N« 797. Jeudi,
42e ANNÉE»
24 Août 1882
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'ïPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Havas (Publicité), 89, Marebé-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants:
Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition)
Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande chez Géo Street et
C°, 30, Cornhill, E C et o, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C"
38, Park Row-New-York.
Le plan que le général Wolseley avait laissé divul
guer n'était qu'une feinte et une ruse de guerre,
comme nous le supposions bien Aboukir, qu'on
devait bombarder en sera quitte pour la peur le
commmandant en chef de l'armée britannique n'a
pas débarqué Alexandrie; sans doute, il aura
trouvé Arabi trop solidement établi Kafrdouar il
paraît vouloir débarquer Ismaïlia, pour marcher
sur le Caire; son expédition serait beaucoup plus
aisée par cette voie.
L'adoption de ce plan de campagne donne l'ar
mée anglaise un avantage considérable. Arabi sera
forcé d'abandonner les lignes de Kafrdouar. Il ne
lui servira de rien d'avoir passé son temps fortifier
cette position déjà si forte par elle même, d'avoir vu
le Nil se mettre en quelque sorte de son côté en gros
sissant ses eaux pour rendre encore plus redoutable
cette sorte de camp retranché. Il lui faudra se trans
porter entre le Caire et Ismaïlia. C'est dans le canal
et autour du canal qu'on va se battre.
Les nouvelles qui nous arrivent ce matin du théâ
tre de la guerre se réduisent bien peu de chose
une dépèche du général Wolseley, datée de Kantara,
annonce qu'une escarmouche a eu lieu Ismaïlia et
que les vaisseaux anglais ont bombardé Nafiche.
Cette nouvelle n'a qu'une importance très relative il
en est autrement de celle qui prétend que, suivant
les rapports de Ramleh, l'ennemi a failli avancer des
trains de chemin de fer jusqu'à Kafrdouar et qu'il
paraîtrait vouloir retirer ses troupes de cette position.
Cela est la conséquence forcée du mouvement opéré
par l'armée anglaise.
Tandis que la Grande- Bretangne est en train d'é
tablir indirectement son protectorat sur l'Egypte,
elle vient, d'après une correspondance adressée de
Constantinople au Journal de Genève, d'acheter un
cheikh le vaste territoire d'Oman, situé l'est d'Aden,
le Gibraltar oriental celte nouvelle acquisition don
ne une large base la domination anglaise au sud de
l'Arabie.
Les attentats agraires ont repris en Irlande avec
une violence inouïe. L'autre jour, au moment même
où on élargissait cinquante suspects arrêtés Lon-
ghrea et dans les environs après l'assassinat de M.
Blake, agent de lord Clauricarde, on assassinait une
famille entière Mellaghadruma.sur le simple soup
çon d'une dénonciation non suivie d'effet la Pall
Mail Gazette annonçait dernièrement qu'un fermier
de Pomeroy, nommé Daly, avait reçu un coup de fu
sil en rentrant de Donaghwore, et était dans un
état désespéré. Le même jour, trois coups de fusil
étaient tirés sur un maréchal-ferrant boycotté deBee-
naskey, nommé Hallassy, pendant qu'il se rendait
la messe Killawillin; enfin une dépêche de Dublin
dit qu'un fermier nommé Leahy a été tué coups de
fusil, près de Keillarney, par une bande d'hommes
armés appartenant aux Moonlighters.
La France est plus heureuse en ce moment avec
la Tunisie que l'Angleterre avec l'Irlande. On an
nonce officiellement la soumission d'Ali-ben-Khalifa,
un des cheicks les plus remuants, qui, la suite des
derniers événements, s'était réfugié Tripoli d'où il
ne cessait d'intriguer contre la France et de diriger
des expéditions sur la frontière.
Lundi s'est ouverte chez nos voisins la session des
conseils généraux. Elle promet d'être fort paisible.
L'incertitude continue régner relativement la
date du couronnement du Czar, en dépit des asser
tions formelles de certains journaux allemands ce
sujet.
On annonce de Pesth que le ministre de la justice
de Hongrie, M. Pauler, serait sur le point de donner
sa démission, la suite d'un conflit qui aurait surgi
entre lui et le procureur général, M. Kozma, au su
jet de l'affaire Tisza-Eszlar. On croit que ce conflit
amènera inévitablement la retraite de l'un ou de
l'autre de ces deux hauts personnages.
Ypres, le 23 Août 1882.
Le Journal d'Ypres, en reproduisant un petit
compte-rendu que nous avons fait de la fête d'adieu
donnée par quelques jeunes gens leur ami Mr Emile
Brunfaut, profite de l'occasion pour nous demander
si c'est tout ce que nous avons dire de la Tuyndag
et de la fraternisationil trouve même de bon goût
de nous demander si nous sommes contents du
bal libéralfaisant ainsi entre sa fête lui et notre
fête aux Halles un rapprochement dont la saveur
n'échappera personne. D'abord nous n'avons pas
revenir sur cette fête de fraternisation sur le carac
tère de laquelle nous ne nous sommes jamais mépris
le Journal d'Ypres lui-même en accentue aujour
d'hui l'esprit politique. On n'est pas plus maladroit,
accordez donc des estrades ces gens, c'est unique
ment pour vous narguer après coup et ils tiennent
absolument prouver que quand on fait du bien
un vilain, il vous p... dans la main.
Après tout si le Journal est satisfait de sa frater
nisation, de notre côté nous le sommes au moins
autant de notre bal, avec cette différence que notre
bal n'a jamais été organisé avec l'intention d'enfon
cer la fraternisation, mais que celle-ci l'a été direc
tement en hostilité de l'autre. De quel côté est donc,
bon Journal, la déception? D'ailleurs un bal, cela
peut-il être du goût des saints qui siègent rue de
Menin? Un bal, horreur!
Cachez donc ce sein que je ne saurais voir
A notre tour, nous nous permettrons un petit
rapprochement que nous soumettons humblement
aux méditations du Journal d'Ypres, en lui faisant
remarquer toutefois que de notre part il n'y a dans
notre question aucune espèce d'ingratitude.
Quand St-Georges organise un tir, il s'arrange de
manière faire beaucoup de bruit et empocher un
bénéfice defr. 139-00; si ce n'est pas plus, ce n'est
pas sa faute.
Une commission (rien de clérical) vient de se for
mer en vue d'un carrousel sur la plaine d'exercice.
Une souscription est ouverte pour l'achat de prix.
Si le produit de la souscription dépasse la somme
des prix décerner l'excédant sera employé une
tombola.
Le Journal dira probablement que c'est mesquin.
Mesquin, oh oh dites donc que c'est honnête.
Nous lisons dans l'Economie de Tournai
Il y a eu unanimité dans le public et il y a main
tenant unanimité dans la presse libérale pour pro
tester contre le système appliqué cette année aux
distributions des prix aux élèves des Athénées
royaux. Jadis les prix étaient donnés par branches
ils le sont maintenant par groupes. Le Journal de
Gand, le Précurseur, XIndépendance, la Chronique,
la Gazette, l'Etoile, la Meuse, le Journal de Bruges,
etc., réclament avec énergie et demandent qu'on
abandonne une innovation inutile et regrettable qui
mécontente tout le monde et dont profiteront cer
tainement les établissements du clergé.
Cette innovation est l'une des conséquences du
nouveau programme d'études, que l'Economie a été
la première et peu près la seule critiquer l'an
dernier lorsqu'il fut publié par le Moniteur. Il y a
maintenant dans les classes bifurcation et même
trifurcation, et du moment que les élèves bifurquent
et trifurquent, ils forment nécessairement des grou
pes qui, séparés pour le travail, doivent l'être éga
lement pour les récompenses. Dans ces conditions,
il était difficile, sinon impossible d'accorder comme
jadis les prix par branches chaque classe en forme
quatre en réalité, ou pour mieux dire elle forme un
méli-mélo, un salmigondis, dont les hiéroglyphiques
programmes de prix de cette année donnent une
idée peine suffisante.
Les absurdités du nouveau système sont fla-
grantes. Que dites-vous de la langue française
groupée avec le latin et le grec, et du flamand
LE
PROGR
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIRIT EUNDO
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-23.
BULLETIN POLITIQUE.
h'Indépendance s'écrie