6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
La peu de (oui.
fto 1,087. Jeudi,
45e AWIÉE.
26 Mars 1885
PAKAISS VRT Lîi JEtai ET LE DIMANCHE. vires ACQUIRIT EUNDO.
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Dimanche dernier, les gardes civiques
étant appelés un service obligatoire, se ren
daient tout résignés l'Hôtel-de-Ville. Arrivés
là, ils étaient tout étonnés de rencontrer de la
part de quelques-uns une politesse rare: Que
se passait-il, cependant, rien de bien grave
mais pourtant aux yeux des catholiques la
chose devait avoir son importance, puisque
toute la jeune garde catholique était en trans
piration.
En effet il y avait élections": deux sous-lieu
tenants devaient être élus dans la 1e et la 2e
compagnie.
Comme c'est gai une élection politique dans
la garde civique! encore une inovation heu
reuse introduite dans le pays par la bande
noire
Beaucoup de gardes, modestes de leur na
ture, étaient vraiment gênés de se voir salués
par les ex-candidats du parti catholique aux
dernières élections communales et surtout par
les prévenances de l'éternel aspirant au com
missariat d'arrondissement il est gracieux
et daigne donner tous un regard protecteur.
Le Président de la jeune garde exténué de
fatigue, car le malheureux garçon, faut-il l'a
vouer, n'a pas fermé l'œil toute la nuit, était
là aux aguets, il voulait tout voir par lui-
même et en bon général, tenant constater
de visu si tous ses hommes étaient leur pos
te et remplissaient la lettre ses ordres, dont
dépendait le succès de la journée.
Ah le pauvre garçon, s'il continue de la
sorte, il devra infailliblement succomber la
tâche, trop lourde pour lui, chose qui serait
regrettable tous les points de vue et que le
parti clérical doit éviter, s'il tient conserver
le membre le plus intelligent, le plus dévoué,
le plus courageux et le plus instruit delà jeu
ne garde, part cependant, le jeune avocat,
qui, outre toutes ces belles qualités, est doué
d'un physique des plus sympathiques et des
plus distingués.
Rendons César ce qui appartient César,
la jeune garde est eomposée de l'élite de la So
ciété d'Ypres; tous les membres, par leur po
sition sociale, sont appelés, au moment des
élections, exercer une très-grande influence.
Nous avons pu remarquer hier, que la dis
cipline est sévère et que tous paient de leur
personne et de leur bourse. On dit le Prési
dent fort riche et fort généreux. Allons, tant
mieux pour eux.
Tous distribuaient profusion des billets
portantcomme Sous-Lieutenant de la lre
Compagnie l'éditeur du Nieuwsblad pas
prétentieux de tout ce beau Monsieur, et com
me Sous-Lieutenant de la 2e compagnie, M. le
jeune avocat, l'avenir du barreau d'Ypres qui
passe tortou raison pour rédacteur en titre
du Journal dYpres aux appoitements de
12,000 francs.
Découvrons-nous devant ces aigles; heureu
sement que le bon esprit, qui distingue et qui
distinguera toujours la bourgeoisie de la ville
d'Ypres, a prévalu dans le choix des officiers!
deux bons libéraux ont été élus la confusion
des petits et des grands pantins du parti prê
tre comme on voit, les yprois ne sont pas en
core disposés subir le joug clérical
M. Colae.t a débité la semaine dernière,en faveur
de la suppression des commissaires d'arrondisse
ment, un grand discours macaronique que le Jour
nal d'Ypres a reproduit con amore sa première
page.
Nous ne nous arrêterons pas faire ressortir les
niaiseries el les absurdités dont l'aigle(?) du barreau
d'Ypres s'est plu embnuyer ses collègues.
Qu'il nous suffise de dire qu'à la Chambre comme
ailleurs, M. Colaerl a trouvé son maître et qu'il a
été battu comme plâtre par M. Jamme, ancien com
missaire d'arrondissement àLiége et aujourd'hui re
présentant de cette ville.
Voici la péroraison du discours de l'honorable dé
puté de Liège
Entre les intérêts politiques et les intérêts
administratifs, il ne faut pas hésiter; jamais la
politique ne doit être la cause d'une mesure de
désorganisation administrative.
Eh bien,c'est ce que vous voulez faire, parce qu'en
ce moment les commissaires d'arrondissement vous
portent ombrage. Mais si demain, au lieu de 27 li
béraux el 8 catholiques suivant les chiffres de 1 hono
rable M. Visarl, nous avions 27 commissaires d'ar
rondissement catholiques et 8 libéraux seulement,
vous n'attaqueriez plus l'institution. Quant moi, je
ne l'attaquerai ni dans un cas, ni dans l'autre.
Non, Messieurs, tâchons,dans la lutte des partis,
de ne pas oublier les autres intérêts du pays lâ
chons surtout de ne pas nous faire de ces illusions
dangereuses qui portent croire qu'on puisse sans
inconvénients bouleverser un grand service public,
que rien n'est si facile que de faire marcher l admi-
nislralion que la première organisation voulue est
toujours bonne pour elle, el que des législateurs
n'ont s'inquiéter que de politique.
Hier, l'honorable M. Golaert disait Le premier
bourgmestre venu, le premier secrétaire venu en sait
autant que vos commissaires d'arrondissement.
M. Colaert. J'ai dit assez souvent.
M. Jamme. Est-il permis de parler de cette
matière avec pareille naïveté Mais ceux qui n'en
sauront pas autant que les commissaires d'arrondis-
ment, par qui seront-ils éclairés
Je ne sais, mon honorable collègue, si vous
vous êtes occupé d'administration. Je ne le pense
pas, d'après votre discours d'hier.
Mais je suppose que, sans connaissances ad
ministratives, vous ayez, suivant l'expression d'hier,
été bombardé bourgmestre. Auriez-vous trouvé
dans l'écharpe de bourgmestre ces nombreuses con
naissances que le rapport de la section centrale énu-
mère avec complaisance/pour dire en suite qu'elles
sont inutiles? Vous vous seriez mis avec conscience,
avec assiduité, étudier l'administration, les lois du
pays et les précédents. A qui vous seriez-vous adres
sé pour connaître ces précédents ceux qui font
leur carrière de ces choses el qui ont été aux prises
avec les mêmes difficultés dans d'autres communes.
El vous croyez que c'est faire un grand progrès
que de supprimer celte institution C'est un acte
absolument rétrograde, qui ne se légitime que par
la passion politique J'ai la confiance que le gouver
nement y réfléchira et que la droite ne se laissera
pas entraîner. (Très bien! gauche).
M. Colaert se l'est tenu pour dit et n'est plus re
venu la charge.
Pour ceux qui connaissent nos députés cléricaux
en général et M. Colaert en particulier,le mobile de
la harangue de ce dernier n'est pas une énigme. Elle
est inspirée toute entière par une rancune person
nelle contre l'honorable M. Merghelynck, et qui
s'est exhalée cent fois et plus dans les colonnes du
Journal d'Ypres.
On ne songeait pas el pou? cause la suppression
ROGRES
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Ypres, le 25 Mars 1885.