Nouvelles locales. labloment l'objet d'une condamnation définitive en Cour d'Assises. La Chambre l'ut deux l'ois dissoute depuis celte époque, en 1864 et en 1870. C'est le 18 Avril 1871 que Mde Baels reproduisit la proposition sous une autre forme et en six articles. C'est sur celle là qu'en Juin 1879 M. Nolhombafait rapport. Il y avait eu un premier rapport de M. Tbonissen en 1866 (les auteurs de la proposition primitive l'ayant reproduite en Février 1865, après la disso lution). Ce rapport concluait au maintien de la lé gislation existante en ce qui concerne les laits de la vie privée. Mais le rapporteur alléguait que, parmi les procès intentés en matière de presse depuis dix ans devant les tribunaux civils, les neuf dixièmes se rapportaient des attaques dirigées contre la vie pu blique des plaignants. Le travail de M. Nothomb, sur lequel la Chambre est appelée délibérer, reproduit en grande partie les considérations présentées, il y a seize ans, par M. Tbonissen. Il écarte absolument la question con stitutionnelle. D'après M. Nothomb, le texte littéral de la Constitution autorise également ces solutions, celles de la compétence du jury et des tribunaux ci vils, pour juger la question des dommages-intérêts en matière de presse. Dès lors, il faut s'en rapporter l'esprit, la logique de la Constitution et se pro noncer en faveur du jury. Partant de là, on propose de décréter que le jury est institué pour connaître des délits de presse ce qui va de soi, mais en outre des dommages et inté rêts ou autres réparations civiles qui résultent d'un fait de la presse ne tombant pas dans les prévisions de la loi pénale. En d'autres termes, le jury aurait se prononcer sur toute réparation civile résultant d'un acte dommageable commis par la presse. Enfin, il n'y a de dommage que lorsqu'il y a délit. On saisit d'emblée l'importance de ce débat et les proportions qu'il est possible de lui donner. L'es prit de parti n'a rien y voir car il y a dans la gau che comme dans la droite des partisans et des ad versaires convaincus de cette théorie nouvelle qui érige en délit tout acte dommageable commis par la voie de la presse, et qui ne donne droit une répa ration civile que lorsqu'il y a eu condamnation pénale. Si la thèse de la proposition de loi triomphe, un journal sera traduit en Cour d'Assises pour avoir nui d'une façon quelconque la réputation d'un par ticulier, mais il ne sera pas plus admis qu'aujour d'hui faire la preuve des faits imputés moins qu'il ne s'agisse d'imputations dirigées contre des personnes ayant un caractère public, raison de faits relatifs leurs fonctions. Un projet de loi dont l'annonce a provoqué na guère un certain tapage dans la presse cléricale, sera discuté dans la session actuelle. Il s'agit de la sup pression des exemptions ecclésiastiques en matière de milice. (Précurseur.) Un journal clérical de Tournai rappelle en termes émus les splendeurs éclipsées des Te Deum. Dans une revue rétrospective, il fait défiler sous les yeux du lecteur toutes les autorités civiles et militaires en uniforme encombrant les cathédrales où s'élevait vers les voûtes du temple la voix de l'évêque, enton nant le chant sacré. Aujourd'hui, hélas que reste-t-il de tant de grandeur et de tant de pompe? L'évêque arrive bien l'église, il revêt encore sa plus belle chape, se coiffe de sa mitre la plus riche, mais il chante son hymne dans le désert. La foule officielle n'est plus dans le temple. Ni l'armée, ni la magistrature ne viennent plus au Te Deum. Le libéralisme a passé par-là. Cette fois-ci ce n'est pas le lapin qui a commencé. Vous avez, messeigneurs, refusé de prier pour la Patrie, pour le Roi la fête patriotique du 15 Août 1880, laquelle le gouvernement libéral vous avait conviés; vous avez boudé. C'est donc vous qui êtes cause de ce qui vous arrive. fleurs du rivage. Demain, peut-être, ne serai-je plus que la poussière du chemin. Rappelle-toi ce que dit le poète Kevam Marche avec précaution, car la terre que tu fou les est faite avec les seins de neige, les lèvres de roses et les fronts de lys de la beauté. Pour toute réponse, Tchin étreignit le col souple de Fleur-de-Thé, et cela, avec tant d'ardeur que la jonque se pencba brusquement, but l'eau du fleuve et sombra. Au lever du jour, les mandarins trouvèrent l'empereur et la princesse qui flottaient enlacés près du pont de Jade. Ce ne fut qu'un long cri de douleur chez tous les Chinois. On inhuma les deux amants dans un tombeau magnifique sur la montagne de King-te-Tchin. Au douzième siècle, seize dynasties ayant régné sur la Chine et le dieu Taï-Ki ayant remplacé le dieu Fo on ne voyait plus trace du mausolée Tchin-Tang. Un célèbre céramiste, nommé Tchou, explorant la monta gne de King-te Tchin, reconnut qu'elle était composée du feldspath le plus pur et très propre faire du Kaô-ling ou terre porcelaine. Aussitôt on construisit une manufacture au pied de la montagne dont on fouilla les flancs pour en extraire le feldspath. On n'y trouva nul vestige du tombeau impérial ni des dépouilles inhumées deux mille ans plus tôt. L s siècles avaient transformé Tchin et Fleur-de-Tné, eux- U'' mes, en Kaô-ling. On en fit de la porcelain. Dimanche dernier, vers midi, le mur nord du réser voir servant la distribution d'eau en notre ville s'est écroulé. Heureusement que cet accident n'a pas entravé le service de la distribution, et que le réservoir n'en a pas souffert. Il résulte en effet des informations que nous avons prises que tous les autres murs et les gale ries sont intacts et que moyennant la reconstruc tion du mur écroulé, le réservoir pourra être remis en service. A quoi faut-il attribuer cet accident Les avis diffèrent on croit assez généralement que le sol sur lequel le mur reposait s'est complètement amolli par l'action des pluies et des infiltrations. Le mur dont le poids était énorme s'est affaissé; par suite de cet affaissement, il n'a plus été en état de supporter la pression de la masse d'eau contenue dans le réser voir. Par la force do cette pression, il a été repoussé, entrainé plusieurs mètres de distance et culbuté de tout son long et d'une seule pièce, avec les terres du ta lus, dans le fossé des fortifications. Par l'effet de cette chute, il s'est brisé eu deux blocs, formant aujourd'hui un solide remblai le long du terrain sur lequel il devra être reconstruit. Nous recevons l'instant un compt-rendu de la séan ce du Conseil Communal réuni d'urgence le 21 de ce mois. Il en conste qu'une enquête est ouverte pour con stater la vraie cause de cet accident et que des mesures seront prises pour remettre le réservoir en état. En at tendant, les eaux continueront être introduites en ville directement par la grande conduite. La dépense pour la restauration complète du réservoir est évaluée environ 13,000 francs. Ba iiquct de la Société de Gardes Civiques. Dimanche dernier, la Société de Gardes Civiques a offert un magnifique Banquet M. J. Iweins, l'occasion de sa nomination de Président vie de la Société. Le salle de V Hôtel du Petit Ypres, où a eu lieu cette confraternelle réunion, avait été, pour la circonstance, très bien décorée, chauffée et illuminée. Quarante con- C'est ainsi que la première potiche achetée par le Hollan dais avait été faite des molécules de l'empereur de Chine, et la seconde de celles de Fletir-de-Thé. Les parcelles rejetées dans te creuset de la nature se refont dans les corps divers par de lentes métamorphoses. De là, dit Gautier, naissent ces sympathies par qui les âmes se re connaissent sœurs Docile l'appel d'un arôme, D'un rayon ou d'une couleur, L'atome vole vers l'atome Comme l'abeille vers la fleur. Et les molécules fidèles Se cherchent et s'aiment encore. Voilà pourquoi les deux potiches s'attiraient invincible ment, se rapprochaient sur la cheminée du Hollandais. L'attraction moléculaire était si grande qu'elles parcouru rent en quelques heures un chemin relativement énorme pour des potiches. Elles parvinrent jusqu'à la pendule qui demeurait entre eux, hélas! comme un obstacle insurmonta ble. Tchin et Fleur-de-Thé, chacun de son côté, se pressaient sur la marquetterie de Boule comme s'ils eussent voulu s'y briser, mais la pendule inexorable, que sa solitude préser vait de tout mouvement attractif, ne bougeait pas. vives, parmi lesquels on remarquait la plupart des Officiers de notre milice citoyenne, avaient pris place autour d'une vaste table, dressée artistement et cou verte de pièces montées, de pâtisseries, de pyramides de fruits et de corbeilles de lleurs. Le coup d'œil était ravissant. La Commission organisatrice avait parfaitement rempli sa délicate mission. L'hôtelière, soigneuse de sa réputation, avait également mis pro fit ses connaissances culinaires: le menu était composé de mets choisis, reconfortants, exquis et succulents. Au dessert, M. J. Iweins qui présidait le Banquet, a porté le toast au Roi. L'assemblée, entraînée par les paroles éloquentes et chaleureuses qu'elle venait d'en tendre, accueillit ce toast avec des transports enthou siastes, et des hourras bruyants ont suivi le cri de Vive le Roi. Après avoir donné lecture-d'une lettre des plus flat teuses de M. le Chevalier Aug. Hynderick. Président d'Honneur de la Société,empêché par une cruelle maladie de présider le Banquet, M. Iweins a de nouveau provo qué de nombreux et vifs applaudissements en portant un toast Déminent Chef de la Garde, dont l'absence était unanimement et sincèrement regrettée. M. F. Ligy, Vice-Président, a ensuite pris la parole et s'est exprimé comme suit: Messieurs. Permettez-moi de porter un taost M. J. Iweins, le héros de cette charmante fête, le plus vail lant serviteur du Monarque que nous venons d'acclamer avec tant d'enthousiasme. Ce qui distingue, ce qui caractérise plus particulière ment M. Iweins, c'est son amour pour le drapeau na tional. Son cœur déborde d'affection pour sa patrie. Le but constant de ses efforts, est de la faire aimer et res pecter. Toujours il a voulu une Garde Civique forte et bien organisée. Ne parvenant pas faire mettre immé diatement en pratique, les idées qu'il a préconisées, cette fin, dans différentes commissions gouvernementa les, il s'est attaché attirer, par des dons nombreux, le plus de Gardes possible aux concours de tir, offerts par la Société. Il avait la conviction, Messieurs, que ces réunions, ces luttes pacifiques sont le meilleur moyen de faire naître la fraternité et l'émulation, de dévelop per le goût des armes, d'entretenir le patriotisme et toutes les qualités qui constituent le citoyen et l'homme libre. Bien avant 1865, M. Iweins prenait déjà part toutes nos réjouissances; et, depuis plus de dix ans, comme l'a très bien dit l'honorable Chef de la Garde dans son affectueuse lettre, il nous préside avec un zèle et un dévouement sans limites. C'est surtout grâce son urbanité, son affabilité et ses généreux sentiments que notre Société a acquis tant de vitalité et est devenue si prospère. Aussi, cher Président, le nouveau témoignage de haute estime et de reconnaissance que nous sommes fiers et heureux de vous donner aujourd'hui, doit vous prouver, une fois de plus, que parmi vos concitoyens de tout rang, vous ne comptez que des amis, que des admirateurs de vos talents et de votre loyauté. Messieurs, la santé de notre Président Cette improvisation, souvent interrompue par des applaudissements, a été ratifiée par les acclamations et les vivats de tous les convives. L'émotion calmée, M. Iweins, en termes émus, a cor dialement remercié l'assistance de ses marques d'amitié et de sympathie. D'autres toasts encore ont été successivements portés et salués par de chaleureux applaudissements, entre autres par M. le Lieut.-Adj'-Major A. Ligy M. Smeys- ters, Capitaine au Ie' de ligne, Membre d'honneur de la Tout coup le Hollandais se réveilla. Son premier regard fut pour ses potiches. Il s'étonna de les voir aussi rappro chées de la pendule. Pourtant il croyait bien les avoir pla cées aux angles de la cheminée.Mais incapable de soupçon ner la vérité, il s'imagina qu'il s'était trompé et se contenta de remettre les deux vases leur place. Puis il s'en fut se coucher dans son grand lit courtines de tapisseries. La lendemain matin qu'elle ïie fut pas la stupeur du bour geois de Harlem en retrouvant de nouveau ses potiches accolées la pendule. Il pensa en devenir fou, et, les recu lant d'un brusque mouvement, il heurta si fort le cartel de Boule que le balancier s'arrêta et que les rouages en demeu rèrent détraqués. Il fallut que notre Hollandais emportât sa pendule chez l'horloger d'Amsterdam. A peine fut-il sorti que les potiches vibrèrent sur leurs pieds et s'avancèrent l'une vers l'autre avec une rapidité fantastique. Enfin! plus d'obstacle Elle se touchèrent au point extrême de leur rotondité. Le point de contact s'agran dit. Sous la puissance de la force attractive, les parois s'a platirent et se fondirent ensemble. Bientôt ce ne fut plus qu'une seule potiche dont les flancs se rapprochaient insen siblement et s'allongeaient comme une tigre de Lotus. Enfin il ne resta plus qu'un vase étroit, délicieusement cambré et dont le col serré semblait s'élancer vers le ciel. Il n'y restait de place que pour la fleur du baiser Tchin-Tang et Fleur-de-Thé étaient de nouveau réunis. Quant au Hollandais, il devint fou. Charles Richard

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 2