Mœurs épiscopales.
Avis.
Nouvelles diverses.
oree et vitalité de nos institutions. Il semble qu'elles
soient destinées périr si elles ne se complètent au
plutôt par des importations du dehors, comme si
ce n'était pas leur plus grand mérite d'avoir une
individualité qui les accommode au tempérament de
la nation. N'est-ce pas un devoir pour tout patriote
de placer très-haut ces hommes qui sacrifient leur
existence maintenir la tradition historique, sans
renier le progrès n'est-ce pas un plaisir en même
temps de les entourer du prestige qu'ils méritent et
de leur assigner leur véritable place parmi les hautes
personnalités de notre époque? On relève ainsi
le pays ses propres yeux, on fait acte de justice et
l'on accomplit son devoir de chroniqueur exact et
sincère. L'occasion se présente pour le remplir envers
M. Bara. Je ne craindrais pas de la saisir s'il y avait
lieu d'accorder le même hommage un adversaire
politique, car mon sens nos luttes revêtiraient un
caractère plus élevé, et la victoire elle même serait
plus glorieuse, si l'on appréciait avec plus d'équité
ceux que l'on combat.
M. Heyvaert, le nouveau gouverneur du Brabanl,
est salué, son départ de Bruges, par un triple
carillon d'injures cléricales.
M. Heyvaert a fait beaucoup de mal.
Il n'a fait aucun bien.
Il ne sera regretté par personne.
11 a consacré la meilleure partie de son temps
détruire les établissements de bienfaisance ou d'in
struction
11 a nui l'industrie....
Il a nui l'agriculture....
Il a nui aux arts
Il a détruit nos libertés communales....
11 a nui au gouvernement....
Les massacres d'Heule resteront une tache ineffa
çable dans son administration.
Jamais homme public n'a plus systématiquement
violé sa parole.
Il s'en va détesté, exécré, maudit, par toutes les
classes de la population.
Voilà ce qui s'appelle un homme bien arrangé.
La Meuse, dans sa correspondance bruxelloise,
nous apprend qu'un très curieux procès est intenté
par l'Etal pour revendiquer la propriété d'une plaque
de bronze trouvée dans le lit de la Meuse. Voici la
chose
II y a quelques mois, des ouvriers qui faisaient
des travaux de dragage dans la Meuse y découvri
rent un morceau de métal rongé par le temps. L'un
d'eux l'emporta dans son village et le vendit pour
quelques sous un boutiquier qui le revendit un
séminariste. Ce personnage, quelque peu lettré, dé
couvrit que le métal était de bronze et qu'il portait
une inscription latine. 11 le montra un chanoine de
Liège, qui en est actuellement possesseur et qui
s'assura que cette plaque était un ancien diplôme
romain un congé de milice absolument authen
tique et de nature résoudre par l'inscription un
très grave problème de l'histoire ancienne.
D'après ce qu'on raconte, ce précieux document
aurait une valeur considérable. M. le ministre de
l'intérieur, après avoir consulté le comité de légis
lation, a confié un éminent avocat du barreau de
Bruxelles, M'' Duvivier, ancien bâtonnier de l'ordre,
le soin de revendiquer, au nom de l'Etat, ce bronze
rarissime, qui serait sa propriété parce qu'il a été
trouvé dans le lit d'un fleuve. Tout le monde savant
s'intéresse l'issue de ce litige.
QgiB «E—
Voici un tableau des mœurs épiscopales de l'évê-
que de Liège, Henri de Gueldre, qui a bien son
mérite. Qu'en dirait M. Woeste?
L'évêque Henri de Gueldre mena la vie la plus
méprisable. Dans la lettre fulminante que lui adressa,
en 1274, le Pape Grégoire X, il apparait comme un
débauché cynique, affichant ses amours avec des
religieuses, se vautrant dans l'orgie, enlevant les
filles de bonne maison et se vantant de ses viols et
de ses rapts comme de choses glorieuses. Le Pape
l'accuse, entre autres méfaits d'avoir prodigué les
trésors et les dignités de l'Eglise ses bâtards, ses
concubines, ses complices de libertinage, et sur
tout de s'être loué, dans un banquet, d'avoir procréé
quatorze garçons en vingt-deux mois.
A sa mort, on lui connaissait soixante-cinq
bâtards. Au reste, les vices de cet évêque ne nous
seraient pas connus, s'il n'avait eu pour enhemi
mortel un pape qui a pris plaisir les mettre au
grand jour.
Lorsque Grégoire X était tréfoncier'' de Liège,
il reprocha un jour l'évêque, d'un ton sévère, le
viol de la fille d'un boucher nommé Coune, de la rue
Entre deux-Ponts. En plein chapitre, Henri de
Gueldre lui lança un coup de pied dans le ventre et
l'on eut peine séparer les deux prélats. Le tréfon
cier fut forcé de quitter Liège, et il était en Italie
lorsqu'il fut nommé Pape. Il n'eut rien déplus
empressé que d'admonester son ancien évêque, qu'il
contraignit d'abdiquer. Sans la lettre de Grégoire X,
nos pieux analistes auraient, leur ordinaire, fait
passer Henri de Gueldre pour un saint homme en sa
qualité de dignitaire de l'Eglise.
(Ferd. Hénaux. Histoire du pays de Liège).
On a fait courir le bruit que M. Gratry, ministre
de la guerre, avait nommé une commission l'effet
de changer l'uniforme de l'infanterie de l'armée belge.
Il n'en est rien.
D'après les derniers renseignements fournis par
les généraux, il a été convenu que l'on modifierait
la chaussure et la longueur du pantalon de la troupe
de ligne.
La raison dé cette modification s'appuie sur ce
fait que dans les derniers manœuvres, le bas du
pantalon était mouillé ou par la rosée ou par la
pluie. De là des rhumatismes aux chevilles des pieds
des militaires.
Le bas du pantalon doit-il être enfermé dans une
demi-botte C'est pe que l'on expérimente aux régi
ments des grenadiers et des carabiniers. Mais il
n'est aucunement question de changer l'uniforme.
Le monde financier est en émoi depuis quelques
jours par suite de la cessation de payements d'un des
plus anciens agents de change de Bruxelles. Il s'agit
de M. Van Dame, agent de change Bruxelles;
voici ce que l'on raconte au sujet de cette décon
fiture.
M. Van Dame, fortement atteint en Janvier 1882
par le krach parisien lors de la chute de l'Union
générale, n'aurait satisfait au payement de ses diffé
rences qu'en puisant dans les sommes qui lui étaient
confiées par ses clients. Depuis un an, il aurait
réussi, grâce ce moyen, dissimuler les pertes
qu'il avait subies l'étranger, et ce ne serait qu'à la
suite de réclamations de déposants que la situation
se serait révélée.
On évalue les sommes qui manquent l'appel
près d'un million.
Nous ne donnons ces renseignements que sous
toutes réserves. La justice est saisie et ses investiga
tions ne tarderont pas faire connaître ce qu'il y a
de vrai dans les bruits qui circulent.
A partir du Mercredi 28 Mars courant, le service
des voyageurs et des bagages qui a lieu, actuelle
ment la façade principale, Place de la Constitution,
de la Station de Bruxelles-midi, sera transféré dans
les salles et bureaux établis rue Fousny où, partir
de celte date, on délivrera tous les coupons et inscri
ra tous les bagages pour toutes les directions, sui
vant des indicateurs placés dans la salle des pas
perdus.
On no"S écrit de Messines, le 28 Mars 4883
Le concert organise au profit du Denier des Ecoles
laïques a dépassé toutes nos espérances. Les étran
gers accourus pf'îs nombreux que jamais sont venus
confirmer aujourd'hui encore qu'ils s'associent aux
efforts faits par le Comité scolaire pour venir en
aide aux malheureux enfants pauvres dans les
circonstances les plus difficiles et notamment lors
de la période de la première communion.
Le concert était réellement digne du but charita
ble et philanthropique qu'il poursuivait le pro
gramme étant parfaitement bien formé, et l'exécution
des pièces a été en tous points un véritable succès.
On se trouve réellement émerveillé de voir de
quoi est capable la jeunesse Messinoise, conduite
par des amateurs expérimentés et pleins de géné
reux sentiments envers leurs compatriotes; qu'il me
soft permis ici. pour pouvoir mieux me résumer,
d'adresser des compbments sincères M. Couvreur
et Duthoit pour les brillants résultats qu'ils ont
obtenus dans des sphères différentes musique et
comédie. Sous leur direction tous les jeunes gens
ont fait preuve d'intelligence, de tact et dedévoue-
ment. Heureux Messinois qui, dans des réunions
fraternelles, au milieu d'une franche gaieté, savent
ainsi consolider leurs sentiments d'amitiés, au mo
ment où la discorde règne dans presque toutes les
localités.
Avant la clôture du concert, M. le Président,
dont le dévouement tant la Société de Musique
qu'aux Ecoles laïques, dont il est le zélé défenseur,
est reconnu par tout le monde, a adressé quelques
bonnes paroles de remercîments tous les assistants
auxquels il a fait appel pour poursuivre avec lui une
œuvre éminemment charitable et humanitaire: le
développement intellectuel parmi les classes ouvriè
res. C'est cette grande œuvre qu'il désire voir pro
gresser et c'est cette fin aussi qu'il entend des
tiner le produit du concert paroles dont la ratifi
cation ne s'est pas fait attendre par les nombreux
applaudissements de toute la salle.
Un seul regret seulement: que le local n'ait pas de
proportions plus vastes pour contenir tout le monde
qui s'est présenté, et faire grossir encore la recette,
qui jamais n'a été plus fructueuse.
ÉTAT-CIVIL D'Y PRES,
(Flandre Libérale).
du 16 au 23 Mars 1883.
Naissances Sexe masculin, 6 id. féminin, 3. Total 9.
Décès
Buseyne, Marie, 16 ans, tailleuse, célibataire, rue du
Marché au Bois. Godtschalck, Marie, 81 ans, sans
profession, veuve de Jean Van Acker. rue de Lille.
Ossieur, Jean, 78 ans, sans profession, veuf de Marie
Coene, rue de Dixmude. Swaene, Jean, 78 ans,
tisserand, veuf de Camille Swekels, rue de Menin.
Bertoux, Joséphine, 83 ans, sans profession, veuve
d'Albert Bernier, rue de l'Hôpital St-Jean.Deltombe,
Charles, 77 ans, cabarelier, époux de Mélanie Mortier,
St-Jacques lez-Ypres.
Enfants au-dessous de 7 ans:
Sexe masculin, 2; id. féminin, 2; Total 4.
Le comte de Flandre, frère du Roi, a accompli sa 46*
année Le prince est né au château de Laeken, le 24 Mars
1837, jour du Vendredi-Saint, cette année là. Léopold II
aura bientôt 48 ans Sa Majesté est née au palais de Bru
xelles, le 9 Avril 1835.
Les journaux qui annoncent comme devant avoir lieu,
Samedi, le transfert des frères Peltzer la prison de Lou-
vain, y mettent trop d'empressement.
Les condamnés n'avaient pas encore reçu, Vendredi,
après-midi,notification officielle du rejet de leur pourvoi en
cassation.
Quand cette notification aura été faite, il restera statuer
sur leur pourvoi en grâce et ce n'est qu'après que cette der
nière formalité sera accomplie que les frères Peltzer seront
transférés la prison cellulaire de Louvain jusqu'à ce mo
ment ils resteront la pistole.
D'après un bruit généralement répandu, Armand Pelt
zer sera admis faire ses adieux sa pauvre petite fille,