6 FRANCS PAR AN. N° 1,080. Dimanche 45e ANNÉE. 10 Mai 1885. JOtlR.YAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET I»E DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Hcrbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France: l'Agence Ilavas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) k Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et G", 30, Cornhill, E G et 3, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C\ 38, Park Row-New-York. r.HF.miN ue fer. l'Mars. Heures de départ d'Ypres Ypres, le 9 Mai 1885. Les catholiques nous ont démontré cent fois que i'« atmosphère de l'école doit être reli gieuse, qu'elle ne peut l'être que si le prêtre est chargé d'y enseigner la religion. Voici l'évêque de Bruges qui s'inscrit en faux contre cette affirmation. Il dépend de lui d'envoyer ses prêtres dans les écoles communales de Bruges pour y en seigner la religion. La loi le lui permet. L'ad ministration communale de Bruges l'en sup plie. Il refuse net. Il protestait avec virulence contre le régime delà loi de 1879. Il peut, d'un seul mot, y mettre fin. Ce mot, il refuse de le prononcer. Cela est édifiant. Ce qui l'est encore plus, c'est la manière papelarde et perfide dont l'évêque formule son relus. Peut-être plus tard, dans un avenir indéter miné,quand l'atmosphère des écoles brugeoises sera devenue plus religieuse, peut-être alors Monseigneur daignera-t-il condescendre y faire enseigner le cathéchisme par des sémina ristes car ses vicaires n'ont pas le temps de se charger de ce soin Admirable façon d'insinuer que l'esprit des écoles brugeoises a été, est et reste mauvais, irréligieux? Dieu sait pourtant si l'on peut imaginer une administration communale plus dévotement catholique, plus servilement clé ricale que celle de Bruges. Mais voilà! Il im porte peu que l'enseignement soit organisé, donné par des catholiques la présence seule du prêtre dans l'école peut rendre son atmos phère religieuse. Seulement comment diable Monseigneur l'évêque veut-il dans ce cas que cette atmos phère se purifie tant que ses prêtres refuseront d'entrer aans l'école La présence du clergé pourrait seule la ren dre religieuse et tant qu'elle ne le sera pas devenue, le clergé refuse d'entrer! C'est un cercle vicieux s'il en fut jamais. C'est aussi la plus impertinente façon de dire au conseil communal de Bruges:» Atten dez-moi sous l'orme. C'est enfin la preuve la plus palpable, la plus manifeste de l'immense fourberie qui a marqué la guerre du clergé contre la Ici de 1879. Il y a même une étonnante et superbe désinvolture avouer cette fourberie aussi crûment. Mais il se pourrait que l'évêque de Bruges ait poussé ici le cynisme jusqu'à l'imprudence. Car le fait de son refus persistant, réitéré d'en seigner le catéchisme dans les écoles, est de nature frapper les esprits les plus incultes, et il servira désormais caractériser toute la conduite du clergé depuis 1879. Il est vrai que la mauvaise foi qu'affiche Mgr de Bruges, inspire toute la politique du parti clérical. En faisant la loi de 1879 la guerre violente et sans scrupules que l'on sait, le clergé n'a fait qu'appliquer sur ce point déterminé la constante méthode de sa stratégie. Il a menti audacieusement, scandaleusement. Aujourd'hui qu'il n'a plus intérêt mentir, qu'il se croit le maître, qu'il règne en Belgi que par l'intermédiaire de ce pitoyable M. Thonissen et de ses collègues, il se contredit brutalement et avoue son imposture. Nous sommes convaincus qu'il le regrettera. Mgr de Bruges a certainement raison de faire peu de cas de l'intelligence des électeurs belges. Ils ont assez monlré le 10 Juin de quelle profondeur de sottise ils étaient capa bles. Ils ont cru aux promesses des cléricaux. Ils ont cru que l'arrivée de M. Malou au pou voir allait mettre fin la crise, remplir le Trésor, ramener la prospérité. Ils ont cru. oui, ils ont cru l'indépendance des indépendants. Mais c'est une erreur aussi pour un politi que de trop mépriser les hommes, et cette erreur, il semble que l'évêque de Bruges vienne de la commettre. Nos électeurs sont peu clairvoyants, c'est trop clair, hélas Ils ont cependant un fond d'honnêteté qu'on ne révolte pas impunément. On peut les leurrer. Il est dangereux de les indigner. Or ce qui se passe Bruges est si facile comprendre que les plus obtus le compren dront, si indigne que les moins scrupuleux s'en indigneront. Aussi ne laisserons-nous point l'oubli se faire autour de cette édifiante histoire. Nous pouvons dire désormais non seulement que les griefs de l'époscopat contre la loi de 1879 étaient mensongers, mais que le mensonge est avoué. Avoué par un évêque même! Le repos dominical. La Chronique, propos de la suspension domini cale des services publics auxquels préside le Révé rend Père, raconte l'histoire poignante qui suit: Dimanche, midi et quelques minutes, on télé graphie de Bruxelles Saint-Gilles un Monsieur habitant près d'Anvers que son fils est très malade et on le mande d'urgence Bruxelles. Dans la soirée, très étonné de ne pas voir le père, on lance un nouveau télégramme plus pressant que le premier dans lequel on dit: Mais venez donc, voire fils se meurt. Mais c'était Dimanche, et le bureau télégraphi que destinataire était fermé. A Anvers, on envoie la dépêche la poste, mais c'est Dimanche aussi pour la poste, qui chôme et qui va tranquillement, le lendemain, remettre au destinataire les deux télégrammes. Le malheureux père prend le premier train pour Bruxelles; il arrive trop tard. Son enfant avai l rendu le dernier soupir dans la nuit. La ville d'Ypres a été Dimanche dernier sous une belle et grande impression; la Société Royale de S1 Sébastien fêlait le plus digne et le plus vénérable de ses confrères. Dès l'aube le carillon lançait ses notes joyeuses et le bien-aiméconfrère qui était le héros de cet hon neur, voyait la ville entière s'associer la fêle gran diose que les membres de notre belle Société allaient offrir au Jubilaire en récompense de tout ce qu'il avait fait pour notre ancienne Ghilde. M. Louis Bouckenaere fait partie de la Société Royale de St. Sébastien depuis 50 ans, comme membre actif, la vieille Ghilde dàte de 1302 et c'est la première fois qu'elle a l'honneur d'y compter un confrère qui depuis un demi siècle est non seule ment un de ses membres des plus actifs mais des plus dévoués. Dimanche, dans l'après-dîner vers trois heures, l'honorable Président M. de Laveleye, accompagné des membres de la commission, s'est rendu chez no tre vénérable Jubilaire pour le conduire au local de la Ghilde. Le digne Président, dans un discours LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et ;udiciaire d'Yprcs, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays.7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-23. Poperinghe, 6-27 9-09 10-00 12-07 3-00 4_00 6-25 9-05 9-58. Poperinghe-Ha/.ebrouck, 6-27 12-07 6-23. Houtbem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 8-05 8-20 9-58 10-10 11-16 2-41 2-33 5-20 8-58. Comines-Àrmentiftres,5-30—8-03li-162-53 - 8-58. Roulera, 7-45 10-45 - 12-20 4-10 6-30 Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 3-20. Court rai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 - 11-16 2-41 5-20

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 1