Nouvelles locales. Nouvelles diverses. Cbrooique judiciaire. devenir le caissier de mes Seigneurs les Evêques, c'est assurément fort joli et nous comprenons assu- réinent qu'on doive chercher puiser pleines mains dans les caisses publiques quand on voit l'état dans lequel les prêtres eux-mêmes laissent leurs propres caisses, celles qui contiennent les deniers des fidèles, les caisses des bonnes œuvres, comme Tournai. Ce qui est plus grave, dit VAvenir des Flandres, ce sont les conséquences qui résulteraient de l'appli cation de ce système dans les communes où le clergé règne en souverain maître, où les administrations locales se plient humblement ses exigences et sont complètement sa dévotion. Partout où le clergé trouvera une administration complaisante, l'enseignement primaire sera mono polisé dans ses mains dans les communes rurales qui leur sont inféodées, voire même dans les villes comme Bruges où cependant les partis se balancent peu près, non seulement les non-catholiques n'au ront plus d'écoles pour leurs enfants, non seulement juifs, protestants, libres-penseurs seront contraints de faire élever leurs enfants dans un enseignement sectaire, contraire leurs croyances ou leurs idées ou de ne pas les envoyer du tout l'école mais, chose non moins odieuse encore, les libéraux eux- mêmes, s'ils veulent donner de l'instruction leurs enfants, devront les envoyer dans des écoles où on leur apprendra que leurs pères libéraux sont de gros taureaux et leurs mères libérales de grosses vaches ou d'autres aménités de même genre écloses dans la tête des délicieux petits curés et vicaires et que nous a rélévées si propos l'enquête scolaire. On peut voir si ce système est compatible avec la liberté de conscience, comme il viole les droits les plus sacrés des pères de famille. Voilà comment MM. les cléricaux apqliqueront, si les scrutins du 13 Juin leur sont favorables, les principes de liberté que proclame la Constitution belge. Si nous étions grand propriétaire terrien, nous nous méfierions énormément de la prépondérance que veut exercer le clergé sur nos populations rura les flamandes, et de la garde qu'il fait pour empêcher l'instruction et le progrès d'arriver jusqu'à elles. Nous craindrions pour ces bons campagnards le sort de l'Irlande, devenue factieuse force de misè re, et nous trouverions qu'il est dangereux de voir des ministres de paix, prêcher la désobéissance aux lois du pays, le mépris du pouvoir et la désobéissan ce l'autorité naturelle partout sacrée, des chefs de famille. Enfin, nous considérerions qu'il est ruineux pour des cultivateurs, qui ont du mal payer leurs ferma ges, de devoir contribuer toutes les œuvres, pour lesquelles le clergé tend l'escarcelle, draîne la fortu ne publique pour, au moyen de cet argent, fruit des sueurs du laboureur et de l'ouvrier, entretenir dans le pays une guerre perpétuelle contre l'Etat, qui paie au clergé les services qu'il rend aux fidèles, non pas pour faire de la politique et du boucan ou trance. On ne doit jamais transiger avec le désordre. Or, les propriétaires se trompent étrangements'ils croient que ceux qui poussent le peuple la résis tance aux lois, au désordre dans la rue, la révolte contre le pouvoir, que ceux-là, disons-nous, auront assez d'autorité pour les protéger eux-mêmes, quand ils auront appris au peuple ne plus rien respecter. Quand le peuple est tranquille, on ne sait pas, dit Labruyère, comment il pourrait sortir de son calme. Mais quand on l'a poussé, hors de ce calme, on ne sait pas comment il y rentrera. Sous le ministère Malou, alors qu'on distribuait, la porte des églises, des pamphlets, dans lesquels on disait: Tout ce qui est gueux est traître! Tue tue! M. Frère pouvait, juste titre, répondre Il y a dans l'air comme des bruits de tocsin Ce tocsin, on l'a entendu dans notre Flandre, et c'est un prêtre qui l'a sonné Par qui ont été allu més les quatorze incendies de Saint-Genois? Si ce n'est par le fanatisme chauffé blanc par des prédi cations furibondes 1 Et la guerre, l'intérieur, ne suffisant pas, n'a-t- on pas vu la Chambredevoir désavouer, par un vote, les insultes, adressées un souverain étran ger, par un prélat belge Décidément, dit le Journal de Bruges, tous ceux qui possèdent, s'ils tiennent l'ordre, sauvegarde de la propriété, feront bien de renforcer le pouvoir laïque, par le vote, dans la tâche qu'il s'est imposée, de rendre la religion son prestige, au pays son re pos, en faisant rentrer le clergé dans ses églises. Le bruit de la prochaine retraite du cardinal ar chevêque de Malines circule de nouveau. D'après ce qui se dit cette retraite ne serait pas tout fait vo lontaire elle serait le résultat des rapports plus que tendus existant entre l'archevêché et le Saint-Siège. Le cardinal Dechamps qui appartient l'ordre des rédemptoristes et qui n'a jamais cessé, paraît-il, de pratiquer la règle de son ordre, rentrerait au cou vent. Il aurait pour successeur soit le curé de Duffel, soit le curé de S' Josse-ten-Noode. Ces deux ecclé siastiques sont en ce moment Rome. DENIER DES ÉCOLES. Listes précédentes, 35,038-03 Engelsche amour prop vulders (18e storting), 1-32 Boite du Boerenhol, 5-25 3-80 6-77 1-65 de l'Eperon, de la Bergerie, du Café Suisse, Total fr. 35,956-82 Dépenses jusqu'à ce jour, fr. 32,640-37 Reste en caisse, fr. 3,316-45 Cercle Artistique et Littéraire. Séance du 7 Juin, 8 heures. Ordre du jour Communications. Lecture par M. Arthur Lagrange. LL. AA. RR. le prince Baudouin et la princesse Henriette, enfants du comte de Flandre, ont fait leur pre mière communion l'église de Saint-Jacques-sur-Cauden- berg. La princesse de Hohenzollern, mère de la comtesse de Flandre, est arrivée, Mercredi, Bruxelles, pour assister la cérémonie. Le comte et la comtesse de Flandre sont allés 2 heures, recevoir Son Altesse Royale la gare. La princesse Joséphine-Frédérique-Louise de Hohenzol lern est née le 24 Octobre 1843; elle est la fille de feu Charles-Louis-Frédéric, grand-duc de Bade, et de Stépha- nie-Louise-Adrienne-Napoléone, vicomtesse de Beauhar- nais, fille adoptive de l'empereur Napoléon Ir. Il y a eu, Mercredi, 135 ans que, Louis XV venant visiter Bruxelles, des soldats de sa suite voulurent enlever Manneken-Pis. Mais le peuple s'émeuta et une rixe faillit s'engager. Informé de cette échauffourée, le roi fit punir sévèrement les coupables, et, pour pallier le mauvais effet produit par leur conduite, il donna au Manneken-Pis un riche habit brodé, et le nomma, en outre, chevalier de l'ordre de Saint-Louis. Le krach de Louvain. Après Turnhout, Marche et Tournai, voici venir Louvain. Un agent de change, clérical de la plus belle eau, qui assistait dévotement tous les jours, dans une chapelle con ventuelle, la messe et au salut, et au nom duquel on offrait la Vierge des bouquets et des cierges, vient de lever le pied Louvain en faisant de nombreuses victimes. Il y a quelques mois, le saint homme achetait, Marché- aux-Grains, une spacieuse maison, dans laquelle travaillè rent plusieurs semaines marbriers, ébénistes, tapissiers, peintres décorateurs, pour la transformer en hôtel luxueux. Mardi, 30 Mai, dans l'après-midi, la justice y faisait son entrée, hélas! l'effet d'y apposer les scellés. Aussitôt d'accourir la foule des dindons pour réclamer ses dépôts et les fournisseurs pour obtenir le règlement de leurs comptes; mais il était trop tard le maître de céans avait disparu, et le coffre-fort était vide comme celui de Bernard. Parmi les nombreux groupes qui stationnaient sur le Marché, on voyait, côté des nez allongés des spéculateurs confits en dévotion, les naïfs, tout marris d'avoir suivi ceux- ci en moutons de Panurge, et de malheureux petits bour geois ou artisans éplorés, qui venaient constater leur ruine. On parle d'un passif de 700,000 francs, amenés par des spéculations la Bourse de Paris. Il est plus que temps que MM.[les curés ajoutent leurs sermons De la lèpre financière cléricale délivrez-nous, Seigneur Dimanche, vers 40 heures du matin, un individu bien habillé se présentait chez M. Pyre, rue de Fiennes, Cureghem, et, se disant dépourvu d'argent, il offrit de vendre, ce monsieur, quatre-vingt-dix timbies-poste belges de dix centimes contre la valeur égale en argent il déclara qu'il n'avait pas un sou en sa possession, ce qui le poussait cette offre. M. Pyre consentit l'échange, et remit la somme égale l'individu, qui se retira avec force remer- ciments. Mais le lendemain, vers sept heures du soir, notre homme revint, le sourire sur les lèvres, chez le complaisant M. Pyre, qui il demanda reprendre les timbres et remettre la somme donnée en échange de ceux-ci. Encore une fois, M. Pyre y consentit, mais, surprise, l'individu avait oublié son porte-monnaie, il était déjà alors en posses sion des timbres qu'il avait mis sous enveloppe. Le filou s'excusa et, jetant l'enveloppe sur une table, il courut la rue pour chercher la somme nécessaire, mais il ne reparut plus. Après avoir attendu assez longtemps, M. Pyre ouvrit l'enveloppe et y trouva un morceau de papier blanc et un fragment de journal que l'escroc y avait mis au lieu des timbres qu'il avait escamotés. Un négociant en tabac et cigares de la rue du Midi, a été également victime de la même escroquerie, mais pour une moidre somme. On ignore si c'est le même individu qui a commis les deux méfaits. Court St-EtienneEau Arsenicale naturelle. Voir annonces. Cour d'Assises de la Flandre Occidentale. Mardi s'est ouverte la deuxième série de la deuxième session de l'année, pour juger la première affaire portée au rôle. Il s'agit de l'assassinat commis le 18 Septembre 1881, Dickebusch, sur la personne de Marie Leuridan, veuve de Pierre Dauchy. Deux accusés sont traduits de ce chef la barre, savoir Casimir Willemet, âgé de 38 ans, né Renin- ghelst, et Joachim De Wit, âgé de 28 ans, tailleur, né Ixelles, tous les deux sans domicile fixe. La victime occupait avec ses enfants Eudoxie et Théophile une petite ferme, située audit village. Le Dimanche 18 Sep tembre 1881, elle gardait seule la maison pendant que ses enfants s'étaient rendus la grand'messe. C'est pendant cette absence que les accusés se présentèrent chez elle, y prirent du café, reçurent la goutte et accomplirent le forfait épou vantable dont les circonstances et les détails ont été recueillis de la bouche même de leurs auteurs. La veuve Dauchy saisie par ces malfaiteurs l'improviste, eût d'abord assez de vigueur pour se défendre. Entraînée vers la chambre de son fils, elle y fut garottée; Willemet s'était cette fin muni de cordes achetées par lui Ypres. Elle se débattait sous l'étreinte de ses agresseurs, elle jetait des cris. Sa voix fut étouffée; elle fut bâillonnée au moyen d'un essuie main, apporté également par ces malfaiteurs, puis elle fut étranglée cette fin une corde lui fut passée au cou. Lorsqu'elle eût cessé de vivre, les malfaiteurs fouil lèrent les meubles et mirent tout sens dessus dessous, et disparurent après avoir enlevé les bijoux de la victime, plusieurs effets d'habillement appartenant au fils Dauchy et quelques autres objets ainsi qu'un porte monnaie. Quant l'argent qui avait fait l'objet de la convoitise de ces coquins, ceux-ci soutiennent n'en avoir trouvé qu'une somme insigni fiante, tandis que le fille Eudoxie Dauchy maintient que la somme enlevée s'élève huit ou neuf cents francs. A l'issue de la grand'messe, cette fille étant rentrée chez elle, fut étonnée de voir la maison ouverte et de ne pas rencontrer sa mère. Ne la trouvant pas dans la pièce où celle- ci s'occupait de la besogne du ménage, elle remarqua cepen dant qu'elle n'avait pu quitter cette place depuis longtemps et cherchant partout, elle finit par entrer dans la chambre où les assassins avaient mis tout en désordre et d'où ils avaient enlevé une partie des objets de leur convenance. Une autre chambre se trouvait vérouillée l'extérieur. Elle y pénétra. Son frère Théophile venait de 'rentrer son tour. En ce moment un spectacle affreux s'offrit leurs yeux: ils y trouvèrent leur mère assassinée. L'autorité appelée bientôt après sur les lieux, saisit une casquette en soie, abandonnée par les assassins. L'essuie main qui avait servi pour bâillonner la pauvre victime fut éga lement retrouvé dans la chambre où le crime s'était perpétré. Deux jattes dont le fond laissait apercevoir que l'une avait servi boire du café au lait et l'autre du café noir; deux petits verres liqueur qui avaient dû contenir de l'eau de vie furent trouvés sur la table de la pièce où la veuve Dauchy s'occupait des soins de son ménage et ils servirent d'indice pour faire admettre que les assassins avaient dû être au moins deux et que ceux-ci avaient su inspirer une certaine confiance de la part de la victime. Sur le sol fut ramassée une pomme de terre moitié pelée ainsi que le couteau dont la victime se servait pour cette besogne. L'état des lieux laissait donc présumer, comme du reste cela fut confirmé par les aveux des accusés, que cette femme fut surprise et assaillie au moment où elle pelait les pommes de terre pour le dîner et où elle causait tranquille ment avec ses visiteurs. Mais quels étaient ces visiteurs. Les enfants Dauchy se rappelèrent alors que -deux individus qui avaient été admis

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 2