Les Pèlerinards. Le contre-affichage. Nouvelles diverses. vivons, dit la Gazette, avec les moyens dont dispose l'intérêt public, en sommes-nous réduits laisser ainsi périr deux de nos semblables comme des ani maux abandonnés Ce serait peu flatteur pour notre civilisation, dont nous faisons si volontiers un fier étalage. Si les pèlerinards de Lundi Bruges ne se sont pas distingués par leur piété, ils ont, au contraire, voulu prouver, par leurs faits et gestes, qu'ils sont dignes de la haute protection de la police et des gendarmes. Deux pèlerinards, venus de Maldeghem, ont, vers 6 heures du soir, tout cassé et tout brisé dans le cabaret l'Industrierue des Dominicains. Nos deux saints cougréganistes ont été arrêtées et conduits au bureau de police. Ils ont subi une visite et on a trouvé sur l'un des deux quelque menue monnaie, un porte-monnaie contenant 7 fr. 06 c. et une médaille de l'association de Saint-François Xavier. Mais voyez quelle coïncidence Au moment de l'arrestation des deux pèlerinards, arrive, au bureau de police, une femme faisant con naître qu'à la foire on lui a filouté son porte-mon naie; or, ce porte-monnaie et son contenu répon daient en tout point au porte-monnaie trouvé sur le pèlerinard qui a nom Désiré De Zutter. Avouez qu'il y a de jolies canailles parmi la bande pieuse dont la Patrie nous chantera aujourd'hui les vertus. Autre incident: Ce matin, le nommé Vanhoorne, batelier au Sas de Slykens, près d'Ostende, est venu déclarer au bureau de police qu'étant venu au pèlerinage d'hier, 11 avait fait de copieuses libations, la suite des quelles il s'est endormi, hors de la porte de Gand, près de la campagne de M. De Cock. Or, en s'éveillant, il s'est aperçu que non-seule ment on l'avait débarrassé de ses principaux vête ments, mais en même temps de sa montre et de sa bourse, qui contenait plus de 80 francs. En voilà un qui se rappelera longtemps son pieux pèlerinage L'ordre du jour de M. Goblet, voté comme con clusion de la discussion sur les résultats de l'enquête scolaire, sera affiché dans toutes les communes du pays. Nous sommes convaincus que cet affichage se fera avant les élections législatives. A en juger par les fureurs de la presse cléricale, celte publicité doit produire un excellent effet dans le pays. Ainsi la Patrie s'écrie A affichage, affichage et demi. Comment les cléricaux commenceraient donc se préoccuper enfin de l'Enquête Scolaire, qu'ils ont proclamé inconstitutionnelle! Un contre-affichage est une puérilité c'étaient, comme le fait observer la Flandre Libérale, des contre-discours qu'il eût fallu. L'ordre du jour qui sera affiché constate précisé ment qu'il n'y a pas eu de contre-discours et que les actes odieux de l'épiscopat et du clergé n'ont pas trouvé la Chambre un seul défenseur. Voilà ce qu'il faudra s'attacher faire disparaître de l'esprit des électeurs. Quant aux chiffres de la Patrie, on sait ce qu'ils valent. Jadis aussi, ce saint journal voulait prouver, par des chiffres, que Langrand-Dumonceau était le plus honnête banquier de la terre ce qui ne l'a pas em pêché d'être condamné comme le plus fieffé des escrocs. 11 est vrai, dit l'Avenir des Flandres, que ces chiffras là ont rapporté des sommes folles la Patrie Si les cléricaux recourront au contre-affichage, il ne leur restera donc que leur arme habituelle: le mensonge ASSOCIATION AGRICOLE Nous avons l'honneur de vous convoquer l'assemblée générale qui aura lieu l'Hôtel- de-Ville d'Ypres, le S.uMEDl 20 MAI 1882, a DIX HEl'HES 1)U MATIN. Cette séance sera consacrée une confé rence donnée par M. Deieu, instituteur com munal Messines, sur la falsification des engrais et spécialement du Guano. L'hono rable conférencier aura soin d'appuyer ses explications de démonstrations pratiques. Nous profiterons de cette occasion pour faire une distribution de graines de chou de Mai, légume qu'il serait désirable de voir introduire dans notre ressort. Agréez, Messieurs, l'assurance de notre con sidération distinguée. État des habitants de la ville et de l'arrondissement d'ïpres qui réunissent les qualités pour être élus au Sénat, conformément l'art. 145 du Code électoral du 18 Mai 1872. J. Capron, Ypres, 2610-51 H. Carton, id., 2579-70; chevalierF.de Stuers, id., 3530-02 chevalier G. de Stuers, id., 2116-40et au-delà; L. de Thibault de Boesinghe, Boe- singhe, 3337-45; P. l>uparc, Vlamertinghe, 2840-43; che valier A. Hynderick, Ypres, 2116-40 et au-delà; L. Mulle, brasseur, id., 2116-40 et au-delà Surmont de Volsberghe, Voormezeele 2144-44 A. Vandenpeereboom Ypres 2116-40 et au-delà; J. Van Merris, Poperinghe, 3600-81 Complément la liste des personnes payant moins de fr. 2116-40. F. Berten, notaire, Poperinghe, 1069-39; J. de Codt, Y'pres, 1586-35; G. Delefortrie, notaire, Gheluwe, 1681-58; marquis V. d'Ennetières, Elverdinghe, 1906-38 A. Floor, bourgmestre, Crombeke, 1180-07; J. Iweins, procureur du roi, Y'pres, 1130-63; L. Rabau, brasseur, id., 1956-32 A. Struye, id., 1885-11 L. Volbrecht négociant, YVarnêton, 1685-17 H. Vuvlsteke-Van den Berghe, brasseur, Ghelu we, 918-41. Liste supplémentaire des citoyens les plus imposés après le dernier inscrit sur la liste complémen taire. A. Beaucourt, Y'pres, 869-02 E. Iweins, bourgmestre, Zonnebeke, 882-27 A. Poupart, médecin, Ypres, 825-07. DE L ARRONDISSEMENT D'ÏPRES. Ypres, le 15 Mai 1882. A Messieurs les Membres de l'Association Agricole. Messieurs, Le Président, Le Secrétaire, HENRI CARTON. PIEÏERS. Aiiaire Peltzer. On lit dans l'Opinion, d'Anvers, du 43 Le parquet de Bruxelles s'est rendu hier après-midi dans la demeure d'Armand Peltzer, rue Jacobs, et y a tait de nouveau apposer les scellés. La serrure de la porte de la rue et d'une porte de derrière ont été également changées hier par ordre de la justice. Toujours les pièces fausses Bruxelles. Hier encore une négociante qui demeure au n° 414 de la chaussée d'Et- terbeek, s'est présentée au bureau de police et y a remis une pièce d'un franc l'effigie de Léopold II, au millésime de 1867, qu'elle avait reçue dans son magasin d'une personne restée inconnue. C'est en voulant l'écouler au marché de la place du Jeu de Balle qu'elle s'en est aperçue. Au milieu de la pièce se trouvait une grande quantité de plomb. Une troupe de bohémiens est venue s'abattre Châ- telet. Quelques-uns d'entre eux ont tenté d'emmener une petite tille de sept ans. Heureusement l'enfant se mit jeter des cris qui firent accourir des passants. La police a appréhendé deux de ces malfaiteurs nomades et les a conduits Charleroi. Une nouvelle littéraire donnée par le Réveil On nous apprend qu'un de nos confrères, M. Louis Mesnard, aurait découvert Versailles six fables inédites de La Fontaine dans un manuscrit tout entier de la main de l'auteur. Ce texte aurait été soumis par M. Mesnard M. Cousin, le savant bibliothécaire de l'hôtel Carnavalet qui, après examen et discussion, en aurait reconnu l'authenticité. L'une de ces fables peut compter parmi les plus belles du maître. Si le fait est exact, c'est donc un trésor littéraire qui vient d'être mis la lumière. Ces six fables seront publiées dans le prochain numéro de la Nouvelle Revue. Deux faits des plus scandaleux viennent de se passer l'hôpital général de La Roche-sur-Yon (France). Un malade libre-penseur a été obsédé par deùx sœurs, l'insti gation de l'aumonier. Il se montra inébranlable et est mort fidèle ses convictions. Le moment de l'inhumation arrivé, les sœurs refusent de placer un drap mortuaire sur son cercueil et font sortir son cadavre par la porte aux ordures. Pendant ce temps, les membres de la famille attendaient la grande porte, espé rant suivre le convoi de leur parent. Us ont été obligés de s'en aller sans accomplir ce devoir de famille. D'un autre côté, au même hôpital, grâce l'aumônier et avec la complicité des mêmes sœurs, un protestant, jusque- là fidèle sa religion, a été baptisé en secret par un vicaire inconnu. Il avait pour parrain l'aumônier lui-même et pour marraine l'une des sœurs. Une enquête vient d'être ordonnée par le préfet sur ces scandales. (Le National). La Wiener-Presse a reçu d'un médecin qui a visité l'hôpital juif Odessa, des détails épouvantables sur les traitements infligés par les Russes aux Juifs. Voici les prin cipaux détails de son récit Les Russes, tombés dans la bestialité, trouvent plaisir d'arroser de schnaps et de pétrole les blessures saignantes de teurs victimes, et si les infortunés se mettent sur la dé fensive, alors commence une nouvelle boucherie. On finit par leur amputer les bras et les jambes et on transporte les martyrs ainsi mutilés dans les forêts où les loups voraces les achèvent. Au nombre des épaves du massacre figure une jeune femme, peine âgée de 18 ans, qui les brutes ont coupé le sein droit son enfant d'une douzaine de mois repose entre ses bras: cet enfant, les bourreaux ont crêvé les yeux l'aide d'un fer rouge. Le médecin demanda a la malheureuse mère d'où elle venait elle lui raconta qu'elle avait possédé une maison Hozolo et entretenait les meilleurs rapports avec les habi tants. La veille de Pâques, comme elle faisait les préparatifs de la fête, elle fut assaillie par une meute sauvage on lui arracha son enfant et on lui dit qu'elle ne le reverrait plus si elle ne leur faisait l'abandon de son argent et de ses bijoux. Gomme elle entendait les cris terrifiants de l'enfant, elle leur donna ce qu'elle avait et lorsqu'on lui rapporta l'enfant, la mutilation horrible était déjà infligée au pauvre petit être. Alors elle se précipita sur les monstres, mais on la terressa, on la bâillonna et lorsque son mari, qui venait d'entrer, voulu faire usage de son révolver on l'attacha également et il dut voir comment un des bandits lui coupait le sein droit avec une volupté diabolique. Alors on la laissa comme morte côté de son enfant. L'homme fut entraîné chargé de chaînes. A l'heure qu'il est, elle ignore encore s'il vit. A côté de cette infortunée se tient assise dans son lit une pauvre vieille femme. Le bandeau qu'elle porte la tête couvre une blessure produite par un coup de sabre. Le docteur lui demanda pourquoi elle ne se couchait pas elle répondit que les tortures l'en empêchaient, on lui avait ouvert le dos coups de verges. Pourquoi Lorsqu'une horde de forcenés pénétra dans sa maison, elle avait caché ses petits-enfants dans la cave; ceux-ci ayant été découverts furent immolés sous les yeux de la grand'mère et elle-même fut flagellée. Dans la salle voisine, raconte le témoin, mes regards s'arrêtent sur le visage sympathique d'une fillette remarqua blement belle. Elle est peine âgée de 12 13 ans. La

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 2