'être signalée, c'est la candidature pro
bable de M. le baron deVrière, Bruges. Si l'ancien
ministre des affaires étrangères se rend aux instan
ces des libéraux brugeois, ceux-ci verront leurs
chances s'accroître de cinquante p. c. M. de Vrière,
qui a été longtemps gouverneur de la Flandre occi
dentale, a laissé Bruges, dont il fut aussi le député,
des souvenirs ineffaçables; qu'expliquent son amé
nité et son dévouement la chose publique. Nul ne
fut plus populaire que lui dans la vieille cité qui eut
la gloire d'être représentée pendant 33 ans par M.
Paul Devaux.
L'une des plus grandes fautes que les catholiques
aient commises a été l'exclusion de cet homme
éminent Bruges et celle de M. Alphonse Vanden-
peereboom Ypres. Ils le savent et beaucoup
d'esprits modérés se rallieront la candidature de
M. de Vrière, dans laquelle ils verront une sorte de
réparation de l'ingratitude autrefois commise. L'élec
tion de l'ancien gouverneur de la Flandre occiden
tale certaine si elle est proposée sera une
éclatante revanche de trop nombreuses défaites, et il
faut faire des vœux ardents pour que M. deVrière s?
décide se rendre au désir de ses amis de Bruges
et d'ailleurs.
La Misère.
On lit dans les journaux de Bruxelles, le fait
divers suivant
Si ces détails sont exacts, il y a donc là, Lae
ken, deux pauvres femmes, trop vieilles pour tra
vailler, qui ne parviennent pas trouver l'aide
nécessaire pour soutenir leur lamentable existence
et qui en sont réduites chercher dans le suicide la
fin de leurs misères. Elles essayent de l'empoisonne
ment, de la pendaison, de la noyade; mais, la fai
blesse de l'âge trahit leur désespoir et des soins
empressés les sauvent de la mort...
Est-ce que des soins charitables ne devraient pas
aussi les sauver de la vie? Est-ce que la bienfaisance
publique ne pourrait pas venir efficacement en aide
de pareilles souffrances? Dans l'époque où nous
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit kundo
fi*
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BULLETIN POLITIQUE.
Ypres, le 17 Mai 1882.
Samedi, vers neuf heures du matin, une nommée Bigot,
Thérèse, de Bruxelles, s'est jetée dans le canal de Wille-
broeck, l'Allée-Verte, Laeken.
Cette femme a été immédiatement repêchée par le sieur
Leemans, qui s'est jeté tout habillé l'eau.
Cette tentative de suicide est diie la misère Thérèse
Bigot habite Laeken, avec sa sœur; l'une et l'autre sont
dépourvues de toute ressource, et leur âge avancé ne leur
permet plus de travailler.
Thérèse a essayé, il y a six mois, de se suicider en
avalant du pétrole sa sœur s'est pendue également, mais
cette tentative de suicide n'a pas abouti.