La vérité sur renseignement libre. des cr miiii.-s.iires d'arrondissement quand Henrilje fni>ail venir de Bruxelles son habit tout chamarré d ur et Min chapeau claque el se préparait ceindre I rpi nous allions dire le sabre du commissaire. Ni M. le baron Serment, ni M.Colaerl lui même n'v s uintaient aa mois de Février dernier quand ils pnxiiellaieiit l'inl'urtune sire d'Eeckhoutte le com- missariut d'arrondi scmenl eu lieu du mandat de député qui venait de lui échapper. C'est que, voyez-vous, tout cela dépend des cas. Le Journal d'Y près refuse d'insérer la dernière lettre de M. Vermeulen qui a paru dans le Propres du 19 de ce mois. Le confrère doit avoir eu bien peur que ses lec teurs, si bornes qu'ils soient, n'aient saisi la justesse de la comparaison établie par son nouveau corres pondant el n'aient témoigné quelques velléités de là- cher un parti présenté sous les dehors peu flatteurs d'un troupe d'employés du sérail. Brrr. On nous assure qu'un docteur en médecine, chi rurgie et accouchements des environs de Becelaere qui a procédé récemment l'accouchement d'une chèvre est poursuivi du chef d'exercice illégal de l'art vétérinaire. Voilà qui promet des révélations curieuses et des débals bien intéressants. Si jamais l'affaire est portée au rôle, nous enver rons un sténographe l'audience. L'inculpé a choisi pour son défenseur, maître Van Cleemputle, du barreau de Gand, professeur d'élo quence sacrée au grand séminaire de cette ville. Oii diable l'éloquence sacrée va-t-elle se nicher Les élections pour les grades vacants dans la Garde civique ont fourni Dimanche nos jeunes ultramonlains l'occasion de se distinguer. Ces messieurs ont jugé propos d'introduire la politique dans notre milice citoyenne el ont opposé des candidats qui se ptésenlaienl en dehors de toute préoccupation politique des cléricaux bon teint en faveur desquels d'innombrables démarches ont été faites. Ces derniers avaient, aux yeux de leurs coreli gionnaires, l'incontestable mérite d'avoir dans main tes circonstances discrédité, insulté, vilipendé la g irde civique. C'était leur seul titre l'obtention d'un grade. - Nos amis, prévenus la dernière heure, ont serré les rangs et ont fait triompher les candidats que leurs antécédents, leurs aptitudes et leur honorabilité désignaient tous les suffrages. Cependant la majorité n'a pas voulu se montrer intolérante el exclusive. Elle a conféré tous les anti-militaristes le grade de caporal. Tous caporaux, ces petits morveux A la bonne heure! Un public nombreux et choisi, parmi lequel un grand nombre de dames et plusieurs membres du Conseil communal o assisté, Dimanche, la soirée organisée par la section du Willems Fonds. La fêle a été charmante. Les morceaux de musique el de chant qui figu raient au programme ont été brillamment exécutés el le conférencier, M. Constant Hcynderyckx. a obtenu un tranc succès. Sa dissertation sur Garibaldi a vivement intéressé l'auditoire qui, contrairement toutes nos prévi sions, semble prendre goùl aux conférences flaman des. Le Willeuas-Fonds donnera, nous dit-on, encore une fête dan» le courant du mois prochain. Il fait en ce moment des démarches en vuè de s'assurer le concours d'un conférencier en renom. Il manquait une flétrissure la loi maudite, c'est celle que àl. Bara lui a imprimée dans les termes in dignés qu'on va lire,et que nous reproduisons d'après le texte des Annales afin d'en bien pénétrer l'esprit public. Il s'agit du programme réglementaire des écoles normales,dans lequel les matières de l'enseignement sont divisées en branches facultatives et en branches obligatoires. Parmi les branches obligatoires figure l'hygième des animaux domestiques, c'est-à-dire les notions relatives l'influence de l'air, aux soins hygiéniques, l'alimentation, aux étables, etc., et il est spécifié dans le règlement que les élèves instituteurs visite ront,sous la direction de quelques fermes bien tenues. Quant l'hygiène des gens el des enfants, elle est reléguée parmi les branches facultatives Laissons maintenant la parole M. Bara: 11 est piquant d'ajouter que l'ancien ministre, auteur de la loi maudite, el le nouveau ministre exé cuteur de celte basse-œuvre,ont passé condamnation en disant pour toute excuse: M. Jacobs: C'est la loi el c'est le règlement el M. Thonissen Je n'ai fait que me conformer la loi en ajoutant seulement qu' on peut faire d'agréables plaisanteries sur ce rapprochement entre l'hygiène du bétail el l'hygiène de l'homme, mais qu'au fond cela n'a rien de sérieux. Cela n'a rien de sérieux, et ce ne sont que d'agréa bles plaisanteries, attendu que... c'est lu loi et le règlement (Étoile). Un naïf nous demande pourquoi les jour naux libéraux en général, et le Progrès en particulier, continuent la guerre l'enseigne ment congréganiste et cette pauvre loi, tant de fois maudite, de 1884. Notre estimable correspondant sait-il ce qui se pa^e dans ces loyers de lumière et de moralité Non? Eh bien, nous nous chargeons volontiers de lui faire son éducation. Voici, par exemple, le régime de l'école de filles de ltén Les enfants entrent l'école 8 1/2 h. du matin. Au premier coup de cloche de la por tière (il s'agit d'une école tenue par les -chères» soeurs) ils offrent leur petit cœur Dieu, dont ils chantent les louanges jusque 9 1/2 heures. On voit que quand il s'agit du bon Dieu, les chères sœurs font bien les choses. De 9 1/2 h. 10 1/4 on s'occupe de choses plus sérieuses. On enseigne aux .enfants la lecture et les premiers éléments du calcul. A 10 1/4 h., visite du vénérable curé de la pa roisse.Les «chères sœurs» disparaissentçomme par enchantement et vont s'entretenir avec leur Père spirituel jusqu'à 11 heures, laissant la surveillance de la classe une monitrice de douze ans. 45 minutes de conférence! Ce n'est certes pas de trop pour permettre des épouses du Christ de se mettre en état de grâce! Nous connaissons des pénitentes qui restent plus longtemps que cela au confessionnal. Mais nous en connaissons aussi qui ont plus vite fini. A 11 heures, le bon pasteur inonde ses ouailles de bénédictions et,sous prétexte d'ins truction religieuse, administre un soporifique aux marmots distraits qui regardent par la fenêtre voler les oiseaux et cherchent attra per des mouches. A 11 1/2 heures, la maruaille est mise dehors sa grande joie et paraît toute heu reuse de ne plus entendre parler des sept pé chés capitaux, du sacrement de mariage, et de trente six autres grosses machines qui hantent sans cesse le cerveau de nos tonsurés. Après cette matinée si bien ou si mal em ployée, on pourrait s'attendre voir l'après- midi tout entier consacré l'instruction, la culture intellectuelle des enfants. Etrange illusion S'il est encore des gens qui s'imaginent que les chères sœurs ouvrent des écoles la campagne pour y don ner l'instruction, ils sont bien naïfs ou bien bêtes Voici ce qu'on fait Renl'après-midi. Les enfants entrent 1 ecole 1 1/2 h. se mettent tricoter et tricotent ainsi jusque 5 h., en chantant des litanies ou en récitant des chapelets, tantôt pour réclamer du Ciel le rétablissement du pouvoir temporel du Pape, tantôt pour obtenir l'écrasement complet des libéraux. 1 e lendemain, cela recommence. Et le sur lendemain, c'est encore la même chose et ainsi toute l'année. Et toujours ce tricot monotone accompagné des mêmes cantiques débités sur le même ton pleurard Cela fait mal au cœur! Parfois, mais bien rarement, une distrac tion. C'est la visite de certain personnage, la figure béate, l'air ridiculement préten tieux, qui cumule avec ses fonctions d'inspec teur cantonal libre la profession infiniment plus lucrative de marchand devin. A l'arrivée de ce Monsignor en roi 6 courte, les petites filles se lèvent. On croirait quelles vont crier vive l'Inspecteur pour avoir m m C'est la îoi et u'esl le rè^IeniL't»!. Ainsi, les prescriptions hygiéniques concernant la cha leur, les vêtements,les eaux, ta lumière, les premiers symp tômes, des maladies, etc., etc., tout cela fait l'objet d'une branche facultative! On ne dit môme pas que les élèves devront visiter une ou deux bonnes écoles modèles; non, mais on leur fait visiter des fermes et des étables! Je ne puis concevoir qu'on ait élaboré un semblable rèlement qui a la prétention d'être une œuvre pédagogique considérable et qui se trouvera entre les mains de tous eeux qui s'occupent, en Europe, de pédagogie Il en résulte qu eu «elgique les bêtes passent avant les gens, et qu'il faut s'occuper (le leur santé de veiller celle des femmes et des enfants; on se fera, l'étranger, une singulière opinion des sentiments qui ont cours dans notre pays, et de notre état de civilisation. Ainsi donc, un instituteur devra connaître les soins donner une vache ou un porc, mais quant aux soins donner aux enfants, il n'aura pas a*s'en inquiéter. Il faut avouer qu'un pareil règlement n'est pas fait pour nous honorer. Aussi, je m'empresse d'en 1 aisser toute la responsa bilité aux cléricaux qui occupent le pouvoir. Il est dans leurs idées et dans leurs tendanées! Pour eux, 1 hygiène des bêtes est obligatoire et celle des hommes est facultative. C'est une monstruosité. Vous voulez peut être favoriser cette tendance de certains paysans qui s'empressent d'appe ler le vétérinaire dès que leur vache est malade et qui n'ont garde de recourir au médecin quand leur femme est indis posée? Je proteste contre un pareil système. Sous la loi de 1874, l'hygiène des matières obligatoires. Quand moi, je déclare que s'il peut convenir M. Thonissen de prendre la responsabilité d'un règlement aussi ridicule et qui lera rire de lui,j'entenus dégager la mienne.»

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2