rços 845-846. Dimanche,
Plaisirs purs.
La santé du Roi.
ÀJlNÉiC m
11 Février 18S3.
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Heures de départ «TYpres
La question des princes continue absorber ex
clusivement l'opinion publique en France.
La commission a proposé au Sénat le rejet pur et
simple du projet voté par la Chambre des députés.
M. Allou, dans son rapport, dit que la commission
croit que la République n'a pas lieu de s'alarmer ni
de recourir des mesures violentes.
Le projet de loi est arbitraire et constituerait un
pas en avant dans une voie dangereuse il est con
traire aux idées qui présidèrent la fondation de la
République.
L'urgence a été déclarée et la discussion fixée
aujourd'hui.
Bien que son état soit considérablement amélioré,
le président du conseil parait encore trop affaibli
pour qu'il puisse reprendre sa vie parlementaire, et
M. Grèvy, tout événement, lui cherche un succes
seur éventuel. 11 a eu une conférence avec: M. Jules
Ferry, mais celui-ci a refusé les offres qui lui ont
été faites, en dépit de ce qu'annonce la Liberté, que
la constitution d'un ministère Ferry, aussitôt que
le Sénat aura prononcé sur le projet de loi rela
tif aux princes, ne fait doute pour personne, et qu'il
est certain que le futur président du conseil continue
en ce moment ses démarches auprès de plusieurs
personnages importants pour les décider faire par -
tie de son cabinet. D'autrepart, d'après Le National,
il se confirmerait que le président du conseil attend
le résultat de la discussion qui va avoir lieu au Sénat
sur la loi contre les prétendants pour remettre sa
démission entre les mains du président de la Répu
blique.
La conférence de Londres relative la question
du Danube s'est réunie dernièrement. L'indisposition
du comte de Munster qui l'avait fait ajourner Samedi
n'aura pas été de longue durée. Peut-être aussi 1 ac
cord ne paraissait pas établi Samedi entre
les puissances sur certaines questions accessoires
que nous avons-sigualées, a-t-il été obtenu depuis.
Quoi qu'il en soit, les plénipotentiaires des puissan
ces ont été convoqués, mais il n'ont pas fait grande
besogne. Ils ont dû môme se séparer, en se donnant
rendez-vous pour demain, aussitôt après avoir con
staté l'absence du représentant de la Turcfuie.
La Chambre des députés de Prusse a repris ses
travaux Mardi. La séance de Mercredi a coïucidé avec
celle du Parlement allemand. Les débats des deux
assemblées, dont les questions agraires dans la
première, et le budget dans la seconde, ont fait
l'objet, non rien présenté d'intéressant.
On annonce que la réponse du Pape la lettre de
l'empereur Guillaume vient d'arriver Berlin. Aussi
tôt la nouvelle a été télégraphiée au Moniteur de
Rome et, quelques heures après, elle revenait par
voie télégraphique Berlin. I'eut-être saurons-nous
dans quelques jours, ce qu'elle renferme. En atten
dant les cléricaux et les officieux se querellent et
s'injurient comme aux jours les plus passionnés du
Culturkampf. Encore si l'on s'en tenait aux paroles,
mais les cléricaux menacent de passer immédiate
ment aux actes, si le gouvernement ne plie pas.
Aux actes? direz-vous. Vont-ils se mettre en révolu-
lion Pas précisément mais ils ont découvert une
nouvelle manière de soutenir la lutte et s'en pro
mettent des résultats qui terrifieront le gouverne
ment elles libéraux.
Les journaux disent qu'on nourrit Berlin d'assez
vives appréhensions sur l'état du chancelier. C'est
exagéré; le chancelier est déjà complètement rétabli.
Si la religion catholique, apostolique et ro
maine adoucit les mœurs, il faut avouer qu'il
n'y parait guère dans quelques parties de nos
campagnes flamandes. C'est ainsi que les us,
coutumes, fêtes et cérémonies de certains
naturels des environs de Roulers ne rappel-"
lent que de fort loin les vertus champêtres
décrites par feu Berquin.
Voulez-vous savoir quel genre de divertis
sement les dits naturels tous agneaux sans
tache aux yeux du Courrier de Bruxelles con
sacrent le repos dominical Au noble jeu de
l'oie? Nenni. Au combat de coqs? Fi
donc! Au tir aux pigeons? Mieux que
cela: au combat de bouledogues
Charmant spectacle Les chiens sont pré
parés la bataille- on les place l'un devant
l'autre en les excitant du geste et de la voix
jusqu'au moment où, l'œil en feu, la gueule
écumante, presque enragés, ils s'élancent l'un
sur l'autre.
Alors, c'est une lutte folle, atroce, hideuse;
le sangcoule, la férocité des dogues n'a plus de
bornes. Avec des hurlements terribles, ces ani
maux se mordent pleins crocs, se déchirent
les oreilles, se crèvent les yeux, se brisent les
pattes, s'arrachent la chair par lambeaux et
meurent parfois simultanément dans d'affreu
ses convulsions, le flanc ouvert, les mâchoires
disloquées et s agitant encore dans un suprême
effort pour happer l'ennemi et l'égorger.
Les bons indigènes font ôercle, les mains
sur le dos, le cou tendu, la face placide, et
fument tranquillement leurs pipes en jugeant
des coups. Les paris s'engagent, on crie un
peu, on sacre pas mal; puis, les bétes crevées,
ou règle les comptes au cabaret entre deux
tournées de chopes.
Bon nombre d'individus ayant leur place
marquée aux processions font métier de dres
ser des dogues au combat.
Nous voici en carême. Le moment est donc
opportun pour recommander aux fidèles ces
plaisirs purs qui ne sont incompatibles ni
avec une piété bien entendue, ni avec le res
pect que l'on doit M. le curé.
Nous pourrions, du même coup, les recom
mander aussi toute la sollicitude de la gen
darmerie. (Chronique.)
On lit dans un journal de Bruxelles:
Depuis quelques jours, des bruits d'une na
ture inquiétante ont été mis en circulation au
sujet de la santé du roi Léopold IL L'inquié
tude, disons-la tout de suite, provenait bien
plus du grand et bien naturel intérêt que,
dans toutes les classes de la population, on
porte la santé du souverain que de la gravité
même des nouvelles répandues.
Aujourd'hui que tout prétexte inquiétude
a, heureusement, disparu, nous allons dire la
vérité vraie sur cette indisposition, dont on a
singulièrement exagéré l'importance et le
caractère.
Il y a quelques semaines, au retour d'une
promenade cheval, le Roi a été pris d'un re
froidissement local.
Sa Majesté, après avoir fait une assez lon
gue course au trot dans les allées du Bois de
la Cambre, est rentrée en ville au pas de che
val. Comme le Roi ne portait que sa petite
tunique d'officier général, il a pris froid et,
le lendemain, une légère indisposition des
intestins se manifestait.
LE
PROGR
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
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