Nos 897-898-899. Mercredi, 15 Août 1883. J OU II A AL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. TUINDAG C. V PARAISSANT LT JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acqi-irit eundo Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Haras (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France: l'Agence llavas, 8, Place de la Bourse, Paris.'Pour l'Allemagne, f Austro-Hongrie et ta Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg; Munich, Hambourg, Leipzig, Slultgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo-Street et C°, 30, Cornhill,.E G et 5, Serle Street W C, Londres. - Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditinar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et G" 38, Park Row-New-York. Heures de départ c?'Ypres Ypres, le 14 Août 1883. Les fêtes extraordinaires organisées cette année par l'Administration communale, l'occasion de la Tuindag, ainsi que le Cortège historique et religieux, ont donné notre ville, pendant toute la semaine dernière, un aspect d'animation tel que nous ne lui en avons peut-être jamais connu de semblable. Tous les yprois établis l'étranger et Dieu sait s'ils sont nombreux 1 avaient saisi celte occasion pour venir passer quelques jours auprès de leurs parents et revoir leurs amis, et, certains jours, surtout les jours de sortie du Cortège-Procession, la foule des étrangers, accourus de tous les points de la province et du Nord de la France, était telle ment compacte, que la éirculation était devenue des plus difficiles dans nos rues principales. Nous attendions avec impatience la sortie de ce fameux cortège historico-religieux, pour lequel tant d'argent avait été recueilli, et dont le program me était tenu si absolument secret. Ce que nous avions prévu s'est réalisé la partie historique a été complètement sacrifiée la partie religieuse. A part le char,d'une conception aussi heureuse qu'originale, ce qui ne pouvait manquer, étant donné le talent de Mr Désiré Bôhm qui en a tracé le plan le Cortège historique était maigre, étriqué, et ne répon dait pas au programme, paru le jour même ce n'est pas avec trois jeunes gens, porteurs de cartels,qu'on représente un corps de métier. En revanche, rien n'avait été épargné pour la pro cession proprement dite, dont le Cortège historique n'était après tout que le prétexte. Des bannières nou velles, étincelantes de broderies d'or et d'argent, reluisaient au soleil, et de riches costumes, dûs, paraît il, la largesse des parents des jeunes gens et des jeunes filles qui les portaient, jetaient une note brillante dans ce cortège, où se voyaient, du reste, des groupes habilement composés, et qui, par mo ments, eut paru imposant, si le catholicisme mo derne n'était forcément condamné par sa nature des exhibitions puériles et niaises, quand elles ne sont pas grotesques. Ainsi le groupe de la Sainte-Enfance Y a-l-il encore une personne de bon sens qui croie cette fable des petits Chinois jetés aux pourceaux par des parents dénaturés? Et ne savons-nous pas tous que c'est là un impudent mensonge, inventé par les missionnaires delà Chine,pour stimuler la générosité des âmes candides Et la bienheureuse Marie Ala- coque, la nonne hystérique de Paray-le-Monial Nous l'avons vue défiler, en double exemplaire, te nant dans les mains un énorme cœur sanglant. Et les cabanes volant dans les airs, soutenues par des anges et les pinces, et les crochets, et toute la fer blanterie ordinaire et les pélicans blancs, et les cierges de dimensions colossales portés sur les épau les de vierges mûres Tout cela est-il bien digne de figurer dans un cortège voulant rappeler un événe ment mémorable, ce cortège fût-il religieux, et tou tes ces machines ne seraient-elles pas mieux leur place dans une procession de Steenockerzeel ou d'Oostacker-lez-Lourdes Une chose parfaitement réussie, au contraire, c'est l'Exposition d'Art Rétrospectif, organisée, sous les auspices de l'Administration Communale, par une commission déléguée cet effet. L'immense Salle Nord de l'étage des Halles est transformée en un vaste Musée, contenant tous les objets d'art les plus précieux que possèdent les par ticuliers et les administrations de la ville. Les an ciennes porcelaines de la Chine et du Japon y alternent avec les vieux Saxe et les vieux Sèvres, le vieux Rouen y coudoie le Delft polychrome le tout entremêlé de grés et de cuivres et entouré d'un cadre formé de riches broderies appartenant aux fabriques d'église, de bahuts fouillés par le ciseau des artistes- ebénisles du 17e siècle et de scribans en ébène et écaille. Ajoutez encore que les murs sont garnis de tableaux de toutes les époques et que des vitrines renferment des chefs-d'œuvre d'orfèvrerie des ,deux siècles derniers, des émaux, des verres de Venise, des ivoires ainsi que des manuscrits enluminés du plus haut intérêt historique. L'exposition des Hospi ces civils de la ville est surtout digne d'attirer l'at tention, tant par le caractère d'authenticité ^absolue» et la conservation des objets d'ameublemènt, qupj par la collection de lableatîjx dûs au pinceau de Rare! Van Yper. En somme, bien peu de villes pourraient organi ser semblableexhibitionavec leurs seules ressources. Aussi le monde afllue-l-il l'Exposition et, si l'exis tence en était mieux connue l'intérieur du pays, tous les amateurs d'art ancien ne manqueraient pas de venir la visiter. La cérémonie d'ouverture a été simple et digne. Dimanche 5 Août, midi et demi, en présence de M. le Bourgmestre, du Conseil Communal, de quel ques exposants et des membres de la Commission organisatrice. Monsieur Aug. Beaucourt, Président de celte dernière, a prononcé les quelques paroles suivantes Monsieur le Bourgmestre a répondu en félicitant la Commission du succès qu'elle avait obtenu et en la remerciant, au nom de l Administnation Commu nale, pour le zèle et le dévoûment dont elle avait fait preuve en celte circonstance. Après quoi, l'Ex position a été déclarée ouverte jusqu'au lr Septem bre. Le soir, toutes les rues, déjà pavoisées de drapeaux depuis le matin, ainsi que les édifices publics, étaient illuminées giornola maison la plus pauvre avait voulu allumer quelques bouts de chan delle; il y avait de tout, des cordons de gaz, des verres coloriés, des ballons chinois lumineux, mais la palme revient M. René oe Florisone, dont le jardin était illuminé d'une façon féérique. C'était ri che et de bon goût. voilà pour le Dimanche; au prochain numéro les i Voila pou J] autria^êtes. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et ;udiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. CHEMIN DE FER. T Août. Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-23 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-20 12-07 6-25. Houthem, 5-30 11-16 5-25. Comines, 5-30 8-05 9-58 10-10 11-16 2-41 2-53 5-23 8-38. Comines-Armentières,5-308-05 11-16 2-53 8-58. Roulers, 7-45 10-45 - 12-20 4-10 6-30. Langemarck-Ostende,7-23 12-22 3-58 4-45 6-22. Gourtrai, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-25. Gourtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-25. Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25. Messieurs, A l'occasion du 500' anniversaire de la fondation de la Fête communale, plusieurs personnes témoignèrent le désir de voir une Exposition d'Art Rétrospectif. L'idée était excellente au milieu des fêtes publiques, le moment est on ne peut mieux choisi pour jeter un coup d'oeil sur le passé, pour contempler loisir tout ce que nos ancêtres aimaient, tout ce qu'ils nous ont laissé de choses rares et propres exciter notre curiosité et notre admiration. Grâce la bonne volonté de tous les habitants de la ville, grâce l'activité intelligente et incessante des membres de la Commission nommée cette fin, le résultat a dépassé toutes nos espérances. En peu de temps, nous avons vu rassemblés dans cette vaste et antique salle, souvenir glo rieux de nos ancêtres, tous ces objets précieux qui, pendant ces jours, vont attirer les regards de nombreux visiteurs. Autrefois, Messieurs, en Flandre, comme le dit si bien Monsieur Alphonse Van den Peereboom dans ses Ypriana, autrefois la commune natale était la vraie patrie des bour geois. Puisse aujourd'hui encore cette Exposition, toute locale, ranimer dans les cœurs Yprois cet amour du clo cher si ardent,jsi vivace chez nos aïeux et, en admirant ce qu'ils nous ont laissé de beau, répétons comme eux Vive la bonne ville d'Ypres

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1883 | | pagina 1