tats, la presse cléricale va se dépêcher sans doute d'en demander la publication. Mais ces journaux vont, du moins, nous seconder, appuyer notre demande? Point. Pas un, mais pas un ne juge propos de lever la langue. Silence dans les rangs Enfin après trois ou quatre semaines d'attente, une interpellation se produit la Chamlue, et qui en est l'auteur? Un membre de la Droile, vous croyez? Pas le moins du monde. L'auteur de l'inter pellation appartient la Gauche, c'est M. de Ker- chove, le représentant d'Ath. Et que répond MThonissen? M. Thonissen ré- jiond qu'il n'a pas encore eu le temps de lire les pièces, qu'il les communiquera la Chambre en temps utile, mais qu'il ne peut pas en accepter la discussion en ce moment, parce que le temps lui a manqué pour se former une conviction. En d'autres termes, et pour qui sait comprendre, c'est un ajournement indéfini que propose le gouver nement et, celle fois encore, pas une voix ne s'élève, sur les bancs de la Droile, pour protester. Qu'est-ce que tout cela signifiie, si ce n'est que l'enquête, sur laquelle les cléricaux fondaient tant d'espérances, a tourné leur confusion? On s'en doutait déjà depuis longtemps. Si soigneusement qu'on eût gardé le secret, il se disait qup l'enquête établirait, de la part des manifestants du 7 Septem bre, toute une série de provocations qui justifierait plainement la leçon qu'ils étaient venus chercher Bruxelles, présent le doute n'est plus possible. A moins pourtant de supposer que, si les cléri caux se dérobent la discussion de l'enquête, c'est par esprit de charité et pour s'éviter l'affliction de devoir étaler en public les hontes et les turpitudes de leurs adversaires. (Gazette). A propos de la suppression des concours de bé tail gras, le Journal cTYpres essaie de faire de l'es prit. Il suppose, tort ou raison, que la décision du Gouvernement doit causer énormément de dépit certaines personnes qui se sont beaucoup occupées d'agriculture et qui ont témoigné autrement que par des paroles, leur sollicitude pour tout ce qui touche cette branche inqiorlanle de la richesse nationale. Le Journal choisit mal ses exemples, pour ne pas dire ses victimes. Ne pourrait-il trouver parmi ses inspirateurs (soyons discret) certain gentilhomme très-titré et très-prétentieux qui s'est plu, pendant bon nombre d'années, engraisser du bétail et qui éprouvait un charme bien grand palper de temps autre les su jets qu'il engraissait pour l'abattoir. Nous l'avons vu, non pas une fois, mais cent fois, dans sa pâture de Voormezeele, passer fièrement en revue vaches et génisses, même qu'un jour, qu'il s'é tait montré trop galant ou trop entreprenant, il a reçu quelque part, d'une de ces belles, un coup de pied qui l'envoya hélas! rouler quinze pas et qui lui fil garder la chambre pendant six semaines. Depuis lors, il est vrai, Mr X. esl l'adversaire intime et convaincu des concours de bétail gras. On le serait moins. Convenons en. m Un comble, pour ne pas en perdre l'habitude. Le Journal (TYprcs daigne reconnaître, sur notre invitation, qu'il s'est trompé grossièrement en affir- par trois fois que certaine romance chantée au K. K. était intitulée chanson du Florial. Il nous adresse, en guise de remcrcîment, ce com pliment empreint de l'urbanité la plus exquise Progrès, vous êtes d'une ignorance crasse en fait de musique. Merci, cher confrère, et charge de revanche Pour rappel. Dimanche 2:2 Mars, 7 h du soir, concert au Willems-Fonds. Conférence par M. Heynderyckx, du Barreau de Gand. Nous avons relaté dans un de nos derniers n'", qu'un conseiller communal de Noord- schote, d'un cléricalisme toute épreuve, avait comparu devant le tribunal correction nel d'Ypres sous la prévention d'avoir tenu des propos calomnieux l'égard de l'institu teur officiel (naturellement) de cette localité. Voici les faits En séance publique du Conseil communal du 19 Novembre dernier, le conseiller Wyc- kaert proposa, sur l'ordre du curé sans doute, de réduire de fr. 75 fr. 40, la somme allouée l'instituteur pour le chauffage de l'école. Le Bourgmestre, M. Butaye, fît observer que cette somme serait insuffisante et le sus dit Wyckaert s'empressa de répondre que l'instituteur avait, depuis longtemps déjà,em ployé pour son usage personnel le charbon de la commune. Le tribunal correctionnel a considéré ce propos comme calomnieux et, par son juge ment du 10 Mars 1885, condamné le susdit clérical 26 francs d'amende ou huit jours d'emprisonnement et aux frais du procès. Allons, Wyckaert, attrape Maître Colart a débité avec les accents in dignés que l'on connaît, un plaidoyer très-dif fus, très-embrouillé, très-drôle parfois et comme il arrive souvent, côté de la question. Enfin, n'est pas brillant avocat qui veut La petite commune de Gheluvelt.se joignant au mouvement patriotique de dévouement et d'admiration pour notre Roi qui a mené si bonne fin l'entreprise du Congo, a adressé S. M. l'adresse ci-dessous Sire, Le Conseil communal de Gbeluvelt, mû par une pensée d'adtr iration et de reconnaissance, se joint la Belgique entière pour faire résonner dans cet en semble, la note de fierté patriotique, l'occasion de la reconnaissance de l'Etat indépendant du Congo, par les Puissances représentées la conférence de Berlin. Lors de l'avènement de Votre Majesté au Trône, Elle disait dans un discours mémorable Je suis Belge de cœur et d'âme et jamais déclaration solennelle ne fut mieux justifiée par les actes. Si gouverner c'est prévoir Votre Majesté avait compris qu'à Son peuple, actif et laborieux, producteur par excellence, il fallait trouver des dé bouchés. L'Angleterre sans les Indes, la Hollande sans Java que deviendraient-elles Avec une persévérance que rien n'a lassée, avec une générosité chevaleresque, Votre Majesté a mené bonne fin cette énorme entreprise. Pour la Belgique un nouveau monde est né. Cet immense bassin du Congo est converti en un vaste étal oit les Belges actifs el nombreux pourront éri ger des fermes, s'y nourrir el entretenir avec la Mère-Palrie des relations continuelles el fructueu ses. Les sympathies de la diplomatie Européenne et Américaine au Congrès de Berlin indiquent assez que ce sera, en outre, une œuvre humanitaire pour tous les peuples, en général, parce qu'ils trouveront dans le nouvel Etat la liberté de conscience et la li berté de commerce, deux sources de progrès et de civilisation. La traite des Nègres, celte honte de l'humanité, abolie, rendra aux 80 millions d'indigènes la liberté au lieu de la servitude. Et, comme couronnement, la conférence de Ber lin a garanti au Congo, la paix, suite inéluctable de sa neutralité. Honneur donc Votre Majesté, pour les magnifi ques résultats de Sa grande cl généreuse entreprise. La Belgique et le monde entier en récolteront les fruits. Le Conseil communal de Gheluvelt, organe d'une des plus humbles communes du Royaume n'en éprouve pas moins les sentiments les plus dévoués pour la dynastie nationale et ose prier Votre Majesté de daigner accepter les félicitations pour l'œuvre qui figurera dans l'histoire comme la plus belle du siècle. Nous avons l'honneur, Sire, d'être, avec respect, de Votre Majesté, les très-humbles serviteurs, Le Conseil communal de Gheluvelt. Le Bourgmestre-Président, Jules de LAVELEYE. L'article que le Journal de Bruxelles vient de pu blier sur la conversion a jeté l'alarme parmi les por teurs du 4 p. c. belge. Le Moniteur des intérêts matériels s'était plu, différentes reprises déjà, remuer cette question il n'avait pas causé grand émoi on avait considéré ses articles [comme des études sur un sujet intéressant pour les financiers en général. La situation change moins que le Journal de Bruxelles ne soit qu'un écho du Moniteur des inté rêts matériels, son attitude laisse croire que non seulement on s'occupe de la conversion dans les sphères ministérielles, mais même que l'on est déci dé la réaliser en effet plusieurs journaux cléri caux annoncent que le projet de loi décrétant la conversion sera présenté dans le courant de la ses sion. En présence de la crise actuelle, qui frappe tout le monde, et les rentiers comme les autres, l'éven tualité d'une conversion esl trop importante pour ne pas être examinée de près. La raison que donnent les partisans de la conver sion de 4 p. c. est la hausse du 3 aux environs du 90 p. c. Ce prix a été atteint, disent-ils, par suite des achats des rentiers qui ont ainsi déclaré se con tenter d'un intérêt de 3.33 p. c. Dès lors, il est du devoir du gouvernement de remplacer le 4 p. c. par du 3 1/2 au pair, ou par du 3 échangé avec les por teurs de 4 dans les prix de 87 90 francs. Ce raisonnement pourrait avoir de la valeur si 1« cours de 90 du trois pour cent était un cours acquis, indiscutable, inébranlable, dû une situation nor male. Or, que s'est-il passé? Depuis quelque temps, l'argent disponible s'est porté exclusivement sur les fonds d'Etat et principalement sur le 3 p. c. qu'on jugeait l'abri de toute éventualité; cette direction donnée aux capitaux est un des effets de la crise commerciale el industrielle; le capitaliste a cherché un placement solide dont il puisse sortir sans peine, Alibien oui! Des semaines s'écoulent sans qu'elle bouge, et c'est nous, un journal libéral, qui sommes obligés de prendre, les premiers, la parole pour réclamer du gouvernement lu pub'ication du dossier qui doit, de l'avis des journaux cléricaux, couvrir notre parti d'une honte ineffaçable. cfrssb «sb» V

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2