Nouvelles locales.
Nouvelles diverses.
Aclcs officiels.
Ils vont bien nos cléricaux.
On ne pourra bientôt plus reproduire le plus petit
fait divers, ni commettre la plus simple plaisanterie
sans qu'ils vous menacent de vous conduire pieds et
points liés devant la veuve Théinis. Si celle-ci se
prêtait leurs caprices, écoutait toutes leurs dénon
ciations, un journal deviendrait impossible. 11 ne
jouirait de la liberté de la presse qu'à la manière
dont Figaro la définit. Ainsi Y Indépendance est
menacée d'un procès pour avoir, dans un article
humoristique, parlé d'une substitution de livres qui
aurait eu lieu prétendument la bibliothèque de
Gand
Mgr Guibert, évèque d'Amiens, vient de publier,
sous forme de mandement, une diatribe violente
contre les journalistes. L'article de M. Mirbeau, qui
a soulevé tant de colères dans le camp des comé
diens, n'est qu'une œuvre pâle et terne côté de
l'àpre et virulent pamphlet que le bouillant prélat
vient de jeter la face des pauvres journalistes.
Voici un échantillon de cette prose chrétienne
Non, tous nos journalistes ne sont pas des hom
mes sérieux. Beaucoup ne font qu'un métier et ven
dent leur plume au plus fort enchérisseur. Quel
qu'un adressait un jour d'amers reproches un de
ses amis, rédacteur d'une feuille impie très mauvaise:
Que veux-tu? lui répondit-il, il faut vivre, et je
n'ai d'autre moyen d'existence que ce que me rap-
porte mon journal. Qu'on me donne 1,500 fr. de
plus, et je rédigerai volontiers la Semaine reli-
gieuse du diocèse.
Tel est le fait de plus d'un de nos jonrnalistes.
Hommes sans principes et sans conviction, ils sont
prêts, pour de l'argent, soutenir tout ce qu'on
voudra. N'en a t-on pas vu écrire la fois dans plu-
sieu1"* journaux opposés, s'attaquant et se réfutant
eux_mèmes? Plus souvent ils passent d'un journal
rautre> au plus offrant, et professent successivement
les donnes les plus contradictoires avec le même
aplomb et sans croire évidemment ce qu'ils disent. II
suffit de parcourir une certaine presse pour être con
vaincu de cette absence de sens moral et d'honnê
teté.
Le plus curieux de l'histoire, c'est que les atta
ques furibondes du prélat ont mis en grande colère
les journaux bien pensant. C'est ainsi que YUnion
accuse l'évêque d'avoir écrit ce mandement, non pas
contre la presse que tout ce monde s'accorde appe
ler mauvaise, mais contre la presse monarchiste et
catholique.
Les bons journaux cléricaux se sont reconnus dans
le portrait flatteur tracé par Mgr. Guibert
Félicitons-les d'avoir su se rendre justice.
Société de» Clia-urs. A l'occasion de la Sle
Cécile, une Soirée Musicale, suivie de Redoute, sera
offerte aux membres de la Société, le Mercredi 22 cf.
Le souper annuel est fixé au Samedi 25 c\ Les mem
bres qui désirent y assister, peuvent s'inscrire, au local
de la Société.
Société de Garrlps Civiques.
4* Tir de la période d'hiver (cartons). 12 Novembre 1882.
Haut total.
1. A. Ligv, 25 10 10 15 20 80
2. E. Smeysters, 25 15 05 20 15 80
Bas total.
1. Th. Leclercq, 3 1113 9
2. L. Devos, 2 1 3 2 2 10
Affaire Bernays. Nous trouvons dans le Journal
des Tribunaux les renseignements suivants sur l'affaire
Pelteer
Voici quelques prévisions sur la durée du procès. Le
premier, Lundi 27 Novembre, la constitution du jury de
jugement, l'appel des témoins et la lecture de l'acte d'accu
sation (48 pages in-1") absorberont presque toute l'audience.
L'interrogatoire de Léon Peltzer commencera le lendemain
Mardi, et le Mercredi, cet interrogatoire et celui d'Armand
continueront et seront achevés. Le Jeudi, le Vendredi, le
Samedi, puis les trois premiers jours de la semaine suivante
seront consacrés l'audition des témoins charge et
décharge, au nombre de cent vingt-cinq plus ou moins.
Les dépositions de M"" Bernays, des experts en écritures,
de même que celles des servantes du ménage Bernays,
seront longues. Le Jeudi commencera le réquisitoire qui
durera sans doute, deux jours. Le Samedi, le Lundi et le
Mardi seront absorbés par les plaidoiries. Le Mercredi et le
Jeudi auront lieu les répliques. En tout donc, seize jours et
deux dimanches-
Mais ce calcul paraît modéré. Les incidents sont possibles.
Il se peut aussi que le jury se transporte rue de la Loi, n°
159, pour visiter la maison Almeyn. Remarquons que, dans
une affaire de cette durée, les audiences ne peuvent être
prolongées, car elles entraîneraient une fatigue excessive,
chacune d'elles devant être suivie d'études des pièces, de
conférences avec les accusés, de préparation de plaidoiries,
etc. Elles ne dureront donc sans doute que de 9 1/2 h.
3 1,2 h., avec une suspension de trois quarts d'heure.
Les cartes d'entrée seront rares. Il paraît qu'on ne les
distribuera que pour un jour chaque fois, avec indication
précise de la date, et qu'on n'en donnera que dans une
juste proportion avec les places disponibles, soit une centaine
par jour.
On télégraphie d'Ostende VIndépendance que la
malle belge Léopold, commandant Waetelaer, venant de
Douvres, s'est échouée mardi matin, l'ouest de l'estaca-
de.
Les passagers, l'équipage et les dépêches ont été
sauvés. On espérait renflouer la malle la marée de
midi.
Quelques mots d'hygiène. Depuis quelques
années nous remarquons une véritable transformation dans
l'art de guérir, peut-être serait-il moins présomptueux de
dire dans l'art de soigner. C'est ainsi qu'autrefois on laissait
mûrir ses rhumes, tandis qu'aujourd'hui on trouve préféra
ble de les soigner. On s'est aperçu en effet, que le rhume ne
mûrissait pas toujours k son gré et que souvent il dégéné
rait en bronchite chrouique ou en catarrhe. La préférence
donnée de nos jours aux Capsules Guyot est due ce que ce
médicament est bon marché, ce que son emploi est des
plus facile, et k ce que son efficacité est incontestable. L'u
sage des Capsules Guyot est universel, elles se vendent dans
toutes les pharmacies et sont facilement connaissables grâce
k la signature Guyot en trois couleurs.
Le 7 courant, dans la soirée, il a été volé dans une
chambre k l'étage de la demeure et au préjudice du sieur
Louis Lefebvre, boucher et cabaretier k Rolleghem, une
somme de 250 francs, enfermé dans un coffre dont la ser
rure a été fracturée. De graves soupçons pèsent sur un an
cien repris de justice qui est en fuite depuis que ce vola été
commis.
Le 8 courant, k 3 heures de relevée, on a trouvé pen
du dans un cabinet d'aisance, le nommé Corneille Vernieu-
we, âgé de 86 ans, ouvrier k Clempskerke. Ce vieillard était
dépourvu de toute ressource et aveugle et l'on suppose que
ce sont là les motifs qui l'ont poussé au suicide.
Le 10 courant, k 11 heures du matin, un incendie a
réduit en cendres la demeure du sieur François Callevvaert,
boucher et marchand de lin k Heule, 3,000 kilos de lin sont
également devenus la proie des flammes. Plusieurs maisons
auraient eu le même sort sans le concours des pompiers de
Courtrai qui y ont rendu un grand service.
La cause est attribuée un vice de construction cheminée.
Les pertes sont évaluées k6,000 fr.couvertes par assurance.
M. Olin, ministre des travaux publics, a visité Ven
dredi l'arsenal de Luttre l'honorable ministre, accompagné
de M. Docteur, ingénieur en chef, directeur des services de
la traction et du matériel, a examiné avec beaucoup d'inté
rêt les belles installations de cet important établissement,
dirigé avec autant d'intelligence que de fermeté par M. l'in
génieur Robinson.
A cette occasion, un dîner a été offert M. le ministre et
au fonctionnaire qui l'accompagnait par M. Mondez, député
de l'arrondissement de Charleroi.
Plusieurs notabilités assistaient k ce dîner.
On écrit de Lille
Le parquet de Lille vient de s'assurer de la personne du
nommé Tiédemann, changeur, rue de la Gare. Le Conseil
de surveillance du Comptoir de change dont Tiédemann
était directeur, ayant reconnu que les livres de la Société
étaient mal tenus et que des manquements importants qui
lui avaient été signalés, étaient justifiés par le désordre qui
régnait dans les affaires de la maison, porta plainte au par
quet. Aux questions qui lui furent posées par le magistrat
instructeur, Tiédemann avoua avoir joué la Bourse et avoir
perdu une somme de plus de 300,000 francs. Tiédemann,
le changeur, a été écroué la maison d'arrêt.
Le conseil d'hygiène publique et de salubrité de la Sei
ne dans son art. 3 de l'instruction sur les précautions k pren.
dre, concernant la fièvre typhoïde, prescrit que toutes les dé
jections du malade, avant d'ètie portées de la chambre aux
latrines, doivent être désinfectées au fur et mesure, par une
solution de chlorure de zinc (50 grammes par litre d'eau).
Cette solution sera également employée k laver largement les
latrines, chaque fois que les déjections y seront jetées.
Il est nécessaire que ce chlorure de zinc soit neutre et
concentré, parce que s'il était acide, comme l'est générale
ment le chlorure du commerce, il s'opérerait une réaction
chimique, qui aurait pour effet un dégagement d'hydrogène
sulfuré et méphitique.
Ce chlorure concentré et neutre dont se sert la villede Paris,
sera délivré gratuitement par M. Egasse, chimiste, 29, rue
de la Chapelle, k Paris toute personne nécessiteuse, munie
d'un certiffcat de la mairie ou du commissaire de police du
quartier.
Le trésor de la rue Vieille-du-Temple, Paris.
Au numéro 26 de la rue Vieille-du-Temple, s'élevait, il y a
environ six mois, une maison k quatre étages datant du
quatorzième siècle.
Une plaque de marbre, placée sur la porte d'entrée, con
tenait l'inscription suivante
1580. Le marquis d'Eflîat, maréchal de France, était
surintendant de finances en.... kil diminua les taux de
l'impôt k 5 0/0 qui était de 10 0/0.
Habitait cette maison.
Cet antique immeuble ne fut pas respecté par la Société
foncière de France et d'Algérie, qui, de concert avec la
Société immobilière de l'hôtel de ville, le fit raser en quel
ques semaines, afin d'élever sur son emplacement des cons
tructions nouvelles.
Le 6 Juin dernier, deux ouvriers limousins achevaient de
démolir les derniers murs de soutènement de cette vieille
maison, lorsque l'un d'eux poussa un cri et appelant son
camarade
Vois donc, fit-il, je viens de crever un conduit, d'un
coup de pioche.
Ce n'est pas une conduite, répondit l'autre, nous
sommes cinq mètres au dessous du sol.
Tous deux se remirent k l'œuvre et découvrirent un énor
me broc en cui vre.
Ils firent sauter le couvercle et quelle ne fut pas leur joie
en découvrant, k l'intérieur de l'antique vase, un nombre
considérable de pièces d'or en parfait état de conservation.
Les Limousins coururent aussitôt prévenir M. Lapeyre,
entrepreneur, et M. Bertioz, commissaire de police, qui fit
transporter le précieux broc chez Perrughé, pharmacien
voisin.
La trouvaille était superbe On était en possession de
7,822 monnaies d'or représentant une valeur intrinsèque de
108,000 fr.
Et quelles monnaies? Des pièces rares datant, les unes de
Jean le Bon et de Charles V, les autres de Guillaume de Beau-
regard, de Guillaume de la Garde, de Raymond 111, d'Arnould,
d'Orey, de Jeanne de Brabant, de Jeanne de Navarre et de
Louis, comte de Province; toutes, bieu gravées et constituant
pour des collectionneurs un véritable trésor.
L'une de ces pièces, celle de Guillaume de Beauregard,
est unique, et par conséquent d'une valeur inestimable.
On offrit aussitôt aux deux Limousins la moitié de ces pièces,
part laquelle ils avaient droit, comme inventeurs. Tous
deux refusèrent, préférant la moitié du poids del'or, en mon
naie ayant cours, soit 54,000 francs.
Institution Royale de Messines. Un arrêté
deSaMajesté accepte la démission offerte par M. Malou
de ses fonctions de membre de la commission adminis
trative de l'Institution Royale de Messines.
M. De Neckere, bourgmestre de ladite commune, est
nommé membre de cette commission, en remplacement
de M. Malou, dont il achèvera le mandat, expirant le
31 Décembre 1883.