6 FRANCS PAR AN.
Les châtiments coogréganistes.
iV» 808. Dimanche, 42e année. lr Octobre 1882»
JOU11AAL Oïl» Il lis El je L' A Il il ON DISSEMEiVl'.
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Heures de départ cTYpres
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Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00
L'Angleterre et la Porte en sont échanger des
politesses et des compliments propos des événe
ments accomplis en Egypte. Une note de la Porte a
remercié l'Angleterre d'avoir rétabli l'ordre en
Egypte, et le gouvernement britannique a exprimé
au gouvernement turc la satisfaction que lui cause
cette démarche, ainsi que les assurances amicales
qui l'ont accompagnée, et qui ne parlent de rien
moins que des liens d'amitié devenus plus étroits
entre les deux pays. Cela confirme, du reste, ce que
nous disions, il y a trois jours, de la détente qui
s'est produite dans les rapports des deux gouverne
ments.
Une terrible explosion s'est produite Jeudi au
Caire, au moment où, sur l'hippodrome habituel,
avaient lieu les courses de chevaux organisées, par
les officiers anglais.
Les dernières dépêches attribnent la catastrophe
l'intensité excessive de la température. Le feu
aurait été communiqué par la chaleur naturelle, la
toiture de la gare puis au train des munitions qui a
sauté.
On évalue jusqu'à présent une trentaine le nom
bre des morts, et l'agitation paraît être extrême au
Caire. La gare elle-même est en feu.
Pas de nouvelles de l'incident de Kairouan. Le
correspondant du Temps mande que l'autorité mili
taire a mis en mouvement des troupes de Zarzis et
de Gafza pour chercher se saisir çles dissidents
échappés au châtiment que les troupes françaises ont
infligé un grand nombre d'entre eux.
Dans une réunion électorale du centre, qui a eu
lieu Cologne, M. Windthorst a prononcé un dis
cours dans lequel il s'est plaint que la nouvelle loi
de mai ne soit pas exécutée, que le Conseil fédéral
n'ait pas adopté l'abolition de la loi sur l'interne
ment, qui avait été voté par le Parlement, et que M.
de Goszier ait refusé d'intercéder en faveur du prince-
évêque Melchers. En somme, il a énuméré, dans son
discours, où perce quelquefois une menace l'adresse
du gouvernement, les mêmes doléances que les
ultramontains ont répétées depuis longtemps.
La seconde Chambre Néerlandaise a rejeté l'a
mendement l'adresse en réponse au discours
d'ouverture de la session nouvelle exprimant la
nécessité d'une révision immédiate de la loi sur l'en
seignement primaire. M. Pynacker, le ministre de
l'intérieur, a cru qu'une révision par un cabinet
d'affaires est impossible.
Cetywayo, le roi des Zoulous, est arrivé Cape
Town et se dispose rentrer dans le Zululand, sous
une escorte anglaise et en évitant le Natal dont la
population, qui redoute son voisinage, s'est toujours
montrée hostile sa restauration.
Dans le Zululand même, il ne paraît pas probable
que le retour de l'ancien souverain provoquera des
troubles. Le gouvernement anglais n'aurait pas
rendu son trône Cetywayo, si les sentiments des
indigènes avaient paru contraires cette mesure, car
un soulèvement des Zoulous obligerait les troupes
britanniques intervenir, et c'est quoi le cabinet
Gladstone ne se résoudrait qu'à contre-cœur.
Le préfet de la Corrèze vient de prendre un arrê
té, dont je crois devoir donner le texte:
Cela passe toute imagination, n'est-ce pas On
ne comprend pas comment une créature raisonnable,
i une femme, une Française, peut s'aviser de malpro-
i prêtés aussi saugrenues Il semble que ces sortes de
punitions, qui sont tout la fois ignobles et stupides,
ne puissent s'expliquer que par un accès d'aliénation
mentale.
Point du tout. L'idée en vient tout naturellement
des religieuses. N'ont-elles pas lu cent fois, et avec
éloges, dans les Vies des Saints, des traits de ré
signation plus dégoûtants encore? M. de Montalem-
bert n a-t-il pas conté dans la biographie de Sainte
Elisabeth, la répugnante histoire de sa langue appli
quée, sans nécessité aucune, aux plaies purulentes
de scrofuleux. L'hagiographe entre dans le détail avec
une complaisance d'expressions, qui marque bien en
quelle estime il tient cette preuve d'hu m i 1 i té chrétien ne
Qu y a-t-il d étonnant si une cervelle nourrie de
ces légendes biscornues, faillie d'ailleurs, les trans
porte niaisement dans les réalités austères de l'édu
cation publique?
Allons, monsieur, baisez la terre.léchez ce
crachat...
Et le pauvre enfant qui recule de dégoût
Mais ma sœur, ce crachat n'est pas de moi!
Le pauvre enfant, qui prend la peine de donner
une raison pareille. Eh! quand ce crachat serait
tombé de tes lèvres, serait-ce une raison pour
t'obliger le ramasser de ta langue? N'est-ce pas là
une punition abominable Mais la sœur n'entend
rien ces fausses délicatesses il me semble voir
l'élève de Tartuffe, Orgon, dire sa fille qui refuse
la main du cuistre
Debout, plus votre cœur répugne l'accepter,
Plus ce sera pour vous matière mériter.
Mortifiez vos sens avec le mariage,
Et ne me rompez pas la tête davantage.
La vérité, c'est que les enfants doivent être élevés
par des mères de familles, ou tout au moins par des
jeunes filles qui n'ont pas renoncé l'être un jour.
C'est que la pire des éducations est celle qui est
infectée de l'horrible venin des préjugés catholiques.
Laïcisons les écoles
C'est la première, la plus urgente, la plus utile de
toutes les réformes. Sarcey.
Toutes les églises doivent être respectées: ce
principe est de droit, en Belgique, comme dérivant
de la Constitution. Aussi tous les gens sensés, tous
les citoyens qui comprennent leurs devoirs se gar
dent de porter atteinte au libre exercice des cultes
sans distinction entre eux.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acqeirit eundo.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. J Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59.
Idem. Pour le restant du pays7-00. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. 1' Juillet.
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Houthem, 5-30 11-16 5-25.
Comines, 5-30 8-05—9-58 -10-10—11-16 2-41
2-53 5-25 8-58.
Comines-Quesnoy-Lille, 11-16 2-41 8-58.
Comines-Armentières, 5-30 11-16 2-53.
Courtrai, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-25.
Roulers, 7-45 12-20 6-30.
Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-52 6-22.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-25.
Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25.
BULLETIN POLITIQUE.
Nous, Préfet de la Corrèze,
Considérant que, M-" Nicolas, Emilie, en religion
sœur Liguorie,directrice de la salle d'asile communale
de Tulle, a imposé pour punition Antoine Désagulier,
enfant confié ses soins, de lécher un crachat sur le
plancher
Considérant que l'enfant se refusant subir cette
punition, parce quedisait-il, le crachat n'était pas
de luila sœur Liguorie l'y a contraint en le saisis
sant par la tète
Considérant qu'il résulte de l'enquête laquelle il a
été procédé par M. l'inspecteur primaire que ce fait
n'était pas un fait isolé, mais que la même punition a
été antérieurement infligée plusieurs enfants
Arrêtons
Art. 1'. Mm° Nicolas, Emilie, en religion sœur
Liguorie, directrice de la salle d'asile communale de
Tulle est révoquée de ses fonctions.
Art. 2. M. l'inspecteur d'académie est chargé de
l'exécution du présent arrêté.
Art. 3. Le présent arrêté sera publié dans le
prochain numéro du Bulletin de l'instruction primaire
du département.
Mortifiez vos sens! c'est là le mot de la situation.
Fourrer sa langue dans le crachat d'un autre, ce
n'est plus qu'une des formes de la mortification
chrétienne, et par conséquent de la sanctification,
qui mène au Ciel. La bonne éducation, la vraie,
consiste mortifier les sens, rabattre l'orgueil de
la chair. C'est donc matière mériter de se
soumettre ces châtiments, dont le seul récit nous
fait bondir le cœur.