N° 809. Jeudi,
42e ANNÉE
5 Octobre 1882.
6 FRANCS PAR AN.
JOUR A AL D'APRES ET DE L' A RRON DISSEltl E A T.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Bavas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants:
Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition)
Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et
C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C°
38, Park Row-New-York.
Le conflit minuscule qui s'est élevé entre l'Angle
terre et la Turquie au sujet d'ouvriers embauchés
Constantinople par les Anglais pour le service du
corps expéditionnaire, suit son cours régulier. Les
ouvriers en question sont arrivés en Constantinople,
bord d'un bateau russe. Lord Dufferin n'ayant pas
pu garantir leur sécurité, ils n'ont pas voulu être
mis terre, par crainte des mesures de rigueur dont
ils étaient menacés. Mais il paraît qu'ils ont fini par
obtenir les garanties qu'ils demandaient, car ils ont
finalement débarqué, en présence d'un agent de
l'ambassade anglaise, et ont été logés au ministère de
la police. L'affaire semble donc approcher de son
dénouement, c'est-à-dire de son arrangement.
D'Egypte aucune nouvelle intéressante aujour
d'hui. En revanche, il y a signaler, de la part de la
presse anglaise, une nouvelle incursion sur le ter
rain de la question égyptienne et de nouvelles mena
ces l'égard du contrôle anglo-français. C'est ainsi
que le Times, reprenant pour son compte le mot
du Standard, déclare le contrôle défunt et laisse
entendre que le gouvernement aura soin de ne pas
le ressusciter. Il s'attend naturellement des protes
tations et y répond d'avance en signalant les efforts
que fait actuellement la France, pour obtenir l'aboli
tion des capitulations dans la régence de Tunisie
Il est tout fait naturel dit l'organe de la cité,
que la France tienne s'assurer exclusivement la
direction de la Tunisie et qu'elle considère ses pro
pres tribunaux comme présentant des garanties
suffisantes poub les autres nationalités. Mais le pri
vilège qu'elle revendique pour elle même, elle aurait
mauvaise grâce nous le contester. Si les sujets
anglais habitant la Tunisie doivent se contenter de
la protection de la France, on n'a pas le droit de
s'opposer ce que l'administration des affaires
d'Egypte tombe entièrement entre nos mains.
Le président de la république française, M. Jules
Grévy, est rentré Paris où vont le rejoindre, dès
le commencement de la semaine, tous ses ministres,
qui sont encore en villégiature ou en voyage.
Le garde des sceaux, M. Devès, est déjà rentré.
La veille de son départ de Bagnêres-de-Bigorre, il a
prononcé un intéressant discours un banquet que
lui avaient offert environ cinq cents de ses électeurs.
Il a exprimé la ferme espérance que, l'accord se ferait
entre les diverses fractions du parti républicain la
Chambre et fort bien remarqué que ce qu'il faut,
c'est un gouvernement ayant l'esprit de suite et des
vues de lendemain. De la majorité qui appuiera
ce gouvernement et le fera vivre, MDevès n'entend
point exclure les hommes d'avant garde, mais il ne
veut pas que la majorité, dépositaire des volontés du
suffrage universel, yoie ses décisions subordonnées
aux exigences d'une minorité impérieuse.
Le Conseil fédéral de l'empire d'Allemagne doit se
réunir dans quinze jours. M. de Boetticher ira préa
lablement Varzin pour prendre les instructions du
chancelier. Il semble toujours être question d'un
budget biennal et cette mesure ne rencontrerait pas
une opposition bien grande parmi les membres du
Conseil fédéral. Il n'en sera pas de même au Parle
ment allemand, qui rejettera très probablement toute
loi ayant pour but d'introduire un budget biennal.
Un correspondant de La Haye signale une agres
sion des indigènes des Indes néerlandaises contre
des marins hollandais, dont plusieurs ont été tués.
Le fait n'a pas une importance considérable en lui-
même, mais venant la suite des troubles qu'on rap
portait la semaine dernière, il accuse peut-être une
situation dangereuse dans les possessions indiennes
du Pays-Bas.
La sous-commission de l'enquête scolaire qui a fonc
tionné dans le Luxembourg résume en ce moment
ses travaux dans un rapport qui ne tardera pas
être livré la publication.
Parmi les faits édifiants que ce document mettra
au jour, il en est un tellement extraordinaire, dit
ce propos la Gazette, que nous hésiterions y croi
re, s'il ne nous était affirmé par un des membres
mêmes de la sous-commission. On est occupé re
lever les condamnations subies par les curés et vi
caires du Luxemboug et l'on a déjà dépassé le chiffre
de 400 vous lizez bien QUATRE CENTS
Les vacances touchent leur fin. Les écoliers,
les étudiants tous les degrés préparent leurs cahiers,
époussettent les livres qui ont dormi depuis six
semaines. Le plaisir a eu son temps, l'étude doit
maintenant avoir le sien.
La rentrée sera, dit-on, fructueuse pour les éta
blissements officiels. Ceux qui auraient cru un
instant un apaisement de la part du clergé, auront
pu se détromper en entendant les sermons qui, pen
dant les deux dimanches passés, ont retenti dans
les églises contre l'enseignement laïque. Jamais on
n'a réclamé plus de secours pour les écoles congré-
ganistes, ni plus déclamé contre les nôtres.
On ne peut certainement considérer cela comme
des avances.
On lit dans une correspondance du Précurseur.
D'où proviennent les quatre millions que le
chanoine Bernard a emportés avec lui en quittant le
séminaire de Tournai
C'est un point qu'il serait du plus haut intérêt
d'éclaircir. On ne saura jamais toute la vérité cet
égard. Il y a, dans les quatre millions, des dons
manuels. De bonnes âmes ont placé de l'argent
l'évêché fonds perdu. Mais il y a aussi, parait-il,
dans ces 4 millions, des excédents de revenus. Cer
tains établissements ont plus de revenus que de
charges. On arrange les comptes pour les besoins
de la bonne cause et les excédents vont l'évêché.
L'instruction révélera sans doute de curieux détails
sur la façon dont les gens d'église tiennent les comp
tes; ils excellent, paraît-il, dans la comptabilité en
partie double.
Il résulte de ce que l'on sait jusqu'aujourd'hui
que les évêques ont leur disposition des sommes
énormes dont ils n'ont aucun compte rendre. S'il
y avait l'évêché de Tournai, qui n'est pas le plus
riche de tous, un trésor de quatre millions, combien
de millions doit-il y avoir Malines, Bruges,
Liège, Liège surtout, où les revenus connus de la
fabrique de la cathédrale s'élèvent deux cent mille
francs On s'étonne après cela que le parti clérical
puisse jeter tant d'or flans les élections.»
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO.
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BULLETIN POLITIQUE.