42e ANNÉE
6 Juillet 1882.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'APRES ET DE L'A RRON DI SSElttEN T.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Haras (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants:
Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition)
Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et
C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C°
38, Park Row-New-York.
Les droites de la Chambre française ont livré hier
un assaut au ministère de la guerre propos des
nouveaux crédits réclamés pour l'organisation de la
Tunisie. MM. Janvier de la Motte et Haentjens, bo
napartistes, et M. de Terves, ont essayé d'établir que
le gouvernement consacré l'expédition des som
mes plus considérables que celles qu'il n'avoue.
Néanmoins le projet a été adopté une énorme ma
jorité.
La Chambre a adopté en outre en première déli
bération, une proposition de M. Viette, tendant la
création d'un quatrième titre pour les objets d'or et
d'argent destinés l'exportation. Elle a rejeté, par
295 voix contre 173, une résolution tendant la
nomination d'une commission de 22 membres char
gée des affaires algériennes. Le ministre de l'inté
rieur, M. Goblet, avait combattu cette proposition.
Les journaux anglais donnent le compte-rendu de
la mémorable séance de la Chambre des communes
qui a duré plus d'un jour et d'une nuit, les prési
dents et les députés se relayant lorsque la fatigue
accablait ceux qui s'étaient précédemment dévoués.
On peut dire que les deux expulsions des représen
tants de la verte Erin n'ont pas été provoquées par
des scènes de désordre auxquelles ils étaient direc
tement mêlés M. Parnell et ses amis n'ont pas
manqué aux égards qu'ils devaient au chairman et
leurs collègues, mais leur parti pris de prolonger
inutilement le débat de la loi de coercition, qui
devait être votée, quoi qu'il arrivât, avait exaspéré
la majorité, et le speaker ou président, après un
blâme émis par le chairman et consistant nommer
par leur nom seize des obstructionnistes, prononça
Samedi, vers neuf heures du matin, l'expulsion de
seize députés, parmi lesquels figurent MM. Parnell
et O'Donnell. Avant de quitter la salle, ce dernier
député s'est écrié Vous commettez une infamie.
J'ai été absent toute la nuit. Vous manquez aux
traditions de vos fonctions.
Cette sortie inconvenante méritait une repression.
La Chambre a décidé hier, sur la proposition de M.
Gladstone, que l'accès de l'enceinte législative serait
interdite pendant quinze jours au député de Durgar-
van. Une dépêche a annoncé Dimanche l'expulsion,
vers 6 heures du soir, d'une autre série de députés
irlandais et le vote des derniers articles de la loi,
sauf les articles réservés.
En fait de nouvelles d'Egypte, il n'est question
aujourd'hui que d'une intervention, mais le mode de
cette intervention est loin d'être arrêté. La conférence
selon l'Agence Havas, discuterait l'éventualité de
l'envoi de troupes turques en Egypte et espérerait
trancher cette question dans la séance de demain,
mais le correspondant parisien de la Gazette de Co
logne pense, au contraire, que la France sera obli
gée d'intervenir, et il soutient, malgré une alléga
tion officieuse contraire, que le ministère demandera
prochainement un premier crédit.
Pendant que ces questions s'agitaient, l'Angleterre
poursuivait ses armements. Il n'y a plus qu'à rappe
ler les réserves et donner le signal du départ.
Toutefois, il ne faut pas oublier que, sauf le cas
d'un nouvel épisode sanglant, les puissances ont
aliéné leur liberté d'agir pendant toute la durée de
la conférence. Elles ne peuvent intervenir que si le
conseil des plénipotentiaires les y autorise.
On sait que la Chambre italienne a décidé de
suspendre ses travaux, comme elle le fait d'ordinaire
celte époque, jusqu'à ce qu'elle soit convoquée
nouveau par son président ou par le gouvernement,
et que le Sénat ne tardera pas faire de même.
Le conseil des ministres d'Espagne a décidé le
ministre des travaux publics retirer sa démission.
Le cabinet ne subira donc pas de modification
jusqu'à la prochaine session législative, d'après ce
que disent les amis du ministère.
La nomination de M. Scholz aux fonctions du
ministre des finances en Prusse est un fait accompli.
M. Bilter conserve le titre et le rang de ministre
d'Etat et a reçu les insignes de l'ordre de l'Aigle
rouge de première classe avec feuilles de chêne.
Comme nous l'avions annoncé dans notre n°
du lr Juillet, le Conseil Communal a été reçu
Lundi dernier, par MM. les Ministres de l'In
térieur et delà Guerre.D'après les renseigne
ments que nous avons recueillis, l'audience a
duré plus d'une heure; c'est assez dire que
nos mandataires ont rempli leur mission avec
une ténacité qui leur aura valu plus que de
l'eau bénite de cour, il faut l'espérer. Le
Bourgmestre y a chaudement défendu la Ville.
L'accueil, d'ailleurs, a été des plus courtois et
le Conseil s'est retiré, si non avec une solution
immédiate et complète, du moins avec des
promesses rassurantes pour l'avenir.
Trois points y ont été spécialement traités
la question de la garnison, la question des
terrains militaires et celle des subsides.
Sur la première, la réponse du Gouverne
ment se résume comme suit il ne peut s'agir
en aucune façon d'envoyer de la cavalerie
Ypres; les casernes doivent être mises l'usa
ge de l'Ecole d'Equitation. Quant l'infante
rie, des raisons multiples s'opposent de
nouveaux déplacements. D'ailleurs, en dehors
des questions d'intérêt local, il y a des ques
tions de principe et d'intérêt général, et ce
sont des raisons de cette nature qui ont dicté
la mesure prise quant la ville d'Ypres,
mesure qui n'a cependant pas de caractère
irrévocable. Le Gouvernement, appréciant les
motifs invoqués par le Conseil, est tout disposé
accueillir la demande de la ville avec beau
coup de bienveillance mais il ne lui est pas
possible de prendre aucun engagement ou de
donner cette demande une solution immé
diate. En attendant, il est plus que probable
que 1 Ecole d'Equitation sera renforcée et
recevra des développements successifs, ce qui
compensera, jusqu'à un certain point, la perte
résultant du retrait de la majeure partie de
de sa garnison. Sur interpellation concernant
la question de savoir s'il était vrai ou non,
comme le bruit en avait couru, que le batail
lon en garnison Ypres allait nous quitter
dans un bref délai, M. le Ministre a répondu
négativement le bataillon nous sera main
tenu. On a ensuite posé àMM. les Ministres la
question de savoir, s'il était vrai ou non,
qu'en principe, la ville d'Ypres était ou avait
été condamnée comme place de garnison Les
Ministres ont répondu catégoriquement que
non.
Sur la seconde question, M. le Ministre de
la Guerre a promis de s'en occuper sans re
tard, et il espère que pour les raisons finan
cières et principalement de salubrité exposées
Par le Conseil, une solution favorable aux
intérêts de la ville pourra être donnée dans
un bref délai.
M. le Ministre de l'Intérieur a, de son côté,
promis son appui pour que la demande de la
ville reçoive la solution promise par son col
lègue M. le Ministre de la Guerre. L'argument
qu'à fait valoir le Conseil quant aux fossés; de
leur inutilité par suite du nouveau système
de distribution d'eau, et des dangers qui pour
raient résulter pour la santé publique s'ils
n'étaient point alimentés comme ci-devant, a
paru décisif, indépendamment de la nécessité
de permettre le développement de la ville.
Quant aux subsides, M. le Ministre de l'In
térieur a déclaré que le Gouvernement n'a pas
1 habitude d intervenir dans les travaux de dis
tribution d'eau il cite l'exemple des villes de
Bruxelles et de Gand qui se sont imposées
une dépense considérable pour cet objet sans
que l'Etat leur ait alloué un centime de sub
side il a donc été fait pour Ypres une excep
tion la règle. Au surplus, M. le Ministre a
donné l'assurance formelle que les engage
ments pris antérieurement par le Gouverne
ment seront accomplis et que le subside de
60,000 fr., s'il a été promis, sera payé.
Quant aux travaux d'embellissement des
Halles, M. le Ministre a félicité l'Administra-
LE
PROGR
VIRES ACQUIRIT UNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
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BULLETIN POLITIQUE.
Ypres, le 5 Juillet 1882.