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V 43&
6 FRANCS PAR AN.
12 Avril 1883.
JOUK.UL O'ÏPRKS EX ME L'A tt HO A 111SSEM E Vf.
Situation financière.
ANNÉE.
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PAKI1S8UT LE JEUDI ET LE DIUAICHI.
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BULLETIN POLITIQUE.
Nous avons peu de nouvelles de France aujour
d'hui. Les conseils généraux ne font pas parler d'eux.
Les journaux de l'Ain signalent un discours fort
sombre, et qui provoquera probablement de vives
discussions, de M. Germain, président du conseil
général de l'Ain, et député républicain. A un diner
où il avait réuni des collègues du conseil général et
quelques fonctionnaires, on avait exprimé le vœu de
le voir présider encore longtemps l'assemblée dépar
tementale. M. Germain répliqua qu'il n'en avait nulle
envié, et qu'il allait, au contraire, se retirer de la
vie politique. Il donna comme raison l'appui de ce
dessein la marche même qu'ont prise les affaires
publiques. Autant que l'on en peut juger d'après des
comptes rendus assez vagues et qui peut-être pous
sent trop au noir le langage de l'honorable député,
ses principaux griefs contre l'état de choses actuel
seraient: la mauvaise direction imprimée aux finan
ces, les difficultés croissantes du commerce et de
l'industrie, les bouleversements économiques qui se
produisent ou qui se préparent; enfin, les nécessités
électorales humiliantes qui pèsent chaque jour plus
lourdement sur les candidats et les élus du suffrage
universel. La conclusion de M. Germain aurait été
qu'il renonçait s'occuper davantage des affaires pu
bliques, qui ne sont plus gérées, ou qui risquent
de ne plus l'être, de façon lui permettre d'y parti
ciper. Assurément, il y a du vrai dans ces criti
ques. Mais les choses n'en sont point, bien s'en faut,
arrivées si loin qu'il faille jeter le manche après la
cognée. En reconnaissant même la complète exacti
tude des plaintes de M. Germain, on ne pourrait que
lui demander, comme dit le Temps, si le meilleur
moyen de guérir le mal, c'est d'abandonner le malade
aux empiriques et aux charlatans.
La noie de la Gazette de l'Allemagne du Nord au
sujet de la triple alliance italo-ausfro-hongroise,
tout en paraissant tendre calmer l'émotion produite
parla nouvelle du rapprochement accompli entre les
trois puissances, n'a réusssi qu'à l'accroître en
France tout au moins. La République française a
publié sur ce sujet un article d'une vivacité très
mordante qui relève ce que les conseils prodigués
la France par l'organe officieux du chancelier ont
d'irritant et d'offensant pour ce pays.
A Berlin, on cherche s'expliquer quelles causes
pourraient avoir motivé les révélations successives
des journaux officieux après les déclarations portées,
par M. Mancini, la tribune de la Chambre des
députés d'Italie.
Les uns y voient, non sans quelque apparence de
fondement, un avis l'adresse des prétendants mo
narchiques en France.
D'autres penchent croire que la noie de la Nord-
deutsche est l'adresse de la curie romaine et avait
pour but de lui faire savoir qu'elle ne devait plus
compter sur l'isolement de l'Italie dans ses calculs
de restauration.
Les irlando-américains qui rêvent d'émanciper
l'Irlande par la dynamite, trouveront désormais
l'Angleterre mieux .armée contre leurs entreprises.
Le bill sur les matières explosibles dont le gouver
nement avait annoncé Vendredi la présentation sera
en effet devenu loi d'ici vingl-quatre heures. M.
Gladstone et ses collègues out précédé avec une
célérité extraordinaire. Le projet de loi élaboré en
un jour a été imprimé et déposé dès Lundi matin au
ministère de l'intérieur, afin que les députés.pussent
en prendre connaissance avant la séance et que la
discussion pût ainsi s'enlevér avec une rapidité ex
ceptionnelle.
M. le ministre des finances a soumis la Cham
bre des représentants un projet de loi tendant
autoriser le gouvernement contracter, aux condi
tions qu'il déterminera, un emprunt d'un capital
effectif de 56 millions de francs.
Les fonds qu'il s'agit d'emprunter ont, dès ce
moment, une destination déterminée et connue. Il
s'agit de créer les ressources extraordinaires indis
pensables, pour l'exécution ou la continuation, pen
dant les années 1883 et 1884, de travaux d'utilité
publique déjà décrétés par la législature.
Comme l'exposé des motifs du budget unique pour
1884 nous l'a déjà fait connaître, les dépenses
1 effectuer de ce chef durant l'exercice 1883 ont été
fixées 98,223,000 fr., pour lesquelles les crédits
votés s'élèvent seulement 83,436,000 francs. II
j reste donc créer des ressources, pour l'année cou
rante, concurrence de 14,787,000 francs.
D'autre part, les dépenses projetées sur ressour
ces extraordinaires, au cours de 1884, s'élèvent
56,154,154 francs, pour lesquels il n'existe que
15,835,584 francs de ressources créées. 11 reste
donc pourvoir, pour 1884, une dépense de
41,118,570 fr., soit ensemble, pour les deux années
56 millions de francs environ.
Dans ces conditions et plutôt que de recourir de
nouvelles émissions de bons du trésor, qu'il devrait
consolider plus tard, ou un emprunt limité aux
autorisations votées jusqu'ici, avec la perspective
d avoir émettre un second emprunt la fin de
1883 ou dans le courant de 1884, l'honorable
ministre des finances estime qu'il est préférable, dans
l'intérêt de l'Etat comme dans celui des souscrip
teurs, de créer en une seule fois les ressources
nécessaires pour ces deux années.
Cette émission de rentes a, du reste, été prévue
lors du vote du budget de la dette "publique pour
1883 et dans l'établissement du budget de 1884.
En effet, nous y avons relevé et signalé pour
intérêts et frais des capitaux nécessaires afin de pour
voir aux dépenses sur ressources extraordinaires,
3,000,000 de francs en 1883 et 5,235,000 francs
en 1884.
La réalisation de l'emprunt projeté ne modifiera
donc pas la balance des budgets de ces deux exer
cices.
Tel est le résumé de l'exposé des motifs du projet
d'emprunt qui a été renvoyé d'urgence l'examen
des sections de la Chambre des représentants.
L'emprunt que le gouvernement doit contracter
prochainement sera, paraît-il, offert directement aux
souscriptions publiques au lieu d'être remis un
syndicat de banquiers ou une banque. Le public
ne peut que s'en applaudir, car les bénéfices que
réalisent MM. les banquiers sur ce genre d'opéra
tions fera tout aussi bien dans les caisses de l'Etat
que dans les leqrs. Cependant, ce n'est pas celte
considération qui a fait prendre la résolution que je
vous annonce, elle est due plutôt aux exigences de
ceux avec lesquels on a voulu traiter.
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