6 FRANCS PAR AN.
N° 1,080. Dimanche
45e ANNÉE.
10 Mai 1885.
JOtlR.YAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET I»E DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO.
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r.HF.miN ue fer. l'Mars.
Heures de départ d'Ypres
Ypres, le 9 Mai 1885.
Les catholiques nous ont démontré cent fois
que i'« atmosphère de l'école doit être reli
gieuse, qu'elle ne peut l'être que si le prêtre
est chargé d'y enseigner la religion.
Voici l'évêque de Bruges qui s'inscrit en faux
contre cette affirmation.
Il dépend de lui d'envoyer ses prêtres dans
les écoles communales de Bruges pour y en
seigner la religion. La loi le lui permet. L'ad
ministration communale de Bruges l'en sup
plie. Il refuse net.
Il protestait avec virulence contre le régime
delà loi de 1879. Il peut, d'un seul mot, y
mettre fin. Ce mot, il refuse de le prononcer.
Cela est édifiant.
Ce qui l'est encore plus, c'est la manière
papelarde et perfide dont l'évêque formule son
relus.
Peut-être plus tard, dans un avenir indéter
miné,quand l'atmosphère des écoles brugeoises
sera devenue plus religieuse, peut-être alors
Monseigneur daignera-t-il condescendre y
faire enseigner le cathéchisme par des sémina
ristes car ses vicaires n'ont pas le temps
de se charger de ce soin
Admirable façon d'insinuer que l'esprit des
écoles brugeoises a été, est et reste mauvais,
irréligieux? Dieu sait pourtant si l'on peut
imaginer une administration communale plus
dévotement catholique, plus servilement clé
ricale que celle de Bruges. Mais voilà! Il im
porte peu que l'enseignement soit organisé,
donné par des catholiques la présence seule
du prêtre dans l'école peut rendre son atmos
phère religieuse.
Seulement comment diable Monseigneur
l'évêque veut-il dans ce cas que cette atmos
phère se purifie tant que ses prêtres refuseront
d'entrer aans l'école
La présence du clergé pourrait seule la ren
dre religieuse et tant qu'elle ne le sera
pas devenue, le clergé refuse d'entrer!
C'est un cercle vicieux s'il en fut jamais.
C'est aussi la plus impertinente façon de
dire au conseil communal de Bruges:» Atten
dez-moi sous l'orme.
C'est enfin la preuve la plus palpable, la
plus manifeste de l'immense fourberie qui a
marqué la guerre du clergé contre la Ici de
1879. Il y a même une étonnante et superbe
désinvolture avouer cette fourberie aussi
crûment.
Mais il se pourrait que l'évêque de Bruges
ait poussé ici le cynisme jusqu'à l'imprudence.
Car le fait de son refus persistant, réitéré d'en
seigner le catéchisme dans les écoles, est de
nature frapper les esprits les plus incultes,
et il servira désormais caractériser toute la
conduite du clergé depuis 1879.
Il est vrai que la mauvaise foi qu'affiche
Mgr de Bruges, inspire toute la politique du
parti clérical.
En faisant la loi de 1879 la guerre violente
et sans scrupules que l'on sait, le clergé n'a
fait qu'appliquer sur ce point déterminé la
constante méthode de sa stratégie. Il a menti
audacieusement, scandaleusement.
Aujourd'hui qu'il n'a plus intérêt mentir,
qu'il se croit le maître, qu'il règne en Belgi
que par l'intermédiaire de ce pitoyable M.
Thonissen et de ses collègues, il se contredit
brutalement et avoue son imposture.
Nous sommes convaincus qu'il le regrettera.
Mgr de Bruges a certainement raison de
faire peu de cas de l'intelligence des électeurs
belges. Ils ont assez monlré le 10 Juin de
quelle profondeur de sottise ils étaient capa
bles. Ils ont cru aux promesses des cléricaux.
Ils ont cru que l'arrivée de M. Malou au pou
voir allait mettre fin la crise, remplir le
Trésor, ramener la prospérité. Ils ont cru. oui,
ils ont cru l'indépendance des indépendants.
Mais c'est une erreur aussi pour un politi
que de trop mépriser les hommes, et cette
erreur, il semble que l'évêque de Bruges
vienne de la commettre.
Nos électeurs sont peu clairvoyants, c'est
trop clair, hélas Ils ont cependant un fond
d'honnêteté qu'on ne révolte pas impunément.
On peut les leurrer. Il est dangereux de les
indigner.
Or ce qui se passe Bruges est si facile
comprendre que les plus obtus le compren
dront, si indigne que les moins scrupuleux
s'en indigneront.
Aussi ne laisserons-nous point l'oubli se
faire autour de cette édifiante histoire. Nous
pouvons dire désormais non seulement que les
griefs de l'époscopat contre la loi de 1879
étaient mensongers, mais que le mensonge est
avoué.
Avoué par un évêque même!
Le repos dominical.
La Chronique, propos de la suspension domini
cale des services publics auxquels préside le Révé
rend Père, raconte l'histoire poignante qui suit:
Dimanche, midi et quelques minutes, on télé
graphie de Bruxelles Saint-Gilles un Monsieur
habitant près d'Anvers que son fils est très malade
et on le mande d'urgence Bruxelles.
Dans la soirée, très étonné de ne pas voir le
père, on lance un nouveau télégramme plus pressant
que le premier dans lequel on dit: Mais venez
donc, voire fils se meurt.
Mais c'était Dimanche, et le bureau télégraphi
que destinataire était fermé.
A Anvers, on envoie la dépêche la poste,
mais c'est Dimanche aussi pour la poste, qui chôme
et qui va tranquillement, le lendemain, remettre au
destinataire les deux télégrammes.
Le malheureux père prend le premier train
pour Bruxelles; il arrive trop tard. Son enfant avai l
rendu le dernier soupir dans la nuit.
La ville d'Ypres a été Dimanche dernier sous une
belle et grande impression; la Société Royale de
S1 Sébastien fêlait le plus digne et le plus vénérable
de ses confrères.
Dès l'aube le carillon lançait ses notes joyeuses
et le bien-aiméconfrère qui était le héros de cet hon
neur, voyait la ville entière s'associer la fêle gran
diose que les membres de notre belle Société
allaient offrir au Jubilaire en récompense de tout
ce qu'il avait fait pour notre ancienne Ghilde.
M. Louis Bouckenaere fait partie de la Société
Royale de St. Sébastien depuis 50 ans, comme
membre actif, la vieille Ghilde dàte de 1302 et c'est
la première fois qu'elle a l'honneur d'y compter un
confrère qui depuis un demi siècle est non seule
ment un de ses membres des plus actifs mais des
plus dévoués.
Dimanche, dans l'après-dîner vers trois heures,
l'honorable Président M. de Laveleye, accompagné
des membres de la commission, s'est rendu chez no
tre vénérable Jubilaire pour le conduire au local de
la Ghilde. Le digne Président, dans un discours
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Court rai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-20.
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