Le scaedale de Tournai.
Humble supplique Mgr l'Evêque de Bruges.
Nouvelles diverses.
saires, en présence de cette guerre déloyale,
sans trêve ni merci, qu'il nous font, il est bien
permis de les rappeler de temps en temps la
raison. Qu'ils ne s'en prennent donc qu'à eux-
mêmes s'ils ne sont pas choyés, cajolés, dorlo
tés, emmitouflés et bercés comme ils le dési
reraient. Qu'ils rentrent en eux-mêmes, qu'ils
fassent un examen de conscience et qu'ils se
rappellent comment ils ont agi l'égard de
nos écoles dans leurs églises, comment ils y
ont traité les enfants et les maîtres de nos
établissements officiels, quel accueil ils ont
fait la musique des Pompiers lors de l'enter
rement d'un de ses chefs, avec quelle grâce ils
ont refusé leurs chaises, même contre argent
comptant, lors de nos distributions de prix
qu'ils songent aux politesses dont ils nous
abreuveraient si jamais ils arrivaient au pou
voir qu'ils nous disent quelle est la place
qu'ils nous réserveraient (fans leurs locaux,
avec un peu de bonne foi, ils reconnaîtront
sans peine qu'à côté de tout cela, la décision
firise par le Conseil communal ne dépasse pas
a juste mesure, comme nous le disions en
commençant et qu'elle n'est que la conséquence
forcée de la nature des choses. Novus rerum
nascitur or do.
Unè lettre de la Havane, du 22 Juin, nous donne
les détails suivants sur l'arrestation du chanoine
Bernard, au moment où il allait s'embarquer pour
Saint-Thomas
On a examiné ses malles et ses effets en présence
du consul de Belgique et on a trouvé en sa posses
sion des traites, des actions, de l'argent américain
et des bank notes d'une valeurs de 1,800,000 francs,
ainsi que treize clefs appartement vraisemblablement
aux coffrets qu'il a déposés dans différentes banques.
Cette capture importante est due la diligence
du consul belge.
On lit dans YEtoile
Gentil Bernard alias le martyr de la caisse
navigue en ce moment sur l'océan Atlantique bord
du steamer Espana, en route pour Santander, son
port d'attache.
Ce n'est pas, vrai dire, un voyage d'agrément
que fait là M. le chanoine et c'est bien malgré lui
qu'il fait voile vers la mère-patrie. N'étaient le zèle
et l'intelligence dont a fait preuve le détective amé
ricain que le gouvernement des Etats-Unis a bien
voulu mettre la disposition des autorités belges, le
caissier de l'évêché de Tournai filait pour l'Afrique
centrale d'où il eût été impossible de le faire revenir
pour régler ses comptes avec la justice de son pays.
L'odyssée du détective américain, la poursuite de
notre intéressant compatriote, sera certainement une
des phases les plus curieuses de ce drame judiciaire,
dont le chanoine Bernard est le héros.
Les exploits de Fix, le policeman du Tour du
Monde, ne sont rien, paraît-il, côté de ceux accom
plis par M. Dorcy, le détextive américain, qui nous
devrons de voir M. Bernard comparaître devant le
tribunal correctionnel.
C'est New-York que ce fonctionnaire yankee a
reçu mission de surveiller le chanoine. Nous disons
surveiller car l'acte dont ce dernier s'est rendu
coupable pouvait n'être considéré par la justice amé
ricaine que comme un vol domestique, et ce délit ne
figurant pas parmi ceux pouvant donner lieu extra
dition, l'arrestation du voleur eût été inefficace.
M. Dorcy se borna donc surveiller Bernard
mais au début de cette surveillance, il fut joué d'assez
bonne façon. 11 gardait vue l'hôtel où Bernard était
descendu, bien décidé ne plus quitter celui-ci.
Pendant les premiers jours, ne voyant pas Bernard,
il se dit qu'il se tenait enfermé dans sa chambre.
Cependant, au bout du huitième jour, Bernard
n'apparaissant pas, il s'informa et apprit alors que
le chanoine avait quitté l'hôtel et s'était réfugié
Stadt-Island, situé quelques lieues de New-York.
M. Dorcy alla l'y rejoindre au moment où il allait
prendre le chemin de fer du Pacifique.
Bernard s'arrêta San-Francisoo où il passa plu
sieurs jours, puis se rendit Chicago, d'où il revint
la Nouvel le-Orléans, puis de là s'embarqua poul
ie Texas,puis partit pour Mexico où il se croyait en
sûreté et se disposait rester, lorsqu'un de ses amis
de Belgique parvint lui faire savoir que le gouver-
ment de sa patrie négociait un traité d'extradition
avec le général Manuel Gonzaîès, le président du
Mexique. Bernard se hâta de quitter cette terre
inhospitalière; il s'embarquait pour la Havane la
veille du jour même où le traité fut signé.
Son fidèle Dorcy le suivait toujours et prenait
soigneusement acte de tous ses faits et gestes.
Le martyr de la caisse débarquait le 22 Juin
la Havane; il s'y croyait en sûreté. Il apprit bien
tôt qu'il se trompait.
Le jour même de son arrivée, il se présenta au
bureau des postes pour y réclamer des lettres. Au
moment où il s'apprêtait les décacheter, un homme
se présenta devant lui, exhibant un mandat d'arrêt
émanant du gouvernement belge et contresigné par
le gouverneur de la Havane.
C'était Dorcy qui, depuis plus de 2 mois, n'avait
pas quitté le gentil Bernard sans que cet aima
ble chanoine se fût aperçu un seul instant de la sol
licitude dont il était l'objet de la part du Yankee.
Nous ne dirons pas l'émotion que cette apparition
causa Bernard ces choses là se devinent aisément.
On lui permit, du reste, de se remettre dans la pri
son de la capitale, de l'île du Cuba, séjour fort peu
agréable, il est vrai, surtout pour quelqu'un qui a
mené la vie large, et toute de satisfactions matérielles
que mena le chanoine Bernard depuis son départ de
Tournai.
Nous n'avons pas besoin de le dire, Bernard avait
jeté le froc aux orties. 11 portait un très élégant
costume la dernière mode américaine un pantalon
bleu-de-ciel, un gilet en piqué blanc et un veston
marron. Un chapeau de feutre forme Trois
François complétait cette toillette de bon goût.
Ajoutons qu'une belle moustache orne maintenant
la lèvre supérieure du chanoine.
Bernard avait sur lui 100,000 francs en billets et
en monnaie d'or. M. Dorcy a eu Findélicatesse de
les lui enlever.
Depuis que le héros tonsuré du scandale de Tour
nai est arrêté, la presse cléricale, en parlant de lui,
a soin de ne plus dire le chanoine Bernard mais
Monsieur Bernard.
Maintenant ce n'est plus qu'un vulgaire laïque.
Dans quelques jours ce sera un libéral.
Le général Gratry, qui a introduit déjà tant d'uti
les réformes, vient de prendre l'initiative d'une
mesure qui sera très favorablement accueillie dans
le pays. Il a décidé la création de quatre compagnies
universitaires dans lesquelles seront incorporés les
miliciens qui tout en faisant le service voudront ne
pas interrompre leurs études supérieures.
Il existe déjà de ces miliciens dans nos diverses
universités principalement dans les facultés de méde
cine. Ce qui n'était que tolérance deviendra une
règle. Les miliciens dont les études universitaires
seront commencées au moment de leur incorporation,
seront versés dans l'une des quatre compagnies
spéciales dont le siège est tout indiqué ce sera
Gand, Liège, Louvain et Bruxelles.
Le service sera réglé de manière ce que les
miliciens aient toutes les facilités désirables pour
fréquenter les cours et préparer leurs examens.
C'est là une innovation des plus heureuses dont on
ne peut trop féliciter l'honorable ministre de la
guerre. Les quatre compagnies universitaires seront
organisées dès le ir Octobre prochain.
Je remarque non sans regret, Monseigneur, que
depuis quelques années les prières que vous adres
sez au bon Dieu pour obtenir l'une ou l'autre grâce,
ne sont plus exaucées et dans notre intérêt tous,
je vous supplie très respectueusement, Monseigneur,
d'essayer par demander au bon Dieu, le contraire de
ce que vous voudrez obtenir. Il y a quelque temps,
vous, Monseigneur et tous vos collègues vous avez
prescrit des prières pour que Dieu délivre la Belgi
que d'un gouvernement qui ne travaillait que pour la
perle de la religion, et le bon Dieu au lieu d'anéantir
ces affreux libéraux, veut que le gouvernement libé
ral soit renforcé et voyez votre collègue Mgr Dumont,
celui-là adresse des prières au Ciel, pour que les
catholiques n'arrivent plus au pouvoir, et ses prières
sont exaucées.
Cette année, comme l'année dernière, vous pres
crivez des prières pour la cessation des pluies et
depuis lors, il pleut plus que jamais. Je vous en
prie donc Monseigneur, faites cesser ces prières,
sinon les récoltes seront gravement compromises et
réfléchissez y, ou bien demandez au bon Dieu le
contraire de ce que vous voudrez obtenir, ou bien
ne vous en mêlez plus. Journal de Bruges).
Oudenbourg, le 9 Juillet 1882.
Au Journal de Bruges,
Un bon point au curé d'Oudenbourg
Hier Samedi 6 heures, le Bourgmestre en tenue
officielle, délégué de Sa Majesté le Roi des Belges,
se présentait l'église d'Oudenbourg, pour faire
procéder au baptême du 7e fils d'un brave ouvrier
Désiré Broidioi
La commune avait voulu donner un peu d'é
clat cette cérémonie la Société des Fanfares mar
chait en tête et quelques notables, par leur présence,
faisaient acte de patriotisme en accompagnant le
cortège.
Bref, c'était une petite fête.
Mais le clergé ne l'a pas compris ainsi et le curé,
son tour, a délégué son vicaire pour procéder au
baptême du fils de l'ouvrier: rien autre. Il n'a pas
daigné se déranger pour honorer le Roi en son re
présentant.
Le clergé manque de tact et de délicatesse.
Les journaux catholiques pourront, de nouveau,
accorder leur guitare sur le thème du respect qui
s'en va, du prestige de l'autorité qui disparaît, et de
l'ordre social ébranlé jusque dans ses fondements.
Sa Majesté le Roi a daigné envoyer une somme de
450 fr. la famille de son filleul.
Jamais le brave Broidioi n'a vu tant d'argent en
semble.
Une prochaine fois, nous prierons Sa Majesté
d'adresser cette somme au curé, afin qu'il procède au
baptême et l'on sonnera les cloches. J. D.
-=ra>-s-gHsa *-
Le 5 courant, vers 4 4/2 h. du soir, un incendie a dé
voré une maison, au préjudice du nommé P. Debeuf, ou
vrier Staden. Quatre enfants âgés de 2, 5 et 7 ans et un de
40 mois, ont été assez grièvement brûlés aux mains et au vi
sage. Les nommés Van Heule et Cardoen, ouvriers au dit
lieu, ont dû enfoncer le mur de la chambre pour sauver les
deux plus jeunes qui, peine étaient dehors, quand le bâti
ment s'écroula. La cause est attribuée l'imprudence de ces
enfants qui ont mis le feu en jouant avec des allumettes.
Perte 250 fr., non assuré.
Le 7 courant, vers 11 heures du matin, un incendie a
réduit en cendres une maison avec étable et grange, au pré
judice du nommé Charles Deraedt, petit fermier Woumen.
Le mobilier, effets d'habillement, linges, ustensiles aratoi
res, un porc, une chèvre, 20 lapins, etc., sont devenus la
proie des flammes.
La cause est inconnue jusqu'à ce jour.
Pertes 2,000 francs, couverts par assurance.
Chemins de fer de l'Etat. AVIS. A partir du 9
Juillet courantla correspondance sera établie, Bruges
entre le train qui arrive de Heyst 7 h. 42 du matin et celui
qui part vers Courtrai 7 h. 40. (Communiqué).
L'Europe annonce qu'il est dès présent décidé au
ministère que tous les gardes civiques recevront la capote,
tant demandée, après le lr Janvier, quand tous auront le
nouvel uniforme.
Le modèle adopté est celui des corps spéciaux deux
rangées de boutons, ceux-ci pareils ceux de la vareuse.
Cette nouvelle sera favorablement accueillie par notre
milice citoyenne.