Qu'ils s'en aillent!
Le scandale de Tournai.
Nouvelles locales.
Nouvelles diverses.
Messieurs les cléricaux de toutes les eaux, de
toutes les couleurs et toutes les sauces, cléricaux
loups-garous et hurleurs, épouvantails de nos cam
pagnes, cléricaux jésuitiques et matois, cléricaux
petits-frères pieds plats, corrupteurs de nos en
fants, cléricaux de robe courte, serviteurs de Rome,
esclaves des évêques et adversaires de nos libertés,
vous voilà battus un bon coup, est-ce pas Que bien
vous fasse
La nation a parlé sa grande voix a retenti vos
longues oreilles. La Belgique a montré qu'elle ne
veut pas de votre politique de crocodile, elle a mon
tré qu'elle n'est ni cadavre, ni charogne et qu'elle ne
servira jamais de patûre vos noirs corbeaux, elle
a montré que ses libertés lui sont chères et qu'elle les
préfère au code vampyrique de nos seigneurs en
pourpre. Oui, la patrie vous a signifié qu'elle ne
veut pas de votre gouvernement d'ostracisme et de
terreur elle a arboré son drapeau bien-aimé, le
drapeau bleu du libéralisme. Vive la Belgique
Qu'ils s'en aillent, avez-vous crié, qu'ils s'en
aillent, les partisans et les défenseurs de nos libertés
si chèrement conquises qu'ils s'en aillent ceux qui
ne courbent pas l'échiné sous le jong d'un clergé
fanatique, intolérant et révolutionnaire!
Et la Belgique vous a répondu Non, qu'ils
restent
Vous avez hurlé sur tous les tons Qu'ils s'en
aillent les représentants et les ministres de la dé
fense nationale qu'ils s'en aillent les champions
du progrès et de l'instruction qu'il s'en aille le
septième ministère, qu'ils s'en aillent les instituteurs
officiels, si dangereux pour le parti de l'ignorance
et de l'obscurité qu'ils s'en aillent, pour que nous
puissions les remplacer par nos ignobles petits-frères
ou par nos créatures sans volonté ni intelligence,
pour que nous puissions éteindre ce flambeau d'in
struction que le libéralisme allume devant les yeux
du peuple,pour que nous régnions, comme ci-devant,
en maîtres absolus, en tyrans du genre humain.
Qu'ils s'en aillent, qu'ils s'en aillent
Et le pays vous a répondu: Non, qu'ils restent
Ceux qui s'en iront, ce seront les cléricocafards
de toutes les nuances, de toutes les robes et
toutes les sauces, les ennemis éternels du pro-
grès et de la lumière, les noirs émeutiers et les
saints paresseux, bras dessus-dessous avec les
Loyola et compagnie, et tout le sacré cancer du
siècle. C'est vous autres, messieurs les cagots,
qui vous en irez avec l'espoir de n'y plus revenir
m secula seculorum.
Et là-dessus, messieurs les cléricaux, l'on vient
de vous envoyer la lune avec vos menaces, vos
influences et vos millions, l'on vient de vous black
bouler sur toute la ligne.
Que bien vous fasse
Vivent les libéraux Saint-Labre.
Nous lisons dans l'Etoile
Le dénouement approche. Les vicaires généraux
et les chanoines défilent devant le juge d'instruction.
Bientôt la justice nous dira quels sont les voleurs de
l'évêché, quels sôrtt leurs complices, Bernard ne
sera point appelé seul au banc des prévenus.
Le bon sens d'ailleurs suffit faire comprendre
qu'if n'a pu seul préparer, organiser et mener
bonne fin cette colossale-soustraction.
Les journaux de sacristie, malgré leur impu
dence, perdent contenance. Ils allèguent bien encore
que les libéraux empêchent de poursuivre les voleurs,
mais leurs mensonges sont moins audacieux.
La mise en liberté de Goodhue a momentané
ment fait les frais de leur polémique. Ils ont accusé
la justice d'avoir relâché un complice de Bernard
ensuite ils ont conclu l'innocence de Bernard et de
ses complices, au fond ils ont toujours un faible
pour le chanoine voleur.
Mgr Du Rousseaux qui se dit victime du vol
l'a-t-il dénoncé Les collègues de Bernard l'ont-ils
accusé Le séminaire a-t-il disposé de la maison
qu'occupait l'élégant chanoine
Rien de tout cela n'a eu lieu.
Ce sont les adversaires de Mgr Du Rousseaux
qui ont dénoncé le vol. C'est Mgr. Dumont qui a
provoqué toutes les poursuites.
Goodhue est en liberté, parce que des médecins
légistes ont déclaré qu'il était frappé d'aliénation
mentale et qu'une plus longue détention serait dan
gereuse pour sa vie.
Goodhue n'est au fond qu'une victime de Ber
nard ou plus vraisemblablement son complice.
La justice a saisi de nombreuses pièces sur lui.
Son arrestation et la saisie de ses malles ont fourni
les renseignements les plus sérieux.
On est en mesure de faire sortir les complices
de Bernard d'un silence trop long et trop prudent.
On est en mesure de vérifier leurs affirmations.
Scripta manent, verba volant. Il n'est pas possible
que la justice tarde plus longtemps mettre en pré
vention les amis de Bernard, ses protecteurs, ceux
qui l'ont aidé dans sa fuite, ceux qui ont préparé et
facilité le scandaleux détournement de plusieurs
millions, qui ont aidé le voleur dans ses opérations
et qui l'ont averti des dangers qu'il pouvait courir.
Le clergé aura une place d'honneur dans l'en
tourage de Bernard sur les bancs de la police cor
rectionnelle.
Et puis, ne nous donnera-t-on pas la clef de
l'indicateur des faux noms Qu'est-ce donc que cette
comptabilité mystérieuse basée sur des faux qu'on a
établis secrètement .dans nos évêehés
Les prêtres aiment l'ombre et le mystère, mais
ils ne sont guère adroits.
La justice n'est pas aussi aveugle que le suppo
sent les familiers de l'évêché. N'a-t-elle pas trouvé
quelque part les noms réels au lieu des noms suppo
sés (Economie).
M. Wasseige est mort.
Député de Namur, il faisait partie de la Chambre
depuis vingt-trois ans. Sa première élection est du
14 Juin 1859.
11 fut ministre des travaux publics pendant un peu
plus d'un an, du 12 Septembre 1870 au 7 Décembre
1871.
21.
LIBÉRAUX ÉLUS. CLÉRICAUX ÉLUS.
Waremme.
Un sétiateur.
de Sélys, s.
Deux représentants.
HalleU, y.
Lejeune,
UMBOURG.
Haaaelt.
Un sénateur.
Van Willighen, s.
Deux représentants.
de Pitteurs, s.
Thonissen, s.
Maeaeyck.
Un sénateur (siège nouveau).
Comte Arthur deGriinne
Un représentant.
Cornesse, s.
Tou(res.
Un sénateur.
de Borchgrave.
Deux représentants.
Meyers.
Schaetzen, s.
Avant l'élection, le Sénat comptait 66 membres, dont 35
libéraux et 31 cléricaux.
La majorité libérale est donc renforcée d'une voix.
A la Chambre, qui comptera désormais 138 membres au
lieu de 132, la majorité libérale est renforcée de cinq des
nouveaux représentants, élus par Anvers, Bruxelles, Mons
et Liège.
Le nouveau siège d'Alost est attribué un clérical. Dans
tous les autres arrondissements, la situation reste la même
qu'auparavant, sauf Soignies, où il y a ballotage entre
MM. Wincqz, libéral, et Englebienne clérical.
En supposant que, M. Englebienne l'emporte au ballot
tage, la majorité libérale serait encore de 16 voix (77 voix
contre 61), et il reste faire l'élection de Namur, où, nous
l'espérons bien, M. Wasseige sera remplacé par un libéral.
ma
g gff "gI~~r
Société tic GartlrN Civique* iI'Ypres
4e tir de la période d'été. 12 Juin 1882.
Aux points.
i- L'gy> F-
2. Vandermarliere, L.
3. Ligy, A.
4. Dumon, A.
5. Poot, H.
6. Swekels, L.
7. Santy, H.
8. de Florisone, G.
Au blanc.
Deweerdt, Ch.
20.
19 après 4
19 barrages
17.
15.
14.
13.
ÉTAT-CIVIL D'YPRES,
du 2 au 9 Juin 1882.
Naissances: Sexe masculin, 3; id. féminin, 6. Total 9.
Décès
Hoet, Charles, 47 ans, commissionnaire, époux de Rosalie
Cuveele, rue de Menin. Courtequisse, Evehne, 22 ans,
dentellière, célibataire, Nouveau Chemin St-Martin. Van-
acker, Jean, 70 ans, journalier, époux de Marie Godtschalck,
rue de Menin. Tommelein, Anne, 81 ans, sans profession,
épouse de Charles Vankeirsbilck, rue Close. Cilor, Hélène,
17 ans, dentellière, célibataire. Cour du Prince.Dumoulin,
Charles, 68 ans, terrassier, époux de Félicitée Comptaer,
rue de Menin. Geldof, Elise, 34 ans, sans profession,
épouse d'Eugène Lambin, Grand'Place. Debruyne, Marie,
44 ans, servante, célibataire, rue Wenninck.
Enfants au-dessous de 7 ans:
Sexe masculin, 4; id. féminin, 0. Total 4.
Le 5 courant, vers 11 1/2 heures du matin, une enfant
âgée de 2 ans, fille du sieur Henri Lazeure, fermier
Haringhe, s'est noyée accidentellement dans les eaux d'un
étang, près de la ferme de son père.
Le 6 Juin, un malfaiteur a mis le feu la clôture du
chemin de fer de l'Etat Moen. On soupçonne le nommé
Benoit Rommens cabaretier Moen, d'être l'auteur.
Le même jour, des malfaiteurs sont entrés, par esca
lade et effraction, dans la demeure du sieur François Yper-
man, Mouscron, et y ont enlevé un accordéon et trois ou
quatre douzaines de boutons pour effets de femme.
Le 7 courant, le nommé Charles Hugghe, âgé de 42
ans, domestique Westroosebeke, se trouvant en état
d'ivresse, a été écrasé par son chariot dont une roue lui a
passé sur le corps.
Le 6 Juin, vers 9 heures du matin, on a retiré des eaux
de la Lys, Menin, le cadavre du nommé Pierre Verbrugge,
âgé de 71 ans, demeurant Wervicq. Ce malheureux don
nait des signes d'aliénation mentale.
Le 9 courant, un incendie a réduit en cendres une
maison avec étable et grange, Waereghem, occupée par le
nommé Pierre Steelandt, cultivateur, et appartenant au sieur
Van Robays, notaire Oostroosebeke. Tous les meubles,
effets d'habillement, instruments aratoires et pour 800 fr, de
lin sont devenus la proie des flammes. Les pertes pour le
locataire s'élèvent 3,500 fr. pour le propriétaire, 2,000
fr. Rien n'était assuré. C'est le petit fils Steelandt, âgé de
5 ans, qui a mis le feu en jouant avec des allumettes chi
miques.
La nuit du 4 au 5 courant, un individu s'est introduit
par escalade et effraction dans la demeure du sieur Henri
Defrancq, cabaretier Ledeghem, et y a enlevé une bouteille
de liqueur, un pantalon, un gilet et une paire de bottines. Des
soupçons planent sur un nommé Charles Sevnaeve, demeu
rant Ledeghem
Les fidèles qui assistaient Dimanche matin la grand'-
messe, dans l'église de Saint-Josse-ten-Noode, ont été
témoins d'un spectacle inouï dans les annales de l'Eglise.
Vers 10 3/4 heures, quelques minutes avant la fin de l'office
religieux, le suisse de l'église de Saint-Josse, nommé
Moerman, s'est jeté du haut du jubé sur les dalles.
Dans sa chute, il a heurté un des assistants et s'est brisé le
crâne. On a transporté le malheureux mortellement blessé,
son domicile, rue Charles VI.
On ne se souvient pas d'avoir jamais essuyé plus ter
rible tempête que Dimanche qui a éclaté Schafltiouse. Elle
éclata 4 h. 3/4. Les premiers grêlons, chassés par un vent
de Nord-Ouest, avaient la grosseur d'une cérise mais ce
n'était qu'une avant-garde, bientôt suivie de masses de
glace formées de grêlons soudés, dont plusieurs avaient
jusqu'à 6 centimètres de longueur, 4 d'épaisseur et pesaient
30 grammes. Leur surface inégale et rugueuse a fait plus
de mal encore que leur poids. Les vitres, les volés même
volaient en éclats les ardoises et les tuiles étaient ébréchées.
Un cheval attelé un omnibus a été gravement blessé; ceux
?[ui stationnaient devant la gare, pris d'épouvante, s'en-
uyaient au grand galop entraînant les fiacres. A Neuhausen
on a trouvé des grêlons du volume d'un œuf de poule la
plupart avaient la forme des étoiles de mer. Il n'y a presque
aucune vitre intacte aux fabriques d'armes et de "wagons.