6 FRANCS PAR AN.
Bieoraisance.
La première Communion.
S56. Dimanche, 43e ANNÉE. 18 Mars 1883.
JOURNAL D'iPRKS |;-| l)K L'ARIl ON II IS S KM iî NT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit eundo.
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38, Parle Row-New-'York.
Ypres, le 17 Mars 1883.
Les habitants de la ville d'Ypres ne pou
vaient rester indifférents l'épouvantable dé
sastre qui vient de frapper la population
maritime de nos côtes et plonger dans le deuil
et la misère de nombreuses familles.
Nous apprenons qu'un comité civil et mili
taire s'est constitué pour organiser un Concert
et une Tombola dont le produit est destiné
venir en aide aux familles si cruellement
éprouvées.
Tous, indistinctement, voudront contribuer
cette œuvre charitable et feront bon accueil
aux collecteurs, qui ne tarderont pas se pré
senter domicile pour recueillir les souscrip
tions.
Les beaux jours vont bientôt revenir; vous
que la fortune a comblé de ses faveurs, vous
pouvez aller dans vos villas, dans vos cam
pagnes, vous reposer en paix des plaisirs de
l'hiver dans vos habitations délicieuses, sous
vos ombrages frais, où la vie est si calme et si
douce,n'oubliez pas les malheureux,Messieurs!
Du pain pour les veuves! du pain pour les or
phelins! puis l'hiver reviendra, vous retrou
verez la ville les bals, les spectacles, lès
concerts, les assemblées brillantes se dispute
ront vos soirées; dans vos salons n'oubliez pas
ceux qui ont froid, n'oubliez pas ceux qui ont
faim. Du pain pour les veuves du pain pour
les orphelins
Ouvriers! vous qui gagnez péniblement vo
tre vie la sueur de votre front, vous aussi
apportez votre denier la misère, soyez géné
reux! afin que si le malheur vient vous visiter
un jour, on se montre son tour compatissant
envers vous. Du pain pour les veuves! du
pain pour les orphelins!
Mères, songez la douleur que vous éprou
veriez, si vous ne pouviez rechaufferies petites
mains glacées de vos enfants, si vous voyiez
la pâleur remplacer le brillant coloris de leurs
joues si fraîches; si vous deviez les entendre
un jour vous dire en pleurant: ma mère j'ai
faim! ma mère j'ai faim! Ah! du pain pour
les veuves du pain pour les orphelins
Et vous, petits enfants vous qui avez de
bons lits bien chauds, vous qui souriez si bien
i vos parents, vous que leurs baisers rendent
si heureux; si vous avez quelqu'or, quelqu'ar-
gent destiné vos plaisirs, songez aux pau
vres petits enfants qui n'ont plus de père:
partagez votre bourse avec eux, votre mère
sera contente et le bon Dieu vous bénira; du
pain pour les veuves! du pain pour les orphe
lins!
Quant vous. Mesdemoiselles, dont les
doigts agiles créent des ouvrages si ravissants;
vous qui êtes si bonnes, si charitables, n'ou
bliez pas les pauvres orphelins, et que vos
dons généreux, fruit de votre travail, viennent
enrichir la tombola. Du pain pour les veuves!
du pain pour les orphelins
Le Concert aura lieu la Salle de Spectacle,
le Dimanche 15 Avril; les cartes personnelles
seront de deux francs, les cartes rie famille de
cinq francs. Les billets de la Tombola, dont le
prix est. fixé 25 centimes, donneront accès
la matinée musicale qui aura lieu laGrande
Salle des Halles, le Dimanche 22 Avril, mi
di, et pendant laquelle se fera le tirage des
lots gagnants, au nombre desquels se trou
vera un lot de ville, de la valeur de cent
francs. Ces lots devront être réclamés le Lun
di suivant, de 9 heures 12 heures et de 2
heures 5 heures, au local de la Société de
S' Sébastien, où ils seront exposés pendant
quelques jours avant le tirage.
Tous lots non réclamés au 29 avril inclus,
seront vendus au profit de l'œuvre.
Le Comité fait un chaleureux appel tous,
et espère que les dons pour la Tombola afflue
ront de toute part ils seront reçus avec em
pressement et reconnaissance partir de ce
jour par M. le Lieutenant de Calonne, instruc
teur l'Ecole d'Equitation et secrétaire du
comité organisateur (rue des Chiens n° 37).
Monsieur Ferdinand Pauwels, l'auteur des
magnifiques peintures murales de la grande
Salle des Halles, vient de faire au Denier des
Ecoles Laïques d'Ypres un cadeau vraiment
princier.
Chaque année, Monsieur Pauwels travail
lait son œuvre l'époque des distributions
de prix aux élèves des Ecoles communales et
son esprit avait été frappé de l'ordre et de la
discipline qui régnent dans ces écoles, comme
son ,cœur avait été touché des soins et des
attentions dont les enfants sont l'objet.
Aussi, appréciant la large part pour la
quelle le Denier des Ecoles contribue la
prospérité de notre enseignement populaire,
avait-il promis de ne pas l'oublier, et cette
oromesse, le généreux artiste vient de la rem
plir en envoyant un splendide tableau,rappe-
ant une des compositions exécutées aux
Halles.
Nous attendrons pour faire connaître en dé
tail cette œuvre magistrale que nous ayons pu
lavoir dans tout son jour; disons toutefois
dès-à-présent qu'elle est digne en tous points
de la réputation du Directeur de l'Académie
Royale de Dresde.
Ce tableau sera exposé au public, Dimanche
prochain, de 10 1 heures, la Salle Bleue,
moyennant une entrée de 25 centimes, au
profit du Denier des Ecoles.
Et dire que c'est au milieu d'une de ces gran -
des tempêtes de neiges, spécialité inhérente au
mois de Mars, qu'a eu lieu Dimanche dernier
la première Communion de nos petits enfants.
L'on frémit la pensée,qu'ils ont été expo
sés pendant de longues heures, sur les dallés
glacées de nos églises, dans des vêtements de
mousseline blancs et bleus, qui seraient plu
tôt en harmonie avec le soleil et les fleurs
qu'avec le cortège des frimas et des neiges de
l'hiver.
Mais aussi pourquoi l'Eglise Catholique
qui aime tant se parer du titre de mère, s'ob-
stine-t-elle ne pas vouloir fixer cette cérémo
nie l'Ascension ou la Pentecôte
Si elle agissait véritablement en mère, ex
poserait-elle les petites communiantes non
seulement des rhumes; mais des refroidis
sements qui peuvent avoir les conséquences
les plus graves
D'autant plus qu'aucune nécessité lithurgi-
que n'impose la première Communion au Di
manche de la Passion.
Pourquoi s'entêter la maintenir ce jour-là,
alors que même les curés de Bruxelles et la
presse Catholique avaient signalé l'Arche
vêque de Malines la cruauté de faire cette cé
rémonie l'époque des giboulées de Mars, qui
ne manquent jamais de se produire, et que
dans d'autres évèchés du pays, dans celui de
Namur notamment, là où l'Evêque n'est cer-
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