fgr Dectymps, cardinal-archet
de Matines. I
£ii>'-ration chez tous vos concitoyens, sans distinction
parti, et le gage durable de leur commune et inalté
rable reconnaissance^
Ce discours aussi bien dit que bien pensé,
a été fréquemment interrompu par les applau
dissements de l'auditoire.
M. le Bourgmestre,prenant la parole son
tour, remit ensuite M. Yandenpeereboom
une superbe médaille en or l'effigie de l'au
teur des Ypriana et portant cette inscription
A M'A Vomdenjn:t reboom, ses amis et ses con
citoyens reconnaissants il lui remit en outre
les insignes du Gra£d Cordon de l'Ordre de
Leopold, que Sa Majesté, .voulant s'associer
aux sentiments de reconnaissance des yprois,
venait, le matin même, de conférer au héros
de la manifestation.
Monsieur le Ministre, pour répondre aux
discours de M. le Bourgmestre et de M. l'E-
chevin, ainsi qu'aux enthousiastes acclama
tions de ses concitoyens, a retrouvé son élo
quence des meilleurs jours; disons mieux, ce
Valent, ce secret d'aller droit aux coeurs était
là, toujours présent. M. Vandenpeereboom
n'a eu, en effet, qu'à ouvrir son cœur lui, dé-
Abordant d'émotion, d'attendrissement, de ci
vique enthousiasme, chaque fois qu'il s'agit
de sa ville natale, de cette ville qu'il a aimée
et servie comme pas un fils n'a aimé et servi
sa mère. Aussi la parole émde et émouvante
de M. le Ministre a-t-elle profondément im
pressionné tout l'immense auditoire et quand
il a eu fini d'exprimer sa gratitude et ses re
merciements, ce n'étaient plus seulement les
bouches et les mains qui traduisaient l'émo
tion générale, les yeux aussi s'en mêlaient, et,
sans compter les dames et les enfants, nous
avons vu pleurer bien des auditeurs que nous
croyions positivement incapables d'un pareil
acte d'attendrissement.Nous pouvons dire avec
fierté, le 30 Septembre 1883, la ville d'Ypres
n'a point mesuré son amour pour l'homme qui
lui a consacré toute son existence et auquel
elle est redevable de tant de bienfaits.
Vint ensuite le défilé des enfants délégués
des Ecoles Communales ainsi que de toutes
les Sociétés massées dans la Salle.
Les Présidents montaient sur l'estrade pour
remettre leurs bouquets et pour chacun d'eux
M. Vandenpeereboom savait encore trouver
un mot aimable.
La cérémonie terminée, les souscripteurs se
sont rendus dans la salle décorée des peintures
murales de M. Pauwels, où un banquet de
plus de 250 couverts deyaitjstre-servi. Der
rière la table d'honngij.r, aïTfiaut du décor du
fond, au-clessu^ela tête du héros de la fête,
sejj^roulait le (jronogramme que voici
t et bien frappé, tout comme
nédaille antique.
it qu'un sonnet sans défauts yant
g poème il nous est axj^aiiir
ïnme bien réussi, formyié cd/Zd
Sans une phrase 1"
n bon sonnet.
querellant l'auteur at]0
résumant en quMstorj°nS he^eUx
c,fe. y'm
l'éloge ,1e l'émiijat U
t0">'
lord supposé qu
magistrat quL^^fl
"^les c"
T_
toute
urd'hui que
Concitoyen
sion uigainsiiii'ibé, qtrappus ne voulons pas
désigner autrement, psur ne pas blesser sa
modestie. jJÉÉSI^
Au dessert, Mle Bourgmestre a porté en
ces termes le toast au fltoi i
Mes!î.*irs,
Toute la salle s'est levée et a répondu
l'appel du Bourgmestre en criant Vive le
Roi!
Ensuite le premier magistrat de la ville a
bu M.Vandenpeereboom, le meilleur citoyen
d'Ypres, comme il a dit fort heureusement.
Passant en vue la carrière si longue et si bien
remplie de l'auteur des Yprianail a rappelé
qu'à, une époque déjà éloignée, sur la proposi
tion de M. Vandenpeereboom, l'administra
tion avait voté un prix pour le meilleur
ouvrage traitant de l'histoire d'Ypres. Or ce
prix n'a jamais été décerné et c'est M. Van
denpeereboom lui-même qui a dû écrire l'his
toire de sa ville natale. M. Vanheule termine
son toast en annonçant que le matin même
le Conseil communal avait décidé de donner
la Petite Place, oû se trouve l'habitation de
M. le Ministre, le nom de Place Alphonse
Vandenpeereboom.
Monsieur Vandenpeereboom a répondu par
un de ces petits toasts, pleins de bonhommie
et de finesse tout la fois, dont il a la spé
cialité.
Pendant le dîner la musique des Sapeurs-
Pompiers,sous la direction de M. Wittebroodt,
régalait les convives d'un excellent concert.
Au nombre des morceaux choisis composant
le programme figurait une grande marche
triomphale, Yprianadu compositeur Ch.
Dewulf, et dédiée par cetartiste,enfant d'Ypres
aussi, M. Vandenpeereboom. Ce que cette
marche a excité d'enthousiasme est impossible
décrire, c'étaient des bravos des bis n'en
pas finir. C'est que le sympathique artiste a
mis dans cette œuvre tout son cœur d'yprois
la marche Ypriana restera au répertoire des
musiques de la ville.
Ne terminons pas ce compte-rendu sans féli
cité M. Désiré Bohm qui s'était chargé de la
Eartie décorative,M.Gustave Hoogen,l'habile
Bôtelier de la Châtellenie, ainsi que notre
éditeur, auteur du Menu. N'oublions pas
non plus de remercier la Commission orga
nisatrice, son président M. Bossaert en tête,
et tout particulièrement son secrétaire-tréso
rier M. Aug. Beaucourt, le doyen de nos con
seillers communaux, toujours sur la brèche,
quand il s'agit de rendre service sa ville
[d'adoption, et qui, dans cette circonstance, a
mit preuve d'une activité, d'un zèle et duc
evoument réellement au dessus de tout éloge
nistrer les derniers sacrements. Le cnrdinal-nrohc.-
vèque était âgé de 73 ans. II était le frère de M. Ad.
Dechamps, qui fut un des plus brillants champions
du parti catholique et dont la carrière politique se
termina en 1861 aux élections qui se firent sur le
fameux programme qui porte son nom. Les deux
frères possédaient an même degré l'art de bien dire
et de bien écrire, et clesl a la fois comme écrivains
et comme orateurs qumôus deux firent leur chemin,
l'un dans le sacerdoce, l'autre dans la politique.
Devenu prêtre le Jutur -archevêque de Matines
entra au couvent it se fit rédemptorisle, et c'est le
R. P. Dechamps, prédicateur, qui laissera les meil
leurs souvenirs. Il avait l'éloquence onctueuse et
quelque chose de mélodieux qui
œur. Aussi ses sermons étaient-
'adressail de préférence la
pulation; c'est elle aussi qui
contribua ses plus grands
oisi pour prononcer l'oraison funè-
re Reine des Belges il était alors
suave; sa voix;
charmait et allait a
Jls fort courus
partie mondaine
fit sa réputation i
succès. Il fut
bre de la
dans toute 4a folce et dans tout l'éclat de son talent.
Les discours qu'il prononça en d'autres circonstances
furent moins remarquables; il en est qui furent un
sujet d'élonnement, tel que celui qu'il fit entendre
lors de la célébration du mariage de la princesse
Louise.
Le Pi. P. Dechamps dirigeait une maison conven
tuelle de province lorsqu'il fut élévé par le pape
Pie XI la dignité dévêque de Namur. Sa nomina
tion est du lr Octobre 1865. Deux ans plus tard, le
cardinal-archevêque de Malines, Mgr Sterckx, venait
mourir et le Pape l'appelait recueillir sa succes
sion. Mgr Dechamps était nommé archevêque de
Malines le 8 Décembre 1867 le 15 Mars 1875, il
était nommé cardinal-prêtre sous le titre de Saint-
Bernard-aux-Thermes.
A partir de sa nomination d'archevêque, Mgr
Dechamps entre en plein dans la politique. Chef du
parti catholique, il se croit obligé de dire son mot
sur toutes les questions qui se présentent. Coup sur
coup il publie des brochures contre le libéralisme,
dans lequel il voit la grande erreur des temps
modernes. Il n'admet plus d'autre catholicisme
que l'ultramontanisme. Membre du concile de 1870,
il avait été l'un de ceux qui contribuèrent le plus
faire admettre l'infaillibilité du Pape adepte fervent
du Syllabus, il s'efforce par ses écrits de restaurer le
règne des véritables lois de la société chrétienne»
Quand il ne s'attaque pas la maçonnerie, dont il
croît apercevoir l'ombre partout, c'est au catholicis
me libéral qu'il livre assaut, traitant avec le même
dédain les libéraux tout court et les catholiques
libéraux.
Devenu tout puissant Rome, c'est lui qui mène
la campagne contre la loi scolaire. Il est dans les
confidences de la curie romaine. Il sait le double jeu
qui se joue, et s'y prête pendant que le nonce fait
croire que le Souverain-Pontife conseille la modéra
tion et la conciliation, il écrit des lettres pastorales
de la dernière violence, qu'il a soiu de soumettre au
Pape et que celui-ci approuve hautement tout
en voulant que cela reste secret, assolutamente
segreto. A un moment donné pourtant, le bon sens
du nonce se révolte il n'admet pas que l'on con
damne tou! s les écoles publiques, et que l'on en
interdise la fréquentation sous peine de péché mor
tel; si^^e ou l'autre école, dit-il, placée dans
réimporte quelle circonstance, ne présente réellement
au^sun danger ni pour la foi ni pour les mœurs,
pourquoi n'éehapperait-elle pas Non, répond le
sagdinal-archevêque, nous ne pouvons pas dire que
y écoles officielles ne, sont pas toutes indistincte-
c'inme vous, ont bien mérité de la cité et de la patrie!
Cette médaille donc, œuvré d'un éminent artiste, que
notre l'reuùér Magistrat aura l'honneur de vous offrir
l'instant, vous daignerez l'accepter, Monsieur le Mi
nistre, comme le sincère témoignage d'une commune
cvtitatis vecv^teriptis vaboribvsque Patriaa
'Alr.rro ,lû lominf/ t. „leO. f)n A
m: tT:
môrne feu,
Le Moniteur nous a anfioncé.
S. M. le Roi a élevée nqtre cher et
au rang de grand cordai de son on
Par l'octroi de cette, disti
daigné non seulement lui dpnuer
tant témoignage de sa haute bienyeillah
vices qu'il a rendus au pays, mais a
en même temps aux sentiments
manifestation et répondre au vœu
tière.
Comme expression de votre gratitude, Messieurs,
vous affirmerez une fois de plus votre profond dévoue
ment Sa Majesté et sbn auguste famifie en accueil
lant par vos plus chaleureux applaudissements le toast
que j'ai l'honneur de leur porter, et en répétant avec
moi le cri patriotique si chef tous les Belges Vive
le Itoi
'»nr°rma't
iUlj Qit