770.
42e AWIÉÏ.
21 Mai 1882.
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6 FRANCS PAR AN.
JOlll\AL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSAIT LE JEUDI El LE DIHAACIIE.
Les annonces de la IkHj-wpR?-**-*!*»WStfwnger-frôftt reeues par YAfjemw Haras (L'iaIilicité), 89, Marché-attx-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants:
Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition)
Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et
C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditinar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et G°,
38, Park Row-New-York.
tWIRMIïti IfcE FER.
Sl:vi.
BULLETIN POLITIQUE.
Les ministres se sont réunis Jeudi matin en con
seil, sous la présidence de M. de Freyctnet, pour
entendre le préfet de la Seine et le préfet de police
au sujet de la mairie centrale de Paris. Le projet
élaboré par M. Floquet et remanié par le ministre
de l'intérieur n'a pas encore été définitivement
adopté par le cabinet. Les différents ministres, avant
de prendre une résolution, ont voulu entendre MM.
Floquet et Camescasse.
Le conseil, après cette double audition, a remis
aujourd'hui pour statuer définitivement.
La Chambre des communes d'Angleterre a conti
nué Jeudi, en seconde lecture, la discussion du bul
coërcitif irlandais. Le débat a duré toute la soirée et
a été finalement renvoyé au lendemain.
L'Evening News, journal sensation de New-York,
qui a cependant la réputation d'avoir de nombreuses
relations avec les chefs du parti irlandais en Amé
rique, affirme que les assassinats de Dublin ont été
complotés aux Etats-Unis, par la section des ultra
révolutionnaires irlandais. On avait d'abord résolu
d'assassiner MM. Gladstone, Forster etBurke; mais,
au moment où les individus désignés pour com
mettre le crime arrivaient en Angleterre, ils reçurent
l'avis d'Amérique que la sentence de mort prononcée
contre M. Gladstone avait été révoquée.
La commission pour le monopole des tabacs en
Allemagne a rejeté par 21 voix contre 3, tous les
articles du projet de loi sur le monopole.
La santé de M. de Bismark continue laisser fort
désirer.
Les députés d'Alsace demandent 1° la suppres
sion de la dictature en Alsace-Lorraine 2° qu'on
rende l'usage de la langue française facultatif pour
ceux des membres du Lande saussehms qui ne sau
raient pas l'allemand
Le bruit court Saint-Pétersbourg que dans la
Russie méridionale un mouvement agraire très dan
gereux a éclaté. Les paysans auraient pillé les biens
du comte Bobrinski, maréchal de la noblesse de Mos
cou, et du ■sénateur klouschine; la populace a mal
traité M. Safonovv. Les provisions ont été détruites,
les bois du domaine sont en feu. Les paysans récla
ment une nouvelle répartition des terres.
La commission technique de la nouvelle ligne du
Gothard a terminé la reconnaissance jusqu'à Biasca.
Le train est composé d'une machine, d'un fourgon,
d'une voiture voyageurs et d'un wagon sur lequel
est disposé un appareil électrique d'une grande puis
sance. Le reste du réseau sera soumis aujourd'hui
l'inspection officielle, et le même train amènera de
Chivèsso Lueerne la commission internationale
chargée de la reconnaissance des travaux au nom de
l'Allemagne, de l'Italie et de la Suisse.
Dès le 1' Juin, la ligne du Gothard sera officiel
lement ouverte les compagnies suisses ont organisé
de Berne, Bâle, Zurich, des trains rapides aboutis
sant au Gothard.
La Porte a télégraphié Jeudi ses représentants
une circulaire répondant la communication iden
tique franco-anglaise du 16 Mai, qui informait la
Porte de l'envoi des escadres et conseillait la Porte
de s'abstenir de toute immixtion en Egypte.
M. Jaeobs proclame naturellement dans son dis
cours de Charleroi que les libéraux sont les plus
grands ennemis de la liberté, laquelle n'est vraiment
défendue et chérie que par les catholiques. Ne nous
occupons pas de l'histoire, dit-il. Parlons du présent.
Quel est aujourd'hui le pays de l'Europe, du
monde, où les catholiques restreignent la liberté
de ceux qui ne pensent pas comme eux? Je défie
qu'on m'en cite un.... Où les catholiques, l'heure
actuelle, persécutent-ils, où violentent-ils? Où
portent-ils atteinte la liberté des autres?»
Pour qu'on puisse répondre ces questions, M.
Jacobs devrait bien commencer par indiquer les pays
où les catholiques sont au pouvoir. En Europe, nous
n'en connaissons pas. Il est vrai, dit la Flandre
Libérale, qu'il n'est pas absolument nécessaire d'être
au pouvoir pour persécuter, violenter et porter
atteinte la liberté des autres. Les fanatiques Irlan
dais qui assassinent leurs propriétaires, qui viennent
de commettre l'horrible attentat de Phœnix! Park, ne
sont-ils pas le peuple le plus fidèlement catholique
de l'Europe? Ce n'est pas nous qui le disons. C'est
le Pape qui le proclamait le 5 Mai, la veille de
l'assassinat de lord Cavendisch. Faut-il, du reste,
chercher des exemples hors de chez nous Que M
Jacobs dépose un moment ses scrupules constitu
tionnels et lise l'enquête scolaire. Il apprendra qu'il
n'est pas en Belgique une seule commune où, depuis
trois ans, les catholiques ne persécutent et ne violen
tent ceux qui pensent autrement qu'eux.
Trêve de vieilles histoires dit-il, en parlant
des dragonnades et de l'inquisition. L'enquête sco
laire n'est pas une vieille histoire, il n'en est pas de
plus neuve. Elle est absolument contemporaine. Le
grand amour de la liberté dont nos adversaires font
parade y est peint sur le vif.
Il faut que les cléricaux soient bien déshabitués
de la victoire, pour qu'ils jettent de si grands cris
de joie propos de l'élection de Philippeville. Ils
avaient l'occasion belle d'affirmer leur puissance
Gand, où ils ont laissé élire, sans protestation, M.
Wagener, et Ostende où ils n'ont pas lutté contre
M. Janssens. Il nous est avis que ces deux élections
ont plus de poids dans la balance électorale, et sont
pour nous un combat d'avant-garde, bien plus im
portant que la victoire du prince de Caraman, rem
portée par les moyens que chacun sait.
Le 13 Juin, nos bons cléricaux pourront en ra
battre de leur enthousiasme.
La Flandre libérale dit qu'il est impossible de ne
pas être frappé du calme profond avec lequel le pays
voit approcher le 13 Juin. Ce calme provient de ce
que la situation continue se présenter comme
excellente pour le parti libéral dans les arrondisse
ments où la lutte va s'engager.
Mais, ajoute la feuille gantoise, il ne faut pas
que nous nous laissions endormir. Si le parti catho
lique n'est pas parvenu créer un mouvement d'opi
nion contre nous, il lui reste une grande force, c'est
sa discipline. Son armée car il a une véritable
armée marchera au scrutin unie et compacte.
Précisément cause de son impuissance morale,
qu'il sent aussi bien que nous, il usera de tous les
moyens matériels possibles pour augmenter le nom
bre de ses électeurs, pour diminuer surtout le nom
bre des nôtres.
Il importe que nous ne comptions que sur nous
mêmes et que nous nous préparions la lutte, abso
lument comme si le succès était des plus incertains.
Quelles armes n'avons-nous pas d'ailleurs
notre disposition
Les catholiques ne sont pas parvenus émou
voir le pays contre nous. Mais croit-on qu'il verrait
sans émotion, sans frayeur, les résultats d'une
victoire catholique au 13 Juin?
Une victoire catholique Le programme de M.
Jacobs nous dit ce qu'elle serait. Ce serait la guerre
aux écoles publiques demain, la guerre aux grandes
villes, sous prétexte de réforme électorale, après-
demain et puis, qui sait
Ce serait peut-être la fin de ces longues années
de progrès régulier, pacifique et prospère que la
Belgique a célébrées en 1880. Combien de temps
faudrait-il au clergé pour nous ramener dans une
LE
PROGRES
VIRES ACQI'IRIT eundo.
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