être vu du feu. Nous ne disons pas non. Mais
des roses Point. Et de fenêtre! Pas davan
tage.
Qu'il y regarde de plus près et il y verra,
comme nous, une glace et, dans le fond, le
feuillage des arbres commençant jaunir sous
l'influence du vent d'automne.
Quant au soleil de juillet dont a parlé le
trop spirituel et trop inventif confrère, nous
l'avons vainement cherché.
Uue observation la Commission du Musée
pour finir:
Les innombrables petits cartels en papier
blanc placés sur les tableaux, gravures et
estampes produisent une impression désa
gréable dans un Musée.
Pourquoi ne pas faire usage de petits car
tels dorés qui choqueraient moins la vue?
Cela ne coûte pas bien cher et nous croyons,
sans avoir aucune prétention l'infaillibilité,
que cela serait de meilleur goût.
La dernière soirée tabagie a eu lieu Mercredi
11 Mars la Société des Chœurs.
La section de symphonie a brillamment
enlevé les ouvertures de la Muette de Por-
tici et de Si j'étais Roi
Le public enthousiasmé n'a pas ménagé ses
applaudissements et a rappelé le sympathique
directeur M. Beyer.
Un jeune pianiste, M. J. J., nous a fait
entendre les Rameaux, [arrangé par Leybach,
et une Fantaisie sur Robin des Bois.
M. J. J. a fait preuve de talent et a droit
toutes nos félicitations.
Le programme annonçait deux morceaux
pour Cœcilium.
Cet instrument qui, sans être nouveau, n'en
était pas moins inconnu parmi nous, excitait
au plus haut degré la curiosité. Disons le
de suite,le cœcilium a une lorme bizarre, dis
gracieuse. Le son en est puissant, parfois
agréable et rappelle celui de l'harmonium.
Ce dernier, cependant, paraît avoir sur son
congénère des avantages marqués. Le plus
grand succès du cœcilium est et sera peut-
etre toujours un succès de curiosité.
N'oublions pas M. Dekemper qui n'est pas
resté en dessous de sa réputation et dont
l'éloge n'est plus faire.
m
On nous envoie de Becelaere des renseigne
ments très-intéressants sur l'application de la
loi scolaire dans cette importante commune.
Nous examinerons tout cela et nous servi
rons incessamment aux édiles de Becelaere et
leurs souteneurs un plat de notre façon.
Gens de Becelaere, ouvrez l'œil.
LA LOI MAUDITE.
A Rousbrugge.
Nous avons démontré dans notre dernier
numéro l'inexactitude, pour ne pas dire la
fausseté, des allégations apportées la tribune
par M. Thonissen, ministre in partibus de
l'intérieur et de l'instruction publique, et nous
avons convié M. Colaert s'expliquer.
M. Colaert n'a pas répondu. C'était pré
voir.
De même qu'il n'a ni daigné ni osé répéter
en dehors de l'enceinte parlementaire les
paroles insultantes qu'il avait adressées M.
De Ridder, de même il ne daigne ni n'ose
essayer de donner les preuves qu'il a promises
M. Bara.
Par contre, M. Colaert a reçu de M. Pau-
wels, instituteur communal Rousbrugge,
une lettre écrite de bonne encre et que nous
reproduisons ci-après
C'est le langage d'un honnête et loyal fonc
tionnaire qui s'indigne la vue des ignominies
sans nombre qu'un clergé anti-national, sou
tenu pas des créatures ambitieuses, accumule
pour amener la ruine de l'enseignement pu
blic.
Mais passons.
Il est donc prouvé, d'une manière irréfuta
ble que tous les renseignements fournis par
M. Thonissen, ou par M. Colaert, sont radi
calement faux.
Et c'est sur ces données fausses que M.
Thonissen va se baser pour approuver la
décision de l'administration communale de
Rousbrugge et autoriser la suppression de
l'école du centre pour maintenir celle de
Haringhe!
Nous n'hésitons pas dire que cet acte con
stituerait une illégalité flagrante. Il serait en
contradiction manifeste avec l'esprit de la loi,
clairement exposé par M. Thonissen lui-même
dans sa fameuse circulaire du 5 Novembre:
L'emplacement naturel de l'école commu-
nale, dit M. le Ministre, est l'agglomération
principale de la commune. Si, de plusieurs
écoles existantes, une seule devait être main-
tenue, c'est celle qui compte le plus d'élèves
r> qu'il serait naturel de choisir. Il serait inad-
missible que la commune maintint l'école
peu fréquentée d'un hameau pour supprimer
celle qui se trouverait au centre et, par con-
séquent, portée d'un nombre plus grand
de pères de famille.
L'école de Rousbrugge se trouve-t-elle dans
le cas prévu par M. Thonissen?
Tout esprit impartial répondra Incontesta
blement.
M. Colaert dira: non
J'ai pour moi, dira-t-il, mon parti tout
entier qui approuve ma manière de voir et
m'encourage détruire l'école de Rousbrugge.
Eh bien, non, M. Colaert, vous n'avez pas
pour vous l'unanimité de votre parti. Il vous
manque pour cela le témoignage d'un homme,
d'un seul, il est vrai, mais qui certes est le
mieux même d'appréciér la situation et qui,
par ses opinions politiques, ne peut être soup
çonné, même par vous, de pactiser avec les
libéraux.
Nous voulons parler de l'honorable bourg
mestre de Rousbrugge, M. Peel, qui, dans la
séance du conseil communal du 18 Novembre
dernier, n'a pas voulu prêter la main la
suppression de l'école du centre, préconisée
par M. l'échevin Loncke.
Voici, M.Colaert, comment le procès-verbal
relate cet incident
Hierop wordt de Raad geraadpleegd.
Al de leden, ter uitzondering van den
burgemeester, zijn van gevoelen de ziens-
r> wijze van de schepen Loncke aan te nemen.
De Burgemeesterinteqendeelverklaart
y> zich op deze zaak te onthouden, UIT REDEN
DAT BIJ ZIJN GEVOELEN, DE BESLIS-
SING VAN DEN RAAD NIET IS VOL-
GENS DEN GEEST DER SCHOOLWET
VERDERS ZAL HIJ ZICH ONTHOUDEN
WEGENS ALLE VERDERE UITVOE-
RING VAN BESLISSINGEN DIE DEN
GEEST DER WET VOOR GEEN GROND-
SI.AG ZULLEN HEBBEN.
Op deze verklaringen hebben eenige woor-
denicisselingen plaats tusschen den heer
Voorzitter en den schepen Loncke
Telle est, M.Colaert, l'opinion d'un honnête
homme de votre parti sur le scandale de Rous
brugge. C'est chez lui et non chez le curé que
vous eussiez dû prendre vos renseignements.
Avant de dire la Chambre que les rensei
gnements de M. Bara étaient faux, vous eus
siez dû prendre l'avis d'un homme dont l'âge
et le caractère commandent le respect, et non
celui de M. l'échevin Loncke, dont nous ne
dirons rien et pour cause. (A continuer).
R.
Un bruit sourd, mais qui prend de jour en jour
plus de consistance, c'est celui de la conversion du
4 p. c. en 3 4/2 p. c. Cette perspective n'est pas faite
pour réjouir les petits rentiers, qui l'on retranche
rait un quartier. A côté des gros rentiers, il y a
toute une multitude de rentiers modestes, petits
commerçants, employés, etc., qui ont placé leurs
économies en 4 p. c., qui l'ont fait surtout depuis
que de trop fréquentes catastrophes leur ont inspiré
une salutaire défiance pour la plupart des autres
valeurs. Ces petits rentiers-là n'ont généralement pas
de coffres-forts et pour cause ils n'ont pas non
plus d'immeubles, de créances hypothécaires, d'obli
gations de chemin de fer, etc.; ils ne peuvent établir
de système de compensation; ils ne jouent pas la
Bourse leur pauvre petite fortune ou plutôt leur
réserve financière est en 4 p. c.
La conversion du 4 4/2 en 4 p.c. réalisée en 1879,
s'imposait tel point que les cléricaux de nos Cham
bres l'ont votée sans protestation, en dépit de l'op
position systématique et déloyale qu'ils faisaient alors
au gouvernement libéral. Mais il ne s'est pas encore
écoulé six ans depuis celte grave mesure, et il nous
A Monsieur Colaert, a vocat, membre de la chambre
des Représentants,
Bruxelles.
Monsieur le Représentant,
J'ai été bien étonné de lire, dans les Annales parle
mentaires,que vous vous engagez prouver que l'Ecole
Communale de Rousbrugge ne compte que 26 élèves,
fréquentant habituellement l'école, en âge d'école, et
appartenant réellement la commune.
Jedevine aisément la source laquelle vous avez puisé
ces renseignements. Quoiqu'il en soit, je m'engage, de
mon côté, résoudre la question scolaire de Rous
brugge par ma démissidn d'instituteur, si vous parvenez
établir que mon école se trouve réellement dans les
conditions indiquées par vous.
Je prends encore le môme engagement s'il peut être
démontré que j'ai racolé ne fût-ce qu'un seul élève, en
vue d'augmenter la population de mon école pour le
jour de la visite de M l'Inspecteur. Je n'ai jamais été
averti, par qui que ce soit, de l'arrivée des fonctionnai
res de l'inspection. Je vous en donne ma parole d'hon
nête homme et je ne permets personne de suspecter
ma sincérité et ma bonne foi.
Je regrette beaucoup, Monsieur le Représentant, que
j'aie besoin de déployer tant d'efforts pour conserver
mon école, alors que tout le monde Rousbrugge est
parfaitement convaincu qu'elle répond toutes les sti
pulations de la circulaire ministérielle du 5 Novembre
dernier. Je suis certain que, vous-même, vous en aurez
la certitude, le jour où vous vous serez donné la peine
d'examiner la situation de près et sans parti pris.
J'aime croire, Monsieur le Représentant, que, lors
que vous aurez acquis la preuve qu'on vous a induit en
erreur par des rapports absolument inexacts, vous me
prêterez votre bienveillant appui pour amener le Gou
vernement ne pas approuver la décision du Conseil
Communal.
Agréez, Monsieur le Représentant, l'assurance de ma
haute considération.
L'Instituteur communal,
P AU VVELS, Lèop.
Rousbrugge, le 12 Mars 1885.