flo 882.
Î7 Juin 1883.
JOURNAL D
ET DE L' ARRONDISSEMENT.
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Jeudi dernier ont eu lieu les funérailles de
M. Valcke, au milieu d'une affluence considé
rable de monde. Le deuil était conduit par les
fils du défunt, suivi des membres de sa famil
le puis venaient le Conseil Communal ayant
sa tête Messieurs les Bourgmestre et
Echevins, le Conseil des Prud'Hommes (dont
le défunt était Président), les Officiers de la
Garde Civique, enfin la Société des Secours
Mutuels des anciens élèves des Ecoles Com
munales (dont il était membre protecteur).
Nous avons remarqué aussi des Réputations
de la Concordede St. Sébastien, et beaucoup
d'autres Sociétés dont le défunt était membre,
ainsi que MM. les Bourgmestres de Menin et
de Wervicq, où le défunt avait l'entreprise
du gaz, une forte Députation de la Société
Philharmonique de Poperinghe, ayant sa
tête son Président, M. Van Merris; nous de
vons mentionner aussi Messieurs les Officiers
de la Garnison et enfin un grand nombre d'Of
ficiers des Pompiers d'Armentières, de Comi
nes (Belge), de Comines (France), de Dunker-
que, d'Halluin, de Courtrai, de Menin, de
Roncq, de Tourcoing et de Wervicq, qui
avaient voulu rendre un dernier hommage au
camarade, avec qui ils avaient si souvent fra
ternisé.
Le cercueil, surmonté de l'uniforme et des
insignes du défunt, était porté par des Sous-
Officiers des Pompiers, et le Corps entier,
accompagnait son ancien Commandant
sa dernière demeure; mais ce qui était surtout
émouvant, c'était de voir les nombreux ou
vriers du défunt; tous avaient les larmes aux
yeux et rendaient un hommage justement
mérité aux sentiments de bienveillance et de
générosité dont le défunt leur avait donné
tant de preuves.
Un peloton du lr de ligne rendait aussi les
honneurs au Chevalier de l'Ordre de Léopold.
Après l'absoute, le cortège s'est mis en mar
che vers le cimetière de la ville où, après les
prières d'usage, trois discours ont été pronon
cés, l'un par M. Brunfaut, Lieutenant des
Pompiers, au nom du Corps, le second par
M. Verhaeghe, blanchisseur, au nom du Con
seil des Prud'Hommes, et le troisième par
M. L. Suffys, contré-maître chez M. Valcke,
au nom de ses nombreux ouvriers.
Disons que pendant toute cette triste céré
monie l'excellente musique des Pompiers
jouait les plus lugubres morceaux de son ré
pertoire et elle interprétait bien les senti
ments de regrets qui accompagnaient le dé
funt jusqu'à sa dernière demeure.
Discours prononcé par M. le Lieutenant
Auguste Brunfaut.
*-
PWAÏSS'^T !,- FT M: SIIH.^ghe.
VIRES ACQL'IRIT EUNDO.
38, ParkRow-New-York. - v
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C H f, SB i M 5» E F E Et. tT Juin.
Heures de départ cT Ypres
Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00
4-00 6-25 9-05 9-58.
Poperinghe-H'azebrouck, 6-20 12-07 6-25.
Houthem, 5-30 11-16 5-25.
Comines, 5-30 8-05 9-58 10-10 11-16 2-41
2-53 5-25 8-58.
Comines-Armentières,5-308-0511-162-53 8-58.
Roulers, 7-45 10-45 - 12-20 4-20 6-30.
Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22.
Courtrai, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-25.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-16 -2-41 5-25.
Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25.
Ypres, le 16 Juin 1883.
Messieurs,
Appelé prendre la parole en cette douloureuse cir
constance, c'est avec un sentiment de profonde émotion
que je remplis le triste devoir qui m'incombe.
La mort, hélas! nous a ravi notre bien-aimé Com
mandant Depuis quelque temps déjà, nous redoutions
ce fatal événement; il était visible, en effet, qu'un mal
latent minait cet homme naguère si robuste; plusieurs
atteintes terribles avaient failli l'enlever notre affec
tion, mais les souffrances passées, il reprenait courage
et fesait renaître la confiance en nos cœurs.
Il y a quinze jours, peine, une nouvelle crise sur
vint: celle-ci plus effrayante que les autres; ce devait
être ladernière! L'avant-veille encore il était au milieu
de nous et clans une causerie intime, il nous entrete
nait de projets d'avenirAinsi se passent les rêves
de la vie ainsi s'évanouissent nos espérances.
Je ne vous dirai que brièvement, Messieurs, la car
rière digne et laborieuse parcourue par celui que nous
regrettons si vivement.
Joseph Valcke naquit Courtrai en 1815. En 1830
déjà, il était volontaire dans la Garde Bourgeoise. En
1840 il vint s'établir Ypres et par son intelligence et
son activité, il implanta en cette ville une industrie
dont les développements et la prospérité n'ont cessé
d'être pour de nombreux ouvriers une source de tra
vail lucratif.
D'un caractère sympathique et bienveillant, Joseph
Valcke sût bientôt se concilier l'estime et l'amitié de
ceux avec qui il avait des relations habituelles, aussi
ne tar<la-t-il pas être apprécié de ses concitoyens.
En 1848 les gardes de la Milice Citoyenne lui offri
rent le grade de Sous-Lieutenant; il fut nommé en 1857
Lieutenant de la même compagnie; ces fonctions étaient
dans ses goûts comme dans ses aptitudes.
Alors déjà il comptait au nombre de ses amis les
officiers des Sapeurs-Pompiersil recherchait leur
société et ses meilleures distractions étaient d'assister
aux répétitions hebdomadaires de la musique de ce
Corps.
Ce fut ainsi qu'en 1858, par ces relations intimes et
fréquentes, le Capitaine commandant les Pompiers
cette époque, l'honorable Monsieur Alphonse Vanden
Peereboom, jeta les yeux sur lui pour occuper la place
de Sous-Lieuten'. Qu'il me soit permis de vous retracer
ici un épisode qui se passa au mois d'Août de la même
année et qui prouve quel point le nouvel élu possé
dait déjà l'initiative et l'énergie dans l'accomplissement
de ses devoirs: le 26 Août 1858, un violent orage était
venu fondre sur la ville, la foudre éclata et mit le feu
une tourelle de l'église S'-Martin; le péril était immense,
un de nos plus beaux monuments allait devenir la proie
des flammes; les Pompiers accoururent, mais il leur
était impossible,du bas de l'édifice,d'atteindre au moyen
de leurs lances le foyer de l'incendie. Avec une sponta
néité et un sang-froid étonnants, le Sous-Lieutenant
Valcke commande de démonter une pompe; il la fait
transporter vers les hauteurs du monument et là, sous
une pluie de plomb fondu, il stimule le zèle et l'ardeur
de ses hommes vaillamment secondé par eux, il par
vient conjurer le danger.
En 1869 un arrêté Royal nommait Joseph Valcke
Lieutenant des Pompiers et un nouvel arrêté du 27
Février 1873 le plaçait notre tête en qualité de Com
mandant.
Le 17 Octobre 1878, le Collège des Bourgmestre et
Echevins lui décernait la décoration commémorative
en récompense de 20 années de services.Le 26 Septem
bre de la même année, la croix de Chevalier de l'Ordre
de Léopold lui fut conférée, enfin, en 1881 l'Adminis
tration communale lui donna une nouvelle preuve de sa
haute estime en lui offrant la médaille de vermeil.
Parmi les diverses fonctions qu'occupa le Comman
dant Valcke, laissez-moi vous dire en passant, qu'il fut
pendant plusieurs années Président du Cercle Philan
thropique, membre de la Chambre de Commerce et
qu'actuellement encore, il était Président du Conseil
des Prud'hommes.
Cette existence si bien remplie est malheureusement
brisée! La perte que nous venons de faire est cruelle
ment sentie par nous tous! Aussi nous associons-nous
sincèrement sa famille désolée, dont il faisait la joie et
le bonheur, pour pleurer avec elle l'homme de bien,
l'homme dévoué, le cœur loyal et généreux dont le
Corps des Sapeurs-Pompiers gardera jamais l'affec
tueux et inaltérable souvenir.
Adieu, Cher et bien aimé Commandant, Adieu!