4L2e ANNÉE.
21 Septembre 1882.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL Dïi'RIS KT DE L' A 11 KON D ISS liME T.
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Heures de départ «TYpres
Poperinghe-Hazebrouck, 6-20 12-07 6-28.
Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00
L'Angleterre fait annoncer officiellement au Sultan,
par l'intermédiaire de son ambassadeur Constanti-
nople, la fin des opérations militaires qu'elle avait
entreprises en Egypte pour le rétablissement de
l'autorité du Khédive. On considère donc Londres
l'insurrection comme bien décidément anéantie. Sous
peu même, les troupes expéditionnaires parties il y a
un mois de Portsmouth s'embarqueront Alexandrie
ou Port-Saïd pour rentrer dans leur pays. Aussi
l'Angleterre n'insiste-t-elle plus Constantinople
pour la signature de la convention militaire dont elle
a su si habilement éloigner de jour en jour la con
clusion définitive. Dans sa dernière entrevue avec le
Sultan, lord Dufferina déclaré Abdul-Hamid qu'il
laissait la Porte juge de l'opportunité de l'envoi des
troupes turques et de la signature de la convention
militaire. Abdul-Hamid n'a pas répondu jusqu'ici.
Répondra-t-il jamais
A Paris, comme Berlin et Vienne, on se refuse,
spontanément croire un jeu déloyal de l'Angle
terre, et cet hommage sa loyauté est un honneur
rendu au chef actuel du gouvernement, M. Gladstone,
dont la présence au pouvoir semble être pour toute
l'Europe une garantie contre les avenlureuses com
binaisons d'une politique ambitieuse et agressive.
Aussi, est-ce sans aucune inquiétude qu'on envisage
généralement la marche ultérieure de l'affaire égyp
tienne.
La conférence de Constantinople, qui s'est montrée
si impuissante dans les affaires d'Egypte, vient d'être
appelée faire œuvre utile en réglant l'incident entre
la Turquie et la Grèce. La proposition de la Russie
relative au règlement de ce litige a été acceptée par
tous les cabinets.
Les questions se rattachant aux affaires d'Orient
sont toujours au premier rang, on le voit, et enlèvent
beaucoup de leur intérêt aux questions de politique
intérieure qui peuvent surgir dans les différents
pays.
En France la situation est stationnaire depuis
quelques semaines. La presse en revient toujours,
une fois les questions secondaires épuisées, la
grande et capitale affaire de l'entente entre les diffe-
rents groupes parlementaires pour la constitution
d'une forte majorité gouvernementale.
Mais, en dépit de tous les appels l'union et la
concordeaucun accord ne paraît être intervenu
pour arrêter les points du programme républicain
dont on devrait demander l'application immédiate.
La session d'automne des Etats-Généraux de Hol
lande a été ouverte Dimanche par le roi Guillaume,
lequel a prononcé cette occasion un discours. Le
discours du trône ne fait accune allusion la crise
ministérielle laquelle, vraisemblablement, en restera
la solution provisoire qui lui a été donnée. Il déve
loppe, en revanche, un programme important de
réformes, parmi lesquelles figure au premier rang
la révision de certains articles de la Constitution.
La réforme des impôts, du régime électoral, la révi
sion de la loi sur l'enseignement moyen, tels sont
les principaux points signalés par le discours royal
La session semble donc devoir être laborieuse.
A côté du concours général en rhétorique, il y a
un concours spécial portant uniquement sur la langue
flamande; le Journal d'Ypres avait fait grand étalage
de ce concours parce que les collèges patronnés
avaient obtenu huit distinctions sur quinze et ce
n'étaient pas encore les plus belles.
Dans le concours général de la quatrième profes
sionnelle, les collèges patronnés n'ont pas obtenu
une seule distinction. Il est vrai qu'un journal cléri
cal a objecté qu'ils ne prennent pas part ce con
cours ils en ont cependant toute la latitude. Cette
abstention n'est qu'un aveu d'impuissance. Elle
prouve deux choses, comme dirait M. Delcour
d'abord que les établissements du clergé ne sont pas
organisés de façon soutenir la lutte contre les
Athénées au concours pour la section professionnelle
et, en second lieu, qu'ils sont incapables de préparer
les jeunes gens toutes les carrières qui s'ouvrent
devant eux.
Le résultat du concours général de la rhétorique
latine nous donne une nouvelle preuve de la situation
médiocre de l'instruction dans les établissements du
clergé. Quarante-six distinctions ont été conférées:
les établissements religieux n'obtiennent pas un seul
prix ils ont le 3e et le 4e accessits, la 4e et la 5e
mention honorable; c'est tout.
L'infériorité des établissements du clergé pouvait
être difficilement constatée d'une manière plus écla
tante aussi ne serions-nous nullement étonnés de
voir les collèges patronnés, plutôt que de s'exposer
de nouveaux échecs, renoncer se mesurer plus
longtemps avec les athénées.
Que nos lecteurs nous permettent de prouver,
pièces en main, que c'est l'Eglise, et l'Eglise seule,
qui doit supporter la responsabilité de tout le sang
versé par la sainte et glorieuse Inquisition.
Voici d'abord les règles posées par Boniface VIII
en 1298, pour servir de guide au Saint tribunal de
l'Inquisition
Pour que l'œuvre de l'Inquisition prospère la
gloire de Dieu et l'augmentation de la foi, dit le
Saint-Pontife, nous interdisons strictement aux per
sonnes séculières, seigneurs temporels et gouver
neurs, ainsi qu'à leurs officiers, de connaître du
crime d'hérésie (qui est purement ecclésiastique) ou
de mettre en liberté ceux qui auront été détenus
pour le même crime, sans l'ordre ou la permission
des évêques ou inquisiteurs; ou de refuser la prompte
exécution, en ce qui regarde leur office, de la sen
tence rendue, cause de ce crime, par l'évêque ou
l'inquisiteur, où d'empêcher de toute autre manière,
directement ou indirectement le cours de la procédure
et l'exécution du jugement des évêques ou des in
quisiteurs.
La procédure suivre devant les tribunaux ecclé
siastiques est réglée par le même pontife; on recon
naît encore dans ces préceptes l'esprit de mansuétude
et de douceur qui animait l'Eglise
Dans les causes d'hérésie décrète Boniface VIII,
on procédera simplement et sommairement on évi
tera le tapage des avocats et l'appareil judiciaire. On
ne publiera pas les noms des témoins qui ne seront
communiqués qu'aux Inquisiteurs et aux évêques et
quelques personnes probes et discrètes, par eux
choisies, àe manière éviter tout ce qui pourrait
attirer quelque danger sur les témoins et les accu
sateurs. Les dépositions des témoins auront pleine
autorité pour éclairer les juges.
Voilà le tribunal, voilà la procédure. Quant la
peine, l'Eglise elle même l'a prononcée en faisant
condamner, par Léon X, encore un Pape infaillible,
la proposition qu'il est contre la volonté de l'esprit
saint de brûler les hérétiques.
Nous avons dit qu'en prononçant la peine de
LE PROGRÈS
PARAISSANT LEJUGl ET LE DIMANCHE. vires acquirit kundo.
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2-33 3-23 8-38.
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Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-52 6-22.
Gourtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-25.
Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25.
BULLETIN POLITIQUE.
Ypres, le 20 Septembre 1882.
Ecclesia abhorret sanguine. Il y a longtemps
que cette pieuse hypocrisie fut inventée les apolo
gistes de l'inquisition la reprennent aujourd'hui. A
les entendre, jamais la douce mère n'a souillé sa robe
blanche d'une tache de sang. La persuasion, la
douceur, la mansuétude, la miséricorde, le pardon
des offenses, la prière pour les égarés, voilà les
seules armes par les quelles elle a conquis le mon
de. Si des crimes ont été commis en son nom, ce
n'est pas elle qui les a commis tout l'odieux en
doit retomber sur le pouvoir civil qui seul s'en est
rendu coupable.