Nouvelles diverses. Nécrologie. avec l'allemand et l'anglais Voilà le français assimilé aux langues anciennes et le flamand aux langues étrangères Il y a une absurdité plus flagrante encore que le système suivi pour la distribution des prix c'est la disposition du nouveau programme qui veut que l'on consacre dix-huit heures par semaine l'enseigne ment du latin et du grec et deux heures seulement l'enseignement du français Si ce n'est pas là un comble, nous n'y comprenons plus rien. Ce n'est pas le système de distribution des récom penses seulement, c'est le programme lui-même qu'il faut modifier sans retard, si l'on ne veut pas porter un coup mortel l'enseignement officiel. Loin de nous la pensée de contester les excellentes intentions des auteurs de la réforme mais ils ont eu le grand tort d'oublier que le mieux est l'ennemi du bien. Le nouveau programme a du bon, notamment en ce qui concerne l'étude des sciences naturelles et des lan gues modernes; mais il est trop embrouillé, trop surchargé. Rétablir l'unité dans les classes et supprimer l'inutile et insipide enseignement du grec, voilà ce qu'il importe de faire sans tarder. Nous disons enseignement du grec pour la forme, le grec étant en réalité une langue que des professeurs qui n'y comprennent pas grand'chose font semblant d'apprendre des élèves qui n'y comprennent rien du tout. Et dire que c'est pour maintenir cette bran che, qu'on a compliqué jusqu'à le rendre impratica ble ce malencontreux programme dont tous, profes seurs, parents, élèves, se plaignent aujourd'hui et dont les jésuties doivent être les seuls, et pour cause, désirer le maintien! Le Moniteur des employés demande, comme don de joyeux avènement du nouveau ministre des tra vaux publics, le rétablissement des coupons de ser vice en faveur du personnel des postes et télégraphes, supprimés par l'administration précédente la de mande des gros bonnets de l'administration des chemins de fer. Un arrêté royal du 17 Août institue un certificat d'aptitude aux fonctions d'inspecteur cantonal de l'en seignement primaire. Ce certificat sera délivré la suite d'un examen spécial subi devant un jury de cinq membres nommés par le ministre de l'instruction publique. Ne pourront être admis l'examen que les candi dats qui justifient 1° du diplôme d'instituteur pri maire, délivré en conformité des lois de 1842 ou de 1879, ou du diplôme de professeur agrégé de l'en seignement moyen du degré inférieur 2° d'au moins huit années de pratique dans les écoles publiques ci-après énumérées les écoles primaires communales, les écoles moyennes communales, provinciales et de l'Etat, les écoles normales primaires de l'Etat, les écoles d'application annexées ces dernières et les sections normales pour la formation du personnel de l'enseignement moyen du second degré. Désormais, nul ne pourra être nommé aux fonctions d'inspecteur cantonal de l'enseignement primaire s'il n'est porteur du certificat d'aptitude ces fonctions nul ne peut être nommé inspecteur pour un canton scolaire renfermant des communes flamandes s'il n'a prouvé qu'il possède la connaissance du flamand et du français nul ne peut être nommé inspecteur pour un canton scolaire renfermant des communes allemandes s'il n'a prouvé qu'il possède la connais sance du français et l'allemand. A propos de l'élection de Nivelles, rappelons que Monsieur Olin a été réélu député en 1880, avec une majorité de 400 voix sur MM. Snoy et T'Ser- stevens, deux oubliés. Cela explique l'abstention des cléricaux cette fois-ci. Les campagnes de l'arrondissement de Nivelles sont ultra-libérales la ville, après avoir été long temps sous le joug des cléricaux et de MDe Bur- let, se relève et élit maintenant des conseillers libé raux. C'est la seconde fois que cet arrondissement, a l'honneur de compter parmi ses représentants un ministre. Le premier était un clérical, M. Mercier. Nos lecteurs connaissent les nouveaux arrêts de la cour d'assises du Hainaut, condamnant deux petits-frères de Jumet et de Binche pour des méfaits qu'il n'est pas nécessaire de définir. 11 va sans dire que les misérables ont été, selon la contume, condamnés par contumace. Réfugiés dans l'un ou l'autre couvent, les frères Firmin et Télesphore, accompagnés du digne Cléophon, un troisième frères, également en fuite, charge de qui la justice a relevé des faits d'une pro fonde immoralité, continuent, sous un nouveau nom d'emprunt, inculquer des leçons pratiques de mo rale religieuse. Ces deux monstres ont corrompu l'un dix-sept enfants de moins de onze ans, l'autre treize enfants, soit trente petits malheureux, dont l'avenir est bien compromis par l'enseignement avec Dieu. Les journaux cléricaux, naturellement. La Patrie cet organe de la vérité et de la justice, ne soufflent mot de cette nouvelle et lamentable affaire ils pré féraient remplacer le récit des exploits des frères Télesphore et Firmin par des imprécations bien senties contre le libéralisme. Si, par hasard, les nécessités de la polémique les forcent s'expliquer, ils recourront au truc du Cour rielde Bruxelles, qui a délaré acquitté le curé Lem- mens quelques jours après sa condamnation, et représenté les témoins charge comme de faux témoi gnage. En attendant, il est judiciairement avéré que là- bas il y a en trente enfants pervertis, souillés par l'enseignement congréganiste, sans que les meneurs s'en soient inquiétés ou s'en inquiètent beaucoup, et que les coupables, suivant la tradiction cléricale, poursuivent librement ailleurs le cours de leurs fre daines. Ces faits sont d'une signification effrayante. Ils témoignent, dans le chef des autorités religieuses, puisqu'autorités il y a, d'une indifférence révoltante pour l'intérêt supérieur de la moralité, pour tout ce qui concerne l'innocence des élèves. Elles veillent ce qu'ils connaissent les prières abstraites et la lettre du cathéchismev mais elles ne paraissent s'inquiéter si un misérable les initie aux vices les plus abominables. Et voilà comment il arrive que des écoles congréganistes deviennent des foyers de pestilence morale, et que des masses d'enfants sont tous les jours victimes de l'incurie des meneurs avec Dieu Ce qu'il y a de plus désolant, dit XAvenir des Flandres, c'est que les meneurs sont incorrigibles, et que rien, pas même la crainte du scandale, ne les décide faire preuve de plus de clairvoyance et de vérité. Le petit frère Mélile avait pu, pendant neuf ans, accomplir presque publiquement ses honteux ex ploits. A Termonde, le frère Marion avait été condamné pour 240 attentats. A Renaix, Maltebrugge, etc., le vice se don nait telle carrière depuis un temps immémorial, et les victimes se chiffraient par centaines, par mil liers. A Forges-le-Chenieux, des jeunes gens en costu me de soldats sont venus témoigner de l'antique ori gine des ignominies qui se commettaient dans le couvent des trappistes. Toujours, enfin, ce" d'est qu'à la suite d'une Série inculcable de crimes, que le hasard met en mouve ment la justice jamais ou presque l'action du par quet n'est provoquée par la dénonciation des digni taires ecclésiastiques, qui se donnent comme les plus intègres et les plus vigilants gardiens de la mo rale. On lit dans la Meuse: D'après ce qu'on nous écrit, S. M. le Roi par tira de Bruxelles le 9 Septembre au malin pour Ciney et assistera la bataille qui doit se livrer aux environs de celte petite ville. Le Roi rentrera Lae- ken le soir même. Ses équipages seront expidiés Ciney le 8 Septembre. VILI.R ll'I I'ISI X. roNSElI. COMMKNNI.. Séance publique du 26 Août 1882, 5 h. du soir. Ordre du Jour 1. Communications. 2. Proposition concernant les literies militaires. 3. Compte Athénée Royal (4e trim. 1881). 4. Compte 1881-82: Fondations A. Vandenpeereboom et E. Bouckenaere. 5. Compte 1881 Ecole de Musique. 0. Budgets 1883: Fabriques d'Eglises 7. Arrêter la liste des enfants indigents ayant droit l'instruction gratuite pendant l'année scolaire 1882- 1883. Les fêtes nationales qui remplacent les anciennes fêtes de Septembre ont commencé Dimanche Bruxelles. Ces fêtes, on le sait, ont été organisées, de commun accord avec l'administration communale, par une commission com posée de délégués du gouvernement et de délégués de la ville. Pendant un demi-siècle ces fêtes ont été célébrées pendant les journées anniversaires de la révolution nationale, et la presse, cette occasion, avait l'habitude de rappeler les sou venirs qui s'y rattachent. Depuis 1880 la Législature, voulant effacer jusqu'au sou venir des animosités qui existaient jadis entre deux peuples amis dont les relations sont devenues des plus cordiales, a décidé que les fêtes nationales seraient célébrées au mois d'Août, et la ville de Bruxelles a fait coïncider sa kermesse avec ces fêtes. Les édifices publics, un grand nombre de maisons parti culières et les navires du bassin ont été pavoisés aux cou leurs nationales. Foule aux représentations gratuites aux théâtres des Gale ries (représentation française) et Molière (représentation fla mande). Beaucoup de monde partout: aux courses de che vaux l'hippodrome du bois de la Cambre, aux régates sur le canal, aux concerts populaires du jour et du soir, aux fêtes de nuit et aux autres divertissements publics. Dans la journée, les rues ont été parcourues par de nombreuses so ciétés d'harmonies. L'animation était générale. Le soir, brillante illumination. Grand nombre de visiteurs au nouveau Palais de justice, succès de la première journée du festival au Palais des beaux-arts. Grande ovation M. Peter Benoit. On écrit de Dinant, 19 Août Aujourd'hui Samedi, deux gendarmes k pied de la bri gade de Dinant reconduisaient la frontière française une bande de Bosniaques, composée de trois hommes, trois femmes, six ou sept enfants et quatre ours. A quelque distance du village de Foligneaux, une des femmes quitta la route et voulut couper du fourage pour les chevaux. Un des gendarmes ayant voulu réprimer cet acte de ma raudage, la délinquante le menaça d'un couteau-poignard au môme instant accouraient,également armés de poignards, deux hommes de la troupe. Le gendarme se voyant ainsi menacé et se trouvant ainsi dans l'impossibilité de se défendre autrement, car la femme avait saisi son mousqueton, fit feu. Toute la charge alla frap per la malheureuse l'estomac elle tomba. Le gendarme rejoignit son compagnon et toute la troupe entoura le corps de la blessée. Le parquet de Dinant, averti, se rendit aussitôt sur les lieux. Les deux agresseurs ont été arrêtés et conduits la pri son; quant la femme, on l'a portée dans une ferme voisi ne. Son état est désespéré. S'il faut en croire un confrère, les Etats-Unis feraient une consommation de dents artificielles tellement considéra ble, qu'il y a douze fabriques qui produisent dix millions de ces petites choses par an ce qui représente une somme to tale de cinq millions de francs. Et pour plomber les dents creuses, ajoute cet enragé sta- ticien, les dentistes américains emploien t annuellement de l'or pour une somme d'environ deux millions et demi de francs. On annonce la mort de M. Adolphe Fumière, sta tuaire, professeur l'Académie des beaux-arts de Tour nai, décoré de la croix civique de 2e classe.

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 2