In remords de conscience. Jusqu'au boul du fossé. ces élèves a été lui aussi exagéré. Il y en avait non pas 40, comme l'affirmait l'hono- rable M. Bara, mais seulement 26. Un peu plus 11 Ici nous ne pouvons mieux faire que de re- Sroduire la protestation indignée, faite au ébut de la séance du 6 de ce mois, par M. Bara, contre ces affirmations audacieuses du ministre inpartibus. M. Thonissen m'a très-obligeamment communiqué ce dossier et j'ai été très-étonné de constater que les ren seignements que j'avais donnés étaient absolument exacts, tandis qu'il m'a été impossible de découvrir où M. Thonissen a pu prendre les siens. Ce fut seulement plus tard qu'on scanda la durée en heu M. le Ministre, pris la main dans le sac, comme un vulgaire journaliste clérical, a ré pondu piteusement qu'il ne s'était pas borné lire les rapports des inspecteurs. J'ai con- sulté. a-t-il dit, d'honorables membres de cette Chambre qui connaissent les lieux, qui ont pris des renseignements sur les lieux, et qui m'ont affirmé qu'il n'y avait l'école de Rousbrugge que 26 élèves en âge d'école et appartenant réellement la commune. Les renseignements sont faux s ecrie M. Bara au milieu des interruptions des énergumènes de la droite et un des esclaves de l'épiscopat, qu'on trouve toujours sur la brèche quand il s'agit d'accomplir une vilaine beso gne, lui répond sans vergogne: Us sont exacts et nous le prouverons. Nous mettons, nous, ce député au défi de justifier ses assertions et nous attendons ses preuves. Nous offrons le combat. M. Colaert l'accep- tera-t-il R- Allons, tant mieux Souhaitons que cela se renouvelle souvent et que tous les grands financiers, soupçonnés d'avoir fait prospérer le Comptoir Lyckholt et Cie, imitent l'exemple de notre généreux anonyme. M. Thonissen est donc bien décidé tenir sa pro messe Aucune injure, qu'elle émane d'anciens ministres ou de journalistes, ne parviendra le dé tourner de son devoir qu'il est résolu accomplir jusqu'au bout. Quel bout? Le bout de sa carrière ministérielle, ou le bout de la loi maudite sans se laisser émouvoir par les lamentations et les cris de rage que provo quent ses rigueurs en l'appliquant la lettre, sous les ordres du clergé et des autorités qu'il domine? Nous n'injurierons certainement pas M. Thonissen en supposant qu'il a plutôt songé au bout de sa car rière qu'à l'autre, car il n'est évidemment pas de force aller jusqu'à celui-là. Il a fait preuve, en effet, d'une insuffisance pitoyable, ne trouvant de réponse catégorique rien et avouant lui-même en ces termes que ce qu'il avait de mieux faire élait de lâcher pied: Admettons que tout ce qu'on a dit ici soit vrai, qu'on ait commis des abus dans 100 ou 150 communes: qu'est-ce que cela fait mon budget? Vous en demanderai-je un sou de plus ou de moins? Aussi n'ai-je pas l'intention de continuer passer en revue ce qui s'est fait dans chaque village Il ne s'est même pas engagé ne pas consacrer l'iniquité signalée par M. Neujean dans l'extrait sui vant de son discours, et sur laquelle le débonnaire ministre devait être mieux renseigné que sur aucune M. Bar». Je n'en ai que pour un moment et je ne retarderai pas la discussion du budget de l'intérieur et de l'instruction publique. J'avais au mois de novem bre signalé quelques faits relatifs.... H. Thonissen, ministre de l'intérieur et de l'in struction publique. On interrompt la discussion. *l. Bar». Pas le moins du monde, vous ne savez ce que je vais dire j'avais donc au mois de novembre signalé des faits relatifs l'exécution de la loi scolaire et m'étant aperçu que M. Thonissen donnait des ren seignements absolument contraires ceux que j'avais donnés, notamment pour les faits relatifs la com mune de Rousbrugge, je lui ai demandé de me commu niquer le dossier de cette affaire. S'il en est ainsi pour tous les autres faits qu'ont signalés mes honorables collègues, on reconnaîtra qu'une discussion utile et sérieuse est impossible. Nous citons des faits, ils sont confirmés par les auto rités, par l'inspection. M. Thonissen nous contredit; nous ouvrons le dossier et nous ne savons pas où M. Thonissen a puisé ses renseignements; je viens de mander M. le ministre quelques explications ce sujet Je ne veux pas reprendre toute l'histoire de Rousbrugge où l'on a, contre toute raison et toute justice, supprimé l'école du centre. Mais voici un des principaux faits cités par moi. J'ai dit l'honorable ministre qu'il y avait 63 élèves l'école supprimée. M. Thonissen, ministre de l'intérieur et de l'in struction publique. De faux éloges. M. Bara. Entendons-nous je vous dis qu'il y a 63 élèves dans l'école; voulez-vous qu'il y en ait seule ment 40? Soit, eh bien, M. Thonissen me répond: Jai les renseignements les plus complets, ce sont ses pro pres paroles que je trouve aux Annales, et je vous affirme qu'il n'y a que 26 élèves; déconcerté, je demande le dossier, il me le donne. Je prends le rapport de l'inspecteur cantonal, de l'inspecteur provincial, celui du commissaire d'arron dissement et celui du gouverneur et je trouve que j'ai raison et que l'honorable ministre a tort M. Woeste Ils n'en savent rien M. Bara.Très-bien, voilà l'administration récu sée. L'honorable MThonissen m'a dit Ce sont les dé- futés qui m'ont donné mes renseignements! Ainsi,voilà origine de ces renseignements prétenduement officiels on chargea les rouages et la sonnerie sur des chariots, et ceux-ci furent acheminés en hâte sur Dijon. Là, dit Frois sait, l'horloge fut remontée, et l'on sait qu'elle devint une des curiosités de cette ville, alors capitale. Mais avec le temps elle se détériora; on finit aussi par la trouver démo dée, et depuis longtemps elle n'existe plus. Aucune des hor loges du XIV* siècle n'est d'ailleurs parvenue jusqu'à nous, au moins dans l'état primitif. Il serait fort difficile, d après le peu de renseignements qui nous ont été conservés, de restituer la construction du Jacques de Courtrai. Les horloges de ce temps-là n'avaient pas la simplicité de celles de nos jours. Nos cadrans publics se bornent donner les heures et les minutes peu près commeon lit les métrés cubes sur les cadrans des compteurs gaz. Mais les premières horloges poids étaient une imi tation des pièces mécaniques de l'Orient qui les avaient précédées On n'avait pas songé d'abord des cadrans. C'était le Ciel entier, avec tous ses astres, l'image fidèle de l'horloge céleste, qu'on montrait l'intérieur d'une coupole sous laquelle il fallait se placer pour juger de l'heure par l'aspect de ce firmament diminutif. On voyait là le soleil, la lune, toutes les planètes, avec leurs mouvements appa- rants réglés par la machine, s'exécutant au millieu d'un grand dessin des constellations. Le zodiaque était marqué le soleil le parcourait de son mouvement inégal, et l'on pou vait observer sur l'appareil, avec plus de facilité qu'on ne l'aurait fait sur le ciel, son entrée dans les différents si- (jnes. On jugeait de même, l'inspection de la coupole, de a sitation de la lune relativement au soleil et, par consé quent, des phases On voyait quelles planètes étaient étoi les du soir, et quelles étoiles du matin. En un mot, c'était le ciel en miniature, avec tous ses aspects et ses change ments. contenus dans les documents qui nous ont été distri bués! Le n'est pas l'autorité scolaire, les fonctionnaires du gouvernement, ce sont les députés qui ont fourni les données de ces documents et fait la statistique: De sorte qu'à côté de l'administration officielle nous avons une administration occulte et intéressée. Car, ces députés, que peuvent-ils faire? Consulter le curé ou, comme M. Jacobs, les conseils communaux qui sont les parties en cause et qui veulent être les juges! m. Worute. Ils sont sur place H. Bar». Et les inspecteurs n'y sont pas? Dans l'affaire de Rousbrugge, l'inspecteur cantonal a été dans l'école, il a compté les élèves, interrogé les pères de famille et il a constaté qu'il y avait 63 élèves qui fréquentaient l'école. Cela est consigné dans les rapports communiqués par Sl. Thonissen cela est confirmé par un inspecteur pro vincial qui vous est entièrement dévoué, en qui vous avez la plus entière confiance. Je dénonce au pays ces renseignements. Ils ne méritent aucune confiance et il est incroyable que l'honorable M. Thonissen ait pu les produire comme officiels. Il paraissait vouloir tout faire pour éciairer le débat. Vous vous plaignez, disait il la gauche, voici les statistiques, je les dépose sur le bu reau. Si l'on veut me demander les dossiers, je les mets votre disposition! Il nous arrive de demander un dossier, et nous constatons que nos chiffres nous sont officiels, et que M. Thonissen a fourni, lui, avec l'assu rance qu'ils étaient authentiques, des renseignements privés émanés de personnes intéressées et contredits par les autorités. On ne peut mieux se moquer de la Chambre. Il est important de signaler ces faits au pays, ils l'édifieront et ils prouveront en outre le cas quîl faut faire des renseignements et des statistiques du gouver nement. C'est ainsi sans doute qu'on a fait la statisti que de M. iMalou. Jusque dans les détails, on trouve la main cachée du clergé, car c'est lui qui a fourni les renseignements aux députés Vous n'êtes pas le gou vernement du pays, mais le gouvernement des curés. C'est chez les curés qu'est réellement l'administration. Applaudissements gauche). res définies. Mais il n'y avait pas encore de cloche ni de numération fixée.L'expiration de chaque heure était marquée parle jeu de certains personnages Tantôt c'était ur. ange qui apparaissait et qui sonnait d'une trompette, tantôt un coq faisant retenir son chant, tantôt encore un oiseau mécanique qui laissait tomber de son bec une boule de métal dans un bassin de bronze retentissant. Ce fut môme par là qu'on arriva l'idée de numéroter les heures, ou, comme nous disons aujourd hui, de les sonner. L'oiseau laissait tomber autant de boules, et, par consé quent, on entendait autant |de coups qu'il y avait d'heures écoulées. Mais la cloche et le marteau n'étaient pas encore employées. Tel était l'état dans lequel les inventeurs des horloges poids avaient trouvé les grands appareils mus par l'écoule ment de l'eau. Ils eurent d'abord pour but d'imiter, en per fectionnant le mécanisme, les modèles orientaux qu'ils avaient sous les yeux. Le vulgaire n'aurait pas accepté d'ail leurs une innovation plus radicale, et il aurait probable ment rejeté avec dédain, si quelqu'un les lui eût présentés, nos cadrans électriques, si simples, mais si nus et si dé pourvus d'ornements. On exigeait alors de tous les instruments un certain as- Fect artistique. Ce serait une grande erreur de croire que homme commence en tout part le plus élémentaire et le plus simple. Le contraire serait plus près de la vérité. Lors qu'on employa pour la première fois la cloche pour sonner les heures par le nombre des coups, ce ne fut pas un mar teau commun que l'on mit en œuvre. C'étaient des person nages qui sortaient d'une niche du clocher et qui venaient frapper, chacun son tour, sur le bronze sonore. A midi, dans beaucoup d'horloges, les douze apôtres se présentaient pour donner chacun un coup de maillet. Un anonyme aurait, d'après Y Echo du Parlement, fait remettre l'un des liquidateurs du Comptoir général (Eyekholt et C'j la somme de six mille francs en six billets de la Banque Nationale de mille francs chacun, avec cette suscription Four les créanciers du Comptoir Eyekholt et C". 1 n g rfc^i> Voilà comment ces premières machines étaient des pièces automatiques d'une graiide complication, bien faites pour exciter l'admiration des contemporains. La grandeur des or ganes, l'originalité des scènes, la beauté des personnages, la perfection des rouages faisaient entre autres celle de Strasbourg une réputation hors ligne. Les mouvements ap parents des astres y étaient reproduits avec une telle per fection de mécanisme, qu'ils pouvaient aller un siècle sans qu'on eut besoin d'y toucher il suffisait de tenir l'horloge en marche. On ne dit pjs que le Jacques de Courtrai fut un aussi re- marquablechef-d'œuvre de combinaisonsetdepatience. Mais l'admiration dont il était l'objet prouve qu'il ne s'agissait pas d'un simple cadran sur lequel tournait une aiguille. Les heures y sonnaient de 1 24. A la première heure, une pointe entée sur un cylindre, déclanché par la machine, ve nait appuyer sur une touche et sonnait un coup. A la deu xième heure deux pointes touchaient deux fois, puis tou jours en augmentant jusqu'à la vingt-quatrième heure, où l'on voyait agir 24 broches Tels sont, au sujet du Jacquemart de Courtrai, les ren seignements fort incomplets que nous avons rencontrés, dans une recherche sommaire sur les procédés employés dans la mesure du temps. Il est probable que les personnes auxquelles les sources de l'histoire du XIV" siècle sont fa milières, surtout les sources locales, seraient môme de les compléter. Le fait de trouver, dans une ville de nos Flandres, une des premières horloges poids et volant qui aient existé, offre assez d'intérêt en lui même pour que nous osions appeler, sur ce point, l'attention des travail leurs accoutumés aux recherches minutieuses. (Ciel et Terre.) J.-C. Houzeau.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2