To 847. Jeudi,
43\ année.
15 Février 1883.
6 FRAINCfc PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Proposition Bockstael.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Havas (Publicité), 89, Marclié-aux-IIerbes, Bruxelles et chez ses correspondants:
Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expédition)
Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et
C", 30, Cornhill, E C et 5, Série Street W C, Londres. Pour la Hollande chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C°
38, Park Row-New-York.
Heures de départ eT Ypres
La discussion sur le projet de loi relatif aux mem
bres des familles autrefois régnantes a été reprise au
Sénat français et elle a été proptement menée son
terme.
Après un discours de M. l'amiral Jauréguiberry
qui a réclamé une loi générale de droit commun, M.
Bardoux a réclamé le droit commun ne s'appliquant
pas des noms, mais des actes.
Au moment où le Sénat allait passer la discus
sion des articles, M. le rapporteur Alloua déclaré
que la commission repousse le projet et tous les
contre projets.
Le gouvernement son tour, par l'organe de M.
le ministre de la justice, a déclaré qu'il abandonnait
le projet de loi volé par la Chambre des députés et
acceptait, par contre, le contre-projet Barbey, qui,
le Sénat consulté, est repoussé par 148 voix contre
132.
Finalement, après un discours de M. Léon Say, le
Sénat a adopté par 163 voix contre 127, le contre-
projet Waddington,
C'est la crise ministérielle en plein. Où se trou
vera l'homme politique qui se chargera de former
un nouveau cabinet dans les circonstances actuelles
Cette situation peut se prolonger dix ou quinze
jours encore. Il est espérer que les ministres ac
tuels attendront quelque temps pour se retirer, car
il est de règle parlementaire, qu'un vote du Sénat
n'enlraine pas la chute d'un ministère et que, si une
démission en masse était donnée maintenant, cela
créerait un fâcheux précédent.
Le premier acte de la conférence en ce moment
réuni Londres pour le règlement de la question
du Danube, savoir la décision qu'elle a prise
d'admettre la Roumanie et la Serbie dans son sein
avec voix consultative seulement, n'aura pas
ouvert d'une façon heureuse les travaux de cette
réunion de diplomates. La Roumanie refuse d'accep
ter l'invitation dans ces conditions. Le Parlement
roumain vient d'acclamer le ministre des affaires
étrangères lorsqu'il est venu lui annoncer cette réso
lution du gouvernement. C'est là un grave incident
qui rappelle la protestation peu diplomatique peut-
être, mais assurément fière et patriotique du roi
Charles contre les prétentions de l'Autriche-Hongrie
dans la question danubienne. Une fois de plus la
diplomatie européenne ne s'est pas piquée dans cette
affaire de logique et de fidélité aux principes en
assignant la Roumanie un rôle tout fait secon
daire dans la conférence.
L'ordre a été transmis immédiatement au prince
Ghika de faire Londres des déclarations dans ce
sens.
Ces énergiques résolutions ne laissent pas que de
rendre très délicate la situation de la conférence de
Londres, car moins de revenir sur sa décision et
de céder aux justes revendications de la Roumanie,
ce qui lui ferait peut-être honneur, elle ne peut
passer outre une protestation de cette nature.Sans
quoi il faudrait que l'Europe transformât le bas
Danube en un poste militaire, afin d'obliger la Rou
manie se raiHîer aux vues de l'Autriche. Ce n'était
pas la peine alors de convoquer une assemblée di
plomatique.
On écrit de Bruxelles au Journal de Liège
Je suis heureux de pouvoir vous donner de
bonnes nouvelles de'la santé du Roi. Sa convales
cence arrive grands pas et bientôt la guérison sera
entièrement complète. S. M. a repris ses accupa-
tions. Vous avez pu constater que, pendant quelque
temps le Moniteur ne contenait plus d'arrêtés royaux.
Le repos le plus absolu avait été ordonné S. M.
Toute espèce de travail lui avait été interdit. Depuis
le 7 courant, S. M. a repris la signature. S. M. ne
signe rien sans avoir au préalable examiné les dos
siers qui accompagnent les projets d'arrêtés qui lui
sont soumis. Le Roi est certainement le plus occupé
de tous les hauts fonctionnaires de l'Etat. Il a des
habitudes extrêmement laborieuses; il se lève très
tôt, et il travaille constamment il passe dans son
cabiiiet tout le temps qu'il ne consacre pas soit aux
audiences, soit aux devoirs de famille, soit la pro
menade. Toute la journée de S. M. est réglée avec
une précision mathématique, et la plus large partie
en est affectée au travail.
Le Roi est un des hommes les plus studieux de
notre pays. Il lit énormément, il a une correspon
dance énorme il s'occupe d'une foule de questions
très-absorbantes; il ne parvient faire face toute
la besogne qu'il s'impose que grâce ses habitudes
régulières et de travail assidu.
D'après le correspondant du Journal de Charte-
roile Roi doit suivre un régime sévère, prendre
encore beaucoup de repos et attendre tout de sa forte
organisation qui lui permettra dans huit ou dix-
jours de reprendre ses occupations quotidiennes.
Il y a actuellement six semaines que l'indisposi
tion du Roi a commencé. C'était bien, comme on l'a
dit, d'une inflammation des intestins qu'il était
atteint.
Les journaux catholiques publient une allocution
adressée par Léon XIII aux curés de Rome et aux
prédicateurs du carême. Que ùos lecteurs se rassu
rent, nous ne la repreduirons pas. Deux passages
seulement offre un certain intérêt, parce qu'ils re
portent la pensée sur la conduite de notre clergé
belge.
Par la vertu et l'efficacité de la parole divine,
secouez le peuple, dit Léon XIII aux curés de Rome.
Il serait superflu d'adresser un conseil de ce genre
nos curés. Ils secouent ferme, sans qu'on les en
prie, et le Pape aurait pu les citer en exemple sous
cé rapport leur collèges de Rome. Peut-être faut-
il faire quelques réserves sur les moyens qu'ils
emploient. Il est certain qu'ils secouent, mais est-
ce bien par leur vertu, et est-ce par l'efficacité de
la parole divine? Sur ce point, les avis peuvent dif
férer.
Faites connaître et aimer l'Eglise, dit encore
Léon XIII. Ici nos curés n'ont pas des étals de ser-
vise aussi remarquables. C'est, dit la Flandre Libé
rale, absolument le contraire qu'ils font depuis nom-
bred'années. Ils s'ingéniaient rendre l'Egliseodieu-
se. M. Malou et ses collègues de la droite l'ont dé
claré en une occasion solennelle. Le conseil du Pape
est donc une condamnation très directe, et peut-être
intentionnelle de leur conduite.
On lit dans XEtoile
Au surplus, il n'y a nulle raison, dit XEcho, pour
que le cabinet ne voie pas d'un bon œil, comme M.
LE
PROGR
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIDIAilCHE.
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. 1' Janvier.
Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00
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Gomines, 5-30 9-58 11-16 2-41— 5-25
Comines-Armentières, 5-30 11-16 2-53.
Roulers, 7-45 10-45 - 12-20 4-20 6-30.
Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22.
Courtrai, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-25.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-25.
Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25.
BULLETIN POLITIQUE.
L'Echo du Parlement nous déclare qu'il n'entend
nullement soutenir l'inutilité de la proposition de loi
de MM. Bockstael et consorts relative au droit d'ap
pel en matière de délit de presse, et il estime même
que la question tranchée par l'arrêt de la cour d'ap
pel de Gand invoqué par lui, pouvant donner lieu
des décisions diverses, mieux vaut, et de beau
coup. qu'elle soit résolue législativement. Seule
ment, il conteste que l'on ne puisse plus aller en ap
pel si les défendeurs, en présence de l'arrêt de
Gand, se contentaient de demander 2,410 fr. de
dommages-intérêt sans rien réclamer pour les frais
de publication du jugement intervenir; il suffirait
au défendeur, dit-il, d'évaluer dans ses premières
conclusions, le litige la somme de fr. 2,600 pour
que l'affaire soit rendue appelable. (1)
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