6 FRANCS PAR AN. UN CHEF-D'ŒUVRE INCONNU N° 814. Dimanche, 42^ année. 22 Octobre 1882. JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIN ANCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Haras (Publicité), 89, Marchénaux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour 1 Âllentftgne, 1 Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse |Aunouceu-Expuditu>u) Cologne, Berlin,. Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C° 38, Parle Row-New-York. BULLETIN POLITIQUE. C'est avant-hier qu'à eu lieu en Prusse le scrutin DE L'ECOLE DE BRUGES. pour la nomination des électeurs du second degré, qui auront élire les membres de la Diète le 26 Octobre prochain. Le gouvernement s'est tenu jusqu'au bout dans une réserve absolue quant au programme qu'il compte appliquer, et il a laissé ainsi ses partisans aussi bien que ses adversaires se débattre dans le vide. Les premiers résultats de ces élections ont été favorables aux progressistes qui l'ont emporté dans presque tous les collèges. Le bruit de la rentrée aux affaires du général Ignatieff, en Russie, revient sur l'eau, mais dans une feuille parisienne. M. Duclerc, ministre des affaires étrangères, a eu Lundi, dans l'après-midi, une longue entrevue avec le représentant du gou vernement russe Paris. Un projet dont il a été cent fois question dans la presse, mais dont l'existence a été autant de fois démentie, reparaît également. Nous voulons parler des bruits d'entrevue entre le Czar et l'empereur François-Joseph. Celte entrevue aurait lieu prochai nement, suivant le correspondant du Standard, Vienne. Nous n'avons aujourd'hui aucune nouvelle infor mation au sujet des affaires égyptiennes, mais il est intéressant de constater que la presse de Londres accentue son attitude amicale l'égard de la France. A Constanlinople, la crise ministérielle, un mo ment redoutée, ne paraît pas non plus complètement exclue des éventualités prochaines que pouvait le faire croire la réponse de la Porte la note de lord Dufferin. Sur les questions de politique extérieure l'accord semble loin d'être fait entre le Sultan et son premier ministre. Jusqu'ici Saïd pacha n'a reçu encore aucune réponse au sujet de son projet de réformes. Le correspondant du Daily News assure que, tout au contraire, ce projet rencontre une opposition très vive au palais, principalement la clause qui stipule qu'aucune question ne sera consi dérée comme définitivement résolue avant d'avoir reçu la sanction du conseil des ministres. Aussi le bruit de la démission imminente de Saïd pacha est de nouveau répandu Constanlinople. On nous écrit de Courtrai Une fête très-intéressante et qui emprunte encore aux circonstances actuelles une importance toute par ticulière, a eu lieu Dimanche dernier, dans notre grande et belle Salle des Halles 88 lauréats du der LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Tout ce qui concerne le jotrnal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. Idem. Pour le restant du pays7-00. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-23. CHEMIN DE FER. 1' Juillet. Heures de départ oTYpres Poperinghe-Hazebrouck, 6-20 12-07 6-28. Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-28 8-43 9-35. Houthem, 5-30 11-16 5-25. Comines, 5-30 8-05—9-58 -10-10 11-16 2-41 2-53 5-25 8-58. Comines-Quesnoy-Lille, 11-16 2-41 8-58. Comines-Armentières, 5-30 11-16 2-53. Courtrai, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-25. Roulers, 7-45 12-20 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-52 6-22. Court rai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-16 -2-41 5-25. Gourtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25. A Paris, le projet de faire une déclaration gouver nementale au début de la session n'est pas aussi arrêté qu'il paraissait l'être. Il serait même aban donné, si l'annonce d'une interpellation sur la poli tique générale du cabinet fournissait au président du conseil l'occasion de donner les explications demandées. (SUITE ET FIN). M. Bosman attribue l'œuvre un sens symbolique. Pour lui, c'est une œuvre pensée, tout un poëme en quatre pages, et le sujet de ce poëme est l'un des plus vastes et des plus sublimes qu'il soit possible d'entreprendre, la Rédemp tion. D'après lui, le sujet de l'extérieur des volets, l'Annon ciation, c'est la Rédemption commencée Le panneau central, l'embaumement et l'ensevelissement du Christ, c'est la Rédemption achevée Le vantail gauche, la mission de Saint-Jacques le Majeur en Espagne, c'est la Rédemption continuée par la prédica tion jusqu'aux extrémités du monde Et, enfin, le vantail droit, dont le sujet est la vision de l'apocalypse, c'est la Rédemption continuée par l'Eglise travers les siècles. C'est là l'appréciation de M. Bosmans nous ne la discu terons point et n'avons non plus la discuter. Peut-être l'imagination et la foi de l'honorable critique y entrent-elles pour une large part. On peut hésiter partager cette appré ciation, et c'est le cas pour nous, mais cela n'enlève rien, absolument rien l'importance et l'autorité de la conclu sion laquelle on est amené. L'extérieur des volets, traité en grisaille, n'attire guères l'attention dessin et peinture sont raides, l'expression des figures est triviale et prosaïque, et nous nous refusons,quant nous, y retrouver le faire et l'imagination si riche de poésie des fondateurs de l'école flamande. A quelques exceptions près, du reste, parmi lesquelles il importe de citer Van Orley, les peintures extérieures de nos triptyquesprésententcecaractère d'infériorité, d'imperfection et d'insignifiance. Elles sont comme la couverture enluminée d'un beau livre, une simple enveloppe qui ne laisse rien deviner des splendeurs qu'elle voile. Le volet gauche, la mission de Saint-Jacques, est la partie faible de l'œuvre. Il y a là des tâtonnements, des hésitations, des imperfections visibles dans le dessin et la peinture, sur tout de l'image du Christ. La figure n'a aucune expression divine, et les pieds surtout donnent prise la critique. Les plis des draperies sont anguleux, les chairs sont molles et manquent de relief. Tout révèle une main novice et inexpé rimentée encore. M. Bosmans l'a compris: aussi, est-il sobre d'apprécia tions sur cette partie de l'œuvre. Rien n'y montre le pinceau d'Hubert, et si le triptyque d'Enghien date réellement de 4424, il est présumer que, pour les figures, du moins, le vantail de gauche est l'œuvre de jeunesse, tout au moins l'une des premières œuvres de Jean, que son frère Hubert, dont il proclame deux fois la supériorité dans l'inscription du retable de Gand, initiait alors aux sublimes secrets de j. son art. Hàtons-nous d'ajouter que les imperfections du van- j tail droit ne déparent point la majesté de l'ensemble du triptyque. C'est dans le panneau central, l'ensevelissement du Christ, qu'apparaissent, comme un éblouissement, et dans toute leur splendeur, les maîtresses qualités des œuvres des Van Eyck. j La couleur est chaude, intense, transparente, pourprée, harmonieuse, en un mot inimitable. L'expression est subli- Monsieur IEditeur du Journal Le Progrès d'Ypres, me: dans celle de la figure de Nicodème le peintre a reculé les bornes de la perfection. Le corps du Sauveur, complète ment nu, sous les yeux des saintes femmes, domine majes tueusement l'ensemble Dans Marie Madeleine on reconnait Marguerite Van Eyck ce sont les mêmes traits, la même pose que dans le retable de Gand. Marie de Cléophas, Marie Salomé, St-Jean, Joseph d'Arimathie, présentent dans l'ex pression des figures, les habillements, le dessin des mains, le ton des chairs, le coloris, le groupement, tous les signes distinctifs qui séparent les peintres de Bruges de leurs élèves et de leurs imitateurs. Nous renvoyons le lecteur la savante monographie de M. Bosmans, pour apprécier les déductions esthétiques par lesquelles l'auteur arrive établir péremp toirement que le triptyque d'Enghien est réellement l'œuvre des frères Van Eyck. Le volet de gauche représente la Vision de l'apocalypse, ou, d'après l'abbé Bosmans, la Rédemption continuée par l'Eglise travers les siècles. St-Jean, assis au premier plan, contemple la vision ses côtés se trouve un aigle et, entre le ciel et lui plane le dra gon dont la tête horrible, sommée de six têtes plus petites, a un aspect épouvantable. Chaque tête porte une couronne quatre fleurons, et l'une des couronnes un fleuron se ter mine en épée. Des ailes de chauve-souris, deux pattes énor mes armées d'ongles crochus, et une queue se prolongeant jusqu'aux étoiles, complètent le monstre. Ici aussi, il y a des négligences et de grandes imperfec tions c'est le panneau central qui domine tout, et les deux panneaux latéraux ne serventqu'à le faire ressortir avec plus d'éclat: ce sont comme des repoussoirs. Un circonstance significative révèle toute évidence la paternité de l'œuvre.

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1